Sortie du 6 juin 2022 par François Lannes Le Gros Cornillon (1773m), par l’éperon nord-est
Un passage rapide sur ce sentier "abandonné", tout en faisant un complément de nettoyage de la trace.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Temps sec, avec plafond nuageux à 2400 m le matin.
Grand beau temps l’après-midi.
Récit de la sortie
L’idée du jour est de monter à l’abri de Cornillon pour reprendre par le haut le « sentier de Cornillon » qui redescend en versant nord.
Retrouver ce matin les passages découverts fin mars dernier est un vrai plaisir. Les inquiétudes d’alors, dues à l’inconnu, ne pèsent plus sur l’esprit aujourd’hui. Et seule reste la sérénité d’une montée calme, en forêt.
Le passage du câble se fait facilement, tant la qualité de l’installation est excellente.
Je reconnais plus haut cette forêt magnifique, au sous-bois dégagé de toute végétation basse qui la rend partout accessible.
Au bout d’une heure trois quarts, l’abri est atteint : la montée a été un peu ralentie à cause de quelques aménagements faits sur le sentier.
Et c’est à la descente, dans l’après-midi, que ce produit la rencontre.
Ici, dans ce coin perdu, c’est pour le moins complètement inattendu !
Ce sont deux chasseurs de Livet qui étaient partis d’Oulles, ce matin tôt, qui sont allés à la cime de Cornillon, puis qui ont descendu tout l’éperon nord-est pour rejoindre Rochetaillée. Quelle bambée ! Je les admire d’une telle capacité, et les envie beaucoup de savoir faire cela.
Mais ne nous y trompons pas : pour réussir un tel cheminement, l’un des deux a une expérience considérable de ces terrains-là car il parcourt cette montagne depuis 38 ans, et en connait bien des passages, rusés ou vertigineux (ou les deux à la fois). On ne s’aventure pas dans un versant de 1700 m de dénivelé sans avoir fait ses preuves auparavant.
La discussion permet de comprendre les vicissitudes du sentier, et de son abandon partiel.
L’ONF est propriétaire des forêts des deux versants : la forêt domaniale RTM-Oisans pour le versant est, et la forêt domaniale de Riouperoux sur le versant nord.
L’Office passe des accords avec les sociétés de chasse pour que celles-ci puissent aller chasser dans ces secteurs. Entre autres contreparties, les chasseurs s’engagent à entretenir les sentiers, soit en l’occurrence de l’ordre d’une dizaine de journée/homme par an et par sentier. Ainsi, l’association de chasse (ACCA) organise-t-elle plusieurs sorties, à 5 personnes avec piochons et tronçonneuse, pour faire cette partie du contrat.
Sauf que, récemment, l’ONF et les ACCA locales n’ont plus trouvé d’accord. Accord financier s’entend.
Et du coup les sentiers ne sont plus entretenus comme avant, et ils basculent dans un abandon inexorable…
Peut-être que certaines structures de tourisme prennent / prendront la relève des ACCA pour ces entretiens de sentiers ??
Je n’en sais rien.
Ce n’est en tout cas pas la situation au Gros Cornillon où feuilles, branches et cailloux commencent leur œuvre de retour à la sauvagerie…
Photos
Auteur : François Lannes
Avis et commentaires
Bonsoir Alain,
Je n’ai discuté avec ces chasseurs que des aspects concernant les sentiers. Et dans le cas d’espèce, plus précisément de l’entretien du sentier de l’éperon NE du Cornillon. Par ailleurs, compte-tenu que nous ne nous connaissions pas, je n’ai pas demandé trop de détails. Il est tout à fait possible que d’autres informations me soient passées à côté, et qu’une ruse se soit glissée là, comme tu le suggères...???
Je n’ai pas discuté de ce qui concerne la chasse elle-même, même si sur le fond la chasse ne me gêne pas en tant que telle.
Ce qui me gêne par contre, c’est le comportement d’une personne donnée, qu’elle soit un chasseur, un supporter de sport dans un stade, ou tout autre chose.
Ce que j’ai constaté lors de cette rencontre, c’est que les chasseurs en question étaient aussi des montagnards. C’est à dire des gars capables de marcher 10 h dans la journée, de monter 1000 m D+ et de descendre 1700 m D- , de passer hors trace dans des coins absolument pas fréquentés, de connaître des façons d’aller sur le sommet par des passages incroyables et non répertoriés, et qui de plus en parlaient très simplement, sans aucune forfanterie.
En fait, des gens qui connaissent leur coin : la montagne.
Et ça, j’ai aimé.
A+
François
Bonjour François
L’ONF passe des accords avec les sociétés de chasse pour que celles-ci puissent aller chasser dans ces secteurs. Entre autres contreparties, les chasseurs s’engagent à entretenir les sentiers.
Actuellement l’ONF et les ACCA locales n’ont plus trouvé d’accord. Donc en contrepartie les chasseurs ne peuvent plus chasser.
Où il y a une ruse quelque part ?
a+
alain
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