Les Clos de Cornillon (1550m) par le sentier sud et le ravin de Forane
- Randonnée
- Taillefer / Isère / Le Bourg-d’Oisans
- Difficulté :
- Moyen
- Dénivelé :
- 850m
- Durée :
- 5h
Ce sentier devrait être le sentier principal pour monter aux Clos de Cornillon. Il est plus ensoleillé que le sentier par la combe de Farfayet, donc déneigé plus tôt en saison. Les ravins à traverser sont moins délicats (encore que…). Et les paysages finaux de gneiss mélangés aux forêts de résineux et de hêtres sont merveilleux. Que dire de mieux… – Auteur : François Lannes
Accès
De Grenoble, prendre la direction du Bourg d’Oisans, par la D 1091, le long de la Romanche.
Après Livet, on arrive à Rochetaillée.
Continuer encore 2 kilomètres après Rochetaillée direction Le Bourg-d’Oisans, et dépasser le ralentisseur.
400 m après ce ralentisseur, emprunter sur la droite un étroit chemin pour véhicules, goudronné sur 200 m, puis en terre. Se rapprocher de la montagne. Stationnement possible au carrefour des pistes forestières.
Précisions sur la difficulté
Seules deux traversées de ravins peuvent être délicates si la neige dure est encore présente, ou si la terre est durcie par la sècheresse. Prévoir un piolet pour faire des encoches et sécuriser le passage.
Sinon, aucune autre difficulté sur le sentier.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3335 OT "Grenoble-Chamrousse-Belledonne"
- Altitude minimale : 710 m
- Altitude maximale : 1550 m
- Distance (A/R) : environ 8 km
- Horaires (A/R) : comptez entre 5 et 6 h
- Balisage : parfois des points rouges très vieillis (après le ravin de Forane)
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Prendre la piste qui part au sud-est sur environ 200 m : panneau indicateur au départ du sentier.
Rejoindre le front de la coulée d’avalanches de Farfayet (30 m). Aller sur sa rive droite. Monter 30 mètres, puis tourner à gauche. A partir de là, le sentier se repère facilement.
Monter les 7 épingles et rejoindre un sentier qui parcourt tout le versant en très légère montée vers le sud. Tourner à gauche.
Une longue traversée légèrement ascendante passe au pied du rocher du Colombaret. Elle coupe plusieurs pierriers, puis le ravin Forane, puis le ravin Colate. On dépasse le carrefour du sentier « aux 30 épingles » venant de la gauche. On rejoint quasiment la combe du Treuil.
Quelques autres épingles en rive gauche de la combe du Treuil (départ à gauche du sentier qui passe en rive droite ; marques blanches), puis la traversée repart en sens inverse vers le nord. On traverse à nouveau le ravin Colate, puis le ravin Forane (magnifique point de vue sur une aiguille rocheuse dominant ce ravin) ; ces deux passages peuvent être délicats (15 m puis 30 m) si la terre est dure ou la neige encore présente.
Continuer en passant au pied de l’aiguille rocheuse. Les épingles recommencent (parfois le changement de direction est discret : être attentif). Passage au pied de quelques falaises, puis sur un petit replat.
On arrive au sommet du « paquet tassé » qu’est cet immense éboulement de la montagne (cairn). Après une courte descente tournant à droite, le sentier continue horizontalement. En 200 m on parvient au terre-plein où se trouve le "trou carré".
Pour rejoindre le sentier venant de la combe de Farfayet, il faut continuer vers le nord, dans une partie horizontale entre les blocs rocheux, où le sentier est peu visible. Au bout d’environ 200 m, la descente s’amorce.
Nota : les 250 premiers mètres en dénivelé de cette descente sont orientés nord et nord-est : faire attention que la neige peut y être encore présente en avril-mai, suivant la saison, ce qui rendrait le parcours possiblement très difficile, voire dangereux.
Si l’on choisit de redescendre par le même sentier, il existe une option possible pour varier un peu ce retour.
Après avoir dépassé la combe du Treuil, et lorsque l’on commence la longue traversée (vers le nord cette fois), au bout de 200-300 mètres dans cette traversée, se voit un discret départ de sentier sur la droite : il s’agit du sentier que j’ai nommé "des trente épingles", en bleu sur la photo. Ce sentier en sous-bois est très commode et permet de rejoindre le fond de la vallée au niveau du hameau de Boirond (sans aller complètement au hameau). Ensuite, par une large piste forestière il est facile de retrouver le point de départ de la journée.
.
Récit du premier parcours :
Voici donc le jour où la montée aux Clos de Cornillon par le sentier sud devrait pouvoir être faite en entier : il a fait beau ces derniers temps, et la limite de la neige est forcément montée bien au-delà des 1300 m de la semaine passée.
Je reprends donc le chemin - qui commence à être connu maintenant - et gravis les lacets qui amènent à la partie horizontale (enfin, presque horizontale).
Tout l’attirail du parfait « jardinier des sentiers » est en main ou dans le sac à dos. Mais je ne consomme pas tout de suite l’énergie à l’amélioration car le chemin est long pour arriver au sommet, et il y a certainement du travail à faire aussi en partie supérieure.
Ainsi, la montée avance bien et j’arrive à la traversée du ravin Forane à midi, soit deux heures-et-demi pour ces 600 mètres de dénivelé : ce n’est pas un score de grand sportif, mais il est difficile de couper les ronces au sécateur sans s’arrêter un tant soit peu…
Ici, comme mardi dernier, je fais la pause pique-nique. Cette falaise dressée comme une tour est fascinante, et le plaisir est grand de regarder sa face colorée, mise en beauté par le soleil éclatant du jour. Et de plus, ce repos est calculé pour reprendre des forces avant d’aller dans le parcours inconnu dont j’attends beaucoup d’intensité.
La traversée du ravin Forane pourrait paraître difficile. Mais il n’en est heureusement rien ; la terre est meuble, et la pente très raisonnable. Seule la neige, encore un peu dure, demande de tailler des encoches avec le piolet, comme pour traverser la combe Cotane un peu avant. Car il ne serait pas du tout agréable de partir en glissade ici.
Une fois passé la combe, le sentier prend des allures magnifiques, et les décors traversés, faits de gneiss en gros blocs ou en menues pierrailles, mélangés de pins noirs et de mélèzes, me réjouissent au plus haut point. La récompense est déjà là !
Les épingles se succèdent et la trace est toujours assez visible. Il y a moins de murs de pierres sèches, mais quand il y en a - en soubassement du sentier - ils sont extraordinaires, et je descends dans le travers pour en faire quelques photographies par dessous.
Des plaques de neige commencent à faire leur apparition. L’épaisseur reste encore forte dans certains creux, mais ces plaques sont courtes et le sentier de terre et rocher reprend vite sa présence. Parfois une ouverture dans la végétation permet de voir les lointains, et la chaine des Grandes Rousses montre ses sommets enneigés. Cette vue des montagnes, en fond de panorama de cette forêt, est splendide.
D’autant plus que le gneiss a des teintes de vert clair, issues des lichens, et des teintes de vert foncé, issues des mousses. Alors, quand on additionne ces verts multiples aux jaunes, aux ocres, aux oranges de la roche, roche où parfois brille - dans un rayon de soleil - l’éclat vif d’un quartz, on ne peut qu’être subjugué de la variété de ces couleurs. Il est bien vrai que cela me change des gris multiples des calcaires que je fréquentais en Vercors ou en Dévoluy !
Le bout de la montée se devine. Il y a une inflexion dans la pente du sentier.
Et effectivement j’arrive sur une plateforme, plutôt petite, mais il est facile d’en déduire que le sommet des Clos est atteint. En fait, ce sommet n’est pas plat ; il est avec des creux et des bosses. La forêt est toujours omniprésente. Et la neige s’impose bien plus que dans le versant exposé au soleil. C’est un vrai changement d’ambiance.
Et dans ce changement d’ambiance, il y a tellement de neige que je ne vois plus le chemin : il est recouvert, et la suite de son parcours ne se devine pas. Après quelques tours en rond, et recherches à droite puis à gauche, il faut me résoudre à admettre que je ne le trouve pas.
Bigre…
Dans ce sous-bois, mi neige mi feuilles sèches, dont certains creux du relief ont des rebords bien pentus, où tous les arbres se ressemblent, la progression et le repérage sont des difficultés à ne pas négliger. Et puis il ne faut pas non plus oublier le fait qu’il faudra savoir revenir. Le « système Galileo » du cervelet est mis en action dare-dare.
Au bout d’un cheminement long en temps mais court en distance, je finis par intuiter la zone où pourrait passer la trace, et oblique à droite pour la rejoindre.
Bonne pioche !
Le sentier est là, visible dans une petite zone sans neige. Et alors la logique du cheminement apparaît à nouveau facilement. C’est rassuré que je continue la marche.
Le « trou carré » ne devrait plus être très loin maintenant. Effectivement, sous peu, il se distingue, à travers les arbres, « posé » sur le lit blanc de la neige.
Je suis content : le programme du jour sera donc parfaitement rempli.
Au début de la descente, je rencontre un couple de randonneurs, montés jusque-là, et faisant une pause au soleil. Nous discutons. Ils expliquent avoir été surpris de trouver un sentier aussi bien entretenu… ! Je prends cela comme un compliment, et leur raconte mes trois sorties récentes, ici. Nous continuons la descente séparément ; nous nous retrouvons pour la traversée du ravin Forane ; puis nous nous perdons de vue, à nouveau, un peu plus bas.
Je n’imaginais pas rencontrer des gens ici.
Pourtant déjà la semaine dernière, il y avait des traces de pas dans la neige du ravin Cotane…
Comme quoi !
La solitude n’est pas si grande que cela…
Auteur : François Lannes
Avis et commentaires
Dernières sorties
Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.