Aiguilles Crochues (sommet nord 2837m), par le lac Blanc
- Randonnée
- Aiguilles Rouges / Haute-Savoie / Chamonix-Mont-Blanc
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1500m
- Durée :
- 7h
Un petit sommet sur la ligne de crête des Aiguilles Rouges qui, outre l'inimitable panorama sur le massif du Mont Blanc, offre également la vue sur la vallée de la Diosaz. Ce sommet est un parfait prolongement de la classique randonnée au lac Blanc pour ceux qui "en veulent plus". – Auteur : Pascal
Accès
Chamonix - route du col des Montets - Tré le Champ, grand parking en bord de route. Départ également possible du col des Montets.
Précisions sur la difficulté
La montée au lac Blanc depuis Tré le Champ s’effectue sur bon sentier, avec néanmoins quelques passages raides et aériens ponctués de quelques volées d’échelles typiques de la région chamoniarde, pouvant impressionner ceux qui sont sujets au vertige. L’itinéraire montant du col des Montets par le plateau des Chéserys n’a pas d’échelles, mais est plus long.
Du lac, la montée aux Aiguilles Crochues s’effectue hors sentier, à travers un terrain minéral alternant dalles rocheuses et caillasses, selon l’itinéraire choisi. Une petite grimpe facile permet d’accéder au sommet. Il n’y a pas d’itinéraire précis et on naviguera à vue, évitant ou tirant parti des névés encore présents dans la combe jusqu’au début de l’été.
La présence de neige n’est pas rédhibitoire une fois au plateau des Chéserys vers 2100m. Cependant, un piolet et des crampons peuvent être souhaitables en cas de neige dure (regel, vieux névés).
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1415m.
- Altitude sommet : 2837m.
- Durée : 7h.
- Carte : IGN 3630OT - Chamonix - Massif du Mont Blanc.
Période
Praticable en conditions estivales lorsque la partie raide et technique de la montée au lac Blanc est totalement déneigée, en général à partir de juin. Bonne visibilité fortement souhaitable pour la montée à vue du lac au sommet.
Durant certains mois, l’ouverture du télécabine de la Flégère facilite énormément l’accès au lac Blanc, y déversant des cohortes de randonneurs touristiques. Certains souhaiteront peut-être éviter ces périodes...
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Itinéraire
Ascension
De Tré le Champ, prendre le sentier montant vers le sud en direction de la falaise des Chéserys et de l’Aiguillette d’Argentière.
Le sentier se poursuit, plus technique, franchissant des ressauts par quelques volées d’échelles et passages exposés en général bien protégés. On finit par déboucher sur le plateau des Chéserys.
Poursuivre la montée vers le lac Blanc, passant à proximité de quelques-uns des lacs des Chéserys. On finit par atteindre le refuge du lac Blanc, à proximité de ce dernier, et parfois la foule en provenance du télécabine de la Flégère lorsque celui-ci fonctionne.
Repérer le sommet nord des Aiguilles Crochues, juste à gauche de l’Aiguille du Belvédère et de la crête où se trouve le col des Dards. L’atteindre se fait à vue par un parcours hors-sentier dont le tracé précis dépend des conditions, notamment la présence de névés, en général jusqu’en fin juin.
L’option la plus courte consiste à tirer tout droit vers le sommet en montant à gauche du lac. C’est l’option préférée en début de saison sur les névés, notamment à la descente. Après la fonte de ceux-ci, il faudra louvoyer entre caillasses et dalles rocheuses parfois entrecoupées de ressauts raides.
D’autres options consistent à monter dans la combe derrière le lac pour ensuite monter vers le sommet (techniquement plus simple mais beaucoup de caillasses, à préférer par mauvaise visibilité), ou alors monter sur la croupe à droite du lac pour ensuite traverser la combe en direction du sommet (esthétique mais plus long).
L’ascension finale se fait droit dans la pente à l’aplomb du sommet, par une raide grimpette peu difficile sur un terrain pas toujours très franc. Si elle n’est pas trop dure, la neige facilite en général cette ascension.
Descente
Le retour se fait par le même itinéraire, en profitant au mieux des névés lorsqu’ils sont encore présents. Quelques détours par la crête bordant le versant Flégère peuvent être justifiés par le paysage.
Plutôt que de redescendre vers Tré le Champ par le sentier de montée, il est esthétique de faire une boucle par le sentier descendant vers le col des Montets, filant longuement vers le nord sur le plateau des Chéserys et restant en altitude, avec une magnifique vue avant de finalement descendre. Le sentier est parfois raide, mais ne comporte pas d’échelles.
Détails de la sortie du 26 mai 2020
Le charme du début de l’été, c’est la verdure chatoyante toute neuve de la moyenne montagne, alors que plus haut, de nombreux névés parsèment encore les pentes, transformant les combes de caillasses en pentes immaculées tellement plus agréables à dévaler à la descente. Aussi, dans des régions touristiques comme celle de Chamonix, les beaux "spots" sont encore préservés de l’affluence estivale, du moins tant que les remontées mécaniques sont à l’arrêt.
Le Lac Blanc donc, profitons-en, avec dans le viseur une des Aiguilles Crochues pour profiter du panorama depuis la ligne de crêtes du massif.
Départ vers 14h de Tré le Champ, et montée par le sentier habituel par l’Aiguillette d’Argentière, dans une verdure presque caricaturale. Ça grimpe déjà fort dans la falaise des Chéserys, mais le randonneur se contentera des échelles du sentier.
On débouche sur le plateau des Chéserys. Les névés font leur apparition, Las lacs ont à peine commencé à dégeler au fond de leur creux, matérialisant leurs contours en liserés turquoise sur la blancheur de la neige. D’ailleurs, au-delà du premier lac, la marche ne se fait plus que sur la neige. Mais celle-ci est agréable, ferme sans être trop dure, et on atteint facilement le refuge du lac Blanc.
Le sommet est en vue, au-dessus de pentes totalement blanches. On décide de l’atteindre par le parcours autour du lac, tout d’abord en montant la croupe dominant le lac à droite, puis en traversant la combe pour rejoindre les pentes sommitales. C’est parti dans une neige toujours agréable, profitant des points de vue de la croupe pour quelques photos du massif du Mont Blanc entaché de cumulus.
Ce n’est qu’à l’approche des pentes sommitales, vers 2600m, que la neige se fait plus molle. La progression devient un peu plus pénible, mais on profite de quelques traces laissés par de précédents visiteurs. La pente finale est raide mais la neige assez sécurisante. 17h30, voilà le sommet... La vue est magnifique, presque hivernale s’il n’y avait pas cette brume de chaleur et ce soleil estival dru pour illuminer et chauffer le décor.
18h30, commençons à descendre... Après quelques crochets par la crête pour profiter de la vue, ce sera une belle séance de glissades, tantôt debout, tantôt assis, selon la pente et l’état de la neige. On a vite fait de redescendre au lac Blanc en trois fois moins de temps qu’il n’en faudrait à pied dans la caillasse.
Bien en avance sur l’horaire de l’habituel plan "coucher de soleil", on décide de prolonger le plaisir de marcher sur des névés agréables en parcourant le sauvage replat sous l’Aiguille de la Persévérance jusqu’au lac de la Remuaz, et de rattraper le sentier du col des Montets par là. Tranquilles pérégrinations au gré du terrain face à une vue magnifique, profitant des dernières instants de soleil avant que celui-ci ne parte derrière la crête...
La descente par le lac de la Remuaz s’avère plus compliquée que prévu, la carte ne montrant pas le détail de ces bosses moutonnées entrecoupées de raides ressauts barrant le passage. Après avoir été bloqué plusieurs fois par des langues de névés trop raides pour être franchies en sécurité sans équipement spécifique, on se résoudra à rebrousser chemin pour contourner les difficultés par le sud.
En remontant un névé, on passe à côté d’une petite entaille dans la neige dont le fond a une couleur pas très naturelle. En creusant un peu, on en sort... Un magnifique piolet, "presque pas servi" bien qu’il ait été dans la neige depuis pas mal de jours visiblement...
Comme quoi, il n’y avait qu’à demander... On redescend vers les langues de névés qui se laissent franchir sans difficultés maintenant que la progression est assurée.
Retour sur le sentier. La suite ne sera qu’une tranquille promenade contemplative face à l’Aiguille Verte et au glacier du Tour flamboyants dans les derniers rayons du crépuscule... La descente se terminera à la nuit tombante en compagnie des bouquetins. Fin de la balade vers 21h45.
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Sortie effectuée hier. Merci pour le topo, parcours difficile avec de nombreux points de vue pour faire des pauses et apprécier le paysage.
En début de saison, le principal problème est le passage des vires et des échelles au niveau de la falaise des Cheserys, qui à mon avis sont infranchissables tant que ce n’est pas suffisamment déneigé.
Lorsqu’il reste peut-être un peu trop de neige, c’est peut-être plus prudent de partir du col des Montets, plus long mais plus aisément franchissable (le raide se trouve en bas en débit de rando).
Bonjour,
Je compte faire cette randonnée début juin, mais actuellement j’ai vu qu’il restait encore beaucoup de neige au dessus 2000m...
Est-ce faisable avec des crampons si jamais la neige n’a pas encore toute fondue ou est-ce trop raide ?
En tout cas, superbes photos, ça donne envie 🙂
De bien belles photos d’un bien bel endroit !!!
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