Le Brévent (2525m), grande boucle autour de la Diosaz
- Randonnée
- Aiguilles Rouges / Haute-Savoie / Servoz
- Accès en Bus/Train
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 2400m
- Durée :
- 2 jours
Un mini-trek en boucle se déroulant entre le massif des Fiz et celui des Aiguilles Rouges, autour du sauvage vallon de la Diosaz... Il offre ce qu'il y a de mieux dans le coin sous forme d'un itinéraire varié : Le parcours des sauvages gorges de la Diosaz, la traversée de magnifiques alpages isolés sur l'envers de la montagne de Pormenaz, une belle et tranquille ascension en balcon pour rejoindre les pointes minérales où se situe le Brévent et finalement un retour à grand spectacle sur de superbes crêtes aux premières loges face au Mont Blanc. – Auteur : Pascal
Accès
Sallanches - le Fayet ou Passy - Servoz, traverser un pont pour se garer sur le parking le long de la route menant au site des gorges visitables de la Diosaz.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’une randonnée assez longue, une grosse trentaine de kilomètres pour 2400m de dénivelé. Bien que réalisable en une très grosse journée, il sera raisonnable de la couper en deux par une nuit au refuge de Moëde-Anterne.
L’ascension par les gorges de la Diosaz se déroule sur un parcours entièrement non balisé et parfois hors sentier, dans une vallée isolée est très peu parcourue où on ne peut absolument pas compter sur l’usage du téléphone portable. Le parcours au fond des gorges de la Diosaz se déroule sur un sentier non entretenu, parfois peu marqué, surtout au-delà du Vieux Cheppy. L’orientation est la principale difficulté de cette partie et il est important de savoir lire une carte et de maîtriser le parcours à vue, notamment pour la monter vers le Plane d’en Bas depuis les gorges, puis, dans une moindre mesure, pour la traversée qui suit en direction des chalets de Moëde.
Alternativement, on pourra remplacer ce parcours par celui des chalets et du lac de Pormenaz, auquel cas le parcours se déroule entièrement sur sentier balisé, sans aucune difficulté.
Techniquement, le parcours est peu difficile. Cependant, le sentier des gorges de la Diosaz traverse en de courts passages sur des traces étroites au-dessus de ravines, où il faudra redoubler de prudence. Ailleurs, il n’y a pas vraiment de difficultés. Les sentiers sont très bons, même si plus haut, pour rejoindre le Brévent, il y aura quelques échelles "chamoniardes" à gravir. En début d’été, la difficulté pourra surtout venir des névés subsistant dans l’ascension du col du Brévent et dans la traversée vers le sommet.
En saison estivale, le téléphérique du Brévent peut servir d’échappatoire pour redescendre rapidement sur Chamonix, d’où il sera possible de rejoindre Servoz en train.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 810m.
- Altitude sommet : 2525m.
- Durée : 14h.
- Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre.
Période
Praticable en conditions estivales, lorsque l’ascension du col du Brévent et la traversée vers le sommet du Brévent sont suffisamment déneigées, en général à partir de juillet. Il faudra s’attendre à la présence de névés souvent jusqu’à fin juillet.
Terrain sec et bonne visibilité recommandés pour l’ascension par les gorges de la Diosaz.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Ascension vers Moëde par le vallon de la Diosaz
Du parking, repasser le pont en direction du village et poursuivre sur la route du Mont jusqu’aux Moulins d’en Haut. Poursuivre à droite sur le large sentier jusqu’à rejoindre celui provenant du Mont.
Prendre à droite le chemin montant vers la Tête de la Fontaine, au pied duquel on trouve opportunément une fontaine. Délaisser à gauche le sentier montant vers Pormenaz et poursuivre le chemin en faux-plat. A partir de là, plus aucun balisage. Ensuite, ignorer une bifurcation descendant à droite. Le chemin, mal marqué, poursuit horizontalement et finit par se transformer en sentier en abordant la traversée de pierriers.
On aborde la partie sauvage du vallon de la Diosaz, en traversée au-dessus de lugubres gorges où coule le torrent. Contournant un éperon rocheux sur une vire taillée, le sentier poursuit ensuite en forêt. La trace est peu parcourue mais toujours plutôt bien marquée, avec cependant quelques traversées de dévers raides demandant un peu d’attention, surtout si le terrain est humide.
On atteint ensuite la cabane des Péchots, d’où ensuite le sentier monte de 200m en quelques lacets, pour ensuite atteindre l’abri du Cheppy, cabane de bivouac "tout confort" plutôt inattendue en ce lieu.
Le sentier se poursuit, redescendant un peu vers le fond du vallon en se faisant un peu moins bien marqué, Quelques traversées de ravines demanderont un peu de prudence. Poursuivre jusqu’à déboucher sur une clairière en pente où la sente se perd dans un champ de grosses fougères. Ignorant quelques éventuelles traces incitant à descendre, il faut au contraire monter pour atteindre le sommet d’une petite bosse rocheuse au milieu de la clairière, sur laquelle se trouve une petite pelouse décorée d’un cairn.
De là, monter la large combe droit dans la pente en s’aidant de quelques traces, en restant à gauche du petit torrent. Vers 1550m, lorsque le lit du torrent se redresse et se fait plus étroit, il ne faudra pas rater la sente mal marquée partant vers la gauche. Par un large lacet dans la forêt à gauche de la combe, la sente revient ensuite à droite pour traverser complètement la combe vers 1650m, puis en sort par la droite pour déboucher sur une petite combe secondaire beaucoup moins pentue. En contournant une petite tourbière, remonter cette combe jusqu’à son extrémité supérieure, en se faufilant facilement par des sentes entre les ressauts rocheux de son rebord à droite.
On finit par aboutir à un grand replat herbeux où la vue s’ouvre, le Plane d’en Bas. Se diriger nord-ouest vers un cabanon à l’autre bout du replat, en préférant rester sur son rebord pour éviter les zones marécageuses. Derrière le cabanon, poursuivre nord-ouest le long d’une petite croupe rocheuse pour déboucher sur un autre plateau herbeux. Continuer ensuite à niveau à travers les replats en traversant plusieurs ruisseaux pour viser un collet entre deux petites bosses rocheuses.
Poursuivre derrière le collet, toujours à niveau, au plus facile en évitant au mieux les zones de blocs, pour viser une nouvelle bosse au pied de laquelle se trouve un petit lac. Franchir le collet derrière la bosse, derrière lequel on retrouve une sente mieux marquée à travers les rhododendrons franchissant une croupe derrière laquelle le vallon de Moëde se dévoile. La sente se dirige, toujours horizontalement, vers les chalets de Moëde, qu’on atteint en franchissant un torrent. Rejoignant un bon sentier, on pourra monter au refuge de Moëde-Anterne juste un peu en amont.
On notera l’impossibilité de suivre entièrement le vallon de la Diosaz par le fond jusqu’au pont d’Arlevé. Aucun sentier ne suit le torrent aux rives parfois tourmentées et coupées d’obstacles difficilement franchissables, notamment au verrou rocheux où se situe le barrage de la Bajulaz.
Variante facile, ascension vers Moëde par le lac d’Anterne
Juste après la fontaine sous la Tête de la Fontaine, bifurquer à gauche sur le sentier, parfois au début un peu raide, s’élevant en lacets pour rejoindre l’alpage de Pormenaz où se trouvent les chalets homonymes. Poursuivre le sentier dans le vallon en amont pour rejoindre les chalets de Chavanne Neuve, puis au-delà plein nord par de beaux replats herbeux, jusqu’à atteindre la cuvette du lac d’Anterne dans laquelle on descend.
Contourner le lac et poursuivre au nord par un terrain joliment vallonné jusqu’au refuge de Moëde-Anterne.
Pour ceux qui font la rando en deux jours, l’ascension de la Pointe Noire de Pormenaz ou de la Tête de Moëde offriront de superbes panoramas, au prix de détours ajoutant environ 2h30 de marche.
Ascension du Brévent
Du chalets de Moëde, descendre vers l’est le vallon de Moëde par un agréable sentier. On rejoint le vallon de la Diosaz, et on descend vers le pont d’Arlevé, solide passerelle qui est l’unique moyen de traverser le torrent de la Diosaz. Poursuivre le sentier qui remonte en face. En pente douce dans un décor style "jardin alpin" très agréable, on rejoint les ruines des chalets d’Arlevé.
Poursuivre la longue mais tranquille traversée montante. La montée se fait plus raide en abordant les lacets montant en direction du col du Brévent. En haut de cette montée, la traversée d’une dernière cuvette conduit au col à proprement dit, où la vue sur le Mont Blanc se dévoile brutalement.
Poursuivre le sentier vers le sud qui, après une courte montée, franchit un collet pour basculer dans une petite combe permettant de revenir en versant ouest. Nombreux névés en début d’été. Une traversée conduit à une courte volée d’échelles permettant de franchir un ressaut rocheux. Ce passage peut être très délicat en cas de névés. Au-dessus, on rejoint rapidement la large piste de ski qui permet de monter facilement au sommet du Brévent.
Vue magistrale sur la vallée de Chamonix et le massif du Mont-Blanc, accompagné de toutes le "facilités" qui font le bonheur des touristes, parfois nombreux sur le site en été, à moins d’atteindre le lieu après 18h.
Descente
Partir vers le sud sur le sentier, d’abord empierré puis ensuite agréable à travers un superbe décor, descendant au sud du Brévent en direction du refuge de Bellachat. On passe au-dessus du lac du Brévent qu’on pourra éventuellement rejoindre par un détour. On poursuit ensuite la descente vers les grandes pelouses du col de Bellachat.
Ensuite, l’option la plus courte est de suivre le sentier montant tranquillement vers l’ouest vers l’Aiguillette des Houches. Cependant, il est beaucoup plus esthétique, et pas beaucoup plus long, de monter, en suivant les sentes ou à vue, en direction de la crête à gauche de l’Aiguillette du Brévent. On poursuivra ensuite sur le fil de la superbe crête panoramique aux premières loges face au Mont Blanc rejoignant la Pointe de Lapaz, et finalement l’Aiguillette des Houches.
Basculer au sud du collet sous l’Aiguillette des Houches, puis après quelques lacets, on délaissera le sentier descendant vers Chailloux pour bifurquer à droite sur une courte traversée contournant une petite pointe dont on rejoindra rapidement la crête ouest.
Descendre le sentier le long de la crête. Rejoignant la forêt, on atteint finalement la bifurcation de Pierre Blanche. De là, on aura le choix. A droite, on descendra un petit sentier versant Diosaz, parfois assez raide, descendant vers les chalets de Fer puis Montvauthier. A gauche, ce sera un large chemin, plus long et monotone mais plus tranquille, qui reviendra ensuite à droite vers Montvauthier. De là, une petite route, dont on ne manquera pas une bifurcation à droite, ramène au site des gorges visitables de la Diosaz et au parking.
Détail de la sortie du 8 juillet 2024
Voici une longue boucle anticipée depuis un certain temps déjà, en attente de la meilleure période pour la parcourir. Une journée de grand beau pas trop chaud, en période "verdure et rhodos" alors que les névés d’altitude se font plus modestes... Plus d’excuses, il faut y aller...
Départ de Servoz vers 8h30 du matin. Direction le sentier des gorges de la Diosaz. On apprécie ce sentier sauvage, aucune surprise ici car déjà parcouru deux fois. L’alpage du Plane d’en Bas est toujours aussi beau, à fond le vert et les rhodos face à l’envers des Aiguilles Rouges. On hésite : pourquoi ne pas simplement profiter de ce lieu en montant vers la Pointe de Pormenaz ? Mais on est là pour autre chose...
On poursuit tranquillement à travers les alpages en direction des chalets de Moëde, contemplant la longue descente pour retourner au fond du "trou" de la Diosaz vers le Pont d’Arlevé. Délaissant à l’arrière les décors familiers de Pormenaz et de Fiz, on s’engage cette fois vraiment dans la longue boucle...
14h, on franchit la passerelle au-dessus de la Diosaz. Changement de massif, on attaque la remontée pour ce qui pourrait être le début d’une deuxième randonnée. Il faut "remettre la machine en route" pour 1000m de remontée, et les jambes protestent un peu. Heureusement, le sentier est bien régulier, en pente douce, à travers un décor de verdure luxuriante se transformant rapidement en "jardin alpin", se faufilant entre les rochers décorés de rhodos fleuris, traversés par de multiples torrents issus de petites cascades sautant les barres rocheuses au-dessus... La contemplation fait bien vite oublier la fatigue...
Après une pause casse-croûte et contemplation aux ruines d’Arvelé, on poursuit la montée, toujours bien agréable, en balcon juste en face de la montagne de Pormenaz, où on peut contempler l’itinéraire déjà parcouru. Puis la montée se fait plus raide et minérale. Encore un effort, quelques névés, le col du Brévent est là-haut...
La claque habituelle du Mont Blanc qui se montre d’un coup lorsqu’on débouche au col. Il reste encore beaucoup de névés, et il faudra faire avec les chaussures légères. Mais la neige est tout juste ramollie comme il faut, ça passe bien. Les échelles ne sont qu’une formalité, et on débouche sur la large piste de ski menant au sommet. D’un coup, la fatigue se fait sentir, mais après une si longue marche, le "retour à la civilisation" aurait presque un côté réconfortant.
17h30 sur la plateforme sommitale, en compagnie des derniers touristes. La moitié d’entre eux est occupée à faire des selfies, alors que l’autre moitié est plongée dans leur smartphone à partager lesdits selfies sur les réseaux sociaux, pendant que leurs enfants réclament lesdits smartphones pour continuer à jouer. Honte à moi qui, malgré les centaines de photos prises, n’ai daigné faire aucun selfie, et qui, par pur égoïsme, n’ai partagé de "vive moi devant le magnifique Mont Blanc que vous pouvez tout juste deviner derrière mon gros visage" à absolument personne.
Nouvelle pause sur un banc à l’ombre pour reprendre des forces, on ne se donnera même pas la peine de chercher un coin "montagne" pour cela. Un employé vient faire la tournée pour prévenir de l’imminence du départ de la dernière benne. Sur le coup, la tentation de s’offrir un retour totalement mécanisé vers le point de départ et s’épargner 1900m de descente... Mais non, on est là pour autre chose, et c’est la partie la plus panoramique de la boucle qu’il reste à parcourir dans la magnifique lumière de la fin d’après-midi...
18h. Plus personne, si ce n’est quelques bouquetins qui reprennent possession des lieux, mais pas pour des selfies. Ayant repris quelques forces, retour en montagne, on attaque la descente...
Parcouru et reparcouru, on connaît ce sentier par cœur... Mais c’est toujours le même émerveillement, navigant entre les bosses rocheuses de la crête parsemés de petites gouilles alimentées par la fonte des névés, alors qu’en face trône le Mont Blanc, et la blancheur de ses glaciers éclairés par le soleil descendant... Et l’Aiguille Verte, voulant faire concurrence, s’est parée d’un esthétique ruban de nuages...
Descente au col de Bellachat, dont on profite des immenses étendues. La sagesse voudrait qu’on remonte directement à l’Aiguillette des Houches par le sentier, mais la tentation de parcourir toutes les crêtes par l’Aiguillette du Brévent et la Pointe de Lapaz est trop forte. Encore une remontée, mais la motivation est là, avec la beauté du décor on ne sent presque plus la fatigue...
La crête n’est qu’un parcours d’émerveillement, inutile de la décrire... Tentation de piquer une sieste sur la magnifique pelouse de la Pointe de Lapaz pour y attendre le coucher de soleil, mais la descente est longue, il faut y aller... Et c’est presque à regret qu’on atteint l’Aiguillette des Houches, où il faudra se résigner à basculer dans l’autre versant...
On délaisse l’habituel sentier vers Chailloux pour celui de Pierre Blanche, le long de sa crête fleurie de rhodos plein ouest face au soleil couchant... Le Mont Blanc est encore partiellement visible, et continue à contribuer au spectacle. La lumière est magnifique... On croise un nombre étonnant de personnes montant vers le sommet, la plupart pas du tout équipés pour la nuit.
On finit par plonger dans la forêt alors que le soleil disparaît derrière le massif de Platé. Voilà Pierre Blanche, et on choisit l’option la moins intéressante mais la plus facile pour descendre, par le large chemin, étant donné la fatigue ainsi que l’arrivée de la nuit. Une dernière trouée permet d’admirer les dernières couleurs sur l’Aiguille du Goûter, puis c’est la très longue descente monotone sur le chemin à la tombée de la nuit, où la fatigue se fait vraiment sentir... Fin de la balade vers 22h30.
Auteur : Pascal
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