Sortie du 20 août 2023 par clément Dôme de Chasseforêt (3586m), par les lacs de Chasseforêt

Depuis le temps que je consulte ce site, je me décide enfin à publier une sortie ! Par ailleurs, si certains d’entre vous recherchent un équipier pour de la randonnée alpine de ce genre ou même un peu plus engagée, n’hésitez pas à me contacter !

Ayant vu les conditions très sèches du dôme de Chasseforêt quelques jours auparavant du sommet de la Ronce, je me dis qu’une ascension en mode "rando" doit être faisable. Un peu de recherche et je tombe sur le topo de Pascal : un grand merci à lui, sans ça je ne me serai surement pas lancé dans cette belle aventure d’une journée.

Étant un peu embêté par la longueur de l’itinéraire et préférant une course en mode "one shot" plutôt que la remontée sur Bellecombe en fin de journée, je décide donc que ce sera au départ du parking de Châtelard à Termignon en aller retour. Un peu plus de dénivelé (2250m du point bas au point haut au bas mot) que le topo de référence, mais certainement plus direct et rapide !

Départ donc du parking ce dimanche à 7h30, direction refuge de l’Arpont par le sentier classique ! Cette première partie à la fraiche est des plus agréables, ça monte rude d’abord en forêt, puis rapidement en alpages, parsemés de nombreuses ruines, pour monter ensuite plus tranquillement jusqu’au refuge en contrebas d’une grosse cascade dévalant du glacier de l’Arpont.

Arrivés au refuge à 9h15, de là on suit sur une centaine de mètres de dénivelé le sentier qui mène au lac de l’Arpont pour arriver au pied de la grande pente sud (30/35°) située juste au nord-ouest du refuge (itinéraire de ski de rando sur IGN). Arrivés en haut de cette pente semi-herbeuse semi-rocheuse, on ne passe pas directement la crête mais on la longe sur la gauche pour surmonter un petit couloir des plus esthétiques. La vue se dégage alors sur l’autre versant et j’aperçois les lacs de Chasseforêt et la suite du parcours, tout du moins le début...

De là, on surmonte au plus direct le premier ressaut (et le seul visible pour l’instant par ailleurs) par une faiblesse juste au-dessus de deux névés entre lesquels on passe, et on se retrouve sur une grande pente déversante, toujours sans visu sur la suite.

Petite erreur de ma part car je vais décider de tracer droit dans la pente et l’on se retrouve grosso modo au point 3128 sur IGN, très belle vue en crête sur le lac de l’Arpont mais on est beaucoup trop à gauche en montant et allons devoir redescendre d’une bonne centaine de mètres en tirant à droite (en regardant la montagne) la précédente pente déversante... On trouve là un très gros cairn, au-dessus d’un couloir qui domine le principal lac. Me voila rassuré et en même temps un peu déçu, j’adore ce genre de terrain d’aventure et trouver par moi même le meilleur cheminement, or il semblerait que depuis la mise en ligne du topo les cairns aient fleuri puisque entre les lacs et le sommet ils sont bien présents à tous les passages les plus difficiles à trouver, de petite taille à part l’énorme cairn situé au-dessus du premier couloir, visible de loin, mais pas de là où nous sommes arrivés... De là, on redescend encore un peu afin de se retrouver sur le haut du couloir, et les cairns nous mèneront aisément au sommet dans le labyrinthe de dalles. On met un peu les mains mais rien de compliqué !

Arrivée au sommet à 13h, 5h30 de montée sèche quand même alors que l’on est en forme et bien acclimatés, surement dans les 2400 de D+ avec la petite erreur d’itinéraire, la bambée de l’année !

Superbe promontoire en plein centre des glaciers, peut-être le plus beau sommet que j’ai fait en rando estivale. Même s’il n’y a pas de gaz, le panorama est époustouflant. Au plus près la Grande Casse me fait de l’œil, un jour je serai au sommet les skis aux pieds pour descendre j’espère la face nord... Quelques nuages et la Grande Casse barrent la vue des sommets suisses mais le Mont Blanc proche est très présent, tous les sommets de Haute Maurienne, la Ronce gravie deux jours plus tôt, l’Albaron caché un peu derrière le Grand Roc Noir, le Charbonnel, les Levanna et autres Ciamarella, la Dent Parrachée bien sûr et Roche Melon. Plus loin, les Écrins, la Meije émergeant à peine du dôme de l’Arpont, la Barre, le Pelvoux... Encore plus loin le Viso, les Grandes Rousses, et au nord les Aravis.

Un couple d’italiens et une famille pas très bavarde au sommet sont présents quand on arrive. Je me demande comment ils sont arrivés là. Surement en passant la nuit au refuge, mais on se retrouve vite seul pour se délecter de ce splendide panorama pendant près de deux heures.

On n’a jamais bien envie de redescendre quand on est là-haut, mais à 15h avec ce qui nous attend il est temps. Du gros cairn à la montée, j’ai bien vu que l’on pourrait faire une petite boucle et en profiter pour aller voir ces lacs multicolores de plus près. C’est donc ce que l’on décide. Bonne idée, les coins sont encore bien fleuris, jolies linaigrettes au bord de l’eau...

Redescente ensuite plein est sur le GR. Aucun piège, ça passe partout, et retour au refuge à 17h. On décide de s’arrêter boire une petite bière, faut pas se laisser aller ! Au comptoir, on recroise le couple d’italiens sympathiques, avec qui j’échange un peu difficilement. Ils sont bien partis du refuge ce matin et y dorment ce soir.
On redécolle, descente d un très bon pas, 1h15 de plus et on est au parking un peu avant 19h, bien fatigués...

Un de mes meilleurs souvenirs en montagne. J ’y reviendrai, peut-être en essayant de passer par le lac de l’Arpont cette fois-ci !