Tête des Ombres - Face Nord
- Randonnée
- Dévoluy / Isère / Saint-Disdier
- Difficulté :
- Très difficile
- Dénivelé :
- 1250m
- Durée :
- 1 jour
Une course hors norme se déroulant sur un terrain d'une fascinante beauté. La grande façade nord de la Tête des Ombres n'en demeure pas moins rugueuse et austère. Une ascension très physique qui n'intéressera que quelques marginaux à la recherche d'émotions fortes. – Auteur : michel
Accès
- Départ : fin de la piste forestière "Bois de la Combe du Loup"
Du sud : prendre direction Veynes, Col du Festre, Agnières-en-Dévoluy, Saint-Disdier. Défilé de la Souloise. Puis D.537, lieu-dit "La Taissonnière", prendre la piste à gauche (route forestière du Sapey).
Du Nord : prendre direction Corps, Pellafol, Saint-Disdier. Puis D.537, lieu-dit "La Taissonnière", prendre la piste à droite (route forestière du Sapey).
Précisions sur la difficulté
Pour montagnards aguerris ayant l’habitude de progresser sur des itinéraires alpins non balisés.
Randonnée de haute volée ou alpinisme ?... difficile de trancher :
- Les 800 mètres de la paroi se grimpent avec une pente moyenne à 40°.
- De nombreux passages présentent des ressauts parfois exposés (II).
- Terrain exigeant avec une recherche permanente du meilleur itinéraire.
Une fois engagé, il serait très délicat de rebrousser chemin.
Équipements :
- La corde : aucun équipement en place. Corde pouvant (r)assurer.
- Le casque : obligatoire sur le haut du parcours.
- Le piolet : il s’est avéré particulièrement efficace pour franchir les premières pentes herbeuses encore imbibées de la rosée matinale.
Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
Photos
Les infos essentielles
- Cartographie : TOP25 3337 OT Dévoluy-Obiou-Pic de Bure
- Point fort : son caractère insolite
- Altitude de départ : 1370m
- Sommets atteints :
- Tête des Ombres : sommet de la crête vers 2300m
- Tête de Lapras : 2584m
- Distance de la boucle : 8km
- Dénivelée cumulée : 950m pour la seule Tête des Ombres, environ 1250m en ajoutant l’ascension de la Tête de Lapras
- Balisage : aucun
- Date de sortie : août 2015
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation.
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Itinéraire
Remarque
- La piste d’accès au site : au-delà de la Maison Forestière de Peiseiriou, la piste carrossable devient éprouvante pour les véhicules.
Si l’on ne connait pas les lieux, il est recommandé de faire une reconnaissance préalable (paumatoire).
Prémices d’une ascension
C’est en parcourant le Couravou que mon regard fut immanquablement attiré par cette vaste muraille.
Mois de mai : afin d’assouvir mon désir de découverte, je décide de faire une reconnaissance visuelle de cette grande paroi.
Vers la Tête des Ombres
Départ de chez moi à 2h00 du mat.
Il est maintenant 5 heures, j’arrive à Veynes. Je connais une boulangerie ouverte à cette heure matinale. J’achète des viennoiseries chaudement sorties du four... Il faut bien ça pour me requinquer !
J’arrive au pied de la face vers 6 heures.
Le départ
Une fois de plus, je me retrouve au beau milieu de cet incroyable amphithéâtre calcaire.
Encore embrumé, le Vallon de la Combe du Loup se dérobe à la clarté du jour.
Départ : le Vallon de la Combe du Loup (1370m).
S’élever dans la combe en direction du Couravou (sud-ouest).
Bifurquer progressivement vers le pied de la face de la Tête des Ombres (vers 1600m).
La Tête des Ombres se dévoile par intermittence.
Ce sont de brefs instants où mon cœur bat la chamade... cette face nord au nom évocateur m’impressionne.
Les Charances
Repérer une pente herbeuse ornée de quelques sapins.
- Il est impératif de trouver la bonne draille.
La rampe se révèle plus escarpée que je ne le pensais.
Je l’estime à 40°, voire plus raide sur un passage où quelques roches émergent.
Encore détrempée, la pente scélérate demande une bonne dose de sang-froid. Heureusement le piolet m’assure un ancrage efficace.
S’orienter sud-ouest.
De part et d’autre, de profonds ravins longent un ruban herbeux.
Appuyer sur la droite pour se rapprocher du ravin. Plus haut, le terrain se dépouille inexorablement de son manteau végétal.
Atteindre des contreforts rocheux qui semblent oblitérer toute progression.
À cet instant, je ne sais pas où se trouve le passage, je ne sais même pas s’ il en existe un !
Je tâtonne, fouille la paroi du regard... rien de probant.
Je commence alors ma prospection. J’atteins le bord d’un précipice surmonté d’une falaise infranchissable. Trop à droite et trop tôt.
Se diriger vers le centre de la paroi rocheuse. Suivre les rainures d’une dalle pentée (à gauche et en légère descente).
Monter à nouveau en repérant une vire. C’est le passage clé.
Celle-ci se remonte de gauche à droite. Elle est immédiatement suivie d’un pas d’escalade (II).
Déboucher sur le haut d’un pignon rocheux. Partir sur la droite à travers des pentes caillouteuses. Ce passage conduit au pied d’une immense combe.
Voyage des émotions contraires... entre effroi et fascination.
Le final
J’hésite entre la montée du couloir central et le bord droit de la combe.
J’opte finalement pour le bord droit de la combe :
Le terrain est rugueux, écorché de toute part.
C’est une succession de dévers délicats et de ressauts rocheux délités qu’il faut aborder avec la plus grande vigilance. Je me sens plus à mon aise dans les pentes directes où la prégnance du vide se fait pourtant ressentir.
Étrange beauté minérale dominée par la proue majestueuse de la Tête des Ombres.
De nombreux pics rocheux embellissement le final du parcours. Passer en dessous du premier d’entre eux.
De là, partir à gauche sur un dévers constitué de roches croulantes... vers la sortie.
En faire plus
On peut rejoindre facilement le sommet de la proue rocheuse.
Inutile de préciser qu’une petite visite du sommet de la Tête de Lapras s’impose !
Le retour
Par la Crête de Samaroux, puis les Aiguilles du Mas.
On retrouve un sentier vers 1700m. Traverser le joli bois Pré Rond, puis les Plagnolles pour terminer la boucle.
Ci-joint :
La description plus détaillée de l’itinéraire de la Crête de Samaroux par un autre passionné du Dévoluy Valverco (dans le sens de la montée).
Auteur : michel
Avis et commentaires
Oui un piton pour les skieurs : volopress.net/sortie3160....
En lisant des commentaires j’ai compris que ca se faisait à ski. Du coup je pense que c’est un piton qui a été mis pour aider certains skieurs. Il y a un groupe qui a fait un rappel sur skitour. Mais en version estival il est "mal placé". Avec la neige ça doit gommer le dénivelé et il est plus facile d’accès. Mais vu la qualité du rocher, je ferai une prière avant de m’y pendre.
Généralement je vois rouge quand on me parle de ces tueurs de chamois et je pense que j’aurais aplati le piton si je l’avais vu !
Pour les niveaux de difficulté, je m’en tiens à mon appréciation sachant que la tendance inflationniste ne m’affecte pas.
J’espère que le plaisir de gravir cette grande voie prime sur toute autre considération et que ce secteur livre encore de belles découvertes.
On en sort ... merci pour l’idée de ce parcours hors norme. Si l’on en croit ma trace GPX, de la voiture à la sortie sur la crête c’est environ 2,4 km pour 1030 mD+... Ca donne le ton ! On pense que tu peux mettre alpi F sans sourciller, même alpi F de "haute volée".
A la sortie de la vire, il y a un piton bien 2 m plus haut dans le couloir main gauche avant la petite escalade en II. Vu l’emplacement du piton, il sert uniquement de rappel pour retraite où pour descendre les chamois tués en moulinette... (il y avait un chasseur de chamois très gentil de 85 ans au parking qui a juste observé aux jumelles ce jour. Il nous a parlé des itinéraires du coin. Le passage du "Pas de l’ours" dans la face est plus dur que celui de ton topo "Pas de l’âne" d’après lui.
oui mh, avec Michel on a le vertige rien qu’en contemplant les photos de ses topos 🙂
Marc
magnifique comme dab impressionnant comme toi
De passage à Grenoble, j’ai vu qu’il y avait une "nouvelle ?" édition sur le Dévoluy qui parlait de cette vire. Je ne l’ai pas acheté parce que je trouve les passages lorsque je sais qu’ils existent. J’ai fais 2 fois le Couravou, et la Fuvelle devrait tomber un de ces quatre, mais avec de la neige c’est mieux. Au mois de mai de cette année, le passage était impraticable car la rampe de neige avait fondue les 2 derniers mètres, laissant un vide entre la moraine et la paroi.
Ce secteur est fascinant, si tu n’y est jamais allé, tu peux suivre le sentier qui passe au Pré Rond etc...
Ce que je désignais par "passage évident", pour reprendre les mots de Sombardier dans son topo, est précisément l’accès à cette vire dont tu parles.
J’ai trouvé un topo et quelques photos sur internet à ce lien : stephane-despreaux.imag.fr....
Pour la chasse, je n’ai pas plus de sympathie que toi. J’aurais du utiliser le passé pour la phrase de mon dernier commentaire, effectivement il s’agissait de récits de vieux chasseurs que Sombardier a suivi.
Je ne connais pas le passage de la vire, donc je ne peux rien dire pour l’instant sur son niveau de difficulté. Le passage principal n’est pas du 4c, c’est juste impossible à grimper sans neige. je l’ai vu de près, la paroi est lisse sur 5/6 mètres. Je ne sais pas de quels chasseurs tu parles ? Ceux d’un autre temps peut-être, qui ne montaient pas en 4x4 et ne tiraient pas les chamois avec des fusils à lunette ? Tu l’auras compris je n’ai aucune sympathie pour cette "discipline".
Ce fameux secteur de la Fuvelle, c’est d’ailleurs grâce à des chasseurs que Sombardier a trouvé ce "passage évident" pour franchir la barre rocheuse. Il faut imaginer les chasseurs redescendant la barre de la Fuvelle (du 4c me semble-t-il) avec le chamois sur le dos, c’est dingue !
Son topo sur le grand escalier de la Fuvelle fait rêver tout comme les coins proches du Petit Obiou où le terrain est éminemment dévoluard ! Mais je manque d’expérience pour aller les visiter seul sereinement.
La difficulté technique reste raisonnable, pourtant, on pourrait dire que mes précédentes sorties furent des promenades de santé en comparaison de ce parcours.
On ne trouvait que peu d’indication sur cette paroi ; si ce n’est des photos de descentes en ski-alpinisme par des skieurs dont le niveau me fait rêver.
J’ai aussi exploré le secteur de la Fuvelle. Le passage principal ne peut être franchi qu’en neige, mais il existe une vire de contournement. Cet endroit est l’un des plus impressionnant du Dévoluy !
J’aurais reconnu l’endroit où tu as pris ta mousse sans la légende des photos !
Lorsque j’étais enfant, l’auberge était plus petite et il y avait le trophée d’un chamois accroché au mur. Je déteste ce genre de représentation et tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la chasse. Mais à cette époque, je n’en avais encore jamais observé de vivants, et, faute de mieux, celui-ci me fascinait déjà.
Chapeau pour l’ascension ! Celle-ci aurait bien mérité une belle pinte ! ;)
Les photos sont époustouflantes...
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