La Tête de Lapras (2584m), le Rougnou (2577m), la Tête de l’Aupet (2627m), en boucle autour du vallon du Mas
- Randonnée
- Dévoluy / Hautes-Alpes / Saint-Disdier
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1850m
- Durée :
- 1 jour
Un enchaînement logique de trois magnifiques sommets autour du vallon du Mas, dans un décor typique de Dévoluy. Pour amateurs de parcours hors sentiers dans des décors sauvages. – Auteur : Pascal
Accès
La Mure - Corps - St. Disdier - Villard Joli, petit parking dans le village.
Précisions sur la difficulté
Il y a peu de difficultés techniques sur l’itinéraire, tout au plus faut-il mettre les mains dans quelques passages raides et faire attention dans les dévers exposés, parfois à cause du sol gravillonneux. Les passages les plus difficiles sont la descente du couloir sous la Tête de Lapras (vire exposée et petite désescalade), quelques sections étroites de l’arête sur le Rougnou, et la montée finale sous la tête de l’Aupet (terrain raide et gravillonneux).
La principale difficulté résulte du parcours en général hors sentier et non balisé, demandant un bon sens de l’itinéraire. Le cheminement est cependant assez évident par bonne visibilité, de nombreuses sentes à moutons facilitant souvent la progression.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1253m.
- Altitude des sommets : Tête de Lapras (2584m)-Le Rougnou (2577m)-La Tête de l’Aupet (2627m).
- Durée : 9h.
- Carte : IGN TOP25 3337OT Dévoluy - Pic de Bure - Obiou.
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Itinéraire
Période
Praticable dès que la neige a libéré le haut des vallons, et notamment les pentes nord sous la Tête de l’Aupet, en général à partir de juillet. Terrain sec et bonne visibilité recommandés.
Itinéraire
- La Tête de Lapras
Du village, poursuivre le chemin au nord-ouest. Vers 1480m, bifurquer sur le chemin pastoral montant vers le sud-ouest en direction de la base de la falaise descendant de la crête de la Clape, où se trouve la Pierre Baudinard au pied de gros blocs rocheux.
Remonter au nord-ouest sur une bosse herbeuse fermant le bas du vallon du Mas. Ceux qui souhaitent zapper la Tête de Lapras pourront remonter le vallon en direction du col de Lapras, réduisant la dénivellation de 250m.
Les autres longeront la bosse vers le nord pour prendre pied sur le bas de la large crête des Samaroux. Un point d’eau (tuyau alimentant un abreuvoir) s’y trouve.
La suite de l’itinéraire est évident. Il faut remonter cette large crête herbeuse au mieux, en s’aidant éventuellement des sentes à moutons. On pourra choisir le rebord gauche ou droite selon le paysage que l’on souhaite voir. Vers 2200m, la crête se rétrécit et devient progressivement caillouteuse, en restant facile. Une succession de petites bosses rocheuses offre un parcours esthétique. Puis on aborde par la gauche les pentes de la bosse sommitale. Le sommet se trouve juste en dessus, au bord de la vertigineuse falaise du versant nord.
Le nord est fermé par des imposants sommets : Tête de la Cavale, Obiou, Agards, entourant les pierriers lunaires du col de la Fluvelle. A l’ouest apparait le sommet du Nid ainsi que la suite du parcours sur l’arête du Rougnou et la Tête de l’Aupet. Pour bien profiter de la vue, on pourra poursuivre au bord de la falaise jusqu’à l’extrémité ouest du plateau sommital.
La descente s’effectue par un couloir rocheux bien marqué au sud du plateau sommital. Ce couloir se descend par une rampe facile mais exposée et gravillonneuse, puis en dessous par quelques mètres de désescalade d’un raide escalier. On rejoint des pentes pierreuses sous la falaise sommitale, que l’on traverse horizontalement vers l’ouest en s’aidant des sentes à moutons, en direction de pentes faciles descendant au col de Lapras.
- Le Rougnou
On rejoint rapidement le col du Courtet au nord-ouest en traversant un petit pierrier puis par des pentes herbeuses faciles. Vue impressionnante sur les Petites Charances plongeant dans la vallée de l’Ebron.
La suite consiste à remonter au mieux l’arête du Rougnou vers le sud, en général sur le fil, contournant parfois les difficultés (tel que le premier ressaut) par les pierriers de la face est. Ces pierriers ne sont pas excessivement raides, ce qui fait que l’itinéraire est en général peu exposé.
Une succession de plusieurs ressauts conduit à l’antécime nord. Derrière, l’arête se poursuit presque horizontalement en direction de la cime. On parcourt une courte section exposée où le versant est se fait raide, tout en restant facile. L’arrivée au sommet signe la fin des difficultés.
La crête, qui s’est élargie, se poursuit vers l’antécime sud. Derrière, elle plonge vers le col du Rougnou par une section caillouteuse, puis une raide pente herbeuse (délicat si humide).
- La Tête de l’Aupet
Ceux qui veulent zapper la Tête de l’Aupet peuvent redescendre par le vallon du Mas pour rejoindre la Pierre Baudinard, réduisant le dénivelé de 250m.
Les autres aborderont vers le sud les raides pentes de pierriers sous la Tête de l’Aupet, contournant généreusement un premier ressaut rocheux par la gauche. Cela permet de rattraper quelques plaques herbeuses facilitant la pénible remontée des raides pentes supérieures, en visant le bloc sommital.
On bute sur une section raide défendant le couloir sommital. Il faut la remonter au mieux, la principale difficulté étant les graviers qui recouvrent les marches rocheuses. Puis le couloir, exposé mais bien garni de marches, se remonte assez facilement. Il et d’ailleurs moins raide et beaucoup plus commode qu’il en a l’air vu de loin.
Après une dernière petite montée, le sommet est atteint. Le panorama du versant sud se découvre, avec le haut des vallons des Narrites et de Truchière, la crête des Grépoux, les Prêtres, la Tête d’Oriol, le tout dominé par le Grand Ferrand...
- Le Retour
Plusieurs options sont possibles pour la descente. La version la plus panoramique consiste à descendre la crête vers l’est, permettant de boucler un superbe "tour du vallon du Mas par les crêtes". Le début de la crête est étroit et rocheux, mais facile. On aboutit dans des pentes herbeuses formant une petite dépression se déversant dans le versant nord. Viser le collet permettant de remonter vers l’est sur la crête de la Clape qui se poursuit horizontalement, assez étroite et rocheuse. Puis elle descend en s’élargissant et devenant herbeuse. En bas, avant qu’elle commence à plonger vers la falaise inférieure, en sortir par la droite par une pente herbeuse confortable permettant de prendre pied au bas du vallon des Narrites.
Une autre option, plus sauvage et variée et à peine plus longue, consiste à descendre par les vallons. Pour cela, descendre de la Tête de l’Aupet vers le sud, en abordant au mieux les grands éboulis de la face, raides un malcommodes en haut, plus roulants et confortables plus bas. Traverser vers le sud en restant au dessus des replats herbeux en bas de l’éboulis, en s’aidant des sentes à moutons. On bascule sur un beau vallon en face des Prêtres, fermé au sud par les impressionnantes falaises du Petit Ferrand. De là, on a le choix de descendre soit par le vallon des Narrites, soit par le vallon de Truchière.
Pour descendre par le vallon des Narrites, passer sous le versant nord des Prêtres en direction d’une petite cuvette au pied de la Tête d’Oriol, puis traverser vers l’est sous le versant nord de la Tête d’Oriol pour rejoindre une petite cabane pastorale en évitant une dépression chaotique. Depuis la cabane, le vallon des Narrites se descend d’abord sur son flanc gauche, puis plus bas dans de belles pentes herbeuses.
Pour descendre par le vallon de Truchière, contourner les Prêtres par l’ouest et le sud. On descend ensuite le vallon vers l’est en suivant une trace plus ou moins visible.
Que l’on vienne du vallon des Narrites ou de Truchière, il s’agit de rattraper les chemins pastoraux parcourant les pentes sous ces vallons. On peut se repérer à la cabane pastorale se trouvant vers 1590m vers l’aplomb de la crête d’Oriol. Ces chemins descendent tous en direction de Villard Joli, ou à proximité.
Détail de la sortie du 23 septembre 2013
Mis à part l’Obiou, je ne connais rien du Devoluy… Je voulais donc explorer quelques sommets derrière, moins élevés, mais plus sauvages et authentiques… Lapras, Rougnou, Aupet… Lequel choisir ? Mais ces trois sommets sont voisins, et chaque bosse supplémentaire n’ajoute au plus que 250m de dénivelé à la balade… Alors, plutôt qu’à choisir, pourquoi ne pas enchaîner les trois ?
Une belle journée au début de l’automne, temps magnifique, idéal pour tenter cette boucle. Départ vers 10h de Villard Joli. La montée vers la pierre Baudinard, puis la crête de Samaroux, se fait sans difficultés. Il n’y a pas de véritable sentier, mais la pente est régulière et facile, ce qui permet de trouver un bon rythme. La Tête de Lapras est atteinte vers 13h, sous un beau soleil et une atmosphère assez claire, permettant de profiter du panorama.
Pause touristique, puis descente sans difficulté du couloir rocheux. Ces escaliers typiques du Dévoluy offrent de superbes prises de pied dans les dévers les plus raides, mais c’est un peu moins évident pour les mains… Il faut aussi faire attention aux graviers et aux éventuels blocs descellés…
Pour la traversée des pierriers, on apprécie le travail des moutons, qui ont plus contribué à la praticabilité de ces montagnes que l’être humain… Col de Lapras vers 13h45 et col du Courtet vers 14h...
Derrière le col, on aperçoit le dévers vertigineux plongeant vers la vallée de l’Ebron, et les Petites Charances, raides pentes herbeuses entrecoupées de ravines… Un sentier les traverse d’un bout à l’autre, et je suis d’autant plus content de voir de mes yeux ce célèbre sentier que cette vision renforce ma conviction que je ne le parcourrais jamais de ma vie...
La montée de l’arête du Rougnou se fait plus facilement que ce que je pensais… C’est rarement exposé, car le pierrier pas trop raide du versant est pardonnerait facilement une éventuelle glissade. Mais le parcours est tout de même esthétique et aérien… 15h. Grosse pause au sommet, à côté d’un monticule de cristaux de calcite...
Le temps, qui jusque là était superbe, s’est brusquement obscurci par de petits cumulus montant du versant ouest. Pas de chance, c’est visiblement le seul massif des environs encombré ! C’est pas trop grave, car la perte de panorama est compensée par une ambiance plus impressionnante...
Il faut continuer si je veux avoir le temps de boucler la boucle… Descente au col du Rougnou dans les nuages, et pénible montée des raides pentes de la Tête de l’Aupet. On utilise au mieux les zones herbeuses, mais plus haut il faut souffrir dans la caillasse… Quelques doutes en voyant la raide pente sommitale, mais en faisant bien attention de ne pas glisser sur les graviers, ça passe assez facilement… C’était beaucoup plus impressionnant vu de loin !
Sommet de la Tête de l’Aupet à 16h30. Après avoir profité de la vue un peu altérée par les nuages et la brume, j’opte pour la descente par le vallon, qui me semble beaucoup plus variée… Effectivement, le détour par les vallons au pied des Prêtres offre une très belle ambiance sauvage...
N’ayant lu aucun topo sur le vallon de Truchière et étant donné l’heure tardive, j’opte pour la descente par le vallon des Narrites. C’est beau, c’est calme, c’est tranquille, alors que le vallon plonge doucement dans l’ombre...
On finit par sortir dans les pentes de pâturage sous le vallon alors qu’en face, la Montagne de Faraut se teinte de rouge… Les chemins pastoraux errent tranquillement en direction du village… 20h, fin d’une belle promenade esthétique et sauvage, les deux seules personnes aperçues dans la montagne étant des bergers locaux...
Auteur : Pascal
Avis et commentaires
Fait le 31-10-2024. J’ai ajouté le Nid, mais enlevé l’Aupet. Arrêté au Col du Rougnou et descente par le Vallon du Mas, Les journées se faisant courtes. Merci pour le topo
Salut Pascal,
Oui c’est possible, c’est un peu délité mais ça passe. Je l’ai fais à la descente. Merci pour ces belles photos.
Juste pour compléter un peu la boucle... Est-il possible, au retour, de remonter sur la Tête d’Oriol par son extrémité ouest, pour pouvoir ensuite redescendre par la crête derrière ? De visu, ça semble un peu raide, mais pas impossible... Et au vu des traces, les moutons semblent familier de ce parcours...
Les photos sont superbes. Ca a dû être une belle journée pour toi, Pascal !
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