Pic de Médécourbe (2914m), traversée des arêtes du Port des Bareytes (2701m) au Port de Médécourbe (2750m)
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 1450m
- Durée :
- 1 jour
Un parcours de crêtes éminemment sauvage et vertigineux, jamais difficile mais parfois exigeant, et surtout d'une esthétique remarquable. La course est grandiose et le panorama tout du long à couper le souffle !!! – Auteur : Sylvain
Accès
De Vicdessos continuer par la D8 jusqu’à Auzat, Marc et poursuivre jusqu’au terminus de la route au lac de Soulcem. Se garer au parking des Orris du Carla.
Précisions sur la difficulté
- Petite course d’alpinisme cotée PD inférieur (F si l’on contourne les deux ressauts en III par le versant Andorran).
- Long parcours intégralement hors sentier et sans aucun balisage.
- Montée au Port des Bareytes dans un pierrier croulant.
- Nombreux ressauts en II et III parfois exposés.
- Le fil de l’arête est parfois très aérien.
- La descente par le Port de Médécoubre est raide et instable, risque de chutes de pierres.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : Top 25 Vicdessos/Pique d’Estats et Pic du Montcalm
- Altitude minimale : 1620m
- Altitude maximale : 2914m
- Distance : environ 15 km
- Balisage : chemin et piste balisés jusqu’à l’entrée du vallon des Bareytes et plus aucun balisage par la suite.
- Matériel à prévoir : casque vivement conseillé. La course se fait très bien en solo, mais dans le cas contraire prévoir une corde de 30m, quelques sangles en 120 et dégaines.
- Attention : le tracé est approximatif et doit servir de repère uniquement à la lecture de carte.
- Course réalisée seul le 15 octobre 2022.
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Itinéraire
Présentation de la course :
Le Pic de Médécourbe est un sommet frontalier situé aux confins de l’Ariège, de l’Andorre et de l’Espagne. Sa voie normale versant Andorran est aisée, mais son accès depuis la France est un peu plus délicat.
Si la première partie se déroule sur un bon chemin le long des vastes étendus pastorales de la vallée de Soulcem, l’accès au Port des Bareytes s’effectue intégralement hors sentier avec un final dans un pierrier mal stabilisé. L’arrivée au col avec la vue sur le parcours de crête à venir est une véritable récompense.
Bien que jamais difficile, la suite de l’itinéraire nécessite quelques rudiments d’escalade afin d’aborder sereinement les nombreux ressauts et arêtes parfois vertigineuses.
Cette seconde partie s’apparente à une véritable petite course dans un environnement particulièrement aérien qui ravira les amateurs de terrains sauvages et non aseptisés !
Le parcours en détails :
Du parking des Orris du Carla prendre la piste vers le Sud remontant la vallée de Soulcem en rive droite du ruisseau homonyme. Possibilité de couper les virages grâce à des sentes cairnées.
Après environ 4,5km depuis les Orris du Carla, quitter la piste au niveau du point IGN 2027 et remonter en hors sentier le vallon descendant du Port des Bareytes en restant encore une fois en rive droite du ruisseau. Une vague trace permet de remonter les différents étages en cheminant au milieu des blocs et des rhododendrons avant d’arriver à un long et raide pierrier.
Remonter au mieux ce pierrier au départ mal stabilisé et laissant la place à des blocs un peu plus gros sous une belle dalle calcaire. Grimper cette dalle très facilement et arriver au Port des Bareytes.
Du port des Bareytes, longer la crête vers l’ouest en grimpant quelques ressauts sans difficulté, et arriver au Pic de Recoufret Oriental 2836m.
Le panorama sur le Pic de Coma Pedrosa et les étangs Forcat y est superbe !
Descendre en restant légèrement versant nord à un col et remonter par de raides pentes mi-herbeuses mi-rocheuses afin de reprendre pied sur la crête. Juste avant le sommet descendre dans une brèche et remonter juste en face un raide ressaut exposé de couleur un peu rouge conduisant à la cime du Recoufret 2871m.
La vue sur la longue arête conduisant au Médécourbe est exceptionnelle !
Descendre par une arête aérienne au col 2829m à la base de celle descendant du Médécourbe.
Grimper au mieux les raides ressauts puis un "dièdre couloir" herbeux permettant de remonter sur le fil.
Poursuivre sur le fil étroit entrecoupé de plusieurs ressauts plus ou moins délicats et vertigineux jusqu’à arriver à une petite brèche. Juste en face se dresse un petit mur plus technique et exposé que les précédents.
Descendre très légèrement dans la brèche et effectuer une traversée rocheuse vers la gauche en direction d’une fissure verticale végétalisée. Remonter cette fissure et revenir un peu sur la droite avant de continuer à grimper tout droit et reprendre pied sur l’arête.
En haut de ce mur, on débouche à l’arrivée d’un couloir venant de la face nord, un spit y est présent. Même si la corde risque de frotter un peu, possibilité d’assurer un second grâce à lui.
Franchir au mieux un passage un peu plus étroit, et arriver rapidement au sommet du Pic de Médécourbe (2913m).
Poursuivre sur une fine et longue arête très esthétique sans réelle difficulté jusqu’au Pic de Médécourbe Occidental (2905m). De celui-ci, la crête s’interrompt et vient buter sur une profonde brèche d’où l’on domine un grand couloir versant nord.
Désescalader au mieux un raide passage un peu délicat en versant sud, pour arriver à une petite "terrasse" donnant accès au couloir.
Descendre ce couloir encerclé de grandes parois et composé de lames verticales, jusqu’en bas au niveau d’une grande aiguille. De celle-ci, s’orienter légèrement vers la gauche afin d’éviter un dangereux à-pic et de rejoindre le Port de Médécoubre un peu plus bas.
Descendre en versant nord dans le très raide vallon caillouteux en restant bien au début en rive gauche, et poursuivre jusqu’au lac de Médécourbe.
Longer le lac par la gauche et atteindre rapidement une zone un peu marécageuse où serpente le ruisseau homonyme. S’orienter ensuite vers l’Est et descendre au mieux dès que possible une raide pente recouverte en partie de rhododendrons arrivant directement sur la piste conduisant aux Orris du Carla.
Auteur : Sylvain
Avis et commentaires
Salut Hereme, très intéressant ces informations sur l’origine de ce joli passage à l’Aneto !!
Par contre je suis toujours stupéfait de voir à quel point les premiers ascensionistes en rajoutaient ds leur descriptions... Peut-être pensaient ils que personne n’y retournerait... Car même si les techniques alpines et les voies sont désormais bien connues, le Pont de Mahomet ne devait pas être plus difficile à l’époque qu’aujourd’hui.
Par contre la tradition orale musulmane est une très belle image !!
Encore une fois merci pour toute ces infos !
A+
Salut Sylvain.
Photo 43 : tu fais référence au "Pas de Mahomet". A l’origine, c’était le "Pont de Mahomet". Cette appelation lui a été donnée par Albert de Franqueville, lors de la première ascension du Nethou (l’actuel Aneto) avec Platon de Tchihatcheff et leurs guides et porteur (au singulier), le 18 juillet 1842.
Selon son récit :
« Nous sommes séparés du pic de Néthou par une arête extrêmement aiguë ; à droite, un abîme au fond duquel se déroule le glacier de Coroné et les eaux noirâtres de son lac ; à gauche, à une profondeur un peu moins grande, la partie orientale du Néthou s’abaisse par une pente des plus rapides. Pour comble de difficultés, le sommet de cette arête est encombré de fragments de granit désagrégés par la gelée ou disloqués par les coups de foudre, et très dangereux par leur manque de stabilité. Ce pont de Mahomet est pourtant la seule voie qui s’offre à nous pour arriver au but après lequel nous courons depuis si longtemps ... ».
Le dernier passage d’une arête très effilée à quelques dizaines de mètres du sommet leur ayant donné beaucoup de difficultés, Albert de Franqueville le baptisa le « pont de Mahomet » en référence à une tradition orale musulmane qui raconte que l’entrée au paradis est étroite comme le fil d’une lame de cimeterre sur laquelle ne peuvent passer que les justes.
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Sortie du 16 juin 2024 par Sylvain
