Montagne de Faraut - Pointe (2351m) par la Directe du versant ouest
- Randonnée
- Dévoluy / Hautes-Alpes / Saint-Disdier
- Difficulté :
- Très difficile
- Dénivelé :
- 1000m
- Durée :
- 7h
La montagne de Faraut est peu fréquentée, même par les géographes ! Ils ont en effet laissé sans nom plusieurs des pointes de cette longue ligne de crêtes. Mais cet isolement n’en est que plus agréable pour celui qui souhaite aller à la découverte, dans un terrain où tout serait à reconnaître. L’idée de ce parcours s’est imposée quand j’ai vu l’image faite par Dyn’s, image que vous découvrez ci-dessus. Ce cliché mettait si bien en évidence la ligne droite, qui va du bas jusqu’au sommet, qu'elle se devait d'être tentée. C’est après la réussite à Durbonas que l’esprit s’est senti assez fort pour oser le coup. – Auteur : François Lannes
Accès
De Corps ou de Mens, prendre la D.537 en direction de Saint-Etienne-en-Dévoluy.
De Gap ou de Veynes, emprunter la D.937 jusqu’au Col du Festre, puis Saint-Disdier.
Un kilomètre au sud de Saint-Disdier, prendre la route en direction de la Mère Église et des Gicons.
Suivre la D.520 et se garer au parking à la sortie des Hauts-Gicons.
Précisions sur la difficulté
Randonnée très difficile.
Pentes en herbe d’inclinaison moyenne à 40°, mais avec 3 passages estimés à 70° sur 10 mètres maximum. Deux piolets ont été utilisés.
Des traces de chamois existent suffisamment dans l’herbe pour rendre les passages raides assez confortables.
Un seul passage rocheux facile et court en III.
Dénivelé des difficultés : 160 m sur les 320 m du parcours complet.
Danger de chute de pierre, à cause des chamois du secteur (essayer de faire partir ces chamois avant de s’engager en faisant du bruit / sifflet).
A la montée : aucune difficulté d’itinéraire quand on a trouvé le départ.
A la descente : avoir bien étudié la chose à l’avance, en particulier les autres topos de ce même sommet (sinon les problèmes pourraient commencer, car les reliefs sont assez complexes dans ce versant).
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Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP25 3337 OT Dévoluy-Obiou-Pic de Bure
- Altitude minimale : Stationnement 1362 m
- Altitude maximale : 2351 m
- Distance : (A/R) : 11km
- Horaires :comptez entre 7 et 8 h
- Balisage : aucun
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
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Du stationnement, remonter le vallon de l’Aup, puis monter dans le versant sous la montagne de Faraut, pour atteindre le bas du flanc ouest de la pointe 2351.
Point de départ : au pied du versant, en passant à côté de la dalle avec les incrustations spéciales ( + pin à crochets, solitaire, à laisser bien à droite).
Il n’y a rien à préciser particulièrement : c’est tout droit vers le haut, sauf à un endroit où cela ne passe pas (de façon évidente !) et où il faut contourner par la gauche (voir le croquis sur photo).
Quatre repères en cours de montée :
1. Le mur du début du couloir
2. L’étranglement
3. L’échappatoire (à gauche)
4. Le mur final.
NB :
Dans le bas du parcours, pour éviter le risque de chute de pierre, il est suggéré de monter sur la selle herbeuse 2040 m, à gauche du départ décrit, puis de monter droit sur un vague éperon, pendant environ 80 m. On devrait être, là, un peu mieux à l’abri (itinéraire remarqué en cours de montée, mais non parcouru : à tester, et devrait passer).
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Impressions :
Tracer un cheminement sur une montagne, sur l’un de ses flancs, est une action particulière.
Une action d’importance.
Une telle action n’a rien d’anodin, et mérite - à mes yeux - le plus d’attention possible.
Depuis quelques années je cherche, dans les massifs préalpins du Dauphiné, une montagne où poser les yeux, puis le piolet, et sur laquelle apparaîtrait un cheminement nouveau, logique, élégant.
Dans un texte écrit en 2014, j’avais essayé de raconter comment je concevais cette action.
Voici ce que j’en écrivais :
« Depuis mes lectures d’adolescent sur les exploits des grands montagnards, un idéal de course en montagne s’était dessiné progressivement dans mon esprit. Voici comment il se résume : il y faut une montagne triangulaire, haute, élégante, dont le sommet serait pointu, et avec un versant à remonter qui serait austère. Voilà pour les lieux. Quant au tracé de la course, il se doit d’être rectiligne et de finir exactement au sommet.
Bien sûr, il s’agit là d’un rêve…
Mais d’un rêve toujours présent, aujourd’hui encore. Et oui, l’âge n’enlève rien à la chose ! »
Quand j’étais jeune, et montagnard d’escalades ou de courses de neige, je n’ai jamais eu le courage - ni physique, ni moral – de m’engager dans cette action.
Et c’est sur le tard de la vie, que cela s’est produit, à des niveaux de difficulté moindre, évidemment.
Ce rêve-là, j’ai l’impression de l’avoir réalisé en parcourant le couloir ouest direct à la pointe 2351.
Il est probable que je n’arriverai à rien de mieux, compte tenu de ces difficultés techniques qui, là, étaient au maximum envisageable.
C’est à cause de tout cela que cette montagne, cette petite montagne - anonyme - restera la montagne préférée de mon cœur.
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Auteur : François Lannes
Avis et commentaires
Merci François pour tes précisions.
Je suis intéressé si tu trouves la clé de cet itinéraire de traversée...
Bonjour SebL,
Effectivement, le tracé bleu correspond à ton itinéraire, celui que PatDeGap avait emprunté à ski, et celui que michel de Altituderando a décrit.
Mais je ne l’ai pas parcouru, donc ne peux pas faire vraiment la comparaison entre tous.
Je dirais que, en termes de difficulté technique, descendre par le col 2330 par la crête, puis par le tracé vert de mon schéma d’ensemble, cela devrait être le plus facile.
Sauf qu’il reste le problème de l’itinéraire de cette descente du col 2330 qui ne doit pas être évidente quand on ne connait pas. Encore que, avec ce croquis, cela guide déjà pas mal.
Pour ce qui est de compléter le cheminement le long de la crête, en cherchant le plus facile, oui j’ai une idée à explorer, pour un des tronçons manquants. Rien ne dit d’ailleurs que cela soit bien facile...
Cette idée est ajoutée à la liste de choses à faire,
.......dont tu sais qu’elle est forcément trop longue pour les forces du bonhomme !
Joli travail d’inventaire François.
Le tracé bleu doit correspondre à itinéraire à ski et à celui que j’avais dû suivre en A/R il y a qq années.
D’après toi, lequel est le moins difficile/dangereux à la descente ?
Sur ce chainon, entre la brèche de Faraut et le Pierroux, ca donne envie de chercher un itinéraire de traversée en mode "rando alpine" (donc moins engagé que celui de Nico Galy) quitte à s’éloigner un peu de la crête. Prochain objectif ?!
Bonsoir vermatoiz,
Ce n’est effectivement pas mon habitude de faire des autoportraits...
Encore moins de les publier.
Celui-là est une exception.
Ce devait certainement être à cause de l’ivresse des cimes !
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A Dyn’s maintenant,
Et oui, on ne se rend pas compte de l’importance des photos que l’on met en ligne.
Elles peuvent créer des conséquences "terribles" !
Tu peux être bien fier de cette photo-là, en tout cas pour ce que je pense d’elle.
Mais elle n’est pas la seule.
Car tes nombreuses pérégrinations dans les massifs montagneux alentour nous fournissent bien d’autres exemples autant réussis.
bibox également se fournit chez toi, n’est-ce pas ??
En conclusion : tu es vivement encouragé à continuer ce lent et fructueux travail d’inventaire des versants de montagnes.
François
Un sourire qui en dit long sur ta joie ressentie là-haut !
Bienheureux que ma photo t’es permis de réaliser ton rêve !
En tout cas, chapeau bas pour cette ligne hors-norme, je ne la répèterai pas !
Impressionnant !
Et c’est bien de pouvoir mettre une binette sur un nom....!
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