L’arche de la Rochette - Grand Buëch
- Randonnée
- Dévoluy Hautes-Alpes Saint-Julien-en-Beauchêne
- Difficulté :
- Facile
- Dénivelé :
- 70m
- Durée :
- 1h
Voici une petite escapade qui - dès la première minute - vous sortira du train-train quotidien, et qui, tout au long de l'heure qu'elle durera, vous enveloppera dans son atmosphère ludique, poétique et historique. Alors n'hésitez plus à garer la voiture et à chausser les baskets : c'est là que se passe cette voluptueuse promenade ! – Auteur : François Lannes
Accès
Sur la D 1075 qui va de Grenoble —> Sisteron, passer le col de la Croix-Haute, puis Lus-la-Croix-Haute, puis Saint-Julien-en Beauchêne, et arriver à la Rochette (au bord du Grand Buëch).
Après avoir franchi la rivière, garer la voiture sur la gauche de la route (est) sur un petit parking avant de traverser la voie ferrée. Ne pas entrer en voiture dans le hameau de la Rochette : c’est trop petit pour un quelconque trafic, et vous ne pourriez même pas faire demi-tour...
Précisions sur la difficulté
Balade facile sur piste et sentier.
Seul l’accès à l’arche demande de se faufiler en souplesse dans une forêt de buis (50 m), et de remonter une vire rocheuse (10 m) dans des mouvements qui s’approchent de l’escalade mi-rocher mi-végétation. On aime, ou on n’aime pas : c’est selon...
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : TOP 25 - 3338 OT - Serres Veynes - Haut Buëch - Bochaine
- Altitude minimale : 870 m
- Altitude maximale : 930 m
- Distance : environ 1 km
- Horaires : comptez 1 h
- Balisage : aucun
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du parking au bord de la D 1075, aller dans le hameau de la Rochette (maison de 1848, inscrit au fronton de la fenêtre). Traverser vers la gauche, en direction du Buëch, sur l’avenue principale du hameau.
Vous arrivez en 80 m à la fameuse arche de l’ancienne voie Royale (arche que l’on ne présente plus sur Altituderando).
Passer sous l’arche (j’ai vu une Peugeot 205 qui était passée par là) et continuer la piste pour arriver au champ n°1 (100 m).
Continuer la piste qui longe ce champ par la droite (100 m).
Arrivés à hauteur de 3 pins qui se trouvent sur le côté gauche de la piste, tourner à droite dans le champ n°2, plus grand que le premier.
Quitter la piste, traverser en plein champ et aller en son milieu (60 m)
Regarder à droite : vous verrez une trouée dans la haie de buis, qui donne accès au champ n°3, de forme oblongue.
Aller au fond de ce champ, vers la droite (60 m).
Au milieu de 2 petits pins, commence un sentier. L’emprunter : il monte (40 m).
On rejoint un autre sentier qui arrive de la gauche, à l’horizontale. Suivre ce deuxième sentier vers la droite jusqu’au col entre la pointe "à la tour" et la pointe "de l’est" (60 m).
Admirer le panorama sur cette tour, dont l’arête sud est bien verticale, mais dont l’arête nord ne l’est pas.... Comment tient-elle debout ???
Accès à la tour, ou même au pied de la tour INTERDIT. (panneau signalant l’arrêté sur la droite).
Après 5 mètres en descente, tourner à gauche et remonter un flanc qui mène sous la face nord de la pointe "de l’est" (30 m). Joli gazon anglais mêlé de buis de taille moyenne. Ne pas hésiter à s’éloigner de la falaise, vers le nord, pour prendre du recul : splendide !
Continuer à longer la falaise en allant vers l’est, et atteindre la brèche en "coupe-gorge" (20 m).
Dès les premiers mètres de descente, virer à gauche pour monter dans la forêt de buis : trace dégagée. Éviter par la gauche une grosse lame calcaire détachée de la paroi principale. Continuer la montée pour rejoindre la falaise (50 m). L’arche est juste au-dessus, sur la droite.
Escalader la vire mi-rocher mi-végétation qui permet d’atteindre l’arche (10 m). Ne pas enlever les arbustes qui se trouvent là : ils sont très très utiles à la progression (éviter les temps de pluie : cela nuit à l’adhérence des chaussures).
Dimensions de l’arche : largeur = 4.50 m ; hauteur = 1.20 m.
Non accessible par le côté sud.
Revenir à la brèche en "coupe-gorge".
Continuer la descente par le passage étroit.
Dès la sortie du passage, admirer le point de vue sur la tour depuis cet endroit.
Continuer la descente en zigzagant dans le buis, et en légère oblique à gauche pour rejoindre un ancien champ laissé à l’abandon (30 m)
Traverser ce champ horizontalement en direction de la pinède, dans le fond (30 m).
Puis couper à droite franchement pour rejoindre une belle piste en herbe (10 m).
Retour au hameau de la Rochette sans problème.
Histoire :
Je tiens à préciser que c’est Dyn’s qui a repéré cette arche lors de notre sortie aux rochers de Guimpe, début avril, : il avait vu le trou de jour qui perce la falaise.
Ce topo est donc une dédicace spéciale pour lui : grand merci Dyn’s !
Impressions :
Je me suis régalé à découvrir tous ces passages, et à les relier entre eux de façon logique et agréable. Dans ce tout petit secteur, la possibilité de louvoyer ainsi entre les lames de calcaire, de passer au nord, puis au sud, est un vrai plaisir. D’autant que chaque place a beaucoup de charme, chacune dans son style, chacune différente des autres. Avoir ici un tel ensemble, tant par la nature que par les hommes, est remarquable.
Cette tour est impressionnante.
L’arête sud-est est bien verticale, encore constituée de tous ses blocs d’angle. Elle tient debout fièrement.
L’arête nord-est par contre montre un éboulement qui fait froid dans le dos. Là les pierres d’angle sont tombées. On ne sait pas où elles sont, car on ne les voit pas au pied de l’édifice. Probablement ont-elles été récupérées pour d’autres constructions plus récentes...???
Mais il est évident qu’une vraie fragilité est là, qui pourrait faire que l’édifice disparaisse définitivement (je ne le souhaite pas, bien sûr !).
Autre chose.
Il n’y a pas de moyen d’accès pour atteindre l’étage supérieur de la tour.
Comment faisaient les occupants pour y monter ?
Je me plais à penser que ce que l’on voit de la tour n’est qu’une petite partie de l’ensemble tel qu’il a été construit. Et que dans ce qui manque aujourd’hui de cet ensemble, devait se trouver les escaliers nécessaires.
Ce qui signifie que, peut-être, il y avait là un château bien plus gros que ce qui reste de visible aujourd’hui...
Ces hommes, ces bâtisseurs, avaient un sacré courage pour faire cela !
Voir ici les explications qui semblent les plus plausibles sur l’histoire de cette tour.
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Auteur : François Lannes
Avis et commentaires
Très bel itinéraire ( non balisé !) mais quasiment impraticable avec des enfants en raison de la végétation !
Bonjour hereme,
Merci encore pour ta contribution à connaître l’histoire ancienne. C’est toujours très intéressant.
Donc effectivement il va falloir remonter plus loin, pour avoir une vue (si elle existe) de ce château.
François, tu as évoqué dans ton topo du Gros Cornillon le château de la Rochette dans le 05.
La carte ancienne dont j’avais indiqué le lien précédemment le 15 mai 2021 est de 1933. Et le château ne se portait pas mieux en 1926 :
collection-jfm.fr/uploads...
(Pour la culture cette carte postale était adressée à
"Mademoiselle Lily Franceschi
Dame employée aux P.T.T.
Chèques Postaux
Lyon"
Et pourtant le courrier arrivait à destination à cette époque ! )
Bonjour mth38,
Alors tout est bien si vous avez pu faire le tour complet.
Et puis, puisque les photos sont jolies, peut-être pourrais-tu mettre une sortie à la suite du topo...???? Ce serait chouette.
oui François nous avons trouvé la 2e arche après la grimpette entre les buis !!
Nous avons réalisé de belles photos avec un joli ciel bleu.
La descente dans la brèche "coupe gorge" est bien tracée.....
Je vais également profiter des commentaires ci-dessus car je suis très intéressée par l’histoire de la tour
Je vais également regarder vos sorties dans le Bôchaine, secteur que nous ne connaissons pas trop.
Merci et belle continuation à vous
Bonjour mth38,
Je suis bien content que vous soyez allé faire ce petit tour. C’est vrai qu’il est vraiment sympathique et tout facile. Et merci de votre petit "coucou".
Êtes-vous montés jusque sous la deuxième arche, par la vire oblique ??
Dans ce secteur autour de Saint-Julien-en-Bochaine, en 2021, j’ai fait plusieurs autres balades, plus sérieuses que celle de l’arche de la Rochette (certaines même beaucoup plus sérieuses !). Si cela vous tente, elles valent toutes d’y aller aussi : à la Cuillera, au Faucon, à Durbonas... Il y a le choix
merci François pour cette magnifique decouverte
Nous y etions samedi et avons pris beaucoup de plasir sur cet itinéraire
Bonsoir hereme,
Quelle bonne idée tu as eue, que de regarder une carte ancienne !
En effet, on y voit bien une trace, en rive gauche, trace qui est celle qui passe par l’arche de la Voie Royale. Les informations sont cohérentes.
Du coup, j’ai regardé sur Géoportail les anciennes cartes qu’ils mettent à disposition - chose que je n’avais encore jamais faite pour rechercher des informations.
Et là, c’est la joie, car il y a plusieurs cartes possible à voir.
La carte "1950", qui ne nous apprend rien de plus sur le sujet.
La photographie aérienne de 1950, qui elle apporte des précisions concernant les chemins communaux.
La carte de l’état-major (1822-1860), qui est déjà bien précise, et sur laquelle on voit le tracé en rive gauche du Grand Buëch.
On voit d’ailleurs que la route pour les véhicules, qui aujourd’hui s’appelle D 1075, qui était précédemment la N 75, s’appelait à l’époque la Route Impériale N° 75 de Chalon-sur-Saône à Sisteron.
Cette route empruntait déjà le tracé qu’on lui voit aujourd’hui.
Sauf que le Buëch semblait ne pas être endigué, et que le pont - perpendiculaire au cours d’eau - semble être plus large que l’actuel ??
Il n’y avait pas encore la voie ferrée, puisqu’elle a été construite entre 1876 et 1878.
Et enfin la carte Cassini, probablement levée entre 1765 et 1777, et publiée en 1779, mais dont la précision laisse à désirer pour notre questionnement.
Bref, tout cela est bien intéressant.
Ne reste plus qu’à trouver le dessin du château de la Rochette.
Je suis parti sur la piste des travaux de la voie ferrée, qui ont peut-être conservé un croquis de ces lieux, montrant la tour, à l’époque de ces travaux....
A suivre !
.
Une vieille carte montre l’existence d’un chemin (type et n° illisibles) entre Saint-Julien-en-Bochaine et la Rochette en rive gauche du Buëch.
Bonjour François
Merci pour la recherche.
Pour les notifications, elle peuvent parfois arriver dans les spams. En ce qui me concerne, avec Gmail, elles arrivent parfois dans la Boîte de réception et parfois dans un dossier Promotion.
Je n’ai pas d’explication.
a+
alain
Bonjour hereme,
Merci beaucoup pour le lien vers cette page du château de la Rochette. C’est très intéressant, et je l’ai lue avec grande attention.
Les photos sont très bonnes, variées et de qualité. On peut ainsi voir plus de détails que je ne l’avais fait sur place.
Notamment, la photo qui montre l’existence d’une ancienne voûte.
Cette photo prouve que l’édifice d’alors était bien plus grand que ce qu’il en reste aujourd’hui. C’est l’idée que je m’en étais faite en observant l’arête NE qui est en surplomb encore stable.
Je serais curieux de voir un dessin qui montrerait ce qu’était ce château à l’époque où il était complet....
J’ai pris contact avec "Chavalier Dauphinois" pour lui poser cette question d’un dessin ancien. Peut-être aura-t-il la réponse ??
Bonjour BA42,
Je ne sais pas répondre de façon affirmative à ta question.
Ce que je peux dire c’est que je n’ai pas vu de marques de barre à mine comme on en voit sur tous les chantiers de tunnels récents. Donc cette arche n’a pas été faite dans les environ cent dernières années.
Par contre, l’appellation "ancienne Voie Royale" laisse penser que le trou est vieux, datant du moyen-âge probablement.
Et pour étayer cette idée, il faut resituer la géographie des lieux telle qu’elle devait être avant la route D 1075 d’aujourd’hui, et avant la voie ferrée.
Il s’agit d’une cluse, vraiment resserrée, formée par les lames de calcaire verticales très proches entre elles. Avec le Géoportail, on mesure la distance entre les lames des deux rives à 60 m environ. Au moyen-âge le Grand Buëch était à son état naturel, c’est à dire que toutes les crues qu’il faisait laissaient des cailloux, des graviers, sur une beaucoup plus grande largeur que son lit stricto sensu.
D’ailleurs, si l’on mesure son lit total en amont et en aval de la Rochette on a des valeurs qui vont de 50 jusqu’à 100 m de large.
Ce qui signifie que - peut-être - le lit de graviers et de caillasses - au niveau de la Rochette - occupait toute la largeur de la cluse, entre les lames calcaires verticales. En fait ce devait être un endroit qui empêchait de franchir ces lieux en marchant dans le fond de la vallée. Et qui de toute façon empêchait de vouloir construire une voie de passage qui dure dans le tempset qui soit dans le fond de la vallée : dès la première grosse crue, toute la construction aurait été emportée.
D’où la nécessité de trouver une autre solution de franchissement pour les mouvements des charrettes de l’époque.*C’est comme cela que je m’explique l’arche de la Voie Royale.
Peut-être y existait-il un petit trou, qui aura alors été agrandi au gabarit suffisant ? Et avec les moyens de l’époque, cela ne laisse pas de traces qui soient aujourd’hui visibles. Tout ce que l’on voit maintenant paraît naturel.
Ou peut-être est-ce que cette arche est naturelle ??
Allez savoir ?
Voilà mes élucubrations....
NB : BA42, je n’ai pas eu de courriel me signalant ton commentaire. Je ne sais pas pourquoi, mais cela ne me semble pas normal.
D’autant plus que les 2 commentaires de hereme n’ont pas non plus donné lieu à un courriel vers moi. C’est seulement le commentaire de Vermatoiz qui m’a permis d’être informé.
Pourrais-tu voir s’il y a un réglage à reprendre ? Ou toute autre explication ?
Merci d’avance.
.
Merci hereme pour ce lien fort intéressant.
Ne pas oublier le diaporama
chateauruine.fr/hautes-al...
Bonjour François, et Dyn’s par la même occasion.
Pour compléter le topo :
Bonjour François
Photo 1 : l’arche de la Voie royale, est-elle naturelle ou creusée pour la voie ?
Mais c’est avec plaisir, Vince !
Et après la lecture, ne restera plus alors que l’escapade à faire.... !
Merci François pour ce topo singulier qui nous fait effectivement voyager !
Merci François !
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Un petit clin d’œil à Vermatoiz qui, je crois, connait bien ces lieux... !
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