Sortie du 15 août 2024 par gegers Le Grand Colon (2402m) en traversée
Introspection contemplative et maçonnerie en Belledonne
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Allant en s’ennuageant.
Récit de la sortie
Les débuts de randonnée sont souvent pour moi des moments introspectifs. Lors des premiers pas, je ressasse, tête basse, l’esprit chargé de préoccupations, de réflexions. Et puis, à mesure que le sentier s’élève, l’esprit s’allège, s’ouvre à ce qui l’entoure, à la douceur de la brise matinale, au chant des oiseaux, à la beauté impénétrable des forêts. Comme une renaissance vers le haut. En ce jour d’Assomption, voici qui est de circonstance. S’élever c’est, en tout cas pour moi, se remettre à vivre, et plus seulement exister. Il y a autre chose, une beauté immédiate qui se révèle, et une autre, plus enfouie, que l’on va chercher dans chaque pas.
La montée jusqu’au sommet du Grand Colon a beau chauffer les mollets, l’effort n’est qu’accessoire. Après les orages de la veille, le sentier est encore humide, et la lumière se fait timide, le matin s’excusant presque de laisser filtrer les chauds rayons du soleil. Peu avant d’atteindre le sommet, je croise un personnage. Un randonneur du genre de ceux que l’on a l’impression de connaître depuis toujours alors qu’on les croise pour la première fois. Le bonhomme me raconte son projet, celui de monter un cairn pour coiffer ce sommet très visité bien que souvent inconsidéré. "Si tu le peux, ajoute quelques grosses pierres", me dit-il, en m’expliquant que voici des années qu’il se rend ici de manière hebdomadaire, et des mois qu’il construit son édifice pierre après pierre. Je ne suis pas particulièrement amateur de ces cailloux empilés, verrues sur les sommets, mais force est de reconnaître que celui-ci, déjà haut de près de deux mètres, a belle allure. Je me retrouve donc, maçon pour un instant, à choisir quelques gros blocs, et les empiler pour tenter d’ajouter quelques centimètres supplémentaires à l’édifice. Pour le geste, mais aussi pour l’idée que chacun, de passage, collabore à un effort commun. Une sorte de solidarité humaine.
Mon labeur achevé, je poursuis ma route, en descente jusqu’au Lac Merlat puis en traversée vers le Refuge de la Pra. A mesure que la matinée avance, le soleil s’affirme, et les orages annoncés pour la mi-journée semblent bien loin. Je descends donc jusqu’au Lac du Crozet, d’où je quitte la foule du jour pour remonter jusqu’au Lac puis au Col du Loup, idéal pour le pique-nique. J’entame finalement la descente et croise la brume montante sous le Lac du Crozet, avant de boucler la boucle et retrouver la voiture au parking des Quatre Chemins, le corps satisfait et l’esprit à la fois plus léger et plus riche de cette nouvelle belle journée en montagne.
Photos
Auteur : gegers
Avis et commentaires
Ça me rappelle l’Angleterre... gros débat sur les cairns depuis plus de 20 ans. Chacun y allait de son cairn... Devant la profusion de cairns, les rangers (je crois que c’était dans le Lake District) les démontaient pour les mêmes raisons que celles avancées par le PR Chartreuse mais ils se retrouvaient remontés en moins de 2 jours...
Des cairns oui quand c’est utile pour jalonner un itinéraire non balisé ou indiquer une intersection mais personnellement je pense qu’un bon nettoyage serait utile par endroit. Mais ce n’est que mon avis. Ensuite au sommet entre un cairn et une croix à tout prendre je choisis le cairn.
Eh oui Nadine, il fut un temps où il était d’usage que le passant ajoute une pierre au cairn. Mais la fréquentation était moindre.
Pour ta reflexion :
parc-chartreuse.net/reser...
Cela s’appelle chercher la petite bête ?
(Quand les bureaucrates et les politico-pseudo-écolos s’en mêlent ...)
Belle rencontre, et belle idée ce cairn "participatif" !
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