Sortie du 24 juillet 2024 par valverco Boucle dans la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux du Vercors - Tour de la Tête des Baumiers et de la Tête des Chanaux par le Pas de l’Aiguille, la Jasse de l’Echelle et la Plaine de la Longue Fissolle

Grande boucle dans la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux du Vercors autour de la Tête des Baumiers et la Tête des Chanaux par le Pas de l’Aiguille, la Plaine de la Gache, le prolongement de la Combe de l’Aubaise vers le nord, et les sentes de l’Ancienne Jasse du Jardin du Roi.

Je rechausse enfin les pompes, j’ai décidé cette escapade à la dernière minute, pas d’accès internet depuis un moment, pas le temps de lancer des invitations, alors je pars seul à l’aventure. Désireux d’aller découvrir ces sentes au-dessus et à l’est de la Combe de l’Aubaise, c’est parti pour une longue recherche peu fructueuse aujourd’hui. Certes, sans GPS, le résultat ne peut être très concluant. De plus, c’est seul que j’entreprends cette boucle, la météo a l’air de s’améliorer au fil de la matinée. Il est à peine 9h00 quand je pénètre dans le vallon au-dessus du Pas de l’Aiguille. En passant sous le Mémorial de la Résistance, l’étendard flotte toujours sous les nuées matinales. Dans la montée, je n’aurais croisé qu’un couple avec tout le barda de bivouac. Je passe rapidement sans m’arrêter aux abords du Refuge de Chaumailloux, les tentes sont en train d’être démontées, les randonneurs baillent et s’étirent, et se préparent pour une journée de traversée.

Je me dirige à l’ouest, au-dessus vers le petit col m’ouvrant la voie vers les grands espaces sauvages. Je suis la bonne trace d’alpage et passe sous la Bergerie du Jas Neuf. Une clôture est installée, personne aux alentours, les brebis avec leurs patous doivent déjà chômer sur les hauts plateaux. Je continue dans la Plaine de la Gache, d’un coup, j’aperçois et entends la clochette d’une brebis plus au nord. Effectivement, je distingue entre les pins le cheptel, je stoppe net et me dissimule derrière un gros pin, sans être sûr de l’efficacité pour éviter de me faire repérer par les patous. Finalement, ce fut efficace, le troupeau remonte vers le nord alors que je me dirige vers l’ouest. Je reprends ma course et effectue la jonction avec le GR.91/93 au Carrefour des Quatre Chemins. Un gars est là en pause, il me demande si c’est bien la sente qui rejoint la Cabane de Chaumailloux. Parti seul depuis une semaine de Villard-de-Lans avec tout le barda, il erre sur le plateau. Je remarque son visage brûlé par le soleil, je le laisse à ses pérégrinations.

J’enquille le GR. vers le sud et gagne rapidement la balise des Quatre Chemins de la Ville. C’est ici que je dois dénicher cette sente pour la Combe de l’Aubaise. À droite c’est le Glandasse, tout droit c’est Archiane, à gauche je remarque un semblant de trace. Bon ce doit être celle-là. Je m’engage là-dedans, et à ce moment-là, je me dis, tant qu’elle est visible, je poursuis mes recherches. Mais alors qu’est-ce que c’est sauvage ! J’avance dans un large vallon sud-est puis sud entre 2 pentes raides. C’est ainsi que j’arrive approximativement au point IGN 1523 alors que mon vallon se restreint, ma trace franchit son creux et remonte au-dessus de la combe. Plus loin, alors que je suis bien au-dessus, j’arrive sur une patte d’oie. La branche de droite redescend et gagne certainement le Carrefour des Quatre Chemins de l’Aubaise. Celle de gauche, où je m’engage est bien marquée au début, mais se perd par la suite. Quelques vieux cairns me dirigent sur un plateau à la base d’un pierrier sous un ranc rocheux. En fouinant, j’apercevrai un cairn plus haut, et par une rampe, je franchis la barre par son point de faiblesse pour atteindre un plateau supérieur. Le coin est vraiment sauvage, à ce moment-là, je me pose la question de poursuivre ou de faire demi-tour tant qu’il est encore temps. Bref, je remarque sur ma gauche un grand lapiaz traversé par une ligne de cairns, que je m’empresse de suivre en aller-retour par curiosité. Voilà qu’au bout du lapiaz, la trace redescend dans la pente, ce doit être celle que j’ai perdue précédemment.

Dans un décor vraiment sauvage, où peu de monde s’aventure, j’arrive sur un immense plateau lapiazé, mais il y a un moment que je n’ai pas repéré de cairns, je me suis en quelque sorte un peu égaré. J’avance au bout de mon plateau, une centaine de mètres, je distingue nord-est les têtes des Chanaux et des Baumiers. J’évalue la distance pour tirer tout droit, mais seulement pour cette traversée hors trace, il y a des zones boisées où je ne vois pas la difficulté. Je me dirige alors plein sud sur mon plateau lapiazé, mais pas pénible, c’est plutôt la chaleur en réverbération qui devient difficile. Au sud du plateau, facilement accessible, je domine au loin un beau vallon en herbe. Je trouverai dans ce dernier, une ligne de cairns et une bonne trace. La suivant facilement vers l’est nord-est puis est, je reconnais bientôt l’emplacement de l’Ancienne Jasse du Jardin du Roi. Je remonte vers l’est en passant ses ruines, puis sous le lapiaz incliné où est censé se trouver la bifurcation pour la Plaine de la Longue Fissolle, je décide par cette belle journée de jouer les prolongations, et de poursuivre vers l’est en direction de la Bergerie du Jardin du Roi. Peu avant celle-ci, un panneau m’invite à suivre la clôture, pour éviter d’empiéter dans la parcelle du berger.

12h00 au-dessus de la bergerie, je me pose sur la sente pour casser la croûte assez rapidement. Je suis quand même éreinté, mais j’ai du temps devant moi. 12h40 je reprends ma sente de retour. Je suis cette magnifique trace, divaguant au gré de l’envie en direction de la Montagnette. Puis je bifurque au nord hors trace vers la butte 1874 que je contourne par l’ouest, et tombe sur son versant nord une fois de plus sur une longue clôture s’étirant vers l’ouest dont je ne vois pas le bout. Me voilà obligé de l’enjamber, personne de part et d’autre sur l’horizon. Je rejoins maintenant le Vallon de Chamousset, où des clôtures sont également placées. Je renseignerai un groupe de randonneurs au Pas de la Chèvrerie, papoterai autour du Refuge de Chaumailloux et dans la descente du Pas de l’Aiguille, que je descendrai avec prudence, j’avais l’impression d’être chaussé de patins à roulettes.

Voilà une longue journée éreintante sur les hauts plateaux près de 20 km quand même, sur un itinéraire trop complexe pour renter un topo. Je n’aurai croisé personne entre le Carrefour des Quatre Chemins et le Pas de la Chèvrerie, mis à part un chevreuil et un chamois. Un arrêt au Gai Soleil, pas pour la mousse habituelle cette fois-ci, mais pour une bouteille de 0,5 litre d’une eau gazeuse avec un zeste de citron.