Sortie du 6 août 2023 par Jicépé Tête Sud du Replat (3428m) par le refuge du Châtelleret

Après plus de deux heures de route (je suis loin de mes bases), je retrouve La Bérarde que je visite assez régulièrement (depuis un Pic Coolidge... dans les années 60 !). Cette fois c’est pour monter côté des Étançons en visant la Pointe du Replat d’une seule traite comme le propose le topo.

Départ un peu après 8 heures, je choisis de monter sous la Tête de la Maye pour commencer par la rive droite. Je franchis le torrent à la passerelle de la Maye, Des panneaux indiquent que seule la rive gauche est utilisable pour monter aux refuges suite à des dégâts d’orages et que le Chatelleret est fermé.

Le sentier rive gauche est agréable, mais s’élève peu. Le vallon de Bonnepierre est entrevu, mais les sommets des Écrins sont encore dans les nuages, ce qui manque à ce vallon. Les torrents latéraux des Étançons tombent en cascades encore bien en eaux cette année. Et soudain, c’est la Meije qui apparaît et ne nous quittera plus de la journée, ainsi que le Pic Nord des Cavales qui émerge de la brume.

À Cotillat, le sentier pour rejoindre la rive droite est fermé : la passerelle n’a pas été reposée. Il faut donc faire un petit détour en montant comme en direction du Col du Clos des Cavales avant d’obliquer vers le refuge par une longue traversée descendant même un peu. Le Châtelleret est bien fermé, son flanc ouest s’ouvre sur un ravin du torrent au-dessus duquel pend le groupe électrogène...

Je traverse à travers ce chaos pour rejoindre en face le sentier de la Gandolière, bien tracé dans le flanc de la montagne. La montée est régulière et agréable, l’horizon s’ouvrant progressivement, avec la Grande Ruine, puis par l’échancrure de la vallée, vers Les Bans, le Glacier de la Pilate, le Gioberney, le Pic du Says. Le sentier vient mourir au pied de la Tête de la Gandolière où le passage du verrou s’effectue par un point faible. Mais après, c’est un terrain plus difficile quoique sans danger : les cairns me semblent aléatoires mais on monte bien à vue.

Malheureusement, je remonte un peu trop haut et rate le départ de la traversée vers la droite. Il me faudrait redescendre une centaine de mètres pour continuer. Or l’heure est déjà avancée car j’avais sous-estimé la longueur de la marche d’approche, et j’ai un problème de batterie qui perturbe le suivi GPS et altimétrique. Je pense que j’aurais les jambes pour aller au sommet, mais à mon rythme, il me faudrait encore 2 heures de montée et avec la descente qui serait interminable, je risque de finir de nuit, ce dont je n’ai pas envie en août. Je décide de rejoindre une bosse granitique un peu au-dessous de 3000m pour casser la croûte et entreprendre la redescente.

Celle-ci est assez longue, mais les couleurs de l’après-midi sont magnifiques (hélas je n’ai plus de batterie pour les photos après le refuge !) et je profite de l’ambiance de ce vallon exceptionnel. Je ne suis pas le seul, car de petits groupes de chamois viennent rejoindre les abords du torrent le soir, quand les randonneurs se font rares...
Je reste rive gauche pour traverser le vigoureux Torrent de Bonnepierre et rejoins le centre alpin du CAF à la Bérarde.

Pour une fois, je n’ai pas réalisé l’objectif que j’avais, sans doute un peu trop ambitieux (pourtant il y a peu, j’avais fait la boucle du Soreiller avec montée jusqu’au Col de Burlan sans difficulté... mais en rentrant nuit tombante). Mais la journée fut loin d’être frustrante. Il faudra sans doute que je passe par une nuitée au refuge pour retenter ce sommet.