Sortie du 24 juin 2023 par Nardino Grand Tour du Signal de Mailhebiau

Le même enchantement que la première fois pour ce tour.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Un grand enchantment oui, mais il en fallait pour essayer d’effacer ou tout du moins atténuer le souvenir de la nuit d’apocalypse vécue du 20 au 21 Juin.

En pleine nuit un événement climatique d’une fureur terrible a détruit tout notre matériel de camping. Je dis « événement » sans préciser, car aujourd’hui encore je ne sais pas trop ce qui nous est arrivé dessus.

Cela a commencé vers minuit par un très violent orage produisant des éclairs et des coups de tonnerre comme je n’en avais jamais vus et entendus. Et Dieu sait si j’en ai eu des tempêtes par là-haut sous la tente, là-haut où tout est amplifié par les parois et les vallons !

Et puis vers 3h30 a éclaté un deuxième orage tout aussi puissant.

Et là tout à coup, par dessus ces coups de tonnerre s’est fait entendre provenant du fin fond de la nuit, un grondement continu qui allait s’approchant. Au fur et à mesure que ce grondement s’approchait la fréquence des éclairs augmentait, devenant un clignotement rapide, avec un vent devenant de plus en plus fort.

En arrivant sur nous ce roulement s’est transformé en hurlements démentiels et il n’y eut plus qu’un éclair continu clignotant à peine comme une grande lampe folle. La lumière blanche bleutée produite par cet éclair qui inondait le camping avait supprimé les ombres et les couleurs. Le vent se déchaînait en rafales toujours plus puissantes et plus longues. Les gouttes de pluie frappaient la toile comme des balles de revolver, pulvérisant l’eau vers l’intérieur.

Et tout ça allait crescendo.

Une ambiance de Jugement Dernier. « Dies irae, Dies illa, Calamitatis... »

Notre tonnelle, une « Arpenaz Base » quechua avait disparu et la tente se déformait dans tous les sens comme malaxée par des mains de géants. Nous étions bousculés comme des ballots de paille. Les arceaux ont commencé à se casser et impossible alors d’ouvrir les fermetures éclairs. De toute façon courir dans le camping c’était prendre le risque de se mettre sur la trajectoire de Dieu seul sait quel projectile ou de se faire emporter. L’abri de la toile était dérisoire, certes, mais fallait s’en contenter. Amen ! Ma femme dans la partie arrière et moi devant, avons cramponné la toile. Dans ma tête je me demandais quelle intensité allait atteindre ce bor..l. D’ici qu’on décolle !!!

Et puis tout à coup le calme. Il était 4h15. On a pu alors sortir de la tente et à toute vitesse on a rassemblé tout ce qui n’avait pas été détruit pour aller le mettre à l’abri dans la salle commune. On ne sait jamais.

Récit de la sortie

Distance  : 48 km
Durée : 5h 30
D+ : 670m

La plus grande partie de la boucle a été un copié/collé du Topo.

Ce sont le départ et les premiers kilomètres qui diffèrent. Au lieu de monter vers le Col d’Aubrac, à la sortie de Nasbinals, côté Sud nous avons pris la direction de Marvejols, puis nous sommes partis sur la D52, "La Route des Lacs".

Après le lieu-dit "Les Nègres", à un virage à angle droit, nous avons continué tout droit sur une piste, qui est une ancienne Voie Romaine mais qui fait aussi partie du GR670 (Chemin de Saint Guihlem).

La piste est bien roulante sans fortes pentes. Faut tout simplement bien refermer les barrières derrière soi.

On passe au Barthas puis on traverse le hameau de Montorzier et 1,2km plus loin on débouche face à un étang, sur la petite route qui arrive du Col d’Aubrac. On tourne à gauche.

A partir d’ici on retrouve l’itinéraire du Topo.

La journée est radieuse et le cauchemar de la nuit du 20 au 21 est très loin. Le chemin défile dans une plénitude totale.

Peu après le hameau de Montorzier nous faisons une rencontre pour le moins originale. J’avais remarqué, sans trop y faire attention, que sur la petite route le conducteur d’un fourgon discutait tranquillement avec celui d’un tracteur à côté duquel était assise sur le petit siège placé sur le garde boue d’une roue arrière, apparemment une jeune femme (j’avais mes lunettes de soleil dans lesquelles avait coulé plein de sueur). Ma femme me fit la remarque . "Qu’est-ce qu’elle fait cette nana avec un dos-nu sur un tracteur ?"

C’était en fait un couple de jeunes mariés qui se rendait au Buron du Théron pour la cérémonie, le repas et la fête.

Après le carrefour avec la petite route qui arrive du Col d’Aubrac nous rejoignons assez vite la Croix de La Rode.

La piste qui suit est recouverte de nombreuses et profondes flaques d’eau suite aux dernières intempéries.

C’est un bien beau balcon vers l’Ouest sur l’Aveyron et le Causse Comtal puis vers les Grands Causses au Sud et les Cévennes au Sud Ouest.

Arrivés au bout d’une très longue descente de quelques 4,6km qui passe devant les croix du Pitchou et de Bioulac commencent les choses sérieuses.

D’abord la remontée de plus en plus sévère vers Les Plagnes, et s’ensuit alors toute une kyrielle de sévères montées et de descentes pendant 3,5km.

Un casse-croûte à l’ombre au Gite Lou Galabert et un bon rafraichissement au Lac de Bonnecombe et par la D52 nous bouclons notre périple vers Nasbinals.

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Randonnée réalisée le 24 juin 2023

Dernière modification : 18 juillet 2023

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Avis et commentaires

Merci de nous avoir fait vivre cette "nuit d’apocalypse" (comme tu l’appelles) par ton superbe récit très imagé.
Un souvenir qui va certainement resté gravé longtemps dans votre mémoire à tous les deux !!!
Vous étiez au cœur de l’orage.

Et bien, quelle soirée d’enfer (dans le vrai sens du terme) vous avez passée, ça a dû être assez effrayant !
Belle rando à vélo....

Bonjour Nardino,
Ton compte-rendu est particulièrement émouvant, et pour deux raisons : d’abord il y a le récit que tu fais de cette tempête/tornade que vous avez subi, ta femme et toi, au camping. Ton récit est absolument époustouflant, et il est si bien retranscrit que l’on croit vraiment y être avec vous, sous la tente... !!
Je me demande quels ont été les dégâts que cela a fait, pour vous bien sûr, mais aussi pour tout le monde autour, dans le coin ???
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Et puis il y a les photos du secteur du Mailhebiau, qui évoquent pour moi tant de beaux souvenirs d’enfance. Mes parents nous ont régulièrement emmenés chez les buroniers, discuter avec eux, voir leurs bêtes si impressionnantes.
Le paysage, si vaste, offrant des lointains si nombreux, a quelque chose qui évoque le désert, large lui aussi. Mais avec ici toute la verdure en plus, ce qui fait une grande différence. Il n’y a que l’hiver où la vie y est vraiment rude, à cause de l’altitude et de l’absence de reliefs bloquant les vents. Être pris là-haut dans un vent du nord te transforme en glaçon !
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J’ai été particulièrement marqué par la photo n°20 qui montre la "maison" Cazalets. C’est visiblement une maison faite récemment car les burons d’époque n’avaient pas d’étage. Elle choque un peu, avec ses murs blancs, au lieu des murs en pierres sombres. Par contre, son panorama doit être éblouissant, plein sud, sans aucun relief pour lui bloquer la vue, comme ta photo n°33 le montre. Incroyable !
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Merci donc pour cette resucée.

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