Sortie du 15 septembre 2019 par Stephilisme La Croix de Fer (2337m) et Aup de Véran (2437m), en traversée

On est le 15 septembre et la station de Flaine est plus que morte. À peine 3 voitures au parking. Il faut dire qu’il y a plus sympa comme point de départ pour randonner en Haute Savoie que Flaine hors saison... entre ses barres d’immeubles abandonnées et les installations des remontées mécaniques qui dominent l’ensemble du champ visuel, ce n’est clairement pas ce qu’il y a de plus glamour.

Cette sortie du vertige en terrain schisteux sera un bon test pour le Tenneverge par le Pas Noir que nous avons prévu de faire en fin de semaine avec Amaury, mon compagnon d’aventure du jour.

Le belvédère d’Aujon est vite atteint à bon rythme à travers les lapiaz. La vue d’ici est magnifique et cette randonnée à elle seule mériterait le détour pour les familles qui voudrait initier les petits bouts de choux à la montagne.

La Croix de fer également dans un premier temps à travers une bonne vire. L’ambiance y est alors extrêmement sauvage malgré la proximité de la station et de la vallée de l’Arve. L’impression de hauteur sur cette dernière située presque 2000m en contrebas est saisissante et on se croirait presque à voler en parapente.

On voit très bien d’ici la tête de Lassy et son très esthétique passage du Lançoir, parcouru à l’automne 2018 et qui apparait minuscule vu d’ici.

La traversée en sens inverse jusque sous le cirque rocheux se fait très bien également. La remontée de ce dernier est en revanche plus compliquée, le terrain, schisteux est à l’ombre et humide (comme 99% du temps je présume) et les pas de grimpe ne sont pas très confortables. On est sur de la vrai grimpe sur schiste typiquement Haut-Giffre et le cheminement n’est pas spécialement évident. À vrai dire je ne suis même pas sûr d’avoir pris le meilleur itinéraire.

Nous arrivons tant bien que mal au col où est installé un relais béton, bon à savoir pour qui aimerait emmener des connaissances pas forcément adeptes de ce genre de terrain.

Ce cirque constitue à mes yeux clairement le point difficile du parcours.

Une fois l’Aiguille d’Aujon atteinte, la suite de la traversée est encore assez longue et nécessite à un ou deux endroits de petits et simples pas de désescalades. L’arête est quant à elle large et on se sent en sécurité tout du long.

Une fois au sommet de l’Aup Véran, le Colonney ne parait plus très loin mais l’après-midi est déjà bien entamée et on n’a pas pris de quoi rentrer de nuit.

La traversée dans les Lapiaz jusqu’au domaine skiable est marquée par une rencontre avec un groupe d’une quinzaine de bouquetins. Une fois dépassés, ces derniers déclenchent une importante chute de pierres alors que nous sommes une trentaine de mètres en contrebas. Nous réussissons à nous réfugier contre un bastion rocheux et regardons pendant de longues minutes les pierres tomber sur une petite centaine de mètres. Comme quoi en montagne, on n’est jamais vraiment en sécurité, même une fois les difficultés derrière nous...

Nous retournons ensuite au parking par la piste de ski, qui, à défaut d’être sexy, a le mérite d’être ultra efficace.

Bilan très positif de cette journée, de belles ambiances sans voir personne à la demi-journée, et test "Haut-Giffre" réussi haut la main pour Amaury, on va pouvoir aller affronter le Pas Noir, mais ça, ça allait encore être une sacrée autre histoire ...