Tête du Colonney (2692m), traversée de la grande vire des Lindars

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1250m
Durée :
6h

Un accès alternatif à ce magnifique sommet qu'est la Tête du Colonney, par un grand parcours sauvage le long des vires de lapiaz de la face nord. Ambiance sauvage et minérale garantie, avec une vue vertigineuse sur la profonde combe de Monthieu. – Auteur :

Accès

Cluses ou Magland - Les Carroz d’Arâches - Flaine, se garer au bas de la station vers le départ du télécabine de l’Aup de Véran, parking gratuit hors saison de ski.

Précisions sur la difficulté

Au-delà des pistes de ski, le parcours est hors-sentier sur toute la partie supérieure de l’ascension, sans sentier ni balisage, même si par endroits quelques légères sentes à bouquetins facilitent la progression. Un peu de sens de l’itinéraire est souhaitable pour progresser au plus facile, même si la ligne globale de l’itinéraire est assez évidente.

Il n’y a pas vraiment de difficultés de grimpe, les mains sont à peine utiles par endroits. Sur la deuxième partie de la vire, la le cheminement se fait par endroits en traversée sur un dévers herbeux-terreux-caillouteux parfois exposé au-dessus des falaises. La raideur n’est jamais excessive mais bien que facile, la progression demande un peu d’attention, notamment si le terrain est humide.

Il y a pas mal de caillasse à traverser (lapiaz, blocs ou pierriers), mais celle-ci n’est en général pas trop pénible.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1580m.
  • Altitude sommet : 2437m.
  • Durée : 7h.
  • Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre.

Période

Praticable en conditions estivales, lorsque l’itinéraire est libre de névés, en particulier dans les creux de la vire orientés nord, en général à partir de juillet.

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Itinéraire

Ascension

Depuis le bas de la station de Flaine, monter les pistes de ski pour atteindre la station supérieure du télécabine de l’Aup de Véran.

Délaisser les sentiers du col du Colonney et du col de Monthieu, et partir plein sud soit à vue dans les lapiaz, soit un peu plus à gauche par un petit sentier balisé en jaune contournant partiellement le lapiaz en direction du col des Lindars.

On aborde une large bande herbeuse horizontale barrant le lapiaz sous la Tête de Monthieu. Il est alors temps de quitter le sentier pour rejoindre le petit chaos de caillasses à la base de la Tête de Monthieu et de le suivre vers la droite, atteignant ainsi le debut de la grande vire des Lindars.

Une fois franchi le premier dévers de caillasses, au delà d’un pylône du télésiège, la vire se fait commode à parcourir, le long d’une confortable bande herbeuse presque horizontale. Mais la vire s’interrompt brutalement au niveau d’un décrochement pour poursuivre quelques dizaines de mètres plus haut, séparé par un raide couloir coupé de deux petites barres scabreuses à franchir.

On contourne cet obstacle par le bas en suivant un étroit mais confortable trottoir herbeux, qu’on parcourt jusqu’à atteindre un petit couloir.

On escalade facilement la petite croupe de lapiaz à gauche du couloir pour le rejoindre et le remonter jusqu’à la suite de la vire.

On poursuit la vire facilement en direction du grand cirque de lapiaz dominé par le col de Tré l’Epaule. À ce niveau, il est commode de rester sur le pierrier en haut de la vire, s’aidant d’une petite sente longeant la base de la falaise, évitant ainsi le chaos rocheux plus bas.

Plus loin vers le fond du cirque, on progressera plutôt à la base du pierrier, contournant au plus commode quelques névés tardifs et quelques trous de caillasses.

On rencontre ensuite quelques cairns indiquant qu’on croise l’itinéraire montant du col de Monthieu vers celui de Tré l’Epaule. À ce niveau, on pourra s’échapper par le haut par une faiblesse de la barre rocheuse pour rejoindre ce dernier col.

La vire redevient plus herbeuse, basculant en direction du prochain cirque dominé par la Tête du Colonney. A ce niveau, la vire se fait beaucoup plus esthétique, et aussi un peu plus exposée au dessus de très hautes falaises dominant la combe de Monthieu. Le dévers herbe-terre-graviers n’est pas très raide, mais demande un peu d’attention car les rares sentes à bouquetins sont très peu marquées.

On passe à côté de quelques promontoires herbeux bien aériens offrant des perspectives spectaculaires sur la combe de Monthieu.

Poursuivre sur la vire vers le fond du cirque, avec un passage un peu plus étroit à franchir. Puis la vire s’élargit, se transformant en dévers de caillasses. Monter alors en suivant la base de la falaise.

Peu avant d’arriver au couloir marquant le haut du pierrier au fond du cirque, repérer une petite faiblesse de la barre rocheuse permettant de monter facilement sur une petite vire rocheuse qu’on suit vers la gauche. On rejoint ensuite un grand pierrier dominé par la Tête du Colonney.

De là, on a deux options :

L’option la plus courte et la plus directe est de poursuivre vers la gauche vers un replat de roches claires à la base d’une croupe. On remontera ensuite facilement derrière cette croupe pour rejoindre le sentier de la Tête du Colonney juste avant le dernier raidillon montant vers la crête sommitale.

L’option plus "touristique" consiste à remonter le pierrier sous la Tête du Colonney, puis, dès que c’est possible, de revenir vers la droite sans trop monter pour rejoindre l’arête nord, puis l’antécime nord du Colonney, offrant une vue spectaculaire sur la montagne de Véran. On suivra ensuite la crête horizontale vers le sud, puis on traversera au mieux le pierrier un peu croulant pour rejoindre l’étroite vire sous la falaise sommitale du Colonney. Cette vire se parcourt sans trop de difficultés vers la gauche pour rejoindre le sentier montant vers l’arête du Colonney sous la crête sommitale.

Suivre la crête sommitale jusqu’au sommet de la Tête du Colonney. La crête finale est un peu aérienne et exposée, on résistera à l’envie de suivre les petites sentes en contrebas du fil pour rester au plus près du fil, moins déversant et surtout moins gravilloneux.

Descente

La meilleure option est de suivre le sentier classique de la Tête du Colonney, descendant pour passer versant nord sous le col de Tré l’Epaule pour ensuite remonter vers la Tête des Lindars par un sentier pimenté de quelques ressauts aménagés, facile mais tout de même assez aérien.

On descendra ensuite vers la gare supérieure du télésiège, et ensuite contourner par le sud la Tête de Monthieu et rejoindre le col des Lindars, en suivant un petit parcours de lapiaz balisé en bleu.

De là, on pourra descendre vers le nord la petite combe en marches d’escalier en suivant les balises jaunes pour rejoindre l’itinéraire de montée, la gare supérieure du télécabine, et de là Flaine par les pistes.

Détail de la sortie du 30 juillet 2022

Les randos au départ de Flaine sont toujours un peu décourageantes, d’une part pour en général la moitié du dénivelé effectué sur des pistes de ski pas vraiment intéressantes au milieu des "aménagements", et d’autre part car après avoir avalé les kilomètres nécessaires pour monter les presque 1850m du col routier le plus haut de Haute-Savoie, on est obligé de redescendre au fond du trou 250m plus bas pour se garer, qu’on doit ensuite remonter à pied par lesdites pistes... Et, mine de rien, cela rajoute environ 500m de dénivelé "inutile" en voiture.

Mais une fois là-haut qu’on quitte les pistes, que du bonheur. Des lapiaz tourmentés, des crêtes panoramiques, des vues vertigineuses sur la vallée, plein de petites vires aériennes séparant les strates d’un calcaire agréable à grimper, le tout saupoudré de bouquetins... Le massif de Platé n’est pas bien grand, mais c’est plein de coins et de recoins, et il y a vraiment de quoi explorer, découvrir des coins non fréquentés pour peu qu’on soit un peu curieux...

En l’occurrence, la curiosité fut aiguisée par une belle vue de la montagne des Lindars et du Colonney depuis l’Aup de Véran quelques jours plus tôt, où une superbe vire barrait la montagne sur toute sa longueur. Et donc le défi pour la journée à venir : essayer de la parcourir autant que possible sur toute sa longueur.

14h, c’est parti depuis le bas de Flaine pour le "chemin de croix" de la montée des pistes jusqu’au sommet du télécabine de l’Aup de Véran, où la partie intéressante de la marche va enfin pouvoir commencer.

Après un "échauffement" hors-sentier sur le lapiaz, le début de la vire est évidente, et il n’y a plus qu’à la suivre vers le sud-ouest, croisant au passage la ligne du télésiège. Progression sans difficultés grâce à une large bande herbeuse, même cette vire est ici un peu décevante, beaucoup plus large et moins spectaculaire qu’anticipé.

Puis voilà le décrochement qui faisait un petit doute lors de son observation. Effectivement, le couloir à monter pour poursuivre la vire plus haut semble scabreux, mais la possibilité de contourner la difficulté en grimpant facilement dans le lapiaz se révèle vite être une option parfaitement réalisable. Au même temps, cela ne faisait guère de doutes. C’est bien par là que, l’hiver, on descend par la piste noire depuis le sommet du télésiège...

On poursuit tranquillement la vire pour aborder le grand cirque de lapiaz dominé par le col de Tré l’Epaule. Merci les bouquetins qui ont fait cette belle trace dans le pierrier au pied de la falaise, histoire d’éviter le chaos de blocs plus bas.

Puis, dépassé le fond du cirque, voilà quelques beaux cairns, montrant qu’on croise l’itinéraire montant du passage de la combe de Monthieu en direction du col. Voilà par où on pourra sortir si on devait se retrouver bloqué plus loin...

On contourne l’éperon faisant sortir du premier cirque pour aborder le deuxième, clairement la partie la plus esthétique et intéressante de la vire. L’ambiance change, la vire abandonne la caillasse pour se transformer en dévers herbe-terre-graviers un peu déversant. Ici il faut faire un peu plus attention car au dessous, des falaises vraiment très hautes plongent dans le trou minéral de la combe de Monthieu...

En attendant, d’esthétiques promontoires bien aériens s’avancent au dessus, avec juste ce qu’il faut d’herbe pour en faire de superbes lieux où s’asseoir et se reposer en contemplant le lieu...

On poursuit vers le fond du cirque, où la vire s’élargit, se transformant en raide pan de pierriers un peu croulants. Hélas, il faut maintenant abandonner l’idée initiale de parcourir la vire jusqu’à son extrémité pour faire l’ascension de la magnifique bosse herbeuse perchée au dessus de l’impressionnant bastion nord du Colonney. On voit maintenant clairement que celle-ci étant défendue par quelques ressauts et dévers herbeux un peu trop raides et exposés...

Reste encore l’autre grosse inconnue de cette exploration : Comment sortir du cirque par le haut... On poursuit l’ascension du pierrier sous la falaise, se dirigeant vers son sommet où éventuellement un couloir et quelques dalles douteuses permettraient de poursuivre vers le haut...

Mais le salut viendra juste avant, quand se dévoile un providentiel petit ressaut facile permettant de revenir à gauche au dessus de la barre rocheuse par un petit replat, et ainsi de rejoindre le grand pierrier de la face nord du Colonney.

Retour en terrain connu. On pourrait maintenant rejoindre rapidement le sentier habituel de la Tête du Colonney en remontant derrière la croupe à gauche, mais il semble plus intéressant, touristiquement parlant, de partir en traversée à droite pour rejoindre la crête puis l’antécime nord du Colonney, d’où la vue plongeante sur les abominables abîmes rocheux dominant la montagne de Véran et la vallée de l’Arve.

Cette antécime offre aussi une belle perspective sur l’incroyable versant ouest de la montagne depuis l’Aiguille Rouge, où on aperçoit des morceaux de la vire "du chemin de ronde" du Colonney, prenant naissance versant ouest du Sautet pour suivre les complexes contours des multiples éperons de la falaise, une vire étroite et spectaculaire dont l’exploration, certainement plus difficile et autrement plus engagée, mériterait d’être tentée...

Direction le sommet de la Tête du Colonney. On rejoint la petite vire sous la falaise sommitale permettant de rattraper le sentier. Cette vire est de visu étroite mais finalement confortable, déjà parcourue comme alternative "facile" pour rejoindre le sentier du Colonney depuis la crête du Sautet pour ceux qui ne souhaitent pas escalader la difficile cheminée sommitale.

18h30, au sommet de la Tête du Colonney, on admire le paysage et on prend son temps avant de revenir tranquillement par l’itinéraire de la Tête des Lindars, ayant fixé pour timing idéal celui de se trouver au col des Lindars au moment du coucher du soleil vers 21h, et de profiter du panorama coloré sur les Fiz et le Mont Blanc avant de basculer versant Flaine... Fin de la balade vers 22h.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 30 juillet 2022

Dernière modification : 14 août 2023

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Avis et commentaires

Pas de problèmes sur le bas de la vire inférieure, depuis les environs du col de Monthieu. A l’autre extrémité, il faudra en revanche grimper un peu pour rejoindre la petite croupe menant à la deuxième partie de la vire. Mais pas trop de doutes là aussi, au pire on rebrousse un peu chemin pour rejoindre l’itinéraire entre le passage de Monthieu et le col de Tré l’Epaule pour monter d’un étage.

Pour la vire ouest du Colonney... J’ai fait un petit tour dans les Aravis pour prendre des photos, c’est difficile à voir vu de loin, mais il y a bien quelques petits décrochements et quelques passages visiblement bien déversants, sans qu’il soit possible de dire si ça passe ou pas. Mais je n’ai absolument aucune documentation là-dessus, j’imagine que si ça n’a pas été documenté c’est que ça ne passe pas... Peut-être que quelques barjots du Passy Alpirunning, qui ont l’habitude d’écumer tout les recoins scabreux du secteur, pourront m’en dire plus...

Effectivement, il y a trois itinéraires documentés permettant de monter à la Pointe d’Areu, dont le Passage de Saix et la cheminée d’Areu, à mon avis le plus bel itinéraire. En revanche, la vire qui traverse le versant est au pied de la cheminée ne semble pas déboucher vers le sud.

Je n’ai pas encore vraiment parcouru cette montagne.

Bonjour Pascal,
Quand tu écris la vire du bas, je suppose que c’est celle que l’on voit sur ta dernière photo ? Sur cette photo je ne peux pas voir le début de cette vire, mais je suppose que cela démarre sans difficulté. Ensuite, oui cela a l’air intéressant de la parcourir.
Ensuite tu écris à propos du versant ouest du Colonney. Oui cela a l’air d’un autre gabarit (j’ai trouvé ta photo de ce versant dans le topo sur la pointe d’Areu). Il faut y réfléchir à deux fois avant de partir là-dedans...
Par contre, à la pointe d’Areu, il y a peut-être autre chose à voir, des fois que : le "sentier" qui en fait le tour par les vires sud et est, voire qui permet de monter au sommet. Cela doit être connu comme balade ! ?? Non ?

Merci !

Si je devais repasser par là, la prochaine fois dans la première partie j’essaierais de passer sur une des deux petites vires parallèles en dessous, je pense celle du bas. Ce sera certainement plus esthétique que la grande vire un peu trop large.

Reste ensuite l’exploration de la vire que j’ai nommé "du chemin de ronde", qui est en fait le prolongement de cette vire en versant ouest du Colonney. Mais là, c’est autre chose, accès long, quelques décrochements certainement délicats, engagement et exposition XXL, débouché vraiment incertain, je ne pense pas que ce soit de mon niveau... Mais cette vire est difficile à observer de près en détail à moins d’être dessus ou d’explorer à l’aide d’un drone, ou sinon se rendre au nord des Aravis avec un gros téléobjectif... Difficile d’en évaluer la difficulté réelle.

Bonjour Pascal,
En voilà une vire qu’elle est sympathique !
Il faut aller la trouver, celle-là.
Et ta dernière photo la met vraiment bien en valeur.
Il y a vraiment de quoi faire dans ce massif.
A+

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  • Sortie du 5 août 2023 par Pascal

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