Sortie du 4 septembre 2018 Roche Faurio (3730m)

Après plusieurs reports ces dernières années, le plus beau belvédère sur la Barre des Ecrins, est atteint !

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Gris et menaçant le premier jour, et grand beau temps pour le lendemain.

Récit de la sortie

Septembre 2017, la Roche Faurio est dans les "cartons", mais les conditions d’enneigement du glacier sont, parait-il, déplorables.

Juin 2018, les conditions météorologiques qui concerne la semaine de mes disponibilités sont mauvaises.

En cette année 2018, j’avais plein de projets montagneux d’envergure, mais beaucoup de choses sont venues les contrecarrer, c’est comme ça !

Mais, en ce mois de septembre, la chance à l’air de tourner et la Roche Faurio, qui est une course d’alpinisme, soit disant "facile" devient ma priorité.

Alors, mis en alerte depuis quelques semaines, mon fidèle duo "Gégé56 - Vertige66" est prêt !

On y va !

Premier jour

Le premier jour destiné à la montée au Refuge des Écrins est maussade, et une pluie fine vient même amener le doute dans mon esprit.

Ceci ne m’empêche pas d’essayer de visualiser l’emplacement de la Bosse de la Momie, au cours de la montée vers le Refuge du Glacier Blanc, mais cette tâche n’est pas simple.

Effectivement, j’ai accroché cet objectif à mon "tableau de chasse" pour notre séjour en Vallouise.

Cette Bosse, antécime du Mont Pelvoux se confond allègrement avec lui et il est difficile de l’en détacher à vue d’œil, mais je finis par m’en faire une idée.

Poursuivant la montée, je redécouvre ce jour là, après l’ascension du Dôme de Neige (mon premier "4000" il y a de ça 3 ans), le fameux Glacier Blanc, mais dans un état piteux.

D’ailleurs, il n’est plus vraiment blanc, mais plutôt gris, et au moment où nous nous apprêtons à y poser le pied, après avoir dépassé le Refuge du Glacier Blanc, la stupeur m’envahit.

Des crevasses béantes partout, et notamment sur la rive gauche du glacier, qui est censée être la voie d’accession des alpinistes pour rejoindre le Refuge des Écrins.

Je n’avais jamais vu ce glacier dans cet état, même sur des photos, et, étant premier de cordée, je décide de partir vers son centre, et le jeu délicat de "saute-moutons" au dessus des crevasses peut débuter.

Je me demande même par moment, si je vais réussir à trouver un passage dans ce véritable labyrinthe.

Nous sommes obligés de dévier de plus en plus au centre du glacier, endroit où je n’aurais jamais pensé passer un jour.

Evidemment, il n’y a plus un brin de neige.

Les ponts de glaces semblent solides, mais certains qui se présentent face à moi, sont de plus en plus étroits, et les enjambées pour avancer, de plus en plus grandes.

Il va quand même falloir se rapprocher de cette fameuse rive gauche, car là, on s’est bien éloigné et on se retrouve dans un dédale de glace carrément stressant.

Finalement, ça passe assez bien, et nous finissons par trouver un itinéraire vers la droite.

Cette petite épopée glaciaire se termine bien, et constituera un nouveau souvenir marquant pour moi.

Parti un peu tard, à 14h00, après avoir fait la route "Marignane - Pré de Madame Carle", ce matin, nous rejoignons le Refuge des Écrins... heu... à la bourre...

Il est presque 19h00, et le responsable du refuge nous accueille néanmoins gentiment et nous informe que la "soupe" est déjà prête.

Réconfortant !

D’ailleurs, il nous apprend qu’il nous a observé à la jumelle en train d’évoluer au centre du glacier cet après midi, et nous informe qu’un itinéraire d’été, marqué par des traces à la peinture, existe en rive gauche,

Il évite carrément une grand partie du glacier mais passe bien au dessus en empruntant une sente terreuse et assez instable qui monte bien plus haut.

Deuxième Jour

Levés à 4h15, mes coéquipiers et moi-même sommes rapidement prêts, mais plusieurs cordées nous ont déjà devancé.

L’obscurité en ces lieux est toujours un peu angoissante, mais j’ai déjà un petite expérience de ce secteur, alors "ça roule".

Au bout du glacier, nous bifurquons à droite, et la pente devient plus raide.

Parfois, j’entends la glace craquer sous nos pas, ce qui n’est pas très rassurant, mais le jour qui se lève permet d’atténuer cette nouvelle angoisse.

Nous évoluons sur une bonne trace, mais celle-ci, dévie bien à gauche et vise l’épaule Ouest qui vient buter, peu après, sur grand grand ressaut déneigé.

La voie normale passe par là !

Nous conservons nos crampons pour cette traversée, pas vraiment difficile, et nous rejoignons, maintenant sous le soleil, la dernière portion glacée située sous l’épaule sommitale.

Petite pause sur les cailloux afin, notamment de retirer nos crampons, et pour ma part, de "m’envoyer" une banane, et nous prenons la direction du bastion sommital rocheux.

Une bonne sente caillouteuse nous y mène, mais celle-ci nous demande quand même un bon effort physique car pentue.

Puis c’est l’escalade aérienne du final qui débute.

Une cordée de deux personnes nous a devancé, et se trouve déjà sur les arêtes.

Un pas de III très exposé se présente devant nous !

La concentration est au maximum, car le moindre faux pas pourrait entrainer toute la cordée.

On est encordé, et on s’assure chacun notre tour à l’aide du béquet des arêtes.

La tension monte chez moi, et les sueurs froides sont bien là !

Je suis tellement concentré que je ne prends pas la mesure du panorama qui m’entoure.

Seul le moment où nous apercevons le bout de l’arête arrive à me soulager, et je peux enfin respirer un grand coup, m’aérer l’esprit et profiter de ce panormama grandiose, notamment l’incroyable vue sur la Barre des Écrins.

Nous sommes à quelques encablures de la fin de l’arête, et sensiblement à la même altitude, puisque celle-ci et carrément horizontale, mais la cordée qui nous précédait est déjà sur place et ne semble pas vouloir bouger,

Jai même l’impression qu’ils ont entamé un "en-cas".

Nous décidons alors, de ne pas les rejoindre et d’en rester là, l’endroit étant très exigu.

Nous immortalisons l’instant par photos, campés que nous sommes sur nos arêtes et décidons de faire demi-tour à une dizaine de mètres de son "terminus".

Après tout, nous sommes à la même altitude, c’est à dire à 3730m, et de plus, plusieurs cordées arrivent derrière nous, ça risque d’être compliqué de se croiser là-dessus.

Heureusement, nous ne sommes qu’un mardi en septembre, un week-end en juillet, ça doit être terrible !!!

La désescalade des arêtes ainsi que du ressaut en III se déroule prudemment et me semble même plus facile.

La descente vers le Glacier Blanc reste prudente, mais est un émerveillement pour les yeux.

La suite est longue, très longue, notamment le retour dans les crevasses, mais réalisée de façon plus sereine.

Après le Pic Coolidge en juin dernier, la Roche Faurio clôture d’une belle façon mon mode alpinisme estival 2018.

Certes, j’avais le Mont Blanc dans le viseur cette année, auquel j’ai dû renoncer, mais il ne devrait pas bouger, alors, on verra l’année prochaine, qui sait ?

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Randonnée réalisée le 4 septembre 2018

Dernière modification : 16 septembre 2018

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