Dôme de Neige des Écrins (4015m) à ski
- Ski de randonnée
- Ecrins / Hautes-Alpes / Pelvoux
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 2200m
- Durée :
- 2 jours
Une course mythique du ski de randonnée. Le Dôme est un objectif de grande ampleur avec un cheminement au milieu des séracs et des crevasses et la descente du Glacier Blanc dans sa presque totalité. – Auteur : Paul
Accès
- Rejoindre Vallouise (Hautes-Alpes), puis Pelvoux.
Lorsque la route est déneigée (coulées fréquentes au-dessus de Pelvoux), rejoindre Ailefroide, puis le parking de printemps avant le pré de Madame Carle (1800m environ). Sinon partir de Pelvoux.
Photos
Les infos essentielles
- Carte : IGN 3436 ET « Meije/Pelvoux, Parc National des Écrins »
- Site de l’IGN : le glacier Blanc
- Altitude de départ : 1800m (parking de printemps)
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Étapes & dénivelé :
Au total 2200m du parking de printemps.
En général on monte le premier jour au refuge du Glacier Blanc (2550m), ouvert pour la saison de ski.
J1 :
D+ : 750m avec portage des skis du pré de Mme Carle sur 400m jusqu’à la fin de la barre exposée sud, soit de 1870m à 2200m environ.
Refuge du Glacier Blanc 2550m.
J2 :
Si la fenêtre météo le permet et si l’on a le temps, il est conseillé de faire une première course avant de monter au Dôme (Col des Écrins, Neige Cordier, Roche Faurio...) et de dormir au refuge des Écrins(3170m), anciennement refuge Caron.
J3 :
Ascension du Dôme et descente dans la vallée.
D+ : 1000m
D- : 2200m
- Sinon : une montée directe au refuge des Écrins
- J1 : 1370m
- J2 : 1000m (Le deuxième jour on descend d’abord de 150m pour rejoindre le glacier.
Difficulté
- La difficulté de ski est de 3-3 avec l’ambiance particulière d’un glacier d’altitude balisé de larges crevasses et de barrières de séracs. Cela demande une maîtrise certaine dans des pentes prononcées.
- Le vent fréquent et les coulées de neige froide qui descendent de la barre, couvrent souvent la trace du haut, ce qui rend plus difficile les conversions dans la pente avant la grande traversée sous la rimaye de la barre.
- La rimaye du Dôme nécessite une expérience minimum du piolet/crampons en chaussures de ski. Si il y a du vent (comme bien souvent) les manips diverses à la rimaye (chausse des crampons, encordement) peuvent devenir un peu pénibles.
- Il peut y avoir des plaques de glace invisibles sous la poudre.
Dangers objectifs : grosses crevasses, exposition aux chutes de séracs, crevasses vicieuses dans le bas du glacier Blanc, entre 3000 et 2800m.
Matériel
- Matériel de sécurité sur glacier (2 broches, poulie, prussik, mousquetons)
- Corde (30m)
- Crampons
- Piolet
- DVA/pelle/sonde
Itinéraire
L’itinéraire à ski varie légèrement de celui de l’été, mais reste sans surprise, il n’y a en général qu’à suivre les traces. Lorsqu’on arrive en vue du refuge du Glacier Blanc, on passe à gauche pour rejoindre le refuge par des pentes de neige déjà prononcées.
Le lendemain on rejoint le Glacier Blanc sans difficultés en filant vers le nord. Rester vigilant, et équipés car il y a des ponts de neiges, et des crevasses qui peuvent déjà être ouvertes en avril)
Du refuge des Écrins, on suit l’itinéraire d’été. La trace dépend de la configuration du glacier, toujours changeante, et louvoie au mieux pour rester le moins exposé aux séracs. On rejoint le pied de la barre (vers 3900m) selon la trace, un peu à l’est du centre de la barre.
Il s’ensuit une longue traversée "horizontale" vers la Brèche Lory, en général dans des traces couvertes de poudre.
Les plus aventureux franchiront la rimaye skis sur le dos et iront skier le sommet du Dôme. Descendre la rimaye à ski est un exercice réservé à ceux qui sont vraiment à l’aise (voir vidéo en cours).
En général (conseillé) on laisse les skis à la rimaye que l’on franchit crampons aux pieds pour rejoindre la Brèche Lory et le sommet.
En début d’été, la pente finale peut être raide et verglacée.
Descente
Une demi-heure du sommet au bas du refuge Caron, sans se presser, c’est le côté magique de cette course ! Cependant il faudra maîtriser son tracé pour passer juste sur les ponts. Restez dans les traces (ne faites pas comme moi).
L’ambiance est superbe et la neige reste souvent froide, jusqu’en bas de la face.
Après la grande traversée se situe la pente la plus sérieuse (35/40°), et elle se termine par un ou deux passages étroits à ne pas rater. Ensuite ça va plus facilement.
On a vite fait de stationner sur des ponts, et le mieux est de descendre tranquillement mais sans faire de vraie pause. Le bas est sous les séracs et il vaut mieux dégager tranquillement.
Le Glacier Blanc se skie ensuite facilement mais réserve un ou deux guet-apens par des crevasses visibles au dernier moment. Même à proximité de la moraine, les trous sont profonds... Méfiance.
On franchit la moraine d’un coup d’élan et s’ensuivent de belles pentes jusqu’au refuge du glacier Blanc. Attention en arrivant, gamelle tout à fait possible, et exposée, dans le "couloir d’accès", juste à l’arrivée, en neige dure car à l’ombre du bâtiment.
Encore une belle pente raide en dessous du refuge, puis c’est à nouveau le portage, jusqu’à la traversée vers le bas du Glacier Noir où l’on rechausse pour rejoindre le parking (traversée de torrent).
- Variante : Une fois descendu des sommets, il y a une possibilité (peu empruntée) de rester sur la rive droite du Glacier Blanc. On voit parfois une trace. L’itinéraire parait assez raide et délicat vers la fin. Je ne l’ai jamais emprunté.
Mon ascension du 22 avril
Très belle météo, inhabituelle pour moi qui me prends toujours des orages dans ce coin. Cette fois c’est du beau, presque trop ! On n’est jamais content. Une chaleur qui renverse en une heure la neige béton en soupe pourrie. Pas facile à gérer sur les pentes de Roche Faurio, moins galère sur le Dôme, exposé plus au nord.
Partis le 20 pour le refuge du Glacier Blanc, où je sauve l’honneur de l’Olympique de Marseille face au PSG (victoire au baby foot contre le gardien du refuge (7-6). Malheureusement cela n’empêche pas les Olympiens de retomber dans leurs travers 2 jours plus tard en prenant 5 buts au vélodrome face à Lorient.
Après une bonne nuit tranquille (10 personnes au refuge), nous partons vers 5h00 pour Roche Faurio. Un bâton cassé sur le glacier et diverses manips, sans compter une allure d’acclimatation nous amènent à l’antécime vers 10h00. C’est l’heure où il conviendrait de descendre, mais nous voulons explorer le parcours sommital en une longueur de corde de rando.
Résultat, nous descendons dans une infâme soupe, sur des ponts ramollis et moi avec un seul bâton que je passe d’une main à l’autre selon les virages... Pas enthousiasmante cette descente... Me voilà un peu douteux sur l’entreprise du lendemain (le Dôme), surtout quand je vois la pente finale juchée au-dessus de monstrueuses crevasses.
Tout finit par s’arranger. Le gardien du refuge (merci à lui) me prête un bâton en alu, et au télescope, les pentes me font moins peur.
Le lendemain je pars plus fort pour avoir de la marge sur le timing. Dans l’ascension des fameuses pentes, je ne réfléchis pas trop mais je me dit que la descente va me demander quelque courage... Les deux dernières conversions dans la poudre sont un calvaire, mais enfin la traversée vers la Brèche Lory m’extrait de ces acrobaties, un peu au-dessus de mon niveau technique, et de mes skis à papa d’1,90m.
Ce n’est pas le cas de tout le monde, heureusement, puisque je vois deux skieurs skier la rimaye, ce qui me fait une grosse impression vu la pente en dessous.
Pose des skis et mise des crampons pour un sympathique franchissement de rimaye, puis un parcours tranquille au sommet du Dôme où il n’y a presque pas de vent. Magnifique moment.
De retour en bas de la rimaye, on se prépare dans de bonnes conditions pour la descente. Je pars le premier, pressé d’en découdre et j’enchaine prudemment quelques virages en profonde, jusqu’à arriver au passage des ponts de neige, assez étroits, qui permettent de déboucher sur des endroits moins raides. C’est là que Jean-Marie me filme, et que je vais un peu trop loin en dehors des traces pour enfiler un virage à droite, pile sur une zone de glace cachée par la poudre... vlamm ! ... 15 mètres de chute sans conséquence ; mais je ne tomberai plus. )
On ne traîne pas sous les séracs et la descente nous amène en bas du refuge des Écrins en 25 minutes. La classe si l’on compare aux descentes à pied !
Pour le reste c’est du bonheur de skier vers le refuge du glacier Blanc, hormis deux ponts très vicieux en bas du glacier.
Merci à Jean-Marie Périé pour les photos
Auteur : Paul
Avis et commentaires
bien sûr Julien
Hey Paul, toujours au top merci pour les images ! Tes vidéos sont extra en tout cas.
Au passage, j’aimerais me servir de l’une d’entre elles, celle sur l’accès au refuge des Écrins, pour mon topo de l’an dernier dans le secteur, afin de montrer par l’exemple à quel point le glacier est craignos, c’est possible ?
Merci les gars 😉 filmer tout en faisant l’ascension est souvent une source d’emmerdement. Et encore là les conditions étaient bonnes. Vos encouragements sont les bienvenus 😉
belles photos........c’est l’objectif que j’aimerais bien faire avec ma fille.
mais encore trop jeune pour l’instant.
Merci de nous faire partager ces beaux paysages , photos et vidéo absolument magnifiques.
merci Alain.
Depuis que je sors la semaine j’ai du beau temps 😉))
Superbes images dans ta vidéo, Paul.
Pour une fois, tu as trouvé du beau temps dans le szcteur.
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