Vire de la 7e tour du Playnet

Difficulté :
Très difficile
Dénivelé :
800m
Durée :
7h

Jusqu’à peu en arrière, la vire de Serre-Brion était la seule vire pratiquée dans la partie des falaises qui constituent la barrière est du Vercors, entre le pas de la Balme et le Grand Veymont. Au cours des étés 2012 et 2013, un long parcours de vires aériennes, voire très aériennes, a été mis au jour. Il commence au nord au niveau de la 6e tour du Playnet, et se termine au sud juste avant Malaval, au col 2012 m. Ce parcours - la Longue Route - est probablement le plus long connu dans le Vercors, et peut-être même au-delà, car il fait un peu plus de trois kilomètres. Sa longueur, ses parties techniques nécessitant des manœuvres de corde, son âpre beauté en font un summum en termes de Randonnées du Vertige. La vire de la 7e Tour du Playnet en constitue la partie la plus au nord. – Auteur :

Accès

Depuis Grenoble, aller à Monestier-de-Clermont.
Aller ensuite plein ouest jusqu’à Saint Andéol (une dizaine de km).
Finir en arrivant à Bourgmenu, un tout petit hameau à 2 km de Saint-Andéol.
Parking dans un virage (trois voitures).

Précisions sur la difficulté

Randonnée du vertige exigeant une grande habitude, particulièrement dans les pentes herbeuses où l’erreur ne peut pas être envisagée.

Couloir initial nécessitant quelques pas d’escalade en III (très bon rocher, dans un couloir étroit permettant des oppositions).

Départ de la vire très exposé, mais assurable (trois points laissés en place) : une longueur de corde de 50 m.

Casque, piolet, corde et matériel d’assurage sont nécessaires.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : Top 25 - 3236OT - Villard-De-Lans/Mont Aiguille/PNR du Vercors
  • Altitude minimale : 1026 m
  • Altitude maximale : environ 1800 m
  • Distance : environ 4 km
  • Horaires : comptez entre 6 et 7 h
  • Balisage : aucun

Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).

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Itinéraire

Depuis l’abri de la Peyrouse, prendre le sentier du Périmètre vers le nord. A la bifurcation, aller en direction du pas Morta. Monter quelques centaines de mètres sur ce chemin de façon à bien ouvrir l’angle de vue sur le couloir qui sépare les 6e et 7e tours du Playnet (pour faciliter le descriptif, ce couloir sera désigné par : « couloir six-et-demie » ou encore « couloir 6,5 »). Tout en montant dans le pierrier vers le couloir 6,5 vérifier la présence ou non de bêtes – chamois ou bouquetins - dans les étages d’herbe de ce couloir. En effet, ces bêtes peuvent y être nombreuses. Si c’est le cas, attendre alors qu’elles s’en aillent, vers le haut probablement : vous éviterez ainsi les chutes de pierres qu’elles ne manqueront pas de provoquer

Attaquer le couloir 6,5 par les pentes herbeuses en rive droite. De nombreuses marches en rendent la remontée très commode, même si l’inclinaison peut sembler importante vue du bas. Lorsque ces pentes viennent buter sous les falaises, rejoindre le fond du couloir. A ce niveau, une première sente part horizontalement vers le nord jusqu’à une épaule offrant un très joli panorama sur la face de la 6e tour. Remonter le fond du couloir 6,5 sur une bonne cinquantaine de mètres. Une deuxième sente file, elle aussi vers le nord, menant à un grand promontoire duquel les vues sur les 6e et 7e tours sont franchement superbes. C’est alors le moment de repérer au-dessus de soi la rampe qui quitte le fond du couloir 6,5 pour amener jusqu’au bord de la grande face de la 7e tour.

Revenir dans le fond du couloir 6,5. La progression tend à devenir de l’escalade dans un couloir devenant très étroit (parfois moins de 2 mètres) avec quelques pas de III sur un caillou toutefois excellent. Au bout d’une nouvelle cinquantaine de mètres, on débouche sur la large vire supérieure qui constitue le début de la partie haute de la balade. Cette vire est herbeuse, raide mais sans être déversante. Elle se trouve à l’ombre, et un léger courant d’air frais peut surprendre. Rejoindre le haut de la vire, là où se trouvent le soleil et le vide : en effet l’on arrive au deux-tiers de la hauteur dans la 7e tour, face à un magnifique panorama sur le Trièves et le Dévoluy.
Une pause casse-croûte est alors tout à fait envisageable...

Prendre la petite vire qui se trouve à l’angle du pilier. Sur une longueur de corde complète (50 m) cette vire est étroite et horizontale (3 points d’assurage en place) et offre un moment unique de traversée en pleine face rocheuse. Un auvent, au sol rougeâtre et garni de crottes sèches, marque la fin de ce passage, et ouvre le passage suivant : le grand cirque herbeux.

La trace est ici toujours très nette et parcours ce grand cirque en courbe légèrement descendante. Rester en partie haute du cirque, juste sous la paroi calcaire. C’est là que le cheminement est le meilleur en qualité, même si l’on peut être tenté par de vagues sentes au milieu, ou en bas, des pentes herbeuses. Avant la fin du cirque, descendre d’un étage (10 mètres environ) et franchir un couloir évasé au pied de la falaise, pour remonter sur le premier éperon. Cet éperon offre un endroit de repos bienvenu et une vision de première classe sur le chemin parcouru : cela paraît, vu de là, peu croyable d’être passé dans de tels endroits.

Après le premier éperon, une rapide traversée amène vers un couloir encaissé entre 2 murs de calcaire. Là encore, suivre la sente en haut, bien marquée au départ, puis descendre d’un petit étage pour trouver une bonne margelle rocheuse permettant d’accéder facilement au fond du couloir encaissé. Sortir par le bas du couloir, puis remonter au deuxième éperon. Nouvel endroit de farniente possible, au soleil et sur une herbe bien épaisse.

Quitter le deuxième éperon, passer un creux rocheux, puis entamer la descente qui mènera au couloir sous le pas Etoupe. La descente devient raide. Aller dans l’herbe sur la gauche pour retrouver la trace des bêtes, puis la suivre en diagonale vers la droite. Le passage surplombe désagréablement le couloir du Pas Etoupe et il faut utiliser de petites marches dans cette diagonale pour rejoindre le fond proprement dit du couloir. Ce passage de 8 mètres, qui nécessite l’usage des mains, est le plus désagréable de l’ensemble du parcours.

Le retour peut alors de faire en descendant le couloir Etoupe, ce qui n’est pas la solution la plus élégante.
On peut aussi rejoindre le couloir Dérobé, puis enchaîner avec la vire de la Peyrouse, plus facile que celle d’où l’on vient, ce qui terminera superbement la boucle en ramenant directement au-dessus de l’abri de la Peyrouse.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 16 septembre 2012

Crédits : Un très grand "Merci" à Rafaël et Cathy, qui m'ont accompagné ce jour-là. Grâce à eux, tout est devenu une grande réussite.

Dernière modification : 2 septembre 2024

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Avis et commentaires

Bonsoir Michel,

Oui, oui, ça passe dans la journée, plusieurs l’ont déjà fait.
Mais il faut un bon "calibre" pour y arriver, et ce n’est pas accessible à tout le monde.

Le premier à l’avoir réalisé est Rafaël Rodon, funambule de la charpente, solide comme les poutres qu’il pose, bref un de ceux qui ont le "calibre" dont je parle. De plus Rafaël m’avait accompagné dans plusieurs des tronçons de cette vire, lorsque nous en faisions les reconnaissances, et donc il connaissait très bien les passages.

Il a fait la chose le 21 juin 2014, en 5h 45 sur la vire proprement dite. A cela il faut ajouter les heures d’approche, et de retour...
Comme Rafaël l’écrit lui-même, il n’a pas chômé : "il avait les pieds qui fumaient", en arrivant à la voiture !

Voici le lien de son récit, sur Bivouak.net :
bivouak.net/topos/sortie-...

Sur Bivouak, il y a aussi le récit de Bacalao.
Cela a été fait le 11 août 2015.
bivouak.net/topos/sortie-...

Après, il y a eu d’autres parcours, mais qui ont été renseignés sur C2C cette fois, dont celui de Michel Rousseau dont je me souviens. Mais je crois qu’il y en a eu un ou deux de plus.
Je n’ai pas les liens vers C2C car (Vista + Firefox) ne me permettent plus d’avoir accès à leur site...

Ta photo de la traversée intégrale fait envie !
Je me demande si ça passe dans la journée car je ne connais pas le Vercors aussi bien que d’autres massifs 🙂

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