Sur la vire nord-ouest du Roc des Tours (1994m)
- Randonnée
- Bornes - Aravis / Haute-Savoie / Le Grand-Bornand
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 600m
- Durée :
- 3h30
Ça ressemble à un sangle de Chartreuse, mais ce n'est pas en Chartreuse ! Voici donc une petite escapade sauvage sur une belle vire esthétique, où il y a peu de chance de croiser autre monde que des bouquetins et des marmottes. – Auteur : Pascal
Accès
Le Grand Bornand - route du Chinaillon, peu avant d’y arriver bifurquer sur la petite route montant vers les Frasses, la Mazerie, la Culaz. Petit parking au sommet de la route, desservant notamment des rochers d’escalade, rapidement saturé.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un parcours sans grandes difficultés, mais tout de même sauvage et par endroits exposé en traversée au-dessus de pentes herbeuses, terreuses, gravillonnées. Un pied sûr et de bonnes chaussures ainsi qu’un peu d’expérience sur les terrains à chamois sont requis.
Le parcours est hors-sentier et sans aucun balisage au-delà du col du Planay, mais l’itinéraire est assez évident. Quelques sentes à bouquetins facilitent parfois le parcours.
La vire se parcourt en aller-retour. Il semble possible de sortir de la vire par le haut en direction du plateau sommital du Roc des Tours, mais cela requiert l’ascension de raides terrains terreux et rocheux facilitée par des arbres, et surtout un crux d’escalade athlétique (quelques pas de III - IV) vertical et exposé qui, bien que très court, demande de vraies aptitudes en grimpe. En revanche, la vire ne semble pas pouvoir se traverser jusqu’au col des Tours sous l’Aiguille Verte, car elle est barrée par un raide couloir rocheux qui semble infranchissable.
Terrain sec fortement souhaitable. Un piolet n’est pas nécessaire, mais peut tout de même parfois sécuriser la progression.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 14400m.
- Altitude sommet : 1875m (Épaule ouest).
- Durée : 3h30.
- Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand.
Période
Praticable en conditions estivales, lorsque la neige a totalement libéré l’itinéraire, en particulier après la fonte des bouchons neigeux dans les recoins de la vire, en général pas avant juin.
Le parcours est préférable l’après-midi pour bénéficier de l’ensoleillement le long de la vire.
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Itinéraire
Parcours
Du le parking de la Culaz, prendre à droite le sentier horizontal balisé "lac de Lessy". Celui-ci monte ensuite en lacets en forêt pour atteindre l’alpage du Planay, qu’il longe en se dirigeant vers un col qui permet de basculer dans le vallon de Mayse.
Quitter le sentier au niveau du col et monter à droite le long de la crête herbeuse se dirigeant vers le Roc des Tours. Une très légère sente peut faciliter le parcours. Après la traversée d’une petite zone boisée, on aborde une série de ressauts rocheux barrant la crête. Ils se grimpent facilement en restant proche du fil, en faisant tout de même attention à là où on pose les mains (blocs mal scellés, plantes urticantes, fourmilières...). On finit par atteindre l’épaule ouest du Roc des Tours, sous la falaise sommitale.
Suivre à gauche la vire dominant le vallon de Mayse, tout d’abord assez haut proche de la falaise, ensuite en s’aidant d’une sente à bouquetins faiblement marquée. Les premiers dévers, assez gravillonneux, demandent le plus d’attention. On aborde une belle section se terminant par un petit dévers terreux qui se contourne par le haut le long de la falaise.
Suit ensuite la descente dans un joli cirque style "sangle de Chartreuse" qui se franchit tout d’abord en passant sous une "arche" de gros blocs effondrés, et plus bas par une étroite corniche permettant de contourner par le haut la partie raide du fond du cirque (un pas un peu délicat à la sortie). On sort à l’extrémité du cirque en remontant un petit couloir terreux.
On traverse une petite pelouse sous un collet herbeux par où on reviendra. Poursuivre la trace qui se dirige vers un petit bois. Le traverser en suivant la sente sur une vire étroite, les arbres limitant l’exposition. On contourne ainsi un éperon permettant de basculer dans un nouveau cirque. En face nord, l’herbe y est souvent humide et demande en peu d’attention. Traverser ce cirque sans trop descendre dans les raides pentes herbeuses.
On se trouve au fond d’un bel amphithéâtre rocheux. Le col dominé par l’Aiguille Verte semble tout proche, mais il semble impossible de l’atteindre à cause d’un raide couloir rocheux barrant la vire. Du fond du cirque, il n’y a plus qu’à remonter les pentes herbeuses pour atteindre le collet herbeux vu précédemment par l’autre versant.
Le retour s’effectue en redescendant du collet herbeux pour rejoindre le sentier de l’aller, puis par le même itinéraire.
Montée au sommet du Roc des Tours
Merci à Randorama74 d’avoir ouvert cet itinéraire, décrit dans sa sortie.
Cet itinéraire est réservé aux grimpeurs à l’aise pour franchir quelques pas de III ou IV athlétiques et exposés, et équipés d’un brin de corde pour la sécurité.
Du collet herbeux, remonter un couloir terreux qui y descend sur quelques mètres, puis rapidement rejoindre la petite croupe qui forme son rebord gauche pour trouver un terrain d’ascension plus commode (rochers, arbres, racines).
Lorsque cette croupe se fait plus raide, traverser le couloir sur une petite corniche de terre pour rejoindre la croupe formant son rebord droit cette fois, puis poursuivre l’ascension assez facilement. On aboutit à un petit collet brèche sous quelques tours et pitons rocheux, belle ambiance.
On est sous la principale difficulté de l’ascension, un raide ressaut rocheux, qui se franchit plutôt sur la gauche par une fissure, facilité par deux arbres (exposé au dessus d’un grand vide, un pas vertical et athlétique de III en bon rocher dans la fissure entre les deux arbres). Une deuxième courte fissure difficile fait suite (un pas de IV athlétique). Un brin de corde est fortement souhaitable pour la sécurité, les arbres offrant de bons amarrages. Poursuivre ensuite au mieux l’ascension de la croupe qui se couche et se transforme en éperon rocheux colonisé par quelques arbres, qui se franchit par une traversée aérienne à gauche du fil. On aboutit sur le haut d’un couloir permettant de rejoindre le plateau sommital, et le sentier menant au sommet.
Redescente directe par la croupe sud pour ceux qui maîtrisent l’itinéraire, sinon par le sentier via la Gaudinière et la Bouvardière.
Détail de la sortie du 3 août 2019
Cette vire, on la voit rayer la face nord-ouest du Roc des Tours, en particulier si on se promène sur les pelouses du Rocher de Salin. Une belle vire comme ça dont le parcours est décrit nulle part ? Cela vaut le coup de s’y intéresser, ne serait-ce que pour retrouver en Haute-Savoie l’ambiance des balades en Chartreuse...
Quelques heures de libres en fin d’après-midi de cette chaude journée estivale, allons-y.
17h30 au parking de la Culaz, complètement bondé malgré l’heure tardive. C’est parti pour une montée rapide vers l’alpage du Planay et le col. On quitte le sentier pour la crête en direction du Roc des Tours dans l’herbe haute de l’été. Les petits ressauts rocheux s’avèrent être faciles à franchir, c’est surtout les mains qui se souviendront de quelques plantes bien piquantes sur lesquelles elles se sont posées par mégarde.
Voilà donc cette fameuse vire. On s’y lance... La sente qui facilite son parcours n’a certainement pas d’origine humaine. Ce n’est pas difficile, mais on fait tout de même attention aux dévers de terre gravillonnée, une glissade serait malvenue.
On arrive au beau cirque de la vire, dans lequel on descend par une curieuse "porte" résultant d’une aiguille rocheuse effondrée. Passera, passera pas ? C’est finalement une curieuse corniche providentielle qui permettra de traverser le raide précipice au fond du cirque. On sort du cirque par le couloir terreux truffé de pierres qui ne demandent qu’à se déloger et rouler, ne pas poser les pieds sur n’importe quoi.
Derrière, de belles petites pelouses invitent à une pause. L’ambiance est ici vraiment celle de la Chartreuse...
On poursuit la sente. Un passage étroit protégé par des arbres, et voilà qu’on bascule dans la partie la plus humide de la vire, ne voyant quasiment jamais le soleil. La vision confirme les prédictions : impossible de poursuivre en direction du col sous l’Aiguille Verte, la vire étant coupée par un raide précipice rocheux semblant difficilement franchissable.
On s’attelle donc à la deuxième phase de cette mission d’exploration : tenter de sortir de la vire par le haut pour rejoindre le sommet du Roc des Tours. Et voici donc cet étroit couloir herbeux, repéré sur les photos aériennes et vu de loin lors de précédentes sorties. Mais vu de près, voici donc les déconvenues : un dévers d’herbe terreuse vraiment trop raide pour atteindre sa base, un ressaut rocheux vertical en son milieu, un débouché au sommet plus qu’incertain... Non, on ne tentera pas la montée par là.
Montée vers le collet herbeux de la vire pour boucler la boucle. Mais au-dessus du collet, un autre couloir semble se profiler. Il n’est pas vraiment possible de voir si il mène quelque part, mais pourquoi pas tenter ? Malgré la raideur, l’ascension est finalement plutôt facile si on se donne la peine de sortir du fond du couloir pour grimper sur les croupes formant son bord, grâce au bon rocher et aux arbres offrant branches et racines pour se tenir. Seul problème, le bâton de rando accroché au sac avait une furieuse envie de rester accroché aux branches. On prend de l’altitude, l’espoir renait...
Magnifique ambiance au débouché d’une petite brèche entourée de falaises, de tours et d’aiguilles de calcaire immaculé. Mais voici donc ce qui semble être le premier vrai obstacle à la progression, ce raide ressaut barrant la croupe. On tente l’escalade par une fissure jusqu’au premier arbre offrant son aide. Ici c’est exposé, l’erreur n’est pas permise. Mais le pas vertical qui suit me fait renoncer, en raison de la règle d’or de ce genre d’exploration : tout ce qui est escaladé doit pouvoir être désescaladé sans encombres. Étant donné l’incertitude de la praticabilité de la suite, il aurait fallu un petit brin de corde pour assurer une éventuelle redescente, et aussi des chaussures plus adaptées au rocher...
On redescend... Retour sur la vire, qu’on parcourt dans l’autre sens dans la lumière du couchant hélas tamisé par des voiles nuageux, puis descente tranquille dans les alpages, puis le sentier en forêt... Fin de la balade vers 21h30.
Quelques observations ultérieures du lieu sur des photos de précédentes sorties montreront qu’au-delà du pas de grimpe difficile de la croupe, les difficultés semblent bel et bien derrière pour sortir vers le plateau sommital. Comme on le dit dans les films, "I’ll be back", cette fois avec du matériel adapté.
Auteur : Pascal
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