Sortie du 13 octobre 2019 par Randorama74 Sur la vire nord-ouest du Roc des Tours (1994m)
Pas besoin de partir à Tataouine pour sortir des sentiers battus. Cette petite vire du Roc des Tours offre une belle escapade sur un terrain d'aventure sauvage et fort joli.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Terrain globalement bien sec, sauf dans les rares passages en versant Nord.
Météo idéale : beau temps avec un peu de vent.
Récit de la sortie
Suite à ma sortie au Jallouvre il y a deux semaines, Pascal m’avais parlé de cet itinéraire exploré au Roc des Tours. A priori, un ressaut bien costaud l’avait empêché de sortir au sommet. Il n’en faut pas plus pour piquer ma curiosité. Tous les potes ont déjà des projets pour ce week-end. Pas grave, j’aime bien être seul !
Départ à 11h du parking de la Culaz déjà bien plein. Il y a du monde partout, que ce soit sur les parois ou sur les sentiers de randonnée. La montée au col 1690 est très efficace, et la remontée de la croupe herbeuse qui mène à la vire se fait sans difficulté. Nous voilà donc devant le bousin. Le contraste entre le versant Sud-Ouest et la vire est saisissant. D’un côté le soleil et les belles couleurs, de l’autre l’ombre et les couleurs froides de l’Automne. Je sors le casque mais décide de laisser le piolet sur le sac.
Une bonne sente parcourt la vire mais le terrain est quand même un peu foireux. Il y a pas mal de graviers glissants, et même si la pente à gauche n’est pas horriblement raide, il ne faut pas se la coller. Après le premier cirque la vue s’ouvre un peu plus. J’arrive au passage des blocs coincés, très photogénique. A l’angle du second cirque je dérange une harde de bouquetins, tous marqués. Ils détallent dans le couloir sous le cirque en faisant tomber de beaux parpaings. Je me dis qu’il va falloir être attentif s’il y en a d’autres sur les parois qui me dominent. Je sors du second cirque en passant sur la petite corniche. Le passage est rigolo mais ça passe aussi bien en-dessous.
Le couloir pour sortir définitivement du cirque est une formalité et j’arrive sous le collet herbeux. Je décide quand même de poursuivre jusqu’au terme de la vire. Le passage sous les arbres est bien malcommode avec le piolet et les bâtons qui accrochent de tous les côtés. La vire rejoint ensuite le grand cirque rocheux qui met un terme à la progression. Le couloir qui plonge sous le cirque ne donne pas trop envie. Je remonte dans le versant Nord, en suivant la trace qui débouche au collet herbeux repéré précédemment. Quelques chamois s’enfuient à mon arrivée. Cette vire est décidément bien fréquentée.
C’est ici que ça devient plus sportif avec la remontée de la croupe rocheuse au-dessus du collet. Rien de bien compliqué au départ où l’on se contente de mettre les mains. Comme mentionné dans le topo, les arbres (quand ils ne sont pas morts) et les racines aident pas mal. J’arrive assez vite sur un petit replat. Le point de vue sur la vire est d’enfer et de belles tours rocheuses se trouvent face à moi.
Je m’élance pour poursuivre sur la croupe mais le ressaut en face du replat est bien trop difficile. A droite il y a le vide. Je sors le topo que je n’ai pas trop bossé cette fois-ci. Dans ma tête, le ressaut difficile devrait se trouver plus haut et être plus large. Je comprends en fait que la photo faite par Pascal montre le ressaut qui me semble infranchissable. Le passage à escalader était donc sur la gauche de sa photo et non au centre. Je vais donc voir ce que ça dit de ce côté là. La fissure avec les deux arbres est impossible à manquer. En revanche, le ressaut est légèrement désaxé par rapport à la croupe que je viens de remonter, et la pente plonge quasiment à la verticale dessous. A priori, il y a environ 5 à 6 mètres à grimper avant que la croupe ne s’aplanisse. J’ai le baudar et la corde dans le sac pour tirer un rappel, au cas où celle-ci soit en réalité trop difficile.
Je commence l’escalade du ressaut en tentant de passer à droite de la fissure, de façon à me trouver au-dessus de la croupe et non du vide. Mais à moins de monter dans le VI en grosses, impossible de passer par-là. Je me décale donc à gauche et remonte droit dans la fissure. Comme annoncé, l’escalade est assez facile et n’excède pas le IIIe degré pour le moment. Il y a quelques bonnes prises pour les mains et les deux arbres offrent une aide bienvenue.
Au-dessus des arbres, il reste encore deux mètres à grimper. L’escalade devient soudainement plus difficile. Il y a une bonne prise de main à gauche, mais à droite je ne trouve rien à part une touffe d’herbes. Pour les pieds ça va encore, même s’il est difficile d’être précis en "grosses". Je trouve finalement une bonne position de repos et essaye de deviner ce que ça dit au-dessus. La croupe semble bien s’aplanir, mais je sais d’expérience qu’il est toujours possible de me trouver face à une brèche infranchissable. Je regarde une dernière fois dessous, où le terrain plonge sur plusieurs dizaines de mètres. Le passage engage quand même sacrément la bidoche !
Avec mon envergure de singe, j’arrive finalement à atteindre une bonne prise à droite pour sortir de la fissure. De mon propre avis, cette partie finale de la fissure est entre le III sup et le IV. Au-dessus, la croupe devient moins raide et la progression se fait plus évidente. Elle s’affine même pour finir par devenir une arête. Un dernier massif d’arbustes me sépare de ce qui semble être le plateau sommital. Je le contourne par la gauche pour déboucher au sommet d’un couloir très raide. Une courte traversée et je sors enfin sur le plateau du Roc des Tours, bien heureux d’en avoir terminé avec la grimpette.
Je remonte le long des falaises pour trouver un point de vue sur le ressaut. Je fais quelques photos, mais la mauvaise luminosité ne donne pas grand chose, surtout avec mon téléphone. J’atteins le sommet en quelques minutes. Une courte pause repas au milieu de la foule et j’entame la descente de la croupe sud. Là encore, je n’ai pas bossé le topo et descend donc au feeling. La progression est assez évidente jusqu’à ce que je rejoigne la zone boisée sous les dalles de lapiaz. Je me paume un peu et descends trop à gauche, jusqu’à me retrouver au-dessus de barres rocheuses. Demi-tour pour rejoindre le rebord droit de la croupe. La suite se passe sans encombre et je rejoins le parking à 13h30.
Encore une belle petite randonnée bien sauvage, alors même que l’on se trouve à deux pas d’un sommet hyper fréquenté. Un grand merci à Pascal pour avoir défriché ce parcours audacieux. J’en profite pour donner mon avis sur la difficulté. Si l’on se contente de la vire en aller/retour, on est sur une randonnée en T3. En revanche, si l’on décide de sortir au sommet, on rentre dans le T5. Le ressaut est la seule "vraie" difficulté du parcours, mais pour un randonneur il s’avère très coriace et surtout terriblement exposé (E4).
La vidéo de la journée
Photos
Auteur : Randorama74
Avis et commentaires
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