Pointe de la Carmélite (2477m), en boucle par la combe Marto et les crêtes de lapiaz
- Randonnée
- Bornes - Aravis / Haute-Savoie / Le Grand-Bornand
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 900m
- Durée :
- 7h
Une randonnée sauvage au possible dans les Aravis, où un labyrinthe de lapiaz fera office de purgatoire, avec pour réconfort de superbes points de vue... Avis aux amateurs de jeux de pistes et aux amoureux du calcaire. – Auteur : Pascal
Accès
Saint-Pierre en Faucigny ou Saint-Jean de Sixt - Le Grand Bornand, route de la vallée du Bouchet, bifurquer à gauche sur la route de la Duche et du col des Annes, parking aux chalets au terminus de la route, souvent encombré l’été.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un parcours destiné aux randonneurs aguerris au hors-sentier sur des terrains parfois un peu techniques, où avoir un bon sens de l’itinéraire est important pour ne pas se fourvoyer dans des détours inutiles ou des passages trop techniques.
Au cours du parcours, il faudra affronter quelques pentes herbeuses assez raides (un piolet peut être utile pour la sécurité suivant les conditions), quelques pierriers parfois croulants, et surtout des ressauts de lapiaz à escalader ou désescalader, nécessitant parfois quelques pas de 2 peu exposés sur un rocher excellent et prisu, La difficulté réside surtout dans la navigation à travers le chaos rocheux offrant peu de visibilité globale, même si en fin de compte ça passe presque de partout avec plus ou moins de difficulté.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1720m.
- Altitude sommet : 2477m.
- Durée : 7h.
- Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand.
Période
Praticable en conditions estivales, lorsque l’itinéraire est libre de neige. Le parcours sur le lapiaz devra impérativement être déneigé. Attention également à d’éventuels névés tardifs dans le haut de la combe Marto, en particulier dans le raide sous le verrou rocheux. En général, praticable à partir de juillet. Un parcours juste après un "premier saupoudrage" est à proscrire.
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Itinéraire
Ascension
Depuis le col des Annes, partir sur le chemin en direction du refuge de la Pointe Percée, puis rapidement au bout d’une centaine de mètres, bifurquer à gauche sur un chemin peu marqué dans l’herbe descendant rapidement un peu derrière la crête au nord du col pour rejoindre un petit pâturage.
Suivre le chemin traversant le pâturage, puis à son extrémité, poursuivre sur un sentier horizontal au début peu marqué s’enfonçant dans la végétation. Progresser longuement à travers arbustes et fougères sur ce sentier finalement plus agréable qu’il en a l’air, On finit par basculer dans la combe descendant du col de l’Oulettaz, où on rejoint les alpages.
Effectuer une traversée ascendante de ces alpages vers le nord-est, au début en s’aidant des sentes à vaches, puis à vue, en visant une petite épaule herbeuse marquant l’entrée de la combe Marto juste sous la base du crêt calcaire qui la domine.
Contourner par l’aval le replat un peu chaotique de la base de la combe, puis s’élever dans les pentes herbeuses, délaissant la combe secondaire plus minérale de droite. L’option la plus rapide consiste à rester à droite de la combe, montant dans l’herbe le long du pierrier de son fond. On pourra sinon choisir de monter les rampes herbeuses sous les falaises de Bella Cha, mais les pentes y sont un peu plus raides, délicates par mauvaises conditions.
En haut de la combe, tirer à droite pour traverser le pierrier sous la pointe 2417m. Le haut du pierrier est barré par un verrou qu’il va falloir franchir. Le plus facile est d’utiliser un réseau de petites vires qui prend naissance vers le haut du pierrier. Il n’y a pas de grosses difficultés de grimpe, mais il faudra observer un peu pour trouver les meilleurs passages et faire attention aux graviers et autres pierres posées.
On débouche sur un petit pierrier montant au collet entre les pointes 2417m et 2419m. Tirer à gauche pour atteindre le pierrier sous le sommet 2417m, très croulant et pénible sur le haut, plutôt du côté gauche si on veut éviter un petit ressaut raide barrant le pierrier. Belle vue sur le col et la combe de Marto, sous les falaises de Bella Cha et le nord des Aravis.
Traversée des crêtes de lapiaz
Redescendre vers le collet entre les pointes 2417m et 2419m. On monte à cette dernière en escaladant facilement un petit ressaut à droite d’un couloir faiblement marqué, constitué d’une roche très abrasive et adhérente. On débouche sur un plan incliné de lapiaz qu’on remonte à vue vers le sommet, en évitant de trop tirer à gauche pour éviter les principales crevasses. Superbe vue plongeant verticalement sur le vallon de Doran.
La suite de la traversée se déroule dans un chaotique labyrinthe de lapiaz le long de la crête menant à la Pointe de la Carmélite. Il est difficile d’y décrire un itinéraire précis, mais l’essentiel de l’itinéraire se déroulera tantôt proche du fil, tantôt à travers les creux un peu en contrebas de celui-ci pour éviter quelques bosses trop hautes ou trop verticales. Même si il est difficile de prévoir de visu l’itinéraire, on peut en général se laisser aller à l’intuition, on trouvera la plupart du temps un point de passage ou éventuellement un petit contournement. On aura parfois de petit ressauts à escalader ou désescalader, mais la grimpe doit toujours rester facile (maximum quelques pas de 2 peu exposés) dans un rocher excellent sculpté de grosses prises à volonté.
Depuis la pointe 2419m, on commence par désescalader quelques ressauts vers le sud pour descendre dans un creux juste sous le fil. On remonte ensuite vers le fil pour le suivre jusqu’au pied d’une bosse sous la pointe 2439m. On descend alors dans un petit creux de caillasses pour rejoindre un petit couloir qu’on remonte vers le sommet.
Depuis la pointe 2439m, il faudra rejoindre vers le sud dans un petit couloir qu’on descend assez bas, de manière à contourner par le bas quelques ressauts malcommodes en bas du collet formé par la ligne de crête. On remontera ensuite par quelques couloirs un peu chaotiques puis par des pentes plus faciles en direction de la Pointe de la Carmélite, dont on aborde le sommet par la gauche.
Descente
Redescendre au nord du sommet pour traverser horizontalement vers le sud sous les barres sommitales. En suivant des lignes de cairns, on rejoint ensuite le haut d’un très grand plan incliné superbement sculpté qu’on descend en direction d’une petite crête de jolies bosses moutonnées. On suit longuement ces bosses et on descend tranquillement vers le sud-ouest en suivant au mieux les cairns jusqu’au sentier du refuge de la Pointe Percée, qu’on rejoint un peu en aval du refuge. Si on perd les cairns, poursuivre en traversée vers le sud au plus facile sans trop descendre jusqu’à être en vue du refuge.
Descendre le sentier qui, après avoir franchi quelques vires du lapiaz, remonte vers le col de l’Oulettaz et la Pointe des Delevrets. On suit ensuite la crête vers l’ouest, puis on traverse à travers les vernes pour descendre vers le sommet du télésiège, puis par la piste vers le col des Annes.
Détail de la sortie du 10 août 2022
Une petite sortie dans les Aravis où, plutôt qu’un haut sommet connu, on s’offrira une balade sauvage où le principal but sera l’exploration d’un univers sauvage et peu parcouru, avec les joies du jeu de piste entre les "ça passe" et des "ça passe pas" dans un superbe labyrinthe de lapiaz bien compliqué comme on les aime...
Départ du col des Annes vers 14h30 pour le petit sentier en direction des alpages au nord du col sous la Pointe de Bella Cha, bien repérée la semaine précédente à l’occasion de l’ascension de cette dernière. On monte ensuite rejoindre à vue la base de la combe Marto où la suite se déroule.
Les pentes sont raides dans l’herbe, un peu plus raides qu’anticipé, mais les conditions sont bonnes, ça passe. Par contre, la première grosse inconnue du jour sera le franchissement du verrou rocheux défendant la base de la pointe 2417m et la suite du parcours, bien repérée mais douteuse sur des photos. La seule manière de savoir si ça passe effectivement, c’est de s’y frotter.
Et ça passe, en cherchant un peu. Allons s’offrir le premier trophée du jour, cette pointe 2417m, qui tout de même ne se laissera pas faire très facilement de part ses pierriers vraiment très croulants défendant le sommet.
La suite, direction la pointe 2419m, elle aussi défendue par un verrou, celui-ci bien plus facile, fait d’une roche calcaire un peu sableuse vraiment très abrasive. Ça adhère bien, mais si ça glisse, ça s’use vraiment beaucoup.. Plus haut, la montée au sommet est un bon avant-goût de la suite. De loin ça a l’air facile, mais il y a déjà pas mal de crevasses qui obligent à contours et détours...
Maintenant, le gros morceau, un labyrinthe de blocs de visu assez abominable, où il est impossible de définir un itinéraire clair... Il peut être tentant de descendre à droite pour aller chercher plus bas des terrains plus hospitaliers, mais le jeu ici, c’est plutôt de ne pas trop s’éloigner de la crête...
On s’y colle donc... D’abord désescalader du sommet. Mais le superbe rocher de lapiaz, franc et agrippant, et surtout sculpté de grosses prises, se laisse faire... Finalement, on arrive toujours à atteindre le point que l’on veut, pour peu qu’on se donne la peine d’observer un peu, même si côté vitesse, il ne faut pas être pressé... On retourne sur la ligne de crête et on la parcourt au mieux sur le fil, avec à la clé d’impressionnantes vues plongeantes sur la combe de Doran. Et si il faut redescendre à cause d’un ressaut un peu trop costaud, on y arrive toujours...
Voilà donc la pointe 2439m, dont on ignorera un esthétique petit bastion s’avançant vers le vide faute de temps. La Pointe de la Carmélite, qui semblait tellement éloignée derrière son océan de lapiaz en furie, se rapproche tranquillement. Mais avant ça, la crête descend en collet bien défendu par quelques pointes un peu trop pointues qu’il faudra contourner... Bon, on a maintenant l’habitude, on descend dans un petit couloir tourmenté, on franchit quelques crevasses et failles, on grimpatouille ici et là pour franchir un petit chaos, on remonte...
19h, la Pointe de la Carmélite, on prend une bonne pause et on profite de la vue sur la vallée sur laquelle l’ombre des Aravis s’étend de plus en plus... Puis la descente se fera par l’itinéraire connu, bien marqué par les lignes de cairns, avec la traversée de la grande dalle inclinée et parfaitement plate, superbement sculptée, avant d’aborder des bosses moutonnées de lapiaz dont les crevasses sont plutôt triviales à comparé de ce qui a été franchi plus tôt...
C’est l’heure orange, puis rose, alors que le soleil descend dans la brume estivale... On rejoint le sentier alors que le soleil se couche. Un retour bien tranquille à la nuit tombante... Fin de la balade vers 21h30.
Auteur : Pascal
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