Mont Pelvoux - Pointe Puiseux (3943m) par les Rochers Rouges

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
2430m
Durée :
2 jours

L'itinéraire historique des Rochers Rouges permet de rejoindre le Mont Pelvoux, sommet mythique des Écrins. Il est souvent réalisé lorsque le couloir Coolidge (voie normale) n'est plus en condition.

Accès

De L’Argentière-La-Bessée, dans la vallée de la Durance, remonter La Vallouise jusqu’à Ailefroide par la D 944. Après le camping prendre la petite route à gauche jusqu’à son terme. Se garer au parking (alt. 1514m).

Précisions sur la difficulté

  • Cotation globale : PD+.
  • Escalade : bon granite dans le grimpant.
    • Gradins (II) au-dessus du refuge.
    • Petite barre rocheuse à franchir au pied du pierrier sous la Bosse de Sialouze (II+)/(III-).
    • Dans les Rochers Rouges (II+) obligatoire, (III) en fonction de l’itinéraire trouvé.
  • Orientation : l’itinéraire des Rochers Rouges peut être paumatoire (nombreuses petites variantes possibles). Bien être vigilant aux cairns visibles de loin et aux sentes. Le début des Rochers Rouges peut se faire dans le noir complet en fonction de l’horaire, ce qui ne facilite pas la lecture de l’itinéraire.
  • Traversées de névés en dévers lors de l’approche : prudence en cas de regel nocturne.
  • Zones d’éboulis et parfois passages dans du pourri : attention aux chutes de pierres sur les cordées du dessous !

Les infos essentielles

  • Carte IGN : 3436ET Meije Pelvoux.
  • Altitude minimale : 1512 m.
  • Altitude maximale : 3943 m.
  • Distance (A/R) : totale environ 21,50 km (J1 : 7,80 km / J2 : 13,60 km).
  • Durée :
    • Montée au refuge : 2h15 à 3h30.
    • Refuge - début des Rochers Rouges : 1h15 à 2h00.
    • Les Rochers Rouges : 2h à 3h.
    • Fin des Rochers Rouges au sommet : 30 min.
  • Balisage :
    • Panneaux jusqu’au refuge du Pelvoux.
    • Les Rochers Rouges : quelques vieux ronds bleus au début de l’itinéraire + cairns.
  • Matériel : matériel de sécurité sur glacier.
  • Trace GPX : la trace plus à gauche dans les Rochers Rouges proposée pour le topo est la voie classique. La trace plus à droite est une variante peu fréquentée que nous avons pris à la montée.
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Itinéraire

JOUR 1 : montée au refuge du Pelvoux

L’itinéraire n’est pas balisé mais il y a des panneaux directionnels aux intersections.

Le sentier longe le torrent de Celse Nière en prenant doucement de l’altitude.

À proximité de la source Puiseux laisser en face l’itinéraire du refuge du Sélé, prendre à droite une belle montée en lacets jusqu’au refuge du Pelvoux.

JOUR 2 : ascension du Mont Pelvoux par les Rochers Rouges

  • Approche des Rochers Rouges :

Derrière le refuge trouver la sente donnant accès à des gradins (II) et poursuivre sur une bonne trace plein nord. La direction change brusquement vers l’ouest et débute par la traversée du torrent du Clot de l’Homme (exposée aux chutes de séracs et aux éboulements).

Traverser un premier grand névé puis une fois arrivé au deuxième, le remonter (il peut être contourné par le fond en milieu d’été).

Escalader la petite barre rocheuse (II+/III- ) puis remonter le pierrier en laissant sur la gauche la Bosse de Sialouze. poursuivre plus haut au nord jusqu’à trouver main droite l’accès à une large vire (cairn), début de la voie des Rochers Rouges.

  • Les Rochers Rouges :

L’itinéraire est difficile à décrire... Globalement il faut suivre au mieux les traces (sentes / cairns / quelques vieux ronds bleus dans la première partie / quelques flèches rouges).

L’itinéraire principal monte en diagonale haut droite tout en s’éloignant peu de la crête séparant l’itinéraire du couloir Coolidge. Une cheminée (III) est sur l’itinéraire et peut se contourner par un couloir main gauche (plus exposé aux chutes de pierres, rester groupé). La trace s’écartera ensuite vers la droite puis rapidement reviendra vers la gauche (se rapproche de la crête séparant du couloir Coolidge).

La fin est constituée d’éboulis instables, la sente proche de la crête main gauche permet de mieux remonter cette pénible pente et de moins exposer les cordées du dessous aux chutes de pierres.

Variante (plus difficile avec peu de mauvais rocher) : empruntée par hasard à la montée lors de notre sortie. Début d’itinéraire commun, puis au niveau d’un cairn, laisser vers le haut la voie classique et prendre main droite une longue vire bien visible (cairn). Au bout de la vire on bute sur une paroi. Remonter les gradins, il y a des rochers sombres sur l’itinéraire, c’est plein nord et beaucoup de rocher grimpant (II) et quelques ( II+) /(III-) en s’écartant de 5m max de la paroi qui est main droite. On évite les grosses difficultés par la gauche. Une fois arrivé dans les éboulis finaux, traverser en diagonale ascendante gauche pour retrouver la sente de la voie classique (attention de ne pas parpiner les cordées du dessous).

  • Ascension de la Pointe Puiseux 3943m.

Une fois sortis des Rochers Rouges, s’équiper pour le glacier et remonter sur le sommet main gauche. Il n’y a pas de difficultés, c’est court.

La pointe Durand en face de la sortie des rochers rouges paraît plus haute que la Puiseux. C’est un mirage...

DESCENTE

Par le même itinéraire, mais quelques remarques :

  • Descente des Rochers Rouges, au début bien rester proche de la crête main droite sur la trace. Au bout d’un moment elle va s’écarter à gauche (c’est nécessaire) puis revenir à droite pour une descente assez directe. La voie classique si elle est bien suivie ne comporte pas de difficulté supérieure au (II) sauf si desescalade de la cheminée (qui peut se contourner par la droite à la descente, dans un étroit couloir).
  • La desescalade de la petite barre rocheuse sous le pierrier de la Bosse de Sialouze n’est pas à prendre à la légère. La desescalade la plus facile est main droite pas loin de la paroi. En 2023 il y avait pour aider, un rappel sur cordelettes dans une espèce de lunule au milieu de la barre (à repérer à la montée).

Récit d’un des auteurs (Agarock)

On l’a fait !

On a atteint la fameuse pointe Puiseux (3943m) du Mont Pelvoux, ouiiii !

Cet Immense et magistral sommet des Écrins, qui domine outrageusement la vallée de la Durance, et reconnaissable avec une facilité déconcertante grâce à son superbe glacier suspendu.

Cet objectif, dont je n’osais même rêver, a été atteint aujourd’hui (15 août 2023), par sa voie historique, et sa rude montée des Rochers Rouges, ceci en compagnie de Mickaël (Mick1018) et Didier. (vertige66).

Lundi, partis d’Ailefroide dans le magnifique secteur de Vallouise (05), nous avons atteint le refuge du Pelvoux en milieu d’après-midi et dès notre arrivée là-haut, avons essayé d’appréhender la future montée des Rochers Rouges en analysant l’itinéraire représenté sur des photos dans le refuge et en observant cette immense face rocheuse qui domine ce même refuge.

Mardi, levés à 3h15 du matin, puis déjeuner pris, nous avons entamé cette grande course d’alpinisme un peu après 4h00, dans une nuit bien noire mais étoilée, et avec lampes frontales allumées.

Nous avons dû franchir de nombreux obstacles dans cette obscurité presque totale :

Un névé déversant gelé, un pas de III bien poli, la raide montée vers la bosse de Sialouse, puis le détritique et engagé itinéraire historique des Rochers Rouges.

Beaucoup d’escalade (II et III) et pratiquement 600 mètres de montée, extrêmement physique pour atteindre le sommet des Rochers Rouges donnant enfin accès au célèbre glacier suspendu du Mont Pelvoux, ainsi qu’à son point culminant, la pointe Puiseux (3943m), mais également à sa voisine régulièrement ignorée, la pointe Durand (3932m) ainsi que le sommet du Petit Pelvoux (3753m) situé en contrebas du glacier et plus à l’est.

Le haut des Rochers Rouges atteint, la fin de cette épique ascension devient relativement proche, car le parcours glaciaire qu’il nous reste à effectuer pour atteindre l’objectif ultime de ces deux jours en haute altitude, est relativement court.

Et après avoir passé pratiquement deux heures à escalader, crapahuter, et deviner le meilleur itinéraire de cette ardue et sauvage face sud des Rochers Rouges, Mickael en ayant été le maître d’œuvre, ce final glaciaire s’apparente à nos yeux à une formalité.

Ceci ne nous empêchant pas de nous équiper avec la rigueur requise pour ce type de terrain, et d’analyser de manière pragmatique la manière la plus sécurisée pour remonter ce bout de glacier.

Nous n’avons visé que le point culminant et c’était déjà beaucoup, et après nous être équipés et restaurés, nous avons atteint cette fameuse pointe Puiseux aux alentours de 8h30.

Au moment de cet événement unique pour nous, le panorama attendu fût digne de notre courage et de notre abnégation : tout simplement grandiose !

Ceci grâce à un ciel provisoirement bien dégagé, et de plus, accompagné d’une température relativement clémente pour une altitude proche de 4000 mètres.

Les grands sommets des Alpes françaises se sont alors généreusement offerts à nos yeux écarquillés.

L’impressionnante face sud-est de la barre des Écrins domine le secteur, la proche Ailefroide dans laquelle se confond le pic Sans Nom, semble insubmersible.

Sirac, Bans, pointe du Vallon des Étages, aiguille du Plat de la Selle, Râteau, Meije, Aiguilles d’Arves, Galibier, Thabor, Rochebrune, Viso, tout y passe...

La descente fût rude tendue, longue, engagée, et nous a demandé une concentration de tous les instants afin d’éviter un faux pas pouvant se révéler extrêmement dangereux, voire, à certains endroits, fatal.

L’arrivée à la Bosse de Sialouse est un soulagement, néanmoins, nous effectuerons en contrebas de celle-ci, la descente en rappel du pas de III, car sa désescalade en mode « libre » ne m’a pas vraiment inspiré.

Ce ne sera pas le cas de Didier qui s’y collera par pur plaisir et avec une relative facilité.

La traversée « retour » du névé déversant, dont la neige a eu le temps de ramollir, ne fût qu’une formalité.

Nous atteindrons le refuge du Pelvoux à 12h10, et en profiterons pour effectuer une pause bien méritée.

Nous reprendrons ensuite, la longue mais débonnaire descente vers le parking d’Ailefroide que nous finirons par rejoindre aux alentours de 15h00.

Premier jour : Parking Ailefroide (1560m) – refuge du Pelvoux (2704m), [1200m D+]

Deuxième jour : Refuge du Pelvoux (2704) – Pointe Puiseux (3943m) [1200m D+] / descentes enchaînées et cumulées au refuge, puis au parking d’Ailefroide. [2400m D-].

On va bien dormir ce soir ...

La vidéo du sommet

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 14 août 2023

Dernière modification : 16 août 2023

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Auteurs : , ,

Avis et commentaires

Bonjour à tous les trois,
.
Bravo pour cette magnifique ascension, qui est vraiment une grande course de montagne !
J’aime bien les photos n°21, 30, 38 et 58.

Bravo à vous. Cyril tu dois être aux anges !
Pour ma part ce sont les 31-33-35 mes préférées

La photo N°38 est vraiment MAGNIFIQUE ; bravo !

Génial !! Bravo l’équipe ! Mon coup de cœur va à la 38. Regret bien sûr de ne pas avoir partagé avec vous cette belle aventure mais il y en aura d’autres !

Exact, ce n’est que partie remise !
Faudra juste trouver un créneau avec Mika, c’est très rare que nous ayons deux jours en commun...
A+

Merci Sylvain, j’ai pensé à toi là-bas, j’avais vu en juin que tu espérais faire le Coolidge.

Bien joué les gars, bravo !!
Coup de coeur pour les photos 32 et 34 !
Je pensais accrocher la traversée du Pelvoux au printemps mais la météo pendant nos vacances en a décidé autrement...
Votre topo me donne hâte de reprogrammer cette ascension !!
D’ailleurs je vais de nouveau regarder vos photos...😅
A+

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