Mont Pelvoux (3943m) en traversée par le Glacier des Violettes
- Alpinisme
- Ecrins / Hautes-Alpes / Pelvoux
- Glacier - Sommet mythique
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 2500m
- Durée :
- 2 jours
« Immense montagne de roche et de neige, un véritable massif à lui tout seul. » La traversée du Pelvoux par l'impétueux glacier des Violettes s'inscrit parmi les plus belles classiques de la région. Un sommet emblématique dont le nom est à jamais lié à l'épopée des pionniers. – Auteur : michel
Accès
De L’Argentière-La-Bessée, dans la vallée de la Durance, remonter La Vallouise jusqu’à Ailefroide par la D.944.
Prendre alors la petite route à gauche jusqu’à son terme. Se garer au parking (alt.1514m).
Précisions sur la difficulté
- Cotation : Alpinisme PD+
- Course glaciaire longue et engagée. Il faudra partir très tôt pour descendre le glacier des Violettes dans de bonnes conditions de neige (tenir l’horaire).
- Couloir raide sur 250 mètres, 35° en moyenne/40° max.
- Itinéraire de descente complexe sur un glacier crevassé.
- Rappels pour le franchissement de ressauts (4b max) - voie partiellement équipée.
Conditions favorables : de mi-juin à mi-août. Si le Couloir Coolidge n’est plus en condition, emprunter l’itinéraire des Rochers Rouges.
Matériel : Corde 2x40m (rappel), broches à glace, sangles, casque, piolet et crampons.
Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte
Photos
Les infos essentielles
- Cartographie : 3436ET Meije Pelvoux
- Altitude de départ : 1514m
- Altitude du Refuge du Pelvoux : 2704m
- Altitude de la Pointe Puiseux : 3943m
- Dénivelée premier jour : 1200m
- Dénivelée deuxième jour : 1300m
- La date de sortie : mois de juillet
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation.
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Itinéraire
Historique et géologie
« Le 30 Juillet 1828, le Capitaine Durand, géomètre militaire désireux de dresser une carte du territoire, est persuadé d’avoir atteint le toit de la France en arrivant au sommet du Pelvoux. (la Savoie, et par là même le Mont Blanc, a été retirée à la France par le traité de Vienne, treize ans plus tôt).
Quelle ne fut pas la stupeur du Capitaine en découvrant en face de lui, le dominant de plus de 150 mètres, l’imposante paroi de la pointe des Arsines !
Durant l’été 1985, deux géologues grenoblois y découvrent, à près de 3900m d’altitude, une coquille d’ammonite. Considérée comme le plus haut fossile jamais trouvé en Europe, celle-ci réhabilite en partie la suprématie perdue du Pelvoux, devenu depuis l’un des plus fabuleux sites d’explication de l’histoire géologique du massif. » Extrait : Voyage dans les paysages des Alpes les Écrins.
Premier jour - vers le refuge du Pelvoux
Si beaucoup de sommets présentent des attraits indéniables, la conquête des grandes cimes reste pour chacun de nous une affaire personnelle. Il me semble pourtant que tout passionné de belles courses se doit d’épingler ce sommet emblématique à son palmarès.
Du parking se situant à proximité d’Ailefroide (1514m), emprunter le bon sentier en direction des refuges du Pelvoux et du Sélé. Remonter le Vallon de Celse Nière en rive gauche du torrent.
Après un agréable passage en sous-bois, le parcours s’escarpe vers 1800m. Un peu plus haut, bifurquer à droite en laissant l’itinéraire qui rejoint le refuge du Sélé (alt.1993m).
Au Clot de l’Homme, le sentier dessine une série de lacets qui se brisent à angle aigu. L’itinéraire grimpe vigoureusement en direction du refuge du Pelvoux (nord).
- Il est possible de bivouaquer aux alentours.
Deuxième jour - vers le sommet
Du refuge, partir au nord en remontant une courte barre rocheuse. Prendre la direction de la moraine issue du glacier du Clos de l’Homme (rive gauche du ravin).
À partir du replat, traverser la moraine pour gagner un épaulement se situant cette fois en rive droite (passage délicat 2900m).
Continuer vers l’ouest jusqu’au pied du cirque qui mène au Glacier de Sialouze. Poursuivre par des pentes d’éboulis ou de névés entrecoupées de ressauts afin de gagner la Bosse de Sialouze (3229m).
Aborder le glacier de Sialouze que l’on remonte par sa rive gauche. Atteindre le pied du couloir Coolidge qui raie l’imposant versant (nord-est). Le beau couloir glaciaire se redresse peu à peu (35/40°).
Prendre pied sur le magnifique glacier du Pelvoux (3830m).
S’ensuit une pente débonnaire, de là le sommet s’atteint en quelques minutes. Continuer au nord-ouest pour gagner la pointe Puiseux (3946m).
Où que porte mon regard, je reste émerveillé par le spectacle des hautes cimes encore saupoudrées d’une neige tombée la veille.
En face, l’immense pilier sud des Écrins me laisse sans voix... À ce jour, peu de parois m’ont procuré autant d’émoi.
« Gloire sauvage... Quelle cathédrale les hommes pourraient-ils encore bâtir après avoir regardé cela ? » Le massif des Écrins vu du ciel
La traversée du glacier des Violettes
Sans nul doute la partie la plus esthétique et la plus technique du parcours. C’est grâce à cette descente épique que la traversée du Pelvoux a gagné ses lettres de noblesse.
Le glacier du Pelvoux :
Du sommet, descendre sur le vaste champ de neige en direction du Petit Pelvoux (est).
- Il est difficile de résister à la tentation de gravir la Pointe Durand. Toutefois, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’une course glaciaire de grande ampleur et qu’il est impératif de "tenir l’horaire".
Entre la pointe Durand et les Trois dents du Pelvoux, l’itinéraire s’infléchit progressivement au nord par un mouvement tournant.
Le glacier des Violettes :
« On cherche toujours en vain des violettes sur ce glacier terrible qui constitue la descente de la traversée du Pelvoux. C’est donc l’une des rares courses où les difficultés commencent là où vous croyez qu’elles finissent... » Pascal Sombardier
.
D’abord au centre du glacier, le parcours s’oriente peu à peu vers sa rive gauche.
L’impétueux torrent de glace tombe sur le versant nord du Pelvoux !
Passer sous des séracs (rapidement) puis atteindre une arête de neige sur un replat surplombant un ressaut rocheux (très exposé sur son versant nord). Le glacier émaillé de crevasses se scinde en deux parties.
S’orienter à droite pour reprendre l’arête sur le fil de l’éperon (rocheux/neigeux).
Par un ressaut abrupt, basculer dans le versant sur une trentaine de mètres.
Rejoindre une brèche par une pente d’éboulis (cailloux/neige) puis une vire à l’extrémité de laquelle se trouve deux pitons. Poursuivre sur une quinzaine de mètres en suivant l’arête qui plonge vers la brèche.
Continuer en descendant pour s’engager dans un couloir raide jusqu’au glacier. Poursuivre par une traversée horizontale sur le replat du glacier qui s’annonce (glacier des Violettes).
- On passe au pied du fameux couloir Chaud et il ne faut pas lambiner ! (exposition chute de séracs).
Remonter jusqu’à l’épaulement qui se présente (haut de 20 mètres environ).
Emprunter le second couloir sur la gauche en descendant. Un peu plus bas se trouve une barre rocheuse. La descendre (4b) par un rappel de 25m (2 pitons).
Il reste encore une longueur dans l’escarpement rocheux avant d’atteindre un névé en contrebas.
Partir au sud-est par une pente d’éboulis (vers le point coté 2937m). Un ressaut barre le couloir (de droite sur 25m). Une ultime descente libératrice (très raide vers le bas) permet de prendre pied sur le névé Pélissier.
Atteindre l’extrémité du névé puis emprunter le sentier qui mène au ravin des Planes. Dès lors, s’engager sur la vire d’Ailefroide en restant attentif. Un chemin longe le torrent Saint-Pierre jusqu’au hameau d’Ailefroide.
- NOTA : Il s’agit d’un itinéraire "haute-montagne". Ce topo a pour dessein de faire découvrir le massif mais ne peut se substituer aux guides spécialisés qui seraient nécessaires pour cette traversée.
Malgré le soin que j’ai apporté à la description de l’itinéraire, il ne peut être qu’indicatif car l’évolution des glaciers et les conditions du jour peuvent changer la nature de certains passages.
Auteur : michel
Avis et commentaires
superbes photos, cette plongée en 1996 est vraiment top, sachant qu’à cette époque j’avais.....9 ans 😉))
Partir tôt et tenir l’horaire font partie des fondamentaux de l’alpinisme glaciaire.
C’est d’autant plus probant sur des courses où la difficulté technique se trouve pour l’essentiel concentrée à la descente.
L’été, la neige se dégrade très vite et le risque de purges s‘accroît.
Avec le réchauffement climatique, outre l’horaire, j’irai même jusqu’à dire que l’alpinisme glaciaire devrait se pratiquer de plus en plus tôt dans la saison.
Bonjour.
Sur l’une des dernières photos, vous dites qu’une cordée est très limite sur le timing. Cependant, la météo le permettait ! Un froid glacial et de la neige fraîche stabilise le sol 😉
une bonne dizaine de 4000, ça commence à faire si c’est en France..😉
Moi j’ai un texte à proposer au sujet de cette ascension et une photo argentique. je ferai bien une sortie mais je n’ai pas de photos. A l’époque pas de numérique..
Salut Patrick, Paul
Tout une époque comme tu le dis 😊 d’ailleurs j’avais encore mes cuirs !
J’ai gravi une bonne dizaine de 4000 avec le gars qui fume, un parisien très sympa que j’ai perdu de vue. J’ai trouvé que ce topo manquait sur le site et si par ailleurs une sortie devait voir le jour, je la mettrais en coauteur, histoire d’avoir des photos plus récentes !
AFS 8000 et cigarette (?) au sommet, tout une époque 😉
E 1995, j’avais gravi les deux pointes. Une belle bavante et un vrai nettoyage pulmonaire pour moi. C’est suite à ça que j’ai arrêté de fumer. Merci au Pelvoux !
Joli topo, merci beaucoup.
J’ai fait cette sublime traversée en 1981 et 1990, j’avais déjà vu le changement et le début du recule du glacier des Violettes.
C’est une course extraordinaire au sens premier du mot.
Pour ma par et les deux fois nous avions posé deux rappels pour passer le premier couloir rocheux que vous mentionnez, ainsi que l’accès au névé Pelissier.
A votre topo j’ajouterai peut être la longueur de la descente, vraiment ce n’est pas à sous estimer, c’est vraiment long long long avec le final dans les barres du "travers du Pelvoux "qui "vous fini !"
A+
Patrick
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