Le Picot (2707m) par la crête Nord-Ouest

Du parking, suivre la piste bétonnée vers le Nord sur environ 250m jusqu’à la première épingle, et la quitter pour le sentier balisé GR poursuivant vers le Nord.

La sente en balcon évolue un petit moment presque à plat avant de s’orienter Est puis Sud-Est pour entrer dans le vallon de Picot.

La pente se redresse fortement et le sentier longeant le ruisseau de Picot ne s’infléchit pas pendant quatre cents mètres. Ce dernier passe à proximité des orris du Picot, passe un verrou rocheux et conduit au premier étang à 2040m.

Longer l’étang par la droite, contourner une petite dépression et franchir un nouveau verrou rocheux afin d’arriver au second étang à 2163m.

Longer l’étang par la droite dans un terrain un peu malcommode et franchir encore une fois un verrou rocheux pour arriver au troisième étang à 2286m. Le Picot est dorénavant bien visible sur la gauche de l’étang et le domine de plus de quatre cents mètres.

Longer l’étang vers la gauche en direction d’une raide croupe évidente mi-herbeuse mi-rocheuse descendant de l’arête Nord-Est du Picot, et sur la gauche d’un grand couloir herbeux. À partir d’ici l’itinéraire devient totalement hors sentier.

Remonter la croupe au mieux (très raide et aucune trace) et une fois en haut rejoindre à sa droite un col évident situé entre les points IGN 2468 et 2606.

À partir d’ici deux possibilité :

• Rejoindre le sommet par une traversée vers la droite en versant Ouest devenant de plus en plus raide et déversante dans un terrain composé de gispet et de blocs (itinéraire de retour). Pas de difficulté particulière hormis une forte déclivité.

• Rejoindre l’arête sans grande difficulté mais parfois exposée avec des petits pas en II+ et un en III ( cotation F+) et la suivre jusqu’au sommet (plusieurs échappatoires). Itinéraire conseillé.

La première partie de l’arête est composé d’une remontée de dalle facile avec un pas exposé à la sortie et ensuite d’une petite brèche avec un pas en III. Celle-ci conduit ensuite à un vaste col herbeux (échappatoire) au pied de la "pyramide" sommitale. D’apparence très raide, le bas de cette dernière se remonte facilement grâce à un système de vires et il est presque inutile de poser les mains. Sur le haut quelques petits pas en II/II+ pour rejoindre le fil conduisant à un premier sommet (le principal ?). Poursuivre sur une crête facile pour atteindre un second sommet.

Superbe panorama sur les lacs quatre cents mètres plus bas, la Pique d’Endron, le Malcaras, les massifs de Bassiès et de l’Estats, la plaine ariégeoise...!!

Retour : descendre en versant Ouest dans un vaste entonnoir pierreux situé entre les deux sommets et devenant de plus en plus raide. La caillasse fini par laisser la place au gispet. Longer ensuite l’arête Nord-Ouest afin de rejoindre le col situé entre les points IGN 2468 et 2606, et plonger dans le grand couloir herbeux arrivant juste au-dessus du troisième étang, à partir duquel l’itinéraire de retour est le même qu’à l’aller.

Ma sortie :

Ce beau sommet très peu fréquenté du Vicdessos, je n’y étais plus retourné depuis août 2018. Parti à la base uniquement pour la randonnée des quatre lacs, l’envie m’avait pris en chemin de l’interrompre afin de poursuivre vers cette cime dominant fièrement le troisième étang.

N’ayant aucune info à son sujet, je partis à vue et au feeling pour une traversée ascendante dans le très raide versant Ouest en louvoyant entre les petites barres rocheuses. Rien de bien difficile mais la montée était plutôt brutale, exposée et pas vraiment ludique. Cependant le panorama sommital en valait la peine !

Récemment, en consultant le site très complet sur les Pyrénées Rando-Marche, je suis tombé au hasard sur cette itinéraire. Merci Jean-Marc pour ce topo m’ayant donner l’envie de retourner au Picot !

Jeudi soir lorsque j’arrive à Soulcem il tombe des trombes d’eau, pourvu que le beau temps annoncé pour le lendemain s’avère exact...

Vendredi matin, temps clair ! Le départ du sentier en balcon est toujours aussi agréable, et puis arrive rapidement la rude montée dans le vallon de Picot. En cette saison ce dernier reste dans l’ombre très longtemps, si bien que l’humidité de la veille s’est transformée en glace, transformant par endroit la sente en patinoire. Je commence à avoir quelques doutes vis-à-vie des raides pentes de gispet qui pourraient être dangereusement glissantes dans ces conditions.

Le premier étang arrive rapidement, les myrtilliers poussant sur ses rives ont revêtu leur couleur d’automne, tandis que les rhododendrons sont en fleurs...

Un verrou rocheux à franchir et le second étang apparait, encore un verrou et me voici au troisième. Ce dernier est le plus majestueux, ses eaux translucides dans la lumière matinale sont d’un magnifique turquoise ! Au-dessus trône la magnifique Pointe Michel Sébastien, nouvellement nommée en hommage à la disparition récente de ce grand ariégiste. Et bien sûr, l’objectif du jour, le Picot !

J’attaque la croupe conduisant à un petit col et ensuite à la crête Nord-Ouest. La pente est raide et encore humide, mais celle-ci se remonte finalement facilement grâce aux "marches" formées par les mottes de gispet.

Du col la vue s’ouvre vers l’Est et la Pique d’Endron, souvenir d’une course mémorable avec Mika réalisée l’hiver dernier. Voir ICI.

Le début de la crête se profile, quelques petits ressauts faciles et une grande dalle à remonter avec un petit pas à la sortie. Rien de difficile mais celle-ci est exposée et des plaquages de glace vont m’obliger à redoubler de vigilance. Arrive rapidement une brèche avec un pas de III pour en sortir, et toujours cette fichu glace...

La crête redevient ensuite large et herbeuse avant de venir buter sur la "pyramide" rocheuse sommitale. Cette dernière est raide mais un système de vires permet de franchir le mur en posant à peine les mains. Encore quelques mouvements aisés en II/II+ sur le fil et c’est le sommet !

La vue sur l’Estats, Bassiès, Malcaras... Et les étangs quatre cents mètres plus bas est tout simplement magnifique !

Pour le retour je longe l’arête en versant Ouest sur un raide terrain déversant, et plonge ensuite dans le grand couloir herbeux au-dessus du troisième étang. Le retour par le GR est ensuite rapide.

Sans être difficile, le Picot est un sommet qui ne se donne pas, et c’est probablement ce qui le rend si attrayant !