Le Chaperon (2748m) et le Banc du Peyron (2777m) en boucle

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1850m
Durée :
1 jour

La montagne du Petit Chaillol s'est érigée vertigineusement entre le Valgaudemar et la vallée de la Séveraissette avec des pans immenses, diablement raides et d'une sauvagerie à nulle autre pareille. Pénétrer cet univers d'une beauté particulièrement sévère, c'est s'assurer de vivre des instants hors du temps, de toucher le merveilleux et d'entrer dans le monde de l'incommensurable... « Les montagnes ne sont pas des stades où je cherche à satisfaire mon ambition, mais les cathédrales où je pratique ma religion. » – Auteurs : et

Accès

De Saint-Bonnet-en-Champsaur, prendre la direction de la Motte-en-Champsaur par la D 23, puis poursuivre vers Molines-en-Champsaur. Environ 2,5 km après, se garer sur la gauche, juste avant le pont en bois traversant le torrent de Valette.

Précisions sur la difficulté

C’est un itinéraire éminemment sauvage s’adressant aux montagnards solides et aguerris adeptes du terrain d’aventure raide, escarpé, aérien voire vertigineux.

  • Les sentiers du col de la Table et de la rive droite de la Valette comportent des passages sur des corniches rocheuses aériennes. Il faudra rester attentif à l’approche comme au retour.
  • L’arête sud-ouest du Pic de la Festoule comporte un raide ressaut aérien et exposé que l’on peut éventuellement contourner.
  • Le passage clé sur l’arête sud du Chaperon se présente comme un mur d’une dizaine de mètres de hauteur (III aérien et exposé).
  • La descente du versant ouest du Chaperon est extrêmement raide avec une section d’une cinquantaine de mètres de hauteur oscillant entre 45 et 50°.
  • L’arête est du Banc du Peyron comporte des parties effilées et aériennes, et de raides ressauts dont un à contourner par le versant nord soit par une dalle (III+ vivement exposée) soit par une vire étroite très aérienne suivie d’une cheminée.
  • Au retour du sommet du Banc du Peyron, il est possible de descendre avant le ressaut coté 2648 précédant la selle de la voie normale (entre les deux cotes 2648) par un itinéraire complexe louvoyant des barres rocheuses. À savoir que la descente à partir de la selle reste plus simple.

Il convient qu’un sens de l’orientation et de l’itinéraire sans faille est nécessaire. Il est donc impératif de savoir s’orienter sans GPS.
D’ailleurs, il serait suicidaire de suivre à la lettre la trace GPX (réalisée à main levée) sans lever le nez !

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3437 OT Champsaur - Vieux Chaillol
  • Altitudes remarquables :
    Départ : 1070m env.
    Pic de la Festoule : 2129m
    Le Chaperon : 2748m
    Le Banc du Peyron : 2777m
  • Dénivelé cumulé : 1850m
  • Distance : environ 13 km
  • Horaires : comptez 9, 10 heures de marche
  • Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
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Itinéraire

Le Pic de la Festoule par le col de la Table et Partuzat

Traverser le pont en bois sur le torrent de la Valette. Bifurquer à gauche cent mètres après sur un chemin. Monter en lisère du champ en se dirigeant vers la bergerie de la Valette.

Au-dessus de la bâtisse, récupérer le sentier qui s’éléve dans le versant de Partuzat. Il effectue globalement une grande traversée ascendante jusqu’à l’intersection avec le sentier du pas du Limon et celui des Églises à l’altitude de 1550m.

Monter sur la gauche par le sentier du pas du Limon en passant sous une grande barre rocheuse. Après une série de lacets, il tire à l’horizontale plein est-sud-est.

Avant d’atteindre le grand versant de la Valette, bien repérer sur la gauche le sentier du col de la Table au départ discret. L’emprunter. Après un passage boisé, déboucher au col de la Table au niveau d’un belvédère constitué d’un gros rocher tabulaire.

Basculer après le col dans le versant de la Valette. Le sentier sinue dans un labyrinthe d’éperons rocheux et sur des promontoires sensationnels. Plus haut, rejoindre l’intersection des sentiers provenant du col des Portes et du pas du Limon.

Quitter rapidement le sentier menant au col des Portes, pour remonter les raides pentes menant à l’arête sud-ouest du Pic de la Festoule. Celle-ci comporte un raide ressaut effilé que l’on peut grimper sur le fil ou contourner par la gauche. Puis gagner le sommet du Pic de la Festoule orné d’un petit cairn.

Le Chaperon par son arête sud

Remonter la longue arête sud du Chaperon. La première partie jusqu’au col de la Clapette est assez débonnaire.

Un gros raidillon succède au col mais reste sans difficulté majeure.

Après une partie d’arête plus effilée, contourner trois gros blocs à la suite et atteindre le pied du passage clé : un mur d’une dizaine de mètres de hauteur (III aérien et exposé). Commencer à grimper sur la gauche, puis prendre une vire vers la droite, puis regrimper en tirant sur la gauche. On trouve de bonnes prises mais il y a du gaz !

Les quelques centaines de mètres de dénivelé restant vers le sommet sont soutenues mais sans difficulté technique.

La descente du versant ouest du Chaperon et la selle sur l’arête est du Banc du Peyron

Du sommet se diriger plein ouest et plonger dans un large couloir d’une extrême raideur. Sur une cinquantaine de mètres, le degré de la pente oscille entre 45 et 50 !

Rejoindre plus bas l’arête menant au col de Riablou.

Le grand ressaut de la cote 2648 succédant au col de Riablou peut se contourner par le versant sud par un raide dévers et des vires. Il est certainement plus facile de rester sur le fil.

Dans tous les cas, atteindre la selle (2570m env.) entre les deux points cotés 2648 sur l’arête est du Banc du Peyron.

Le Banc du Peyron par son arête est

De la selle, rester d’abord sur le fil rocheux pour surmonter le premier ressaut. Un deuxième (cote 2648) s’atteint facilement.

Par la suite, l’arête s’effile sérieusement. Un nouveau ressaut se contourne par la gauche. Une série de gradins redressés permet de reprendre pied sur l’arête au pied d’un mur que l’on évitera par le versant nord (main droite), soit par une dalle (III+ vivement exposée) soit par une vire étroite très aérienne suivie d’une cheminée.

Revenir sur le fil. Après un ultime ressaut sans grande difficulté, l’arête sommitale se dévoile. Gagner enfin la cime du Banc du Peyron.

Descente sur le pas du Limon

Retour par le même itinéraire jusqu’au pied du ressaut coté 2648.
À partir d’ici, il est possible d’entamer une descente en diagonale vers un rognon rocheux, puis de basculer à sa gauche. Après avoir louvoyer des barres rocheuses par de larges vires herbeuses, on rejoint le ravin principal issu de la selle de la voie normale du Banc du Peyron.

  • Attention cette descente est un peu complexe et demande une certaine recherche d’itinéraire. Il est plus simple de rejoindre la selle puis de dévaler le ravin principal.

Ensuite, on peut couper la crête séparant Palluel du Gros Jas pour rallier le pas du Limon et le sentier de retour.
Il est toutefois possible de rejoindre le sentier de la rive droite de la Valette directement au niveau de la cascade du torrent homonyme.

Retour par le sentier de la rive droite de la Valette

Cet incroyable sentier est taillé dans un versant abrupt entrecoupé de falaises et de nombreuses cascades, il sinue audacieusement sur des corniches aériennes et serpentent en lacets serrés dans des pentes raides sur près de 500m de dénivelé. Il faut rester concentré, encore et encore !

Plus bas, rentrer en forêt. Après deux traversées et deux énièmes séries de lacets, regagner le fond de vallée au niveau de la cabane du Chastelas et d’une antenne. Le parking est tout proche !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 4 octobre 2022

Dernière modification : 18 décembre 2023

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Auteurs : ,

Avis et commentaires

Salut Cyril,
Concernant le passage clé, difficile de dire objectivement s’il est trop compliqué à descendre... Les prises sont bonnes, et le mur devrait pouvoir se désescalader très prudemment, je pense.
En tout cas, ni spit, ni relais en haut du passage.

Ici, le lien vers un autre topo de la Marmotte et l’Ours :
photos.google.com/share/A...
Il évalue le mur à 20 mètres de haut avec "quelques pas d’escalade (2c, 3a maximum, peu engagé, mais assez exposé où toute chute serait fatale !)"

Bonjour aux auteurs de cet épique et impressionnant topo ! J’ai l’espoir d’un jour gravir le Chaperon par la voie que vous décrivez sur ce topo, et ceci en aller-retour, puisque j’ai déjà gravi le Banc du Peyron et que je ne sens pas vraiment la descente de l’arête ouest du Chaperon. S’agissant du passage clé sur l’arête sud de ce même sommet, qui se présente comme un mur d’une dizaine de mètres de hauteur (III aérien et exposé), je voudrais savoir si le fait de le redescendre n’est pas trop compliqué d’après votre expérience suite à votre passage et si éventuellement, il y aurait un "spit" ou un relais quelque-part, en cas de rappel à envisager, merci !

Ok j’ai bien situé le sentier jusque vers 1650m. Ta réponse confirme l’idée qu’il s’agit bien de la voie normale du belvédère du drapeau.
Sur l’autre versant tu n’as peut être pas suivi le plus simple pour rejoindre les enclos de Palluel, car ce que tu en dis laisse penser à un terrain d’aventure assez redoutable.
Tu connais sacrément bien le secteur, car j’ai mis un moment à trouver le pas de l’âne. Tu es passé là dedans....ça semble très raide dans le pas et aventureux au dessus jusqu’au col du Moutas !

manu

Goupil, j’ai pas trouvé, vu les chaines aux passages délicats, et c’est probablement la brèche des chasseurs. respect pour eux qui redescende par là avec un chamois sur le dos, la chasse peut vraiment être un sport.
difficile ? oui, mais surtout parce qu’il faut réfléchir pour trouver le meilleur passage et il y a des chaines dans les passages délicats. vertigineux ? pas vraiment, mais raide, oui. quelques passage où il faut mettre les mains mais facile.
c’est tracé jusqu’à environ 1600-1650, le haut du pierrier de la vue géoportail au niveau de la zone hachuré marron au dessus du M de montagne de la motte sur la carte topo du géoportail.
le plus délicat, c’est la descente à vue coté valette.
cotation t4 sur d’autre site ?
pour vous exciter, juste pour la montée parce que la descente n’a rien à voir, c’est du même niveau que le col du moutas par le pas de l’âne.

L’enquête avance !
Superbe virée, manu.
Tu es donc passé par la brèche "des chasseurs" que m’avais parlé le garde ONF, rencontré au col des Portes, non ?

Manu, bravo ! Elle est super ta balade.
Et moi qui pensais qu’il n’y avait pas de sentier dans cette vaste face Sud,
c’est une surprise de taille !
Tu viens sans doute de trouver l’accès à ce belvédère du Drapeau.
Une première !
C’est tracé jusqu’où ? C’est difficile ? Vertigineux ? Délicat ?
Tu coterais ça comment ?

manu

j’ai l’impression que l’itinéraire de gaby passe plus haut que ce dont parle Dyn’s.
je ne suis pas allé jusqu’au sommet de moussière, je me suis arrêté au drapeau sur la crête, manque de forme, mis plus de temps que prévu pour monter et je voulais garder de la marge pour la descente coté la valette. j’ai bien fait !
en gros j’ai fais un S dans la face sud. je suis parti du pont sur le torrent de la valette, revenu vers la motte en suivant le sentier le long de l’ancien canal, remonté la trace bien visible sur la vue aérienne de géoportail. en haut du chemin il y a un sentier qui part sur la droite et qui amène au pied de la face sud, continué jusqu’à la draille coté est, un passage avec une chaine, remonté en diagonal à gauche jusqu’au bord de la draille ouest (draille des prisons ?) et monté droit au dessus, plusieurs passages avec des chaines, traversé la pente supérieure jusqu’à la crête sud-est et gagné le drapeau par la crête .
pour descendre, je suis descendu en diagonal direction palluel avant de descendre plus directement pour regagner le sentier.

Manu, tu devrais relire le commentaire de Gaby du 3/08/2020,lié au topo d’Ozenn sur le Banc du Peyron. Il affirme avoir fait plusieurs fois la traversée en question en passant au dessus (très important) de la draye des prisons que je suppose être celle qui strie la face Sud de Moussière.
Peux tu préciser l’itinéraire de ta traversée de Moussière ?

manu

hier j’ai fais la traversée de moussière. je doute beaucoup de la possibilité de traversée du ravin qui borde la face sud de moussière. la traversée du pévoux me semble plus réalisable, vous en avez déjà fait la moitié.

Merci pour ton message Goupil.

En fait, Rabah avait déjà réalisé ces deux sommets de son côté, donc je n’avais juste à me laisser guider. Si on reconnaîtra mon écriture dans ces derniers topos du secteur, c’est avant tout grâce à lui qu’ils ont pu voir le jour sur Altituderando car j’étais pas encore prêt pour m’y frotter en solo.

J’vois que tu n’as pas loupé les commentaires sur cette traversée de l’épaule sous Moussière... De visu, elle devrait s’atteindre assez facilement du versant de Palluel, la jonction avec le Pré Simian est encore un mystère...
On verra ça l’année prochaine !

Félicitations !
Vous formez un duo remarquable incarnant la passion montagnarde à l’état pur ; avec vous tout paraît faisable, même si je me doute que c’est le fruit d’une savante préparation.
Vos photos sont magnifiques et spectaculaires. C’est un régal pour les yeux !
A propos il avait été question d’une traversée Pré Simian, épaule sous Moussière, ne serait elle pas elle aussi dans vos cartons ?

Merci à tous pour vos retours sympathiques !!
Sylvain, nous aussi, on aurait aimé que tu sois avec nous !!!

Nadine, effectivement la vue des deux sommets est exceptionnelle ! Et permet moi de te dire que toi aussi t’es sensationnel par ta gentillesse !

Michel, vivement que tu te rétablisses, afin que tu puisses nous sortir des topos donc tu as le secret !!

Vincent, tourner avec Arnaud est un plaisir et je pense que toutes les personnes qui ont randonné avec lui ne diront pas le contraire !

Manu, la traversée Banc du Peyron Pic de Pian, je laisse ça aux plus jeunes comme "Sylvain et Arnaud" par exemple !!

Cyril, cette course est largement dans tes cordes !

Merci encore !!

Un grand merci pour vos retours !

Assurément, on atteint un certain summum de la sauvagerie dans ce secteur incroyablement austère... J’pense pas que nos derniers topos attireront la foule vers ces cimes... surtout lorsque l’on voit le nombre de sorties associées au topo d’Ozenn depuis trois ans et demi... aucune !
On est à cent mille lieues du registre de la randonnée conventionnelle aseptisée par la recherche du risque zéro où il ne faudrait pas s’écarter d’un sentier balisé ou d’une trace géolocalisable par satellite.
Bien au contraire, l’aventure nous rappelle que la vie est justement synonyme de risque, que nous ne sommes pas immortels, que notre passage sur Terre est éphémère... Elle permet de "se retrouver", d’être pleinement soi car le monde sauvage nous met à nu, sans artifice, sans étiquette, nous annihile de tout conditionnement - Messner évoquait la dissolution du "moi". En somme, elle nous remet à notre place.

Oui, il en reste encore des explorations à faire dans ce secteur ! Quant à la traversée du Banc du Peyron au Pic de Pian, il y a des liaisons sacrément escarpées notamment entre le Montaigu et le Pévou, et les environs de la brèche du Brusq... Alors à quand l’enchaînement... je ne sais pas ! Haha !

Et ça continue ! cette crête, récemment encore inexplorée par les contributeurs d’ALTITUDERANDO jusqu’à présent, comble ses lacunes grâce à des randonneurs-alpins / ou alpinistes intrépides et courageux comme les auteurs de ce topos, bravo et respects.

manu

bonjour
belle boucle, à compléter par une descente par le chemin du fil(versant ouest). il vous reste à faire la montée par le versant nord depuis la cabane de la selle, il parait que ça passe. d’ailleurs il y a un itinéraire à ski !
petit à petit vous arriver à faire ce que j’avais rêvé, la traversée du banc du peyron à pian par la crête. à quand l’enchainement ?

Arnaud et Rabah, vous formez un magnifique duo ! Superbe ambiance dans cet univers sauvage ! Bravo.

Doux rêveur que je suis, j’avais imaginé qu’il existait encore des itinéraires assez sauvages pour que personne (ou presque) ne s’y aventure. Un remède à l’uniformité galopante !
Imaginez une escapade où l’on irait se perdre un moment, comme pour mieux se retrouver ! C’est ce que diraient les derniers philosophes de l’aventure fantasmée. Des trajets à fleur de crête et qui ne souffrent pas d’être « mis en boite » par un gps !
J’ai presque envie de dire que le duo contient la formule, car il me semble que vous êtes fait pour vous entendre 😊
J’avais reconnu le fond Dévoluard, autre terre de wilderness !

Fantastique !
Merci pour ces vues des vallées telles que jamais je ne les verrai, on dirait presque des vues d’avion, c’est bluffant !
Merci pour ces zooms des sommets, extraordinaires, sources d’émotions qui vous prennent le coeur.
Bravo à vous 2, vous êtes sensationnels !

MAGNIFIQUE !!!! Bravo à vous deux ! Celle-là je l’aurais bien fait avec vous !

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