La Meije - Pic Oriental (3891m) par le refuge de l’Aigle (3450m)
- Alpinisme
- Ecrins Hautes-Alpes La Grave
- Difficulté :
- Alpinisme PD
- Dénivelé :
- 2230m
- Durée :
- 2 jours
Véritable symbole de la beauté Alpine, La Meije est aussi un mythe dans l'histoire de l'alpinisme. Voici une course sublime sur une montagne d'une élégance et d'une pureté incomparable. – Auteur : Nuts 84
Accès
De Grenoble prendre la direction du Bourg d’Oisans puis de La Grave. Dans la montée au col du Lautaret, après avoir dépassé Villard d’Arène, prendre la direction du Pied du Col. Avant le hameau, descendre à droite vers la Romanche que l’on traverse. Le parking est à droite juste après le pont.
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Itinéraire
REMARQUES :
QUI ? depuis le village de La Grave ou en prenant la route du Lautaret, ne s’est pas laisser "bluffer" par l’insolente beauté de cette montagne, qui resplendira d’avantage encore depuis le Plateau "d’En Paris" ?
Phénomène rare dans le massif des Écrins, ce magnifique édifice se révèle entièrement aux yeux du passant, sans même avoir à endosser le sac... Vedette des cartes postales, des livres de géographie ou d’alpinisme, ce sommet marque la limite Nord du Parc des Écrins, on peut même le considérer comme frontière entre Alpes du Sud et Alpes du Nord, les grasses verdures qui jonchent sa base sont là pour en témoigner...
C’est que la "Belle" se défend bien ! Seuls des itinéraires au moins "assez difficiles" permettent d’accéder au Grand Pic (3983m), le point culminant, ou au Pic Central (3970m) appelé aussi et surtout "Doigt de Dieu". C’est en fait par son Pic oriental (3891m) que la muraille se laissera le plus facilement convaincre, par une course "peu difficile", en neige, contrairement aux deux autres sommets.
Tout cela ne pourra se faire qu’après une nuit passée à l’inoubliable refuge de l’Aigle (3450m), le plus haut du massif, auquel on accède par ce qui est déjà une véritable course de montagne... Il faut dire que le dénivelé est quand même conséquent, 1788m pour le premier jour. Il ne restera "que" 442m pour le Sommet.
Il reste un dernier aspect à préciser au sujet de cette belle montagne, pleine de caractère : les changements météo y sont fréquents et ultra rapides...
Caprice de Star ?
CARTE :
Meije - Pelvoux 3436 ET au 1/25000
DIFFICULTÉ :
Course de neige peu difficile, les conditions du moment peuvent bien sûr tout changer...
MATÉRIEL :
Tout pour l’alpinisme en neige, le casque n’est pas vraiment indispensable. Les crampons doivent être affutés correctement. C’est un détail important auquel on ne pense pas toujours. Vu les dénivelés important, ne pas emporter de superflu, cette course doit être un plaisir et faite avec inspiration...
ITINÉRAIRE :
Jour 1 :
Du parking au refuge : Compter environ 6 heures de montée...
L’itinéraire de montée est assez tortueux, mais dans un sens général, il faut suivre une orientation Sud-Ouest puis Sud.
Le sentier démarre donc dans la verdure au début puis devient ensuite très caillouteux... Par une succession de petites barres rocheuses, de pierriers puis de névés vers le début de la saison, on fini par atteindre le col du Bec (3065m).
À ce col prendre une direction Sud. On suivra en fait une arête rocheuse parallèle à la rive droite du glacier du Tabuchet. Finalement on atteindra la vire Amieux, équipée de câbles, point où l’on prend pied sur le glacier. S’encorder à ce moment-là, mettre les crampons, le glacier du Tabuchet étant à prendre au sérieux... 30 min plus tard environ, on atteindra le refuge...
LE REFUGE DE L’AIGLE :
Le refuge de l’Aigle... On y arrive encordé, on en repart encordé...
Coquille de bois, frêle esquif dans un océan de glace, simple abri qui ne connait que l’hiver...
Le confort y est spartiate. 30 places maximum. Le "coin repas" et le dortoir ne font qu’un. La nuit, par manque de place, les sacs sont accrochés... au plafond !
Mais La Meije serait-elle si fascinante sans ce témoin de l’histoire ?
Depuis 1910, la construction n’a quasiment pas changé... Quel moyen formidable de faire "corps" avec la montagne.
Depuis le refuge, les regards ne font que fixer cette arête, programme du lendemain, si élégante, si aérienne, si légère...
Jour 2 :
Du refuge au sommet.
Compter environ 2heures30. Partir à l’aube vers le haut du glacier du Tabuchet, puis Sud en direction de l’arête bien visible. Franchir la rimaye du glacier, en principe sans difficulté, puis remonter la pente très raide jusqu’à l’arête. Franchir ce passage en "corde tendue" sinon il vaudra mieux brocher...
En suivant l’arête on finit par atteindre un ressaut rocheux que l’on escalade franchement, puis que l’on contourne par une traversée (très) exposée Nord. Le terrain est mixte dans cette zone, à franchir avec précaution...
Arrive enfin l’arête sommitale, très raide, très aérienne, un moment où La Meije récompense ceux qui l’aime...
Le sommet (confortable) réserve une vue et des sensations extraordinaires...
Au Sud, la majeure partie du massif des Écrins se livre presque entièrement. Au Nord, c’est un monde aux lignes plus douces, plus vertes... Et puis on appréciera, tout proche, le Doigt de Dieu, effilé, élégant, presque délicat, dont le surplomb de 70m de haut domine un trou sans fond, celui du vallon des Etançons avec le refuge du Châtelleret...
Deux raisons imposent de ne pas trainer au sommet :
Soit le ciel est bleu et le soleil commence son travail, soit le ciel laisse un doute sur ses intentions...
La descente ne tolère pas la précipitation ! Les arêtes sont raides et vertigineuses et le passage au-dessus de la rimaye demande de la concentration...
La descente dans la vallée donnera une impression de retrouver un monde de vie, de chaleur où l’air semble presque compact...
Une fois de retour sur la route du Lautaret, on lèvera de nouveau les yeux vers ce magnifique édifice et on se dira qu’on n’était pas en montagne mais à La Meije...
Auteur : Nuts 84
Avis et commentaires
Votre description est belle, poétique et résonne de l’attachement que vous portez à la Meije... C est beau. Et on s y croirait
pppfff ! impressionnant !
Bonsoir Nuts
Belle sortie et photos sympas. Aurais-tu quelques clichés à me passer concernant la vire Amieux, le Glacier du Tabuchet et le Refuge de l’Aigle (pour topo sur mon blog dans lequel je citerai bien entendu le nom de l’auteur)
Remerciements et salutations montagnardes.
AdC
La Reine des Alpes !
Course faite depuis La Bérarde en 1960 = le Promontoire, le "pas du chat" puis le glacier carré.
Le plus difficile : la montée en vélo le long du Vénéon, avec sac à dos. (descente vertigineuse au retour)
Evidemment ! Voir le lien.
Mais bien sûr si on arrive au crépuscule, il faudra peu-être dormir par terre , mais le gardien ne va pas vous mettre dehors !
Magnifique course !
Ça fait vraiment envie, mais faut-il réserver pour avoir une place au refuge ?
effectivement,superbe ascension et belles photos !
Le chapitre sur LA MEIJE est ouvert...Bien sûr il n’est question ici "que" du Pic Oriental, c’est une façon d’entrer par la petite porte sur cette montagne qui, à mon goût, est vraiment différente...Il reste à faire les topos sur le Grand Pic et le Pic Central ou encore la traversée...A bons grimpeurs...salut !
Concernant le refuge de l’Aigle, il y a un site interessant qui s’y consacre : "sauvonsl’aigle.fr".Actuellement ça discute beaucoup à son sujet...On en reparlera...
Enfin la Meije est là…Superbe ascension.
Des nouvelles de la polémique au sujet de la construction du nouveau refuge et de la destruction de l’ancien ??
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