Sortie du 25 juillet 2024 par Den’s La Meije - Pic Oriental (3891m) par le refuge de l’Aigle (3450m)

En quelques années de pratique de l’alpinisme dans les Écrins, j’avais eu l’occasion de faire plein de belles choses mais jamais dans le secteur de la Meije.
Cette Meije Orientale dont la voie normale est accessible permet une belle découverte de ce coin mythique mais nécessite d’être faite assez tôt en saison pour avoir de bonnes conditions.
Avec le bon enneigement de cet été, la course était parfaitement praticable même pour cette fin juillet ; on a donc mis le plan à exécution avec deux frangins !

La première demi-journée est assez rude avec le dénivelé important, mais fort heureusement la beauté de l’itinéraire permet de ne pas trop subir.
La présence de névés persistants sur le haut a permis d’éviter le passage par le col du Bec, en rejoignant directement le début de la vire Amieux par de raides pentes neigeuses.

C’est bien contents que nous sommes arrivés au départ de cette vire, car la montée semblait interminable ! Cette dernière étant parfaitement sèche, le passage fut une simple mais exposée formalité.

Une fois les crampons rechaussés, le refuge fait rapidement son apparition signe d’un bon moment de repos.

Ce refuge refait à neuf est vraiment superbe, avec un bon accueil, une excellente ambiance et un repas mémorable.
Avec les 1800 m de montée, nous n’avons eu aucun mal à passer une excellente nuit pour être d’attaque le lendemain.

Sans trop se presser, nous avons laissé partir les fusées pour commencer l’ascension vers 05h30. Au final, nous serons la troisième cordée à arriver sur l’arête.
Le soleil s’est levé pendant que je grimpais le premier ressaut... moment incroyable que de voir le rocher s’illuminer peu à peu !
La traversée du petit bout d’arête s’est bien déroulée, malgré un court passage en glace. Nous avons vu une cordée faire demi tour derrière nous sous le premier ressaut, et une autre renoncer au niveau du deuxième.

Le deuxième ressaut en mixte sur le haut nécessitait un peu d’attention, mais tout est équipé et protégeable. Très rapidement le sommet se dévoile avec la vue imprenable sur le Doigt de Dieu. En compagnie d’une autre cordée, qui était juste devant nous, nous avons passé 45 min là-haut à admirer la vue bien dégagée, et le tout sans vent ; un plaisir total.

La descente fut prudente mais sans difficulté, avec un beau rappel de 25 m pour franchir le premier ressaut.
Peu après, avec un rapide passage au refuge pour récupérer des affaires, nous avons fait la longue mais toujours belle descente jusqu’à la voiture.

Deux belles journées de montagne dans ce si beau coin ! La tentation est grande d’y remonter un jour pour essayer de gravir le Doigt de Dieu !