Grande Vire du Pierroux, par la source de Chauchas et le col 2240

Difficulté :
Très difficile
Dénivelé :
1300m
Durée :
9h

Dans le Dévoluy, le Pic Pierroux présente une face est fantastique. Sur plus de trois kilomètres de long, les falaises et les très raides pentes de ce versant apparaissent infranchissables. Pourtant, en cherchant à la loupe, une toute petite possibilité semblait se proposer. C'était de monter au col 2240, en passant par la source de Chauchas. Tenter l'exercice est audacieux, et demandera à celui qui le fera une bonne dose de réflexion et une pointe de courage. L'enchaînement par la Grande Vire du Pierroux en sera alors la récompense ! – Auteur :

Accès

Sur la route Napoléon, à mi-chemin entre Corps et Saint-Bonnet-en-Champsaur, prendre la D57L et atteindre le hameau "Le Glaizil". 200 mètres au sud du hameau, aller à la colonie de vacances (antenne de transmission), et prendre la piste forestière qui part de là.

Précisions sur la difficulté

Toute la partie basse, forestière, est en sentiers bien marqués. Au sortir de la forêt, les pentes herbeuses sont encore aisées. Après l’éperon terreux, les pentes se raidissent. Les 100 derniers mètres de dénivelé pour arriver au col 2240 sont particulièrement raides : on approche là le maxi de ce que la randonnée peut offrir. Plus raide, cela s’appellerait autrement...

La Grande Vire du Pierroux, à la descente, est très impressionnante, parfois très étroite (sur 10 m de longueur), mais techniquement moyennement difficile. Le Pas de l’Arche, à la descente lui aussi, devrait être bien plus délicat que la Grande Vire (voir topo).

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 3337 OT Dévoluy – Obiou - Pic de Bure
  • Altitude minimale : 1100 m
  • Altitude maximale : 2277 m
  • Distance : environ 10 km
  • Horaires : comptez entre 8 et 10 h
  • Balisage : Aucun

Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation. L'imprécision du tracé peut être grande car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).

Voir la carte en plus grand

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Itinéraire

Topo de la sortie de la Grande Vire du Pierroux, par la source de Chauchas :

  • Avertissement : Rédaction faite en 2020 sur souvenirs datant de 2010 : donc certaines informations peuvent ne pas être tout à fait précises, voire avoir changé pendant ces 10 années.

De la colonie de vacances du Glaizil (antenne de transmission), monter par la piste forestière jusqu’à la deuxième épingle à cheveux (altitude 976 m). On peut laisser la voiture ici, ou bien continuer encore un petit kilomètre pour garer la voiture à l’endroit du carrefour avec le sentier montant au Chapeau de l’Evêque (environ 1060 m, parking semblant possible). Au-delà, la piste est plus compliquée (un 4X4 était préférable en 2010).

Continuer à pied la même piste forestière.
Entre le ruisseau de Clapouze et celui du Mt Pellegrin, prendre à gauche une piste de débardage sur 50 m environ. Très rapidement à droite, débute un sentier bien tracé. En plusieurs lacets, ce sentier mène à proximité de la cascade de Pellegrin. On franchit une petite barre de rochers. Prendre alors de suite à gauche, un sentier horizontal, qui longe, vers le sud, la falaise par le dessus (environ 1400 m).

Arrivé à un éperon, où la vue se dégage sur les sommets alentour, prendre à droite une vague sente (vague au départ, elle s’améliore ensuite) qui monte sur l’éperon en forêt. Cette trace amène au pied d’une barre de rochers (environ 1750 m). Traverser à droite pour trouver le point faible de cette barre. Le franchir (mains utiles).

Peu au-dessus se trouve la source de Chauchas, sur la droite, sous un gros bloc (un simple filet d’eau existait le 03 juillet 2010 – Note : Géoportail ne place pas la source à l’endroit où mon souvenir la situe : en fait, sur la carte du Géoportail, je situe la source sur le « d » de « source de Chauchas »).

Au-dessus de la source, monter droit dans des parterres herbeux, à flanc d’une falaise que l’on garde à main gauche. Tout en haut de cette falaise, on arrive à un gros pin à crochets solitaire (environ 1880 m), au pied d’un fin éperon caractéristique, pierreux et terreux.

On entre dans le « sérieux ».
L’objectif, le col 2240, est repérable par trois taches d’ombre – visibles si on est tôt le matin. Le cheminement final remonte les pentes à gauche de ces trois ombres.
Monter l’éperon terreux, puis les mamelons herbeux qui suivent, en tirant progressivement vers la droite. Les pentes sont déjà raides. Une trace existe encore au début. Viser le pied des « trois ombres ». Arriver à une écaille calcaire de 8 mètres de long et 1.5 – 2 mètres de haut, juste au pied du ressaut final (environ 2150 m - un cairn de 8 étages de gros cailloux y avait été installé ; est-il resté en l’état ?).

On entre dans le « dur ».
Au-dessus de l’écaille, monter dans la très raide pente, mi-herbe mi-roche, à gauche d’un ravin d’éboulis. Arrivé une 30aine de mètres plus haut, à niveau d’un promontoire qui se trouve à droite dudit ravin, incliner la trajectoire légèrement sur la gauche, pour atteindre un petit couloir, à gauche de « l’ombre la plus basse ». A partir de là, le cheminement devient évident, en légère oblique à droite, et mène rapidement au col 2240.

Redescendre du col 2240 en versant ouest pour contourner par le nord le mamelon rocheux, et monter sur le promontoire 2277 m. Le départ de la sente de la Grande Vire du Pierroux se trouve au coin nord-est de ce promontoire. Il suffit de la suivre : de toute façon il n’y a pas le choix.

Le seul passage très aérien se trouve vers le bas : il consiste en un balcon de 10 mètres de long et large d’un mètre environ. Le reste est de difficulté moindre.

Pour le retour, il est proposé de remonter au pas de l’Arche, puis de redescendre le Pas entièrement, pour rejoindre la piste forestière (1150 m environ) par le bois des Fraches, piste qui ramènera à la voiture (solution que je n’ai jamais empruntée, et donc, je ne sais pas comment cela passe…).
Le retour, le 03 juillet 2010, a été différent : de la fin de la Grande Vire, nous étions descendus vers le bas, au mieux des terrasses herbeuses, puis en faisant 3 rappels : mais cette solution apparaît moins recommandable que la précédente.

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Préambule rédigé en 2020, à l’attention des lecteurs d’Altituderando :

Je reprends ici un texte écrit en 2010.
Ce texte avait été - à l’époque - posté sur Bivouak.net.
Il paraît probablement sans inconvénient de le mettre aujourd’hui aussi sur Altituderando.

Mais, afin d’éteindre d’éventuelles palabres qui pourraient se créer, j’ai modifié certains termes du texte initial et retouché quelques tournures de phrases. Il ne s’agit donc pas d’un copié-collé simpliste.
Et puis, c’est vrai, en dix ans de temps j’ai tâché de polir le style de l’écriture, et un petit nombre de passages écrits en 2010 heurtaient (très légèrement) mes oreilles d’aujourd’hui. Je leur ai donc mis un coup de lime douce, pour la fluidité du récit.

Ce texte accompagne on ne peut mieux le topo de la Grande Vire du Pierroux, par la source de Chauchas, car il a été directement inspiré des sensations provoquées par cette balade hors normes.

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Dévoluy, l’Incomparable ! Récit n°7
Introduction écrite en juillet 2010, pour le texte initial posté sur Bivouak.net

Cela fait déjà quelques temps que je n’ai plus rien posté sur le site internet de randonnée.
C’est vrai.
Mais voilà, il suffit d’une belle journée, d’une balade magnifique, et de suite l’inspiration revient, à toute vitesse…

Je vous laisse donc en lecture quelques lignes qui racontent la trame d’une histoire simple et heureuse, en Dévoluy :
« 5 mètres = 9 heures ».

Les amis par lesquels cette journée fut si belle sont
• Rafaël, bien connu pour les nombreuses arches qu’il nous ramène de partout,
• PatdeGap qui prolonge cette année le ski de rando au-delà du raisonnable,
• et Pascal dont chacun a lu les livres de découverte de nos massifs préalpins (entre autres).

Ne cherchez pas, dans ce récit, un topo détaillé. Ce n’en est pas le but.
Mais si vous vouliez quand même comprendre où se passe la balade, les informations principales y sont écrites. Elles sont loin d’être suffisantes, mais c’est exprès. Le plaisir se trouvera alors dans le fait de chercher, et de découvrir !
Par ailleurs, le cheminement en question est quand même très exposé au vide, et aux pierres.
Je ne veux inciter personne à faire ce qu’il ne souhaite pas.

Le but de ces lignes est tout simplement de vous faire partager le plaisir à être en montagne. Et tous les niveaux de facilité existent : chacun met la barre où il le souhaite !

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Récit du premier parcours

5 mètres = 9 heures…

Mi-juillet 2009

La randonnée dévoluarde amène parfois à une curieuse équation mathématique, et le lien qui unit l’une à l’autre, comme dans le titre ci-dessus, appelle forcement quelques explications.

J’étais arrivé sur un col de la montagne de Faraut.
Ce col affiche une altitude de 2240 mètres, mais aucune carte n’en parle : en effet, sur cette crête, les reliefs sont si rapprochés les uns des autres, entre les cols et les pointes, qu’il n’est pas facile d’arriver à en faire un détail qui soit suffisamment lisible. Et du coup, IGN ne précise pas tout.
L’accès à ce col, facile et enchanteur, empruntait le versant ouest, bien à l’ombre aux heures matinales de ce mois de juillet quelque peu caniculaire.

Assis sur la caillasse du col, croquant non la pomme mais l’orange, je rêvassais devant le majestueux décor du Champsaur qui s’offrait là tout en bas, et les lointains du massif des Ecrins.

Comment l’idée a-t-elle alors germé dans l’esprit ?
En fait, je n’en sais rien.
Cela fait partie des mystères de la connectique interne du cerveau et, probablement aussi, de l’inextinguible besoin d’en savoir toujours un petit peu plus sur les choses inconnues…

Je me suis donc demandé si ce raide versant ’est’, très raide même, composé par endroit d’impressionnantes falaises, pouvait se remonter. Et si, malgré la première sensation d’impossibilité qui émane de lui, un cheminement pourrait exister ici, qui permettrait de faire une jonction entre le côté au levant et celui au couchant de cette montagne de Faraut.
Quelle idée ! ! !
Quelle idée saugrenue…
C’est elle, cette idée-là, et elle seule, qui est à la base de cette nouvelle mathématique dans laquelle un 5 se lie à un 9, par le simple effet d’un changement d’unité.
Enfin…

Par curiosité, évidemment j’ai commencé à descendre.
Descendre un peu d’abord, précautionneusement ; puis descendre encore parce que ce n’était pas aussi difficile que supposé. Et puis descendre un peu plus, finalement, parce que le cheminement se trouvait là, faisable…

Arrivé 70 mètres de dénivelé plus bas, sachant que je n’étais là qu’à titre exploratoire et non parce que je comptais descendre tout en bas, jusqu’au Glaizil, j’ai stoppé. Sur cette « vague terrasse », même pas horizontale, au cœur de rochers ressemblant à des piles de blocs, encore stables pour l’instant, l’ambiance était hallucinante !

Photo

Seul, ayant laissé le sac au col et me sentant un peu nu ainsi, je préférais rester assis que debout car cela empêchait le vertige de s’insinuer !

Ayant observé la suite des pentes d’herbes en dessous, elles paraissaient accessibles depuis le bas du versant ’est’. Et du coup, la jonction entre un cheminement par le bas et celui que je venais de faire par le haut, semblait possible…
Ne souhaitant pas en savoir plus pour l’instant, profitant de ce moment de chance qui m’était encore laissé d’être entier, je suis vite remonté au col, me mettre à l’abri, et finir un casse-croute laissé au chapitre premier.

Fin juillet 2009

La connectique interne…
Là est bien le problème !
Elle fonctionne tout le temps, de jour comme de nuit. Et l’image de ces pentes d’herbes, accessibles par le bas, n’arrêtait pas de me hanter.
Il n’y avait pas à lutter contre ces images car, je le savais de longue date, cette lutte-là était perdue d’avance. Ne restait donc plus qu’à réunir les informations manquantes, suffisantes, pour aller voir par le bas comment se passent les choses dans ce versant.

Depuis le Glaizil, en passant par la source de Chauchas, les pentes d’herbe furent atteintes. Elles furent remontées jusqu’à l’endroit où la montagne se redresse en un ultime ressaut. C’est au milieu de ce ressaut que je vois cette « vague terrasse » où s’est suspendue ma descente depuis le col 2240.
Il reste maintenant environ 60 mètres de montée à franchir pour que cette jonction visée, souhaitée et libératrice, soit faite.

Mais de ces 60 mètres-là, vraiment raides, le moral, entamé par l’éloignement et par la solitude, ne me permettra d’en franchir que 55…
Une toute petite partie de rocher et d’herbe mélangés, stoppera l’élan. Et même en l’étudiant au plus près, même en calculant les mouvements nécessaires pour les franchir, je ne parvins pas à choisir de tenter l’exercice.
C’est surtout parce que je savais que la descente serait - si je franchissais ce pas - encore plus compliquée à exécuter.
Alors basta !

Je n’ai pas fait la totalité de cette remontée, à 5 mètres près, seulement, mais ce n’est pas grave : je sais maintenant qu’elle existe, et qu’elle est faisable – par quelqu’un de plus fort bien sûr – et cela me suffit. Je suis assez heureux ainsi, car le jeu de piste qui m’a amené jusqu’ici a été déjà largement assez gratifiant pour ne pas vouloir être trop gourmand.
J’en resterai là.

Début juillet 2010

En tout cas, c’est ce que je croyais, jusqu’à encore mardi dernier !
Et oui.
Ayant eu la bonne idée de parler de cette « chose » à Pascal, et de lui avoir suggéré comment la combiner avec la grande vire du Pierroux, c’est par lui que l’histoire a pris son épilogue.

Pascal savait comment faire vibrer la corde sensible, et comment créer la motivation nécessaire… Par ailleurs il pensait que Raf et Pat, deux bien forts collègues, seraient intéressés à venir aussi.

De mon côté, j’avais noté, avec grand plaisir, une forme et un équilibre physiques en nette amélioration par rapport à l’année dernière. Cela faisait reculer le vertige plus loin dans ses retranchements. Et donc, en additionnant ces différents paramètres, tous positifs, la décision de retourner une fois encore dans les pentes sous le col 2240 fut prise, sans trop de crainte cette fois.

Que dire de plus ?
Tout fut simple.
Cela a passé. Et même sans difficulté apparente, ce qui est une fausse impression bien sûr, car ce terrain est parmi ceux vraiment austères du massif. Mais quand toutes les bonnes conditions sont réunies, le soleil, la forme, les amis, tout devient simple.

Depuis le col 2240, nous avons rapidement rejoint le départ de la grande vire du Pierroux, et avons fait, ensemble, ce parcours merveilleux, vraiment stupéfiant au milieu de la falaise, et particulièrement impressionnant par le vide qu’il impose tout autour du randonneur.

Photo

Au bout de la vire, quelques manœuvres de corde, plus trois rappels nous ont amenés au bas des falaises. Il ne restait plus qu’à faire marche vers le sud, au pied de la muraille calcaire, pour retrouver le sentier emprunté à la montée du matin.

C’est là que le chiffre 9 est apparu : c’était le nombre des heures qu’il nous avait fallu pour boucler la boucle, 9 heures ! C’était là l’effort qui avait été nécessaire, 9 heures, pour arriver à franchir les petits mètres de pente raide qui m’avaient bloqué, 5 mètres…

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 3 juillet 2010

Dernière modification : 2 septembre 2024

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Auteur :

Avis et commentaires

Bonsoir rab04,

Merci à toi aussi du retour que fais sur cet itinéraire........ ( de ouf s’il faut en croire Hugues ! ).

Finalement, trois parcours (2+1) dans l’été, pour un "truc" de ce genre, c’est une belle performance ! Une super performance, même ! Je n’aurais jamais parié sur un tel résultat.

Mais bon, il faut bien croire que nous sommes plus nombreux qu’on le croirait à avoir envie d’aller là-dedans...

Merci pour le retour sur le cairn.
Cela signifie qu’il faudra mieux soigner la construction, la prochaine fois.
Pour les cairns, PatDeGap est bien plus fort, et en plus il les fait super-jolis.

Nous attendons ton CR, avec impatience.

A très bientôt sur le site, j’espère.

François

Salut François,
Je suis nouveau sur le site. Ton topo est sublime avec un itinéraire d’excellente qualité. J’ai effectué cette course le 07/09. Je mettrai cette dernière bientôt sur le site. Tous les repères que tu as cité sont encore présents. Le pin à crochets solitaires, l’écaille avec le kairn (il n’y a plus que trois étages) et les kairns de sorties sont toujours là. Au retour, je suis passé par la brèche de Faraut car la vire je l’ai déjà faite deux fois tout comme le Pas de l’Arche. Je te remercie sincèrement pour ce parcours d’exception.

Bonsoir Hugues,

Merci, merci beaucoup d’être allé voir - et d’être allé faire - cette remontée au col 2240... !
Cela me fait tant plaisir de savoir que d’autres personnes ont envie - comme cela m’est venu - de parcourir de tels itinéraires. Et qu’ils s’y sont plu...

Pour ce qui est de la mémoire, j’ai constaté depuis longtemps que les souvenirs les plus précis qui me restent, même après de nombreuses années, sont ceux des escalades et des randonnées osées. Il semble donc que cela ait été aussi le cas pour ce topo. Tant mieux.

Ce que j’ai désigné par "pin solitaire", c’est celui que l’on voit sur la photo intitulée "Eperon terreux" dans ce topo ;
Pour le cairn, c’est celui qui se trouve au pied de la partie finale, au niveau de l’écaille caractéristique, et qui est montré sur la photo intitulée "Ecaille et cairn à huit étages". Mais probablement a-t-il été écroulé par les intempéries..... ???

Votre boucle par la brèche de Faraut est une belle performance, car c’est une longue boucle ! Mais j’ai compris que vous aimez - tous deux - les grandes bambées, et que s’il n’y a pas au minimum 1500 m de D+, cela ne vaut que pour échauffement !

Tout ça pour expliquer que, pour ce qui est de nouveaux parcours de ouf, une décennie a passé, et qu’il ne faut plus compter sur quelque chose de semblable, maintenant. Tu le vois dans mes topos actuels, je fais dans le 500 m. Quand tout va bien, je fais du 700-800 m. Et par chance et par exception j’accroche un 1000 m... Ce n’est pas l’envie, ni les idées qui manquent. C’est un autre composant.

J’espère voir les photos dans pas trop longtemps....
A bientôt, Hugues !

François

Bonjour Francois,
Je confirme ! ta mémoire est bonne.
Beau Topo et une ambiance superbe. Quelques détails nous ont échappé, : le pin à crocher solitaire, le Kairn du sommet. Par contre, connaissant le pas de l’arche pour l’avoir parcouru 3 fois, je ne m’y suis pas risqué à la descente. Nous avons donc bouclé par la face Ouest et la Brèche de Faraut (visugpx.com/tahhefGjxE...)

Merci encore pour ces parcours de ouf dont tu as le secret
Hugues

Bonjour SebL,

...et merci de tes explications chaleureuses.

Pour ce qui est de comprendre comment est venue "l’idée d’aller chercher", comme tu l’écris, je ne peux en dire plus que dans mon texte : "l’inextinguible besoin...". Ou bien encore, en l’écrivant autrement : aller voir derrière le petit éperon qui cache ; ou descendre le couloir bizarre... Rien de plus.

Par contre, en ce qui concerne le fait de jauger les terrains "en plongée", depuis le haut, cela donne des réponses à certaines questions, mais cela accentue aussi les raideurs. Tout comme de regarder un couloir neigeux depuis en face : on a toujours l’impression qu’il est vertical ! Ce sont les vues de côté qui permettent les meilleures estimations. Mais elles ne sont pas souvent possibles.

La petite décennie 2006 - 2015 a été vraiment productive, c’est sûr. Et nous avons été heureux d’en profiter, tu as raison. Je crois que tu as su, aussi, en faire bon usage ! Mais ces itinéraires sont restés bien confidentiels, il me semble. Et la fréquentation ne devrait pas être (encore ?) un souci.

Quant à ce qui est de faire rêver....j’essayerai, oui.
Mais il y a deux écueils à cela.

Le premier écueil, comme le disait Michel dans un commentaire précédent, c’est qu’il est devenu difficile de trouver du nouveau en Dévoluy maintenant......maintenant que Pascal Sombardier en a fréquenté tous les versants et tous les sommets.
Le deuxième écueil est, comme je le décrivais sur Bivouak il y a trois ans, c’est le fameux "Grand Toboggan de la Vie". Il faut ruser avec lui pour arriver à réussir quelque chose.

Mais pourquoi pas.
Avec un peu de chance !

A+

Merci François pour ce topo détaillé et narré comme tu sais si bien le faire !
Depuis une dizaine d’années, à chaque fois que je passe dans le Champsaur, je pense à ton exploration de ce versant particulièrement impressionnant et me demande toujours comment tu as eu l’idée d’aller "chercher" cette vire du Pierroux par ce versant. Respect !
Les 4 ou 5 fois où je suis allé sur cette vire du Pierroux, je n’ai pas trouvé les pentes supérieures très engageantes, mais c’est souvent le cas quand on regarde en "plongée".

C’est vrai que c’était pendant cette période particulièrement créative de la fin de la décennie 2000 où la plupart des itinéraires du vertige du Dévoluy (Ponsin, Rampes des Ailes, Vire du Pierroux, N de Vallon Pierra et du Petit Ferrand...) ont été déflorés et sortis de l’anonymat. Bravo en particulier à Pascal Sombardier, à Rafaël. et à toi d’avoir aiguisé notre curiosité pour faire un pas de côté et sortir des itinéraires plus classiques. Sans oublier Olivier Salésiani, et Guillaume Laget qui a su exploiter le premier les meilleures lumières sur ces itinéraires...

Continue à nous faire rêver...

Bonsoir à tous quatre,
Merci de vos commentaires vraiment sympathiques ! Cela fait plaisir.

C’est vrai, Dyn’s, que certaines photos sont impressionnantes. Je n’ai rien fait de particulier pour exagérer les images. Peut-être l’objectif de l’APN en 16-9 déforme t-il un peu les angles...?? Il me semble, toutefois, qu’en réalité cela n’est pas aussi raide que ce que l’on en voit.

Sur ce terrain, en particulier, la conformation des strates calcaires est favorable. Elles procurent en fait de bonnes marches planes et horizontales pour les pieds. De plus, je n’ai pas le souvenir de rochers branlants (faut faire gaffe quand même !) mais plutôt de rochers stables et rassurants. Cela ressemble finalement à un escalier. Sauf que, vu du bas, on ne voit que les parties verticales des marches et non les parties horizontales. L’inquiétude vient de ça. Et on ne comprend où poser ses pieds qu’au fur et à mesure que l’on monte.

Lorsque j’avais fait la descente depuis le col, je n’avais pas trouvé cela si difficile au point de m’arrêter : je voyais ces marches. Et j’étais donc descendu.

Ce n’est qu’au moment où je m’étais retourné pour regarder vers le haut que j’avais eu un "coup au cœur". La perspective était complètement changée, en beaucoup plus sévère. Il m’avait fallu me rassurer en me remémorant le passage dans le détail, et en me disant que si j’avais pu le descendre je saurais le remonter.

Et puis lorsque nous étions montés, tous les 4, le souvenir que j’en garde, c’est que cela n’avait pas posé de problème...

Dernière précision : la photo intitulée "Vue sur la droite, depuis la vague plateforme" montre une zone dans laquelle évidemment je ne suis pas allé. C’est juste pour montrer l’ambiance à côté de laquelle on passe.

Voilà.
J’espère quand même que certains seront tentés d’y aller.

Un grand merci pour le topo et ton récit captivant, François.
Le compte rendu de Pascal sur son blog m’avait semblé attrayant, donnant l’impression d’un itinéraire plutôt "praticable"... Mais quelques unes de tes photos le rendent plus effrayant, dévoilant nettement la raideur de certains passages...
En tout cas, dégoter un parcours de cette envergure, c’est ce que j’appelle du grand art !
Chapeau bas !

Une approche originale qui complète mon topo.
Pascal Sombardier mentionne ton nom sur son blog (en effet). J’ai aussi la chance de pouvoir échanger des messages avec lui.
Bravo, car c’est difficile de proposer des accès inédits dans ce massif !

Merci pour ce partage ! La source de Chauchas, la fameuse. Ah la connectique interne...++

Quelle épopée ! Texte et photos, tout est impressionnant !
Merci pour le partage de ces expériences dont la plupart ne feront que rêver...mais quel plaisir de vous lire !

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