Grande Vire du Pierroux et Pas de l’Arche en traversée
- Randonnée
- Dévoluy / Hautes-Alpes / Saint-Disdier
- Randonnée du vertige
- Difficulté :
- Très difficile
- Dénivelé :
- 1300m
- Durée :
- 1 jour
Le cheminement improbable de la Grande Vire du Pierroux s’insinue dans la grande face Est de la montagne de Faraut. Enchaîner l'un des itinéraires les plus vertigineux du Dévoluy avec la descente du Pas de l'Arche... c'est l'assurance de vivre une aventure hors du commun ! – Auteur : michel
Accès
- De Corps ou de Mens, prendre la D.537 en direction de Saint-Etienne-en-Dévoluy.
- De Gap ou de Veynes, emprunter la D.937 jusqu’au Col du Festre, puis Saint-Disdier.
Juste après Saint-Disdier, prendre la route en direction de la Mère Église et des Gicons.
Suivre la D.520 et se garer au parking à la sortie des Hauts-Gicons.
Précisions sur la difficulté
Escapade de grande envergure réservée aux plus aguerris des randonneurs
"Terrain d’aventure" qui requiert :
- de solides notions de tout-terrain
- une aptitude à la petite escalade (II/IIsup)
- une accoutumance aux itinéraires alpins non balisés et vertigineux.
Le niveau de difficulté correspond à la cotation T5 décrite par Camp to Camp.
Conditions d’engagement :
- sur terrain sec et par météo stable
- absence de névés et de brouillard
Casque obligatoire - Piolet vivement conseillé
Corde 30m pour sécuriser des personnes moins aguerries ou impressionnables.
Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.
Photos
Les infos essentielles
- Cartographie : TOP25 3337 OT Dévoluy-Obiou-Pic de Bure
- Point fort : la vire du Pierroux est l’une des plus impressionnantes des Alpes
- Altitude de départ : parking 1362m
- Altitude des points remarquables :
- Le Faraut (2233m)
- Le Pic Pierroux (2377m)
- Le Pas de l’Arche (2000m)
- L’Aup (1741m)
- Distance du parcours : 17km environ
- Dénivelée cumulée : 1300m environ
- Balisage : jaune pour le début et la fin du parcours. Un cairn signale le début de la vire, puis aucun balisage par la suite.
- Date de la traversée : septembre 2016
Attention : tout ou partie de l'itinéraire se trouve hors-sentier. Cela nécessite un bon sens de l'orientation.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du parking au sommet du Pierroux
L’itinéraire d’accès au Pic Pierroux est identique à celui décrit par un autre passionné du Dévoluy. Voici le lien avec le topo de Dyn’s (Arnaud) :
Le Faraut (2233m) et le Pic Pierroux (2377m) par son versant nord
- Cet itinéraire est celui que j’ai choisi, mais il est également envisageable de gagner le sommet du Pic Pierroux par sa voie normale (plus facile).
J’explore l’éperon rocheux à l’extrémité nord de la grande muraille.
J’observe le ballet des vautours qui, jouant avec les courants ascendants, commencent leur ronde obsessionnelle.
Vers la Grande Vire du Pierroux
Suivre l’arête sud du Pic Pierroux (en descente). Atteindre une vire assez délicate à traverser.
- Une désescalade plus directe est également possible (raide).
Prendre pied sur le replat herbeux en bordure de la falaise du Pierroux (cairn).
Au nord, un cheminement improbable s’insinue dans l’immense paroi...
Mon état d’esprit avant d’y aller
Curieusement, je n’éprouve que peu d’appréhension à l’approche des premières pentes de la vire. Il est vrai que je les collectionne ces itinéraires vertigineux où l’on côtoie le vide.
Pascal Sombardier évoquait cette fabuleuse traversée longue de deux kilomètres en ces termes ; Le Dévoluy recèle de nombreux parcours où il faut avoir "un pied très sûr et un gros cœur"...
Si le doute s’immisce dans mon esprit, c’est plutôt sur le secteur du Pas de l’Arche qu’il se focalise. Je n’ai qu’une vague idée de ce que je vais découvrir là-bas.
En descente, il faudra impérativement la trouver cette sortie !
La Grande Vire du Pierroux
Cela faisait quelques années que cette question me turlupinait : Comment une telle falaise pourrait-elle se traverser ?
Ce à quoi je réponds aujourd’hui : « assez facilement »
Il n’y a aucun passage véritablement technique et la sente, bien qu’assez ténue, est presque toujours visible.
Attention toutefois de ne pas confondre la difficulté et l’exposition :
Le cheminement vertigineux requiert une vigilance de tous les instants.
Bien qu’assez large à son début, la vire rocailleuse/herbeuse est ponctuée de plusieurs rétrécissements visuellement impressionnants.
Quelques toboggans plus raides se négocient avec prudence. Certains dévers herbeux sont fichtrement glissants !
Cette Grande vire du Pierroux se termine par une somptueuse rampe herbeuse !
C’est raide et ça fait mal aux cuisses, il faut dire que je ne suis pas parti en montagne depuis deux mois... un peu rouillé ! Je réaliserai l’ascension du Roc de Garnesier trois jours après celle-ci.
Le Pas de l’Arche
Une brèche s’ouvre sur le versant nord et... c’est le choc !
La descente qui s’annonce promet encore quelques moments d’émotion forte !
- Cette descente périlleuse peut être évitée - voici la seule voie échappatoire : Le Pas de l’Arche par la Grande Baume
Le début du couloir terreux est très raide (50°). La corde qui est fixée dans la lame rocheuse permet de le "dévaler" sans encombre (vérifier l’ancrage).
Ensuite, il suffit de descendre par le couloir dérobé. L’ambiance est dantesque !
La pente entrecoupée par plusieurs ressauts (II) réclame un peu d’attention.
S’extirper du couloir par une étroite vire herbeuse accrochée comme un balcon au dessus de l’abîme.
- Ne pas la suivre trop à l’ouest. C’est tentant et je n’ai pu m’empêcher d’y jeter un œil ! Elle conduit quelque part, au beau milieu de... nulle part !
Pour rejoindre l’esplanade herbeuse en contrebas, il faut un peu tâtonner sans se précipiter. Un itinéraire hasardeux serait très dangereux.
C’est une descente scabreuse où se succèdent petits pas d’escalade et pentes raides.
Le dévers végétal atteint, il faut encore un peu chercher pour trouver la dernière pente libératrice (plus facile que la précédente).
Vers Tardivière
S’orienter au nord-ouest pour atteindre la belle ligne de crête de l’Aup (1741m). La suivre jusqu’à "Les Autruguets".
De là, un bon sentier permet de gagner Monestier-d’Ambel (le plus court).
En réalité, j’ai rejoint le hameau de Tardivière en me ravitaillant à la petite source de la Fontaine de l’Ours.
La vidéo réalisée par d’autres passionnés du Dévoluy
Auteur : michel
Avis et commentaires
Tentante mais intimidante...
Je compte tenter le Banc du Peyron prochainement, ça pourra faire office de repérage, c’est juste en face !
Concernant la vidéo, je l’ai déjà vu il y a quelques temps. C’est effectivement filmé avec un drone piloté par la personne en bleu. Le rendu est épatant surtout avec ce genre d’itinéraires !
Allez, histoire de stimuler les "spécialistes" du Dévoluy et même les néophytes.
C’est probablement filmé avec un drone...
vimeo.com/184991727?ref=fb...
J’ai fais les topos exactement comme je les ai parcouru.
Quand je suis arrivé au Pas de l’Arche, je me suis dis que l’occasion été trop belle d’y descendre !
j’y suis revenu 5 jours après pour la voie de la Grande Baume.
Je n’avais qu’une semaine et j’ai réussi à "caser" le Roc entre les deux 🙂
Une question : as-tu enchaîné tes deux derniers topos dans la même journée ?
Salut Arnaud,
Même sans descendre par le Pas de l’Arche, c’est une très belle aventure !
Attends toi à quelque chose de spectaculaire car les photos ne restituent pas l’impression d’immensité de cette Baume (pour la voie échappatoire).
Salut Hereme,
Je suis parti tard et les photos sur la vire sont un peu sombres.
En effet, il arrive parfois qu’on se demande où ça va passer ! Surtout sur la deuxième moitié.
Le Dévoluy est un massif sauvage. J’imagine qu’un tel endroit se situant dans un autre massif serait bardé de câbles !
Ici,la corde est utile et c’est un vieux piton qui la tient (il y a un autre ancrage plus bas). Vu l’extrême isolement du secteur cela ne devrait pas avoir d’incidence 🙂
Tu vois bien que les photos que j’avais données étaient de la "gnognotte" par rapport aux tiennes.
Photo 35 : pas sympathiques ces blocs en suspens
Photo 38 : où passe la vire avant la montée finale ?
Photo 45 : solide l’ancrage de la corde, coincé dans quelques petits blocs diablement soumis au gel/dégel ?
Impatient, c’est le mot ! En tout cas, merci pour ces photos bien précieuses et pour ces deux topos qui complètent ceux de Sombardier. J’irai repérer, peut-être à l’automne, le parcours de la Grande Baume pour tenter la vire l’année prochaine. J’y ai pensé aussi au lever de soleil dans la face ’est’ avec le bivouac sur l’insolite replat herbeux au départ de la vire. Dire que j’y étais...
Chapeau Michel !
Oui michel, nous étions impatients...
Salut Joëlle,
Ce sont des parcours "hors norme" et difficilement "classable".
Je pense que je le referai un jour en allant chercher le lever de soleil dans la face Est !
J’ai vu que certains sont allés voir les photos avant la publication... cette fois, elles y sont toutes 🙂
Encore un itinéraire d’envergure et des photos qui donnent le frisson !
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