Sortie du 22 août 2015 par gegers Le Petit Vallon (3236m) par le vallon d’Étache

Informations

• Distance : 17,3 Km
• Dénivelé total : 1517 m (suite erreurs)
• Temps (hors pauses) : 5h16
• Temps total : 7h43
• Faune : Nombreux chamois sur la moraine menant Plan d’Étache ; Marmottes en nombre au Plan d’Étache ; Un gypaète !

Sortie du samedi 22 août

En 218 avant JC, Hannibal serait paraît-il passé par Bramans pour rejoindre le Col Clapier, proche de l’objectif du jour, et redescendre dans la vallée du Pô. Avec 40 000 hommes et 37 éléphants. Sans se perdre ou chercher son chemin dans les pierriers. Chapeau.

Sur les traces d’Hannibal, donc. Pourtant, c’est loin du tumulte des pachydermes que démarre cette sortie. A 6h au parking de la Chapelle St Barthélemy, il n’y a pas âme qui vive. Les vaches font leur vie, les oiseaux font leur boulot de volatiles, et le randonneur trace sa route.

La fraîcheur matinale est appréciable, même si les chaleurs annoncées commencent bien vite à se manifester sous la forme de nuages créés par le réchauffement des sommets, qui se mettent bien vite à envelopper ces derniers. Si la Pointe du Petit Vallon est pour l’instant dégagée, cela ne durera pas. Pas question néanmoins de presser le pas, car je ne suis pas là pour jouer la montre d’une part, et d’autre part le sentier abrupt dit "des Glaces" qui permet de rejoindre le bout du plateau du Plan des Eaux n’est pas des plus simples, escarpé et très humide.

L’arrivée sous la moraine menant au Plan d’Étache, et les premiers rayons de soleil sur la peau sont vécus comme un réel plaisir, d’autant plus que je suis accueilli par une demi-douzaine de chamois qui longent en descendant la moraine, inquiétés par cet invité inattendu dans LEUR montagne. Le longement de la moraine est sympathique, tout comme l’arrivée au Plan d’Étache et son chapelet de petits lacs bucoliques.

C’est ensuite que les choses se corsent. Trop pressé sans doute d’attaquer la (rude) montée permettant d’atteindre les 3000 m puis le sommet du Petit Vallon à 3236, je bifurque trop rapidement vers le nord-est et escalade tant bien que mal le pierrier instable et désagréable sous le Pas de la Coche. Après avoir inutilement bataillé face au granit, descendu puis remonté des blocs pour trouver un passage, je décide finalement de redescendre pour longer plus longuement le pierrier vers le nord. Riche idée, puisqu’en effet, je trouve quelques dizaines de mètres plus loin le début de la montée brutale permettant d’accéder au col sans nom ouvrant l’accès au sommet.

Du col, le cheminement en crête, plus ou moins exposé, s’effectue sans souci. C’est à 3150 m qu’un nouveau problème se pose : le terrain, très pentu, très friable, dangereusement instable, a semble-t-il connu des éboulements récents, à en juger par les "coulées" fraîches qui jonchent ce qu’il reste du pierrier. Si l’accès au sommet reste possible, je préfère redescendre et jouer la carte de la sécurité. Décision renforcée par l’absence de panorama dégagé, la faute à ces satanés nuages qui auront émaillé la majorité des sorties du mois d’août.

Hannibal aurait sans doute bien ri de moi. Tant pis pour le sommet. La descente est sympathique, une fois le pierrier passé, et peut s’effectuer en coupant directement en direction du Plan des Eaux, sans avoir à repasser par le Plan d’Étache. Un chapelet de petits lacs marque le début d’une descente façon "montagne à vaches", ces dernières se faisant particulièrement nombreuses dans le vallon, tout comme moutons et chèvres. Au final, une sortie légèrement tronquée, mais un environnement splendide, et la solitude garantie.