Sortie du 13 juillet 2015 par Dyn’s Grand Ferrand (2758m) par la voie normale
Le Grand Ferrand trône en maître en Dévoluy car il tient une place centrale dans la barrière ouest du massif, visible du nord comme du sud où il cache bien souvent l'Obiou, le célèbre donjon dévoluard. L'ascension du sommet du Grand Ferrand est une sérieuse entreprise, quelque soit le côté de montée ou l'itinéraire choisi, elle est engagée et traverse un cheminement difficile, exposé et aérien. L'itinéraire par le vallon de la Jarjatte permet de découvrir le lac du Lauzon, tel un bijou dans un écrin parmi des falaises austères et déchiquetées, puis rejoint la voie normale à partir du col de Charnier. Au retour de la seconde cime dévoluarde par l'altitude, on pourra monter à la Tête de Vallon Pierra par une magnifique et esthétique arête, et ainsi profiter d'une des plus belles vues sur l'imposant Grand Ferrand et se réjouir d'avoir gravi un grand sommet.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Beau temps en général.
Récit de la sortie
GRAND FERRAND (2758M) ET TÊTE DE VALLON PIERRA (2516M) PAR LE VALLON DE LA JARJATTE
Données
- Tracé IGN : Grand Ferrand - Tête de Vallon Pierra
- Dénivelé total : 1800m
- Temps de montée : 4/5h
- Temps total : 10h
La sortie
J’avais déjà réalisé l’ascension du Grand Ferrand en octobre 2014, par la voie normale du vallon de Charnier, par un temps couvert. J’en garde un très bon souvenir malgré tout. L’impression de solitude et d’isolement n’avait jamais été aussi forte avec le ciel nuageux renforçant l’austérité de l’ascension. Mais un retour par beau temps s’imposait !
En ce 13 juillet 2015, je finis ma journée de travail vers midi, et je me prépare pour une nouvelle ascension du Grand Ferrand au départ du vallon de la Jarjatte. Cette fois-ci, elle se fera avec un bivouac au sommet...
Départ vers 14h du centre de vacances, un peu de nuages couvrent le ciel et selon la météo le temps devrait se dégager en fin d’après-midi et annonce également un grand beau temps pour le lendemain.
Je suis la petite route du vallon, passe les granges des Forêts, tourne à gauche à l’intersection et continue par le ravin des Lanvas, puis le col de la Croix. Je me retrouve dans le département de l’Isère après avoir franchi ce dernier. Après le col des Aurias, je repasse dans la Drôme. Sur le chemin du lac du Lauzon, je croise pas mal de personnes qui descendent vers le vallon.
J’arrive tranquillement vers 16h30 en haut de la combe du lac. Le ciel s’est voilé et du vent souffle par petites rafales, je me pose une bonne demi-heure sur les abords de la combe. La végétation s’est emparée de plus en plus du lac depuis ma dernière visite. C’est d’ailleurs le seul plan d’eau naturel du Dévoluy et même des massifs calcaires voisins.
Puis, je me remets en marche vers le col de Charnier. Le sentier dans le pierrier est bien tracé et les pierres sont bien tassées par de nombreux passages. Au col, je rentre dans le département des Hautes-Alpes. Je rencontre deux sympathiques randonneurs lecteurs d’AltitudeRando. Ils ont campé la tente à côté du col et effectuent un tour de quelques jours en Dévoluy. Nous discutons une demi-heure, puis je me remets en marche vers le Clos Rognon en passant sous le pierrier de la Tête de Vallon Pierra et suis alors l’itinéraire de la voie normale du Grand Ferrand.
Le sentier est bien indiqué par des cairns, je repars plein sud-ouest, après un lacet, dans le dévers d’un pierrier puis j’arrive dans le vallon Froid à contre-bas d’une petite crête. Les cairns indiquent le passage pour prendre pied sur la petite crête. Je la remonte et j’arrive finalement à la base du pierrier sur l’agréable dernier espace de pelouse à 19h00, bien surnommé par Alain dans le topo : la "terrasse des réflexions". Petite pause avant d’affronter le final.
Puis, je remonte les lacets dans le pierrier à droite de la grosse trace rectiligne de la gravière empruntée à la descente. Je débouche alors au pied de la raide cheminée, je la remonte avec quelques petits pas d’escalades exposés.
Je suis à droite les cairns à la sortie de la cheminée, quelques marques rouges subsistent sur l’itinéraire également. Je remonte alors les escaliers en éboulis exposés dans la raide pente. J’arrive sur l’arête est ou se situe le pas de la Cloche, l’impressionnante vire Olympique et son énorme chourum éponyme se laissent apercevoir au nord.
Ensuite, je remonte l’arête et j’arrive au pied des gradins finaux exposés et aériens. Les premiers gradins sont moyens et pourvus de bonnes prises. Je passe également à côté d’un gouffre, la prudence est requise. Les derniers gradins sont plus gros et s’apparente à un petit mur. Quelques spits en place permettent de s’assurer. La petite escalade est exposée et assez aérienne. J’ai mon gros sac avec mes affaires de bivouac, je grimpe donc avec prudence. Cela passe bien. Cela passe même mieux que lors de ma première ascension. Enfin, je débouche dans les pentes finales plus douces et j’arrive, peu avant 20h, au sommet du Grand Ferrand.
Le temps s’est bien dégagé pendant la montée, le vent s’est radouci mais souffle encore un peu. Le panorama sommital est de toute beauté en cette fin de soirée.
Je prépare mon bivouac dans un des deux abris faits de murs de pierres. Et après un joli coucher de soleil, je m’endors à la belle étoile... au sommet du Grand Ferrand...
Réveillé quelques fois pendant la nuit par le vent qui me refroidit un peu, j’en profite pour admirer le ciel noir brillamment étoilé...
Je me réveille pour de bon vers 5h30, l’aube se met en place et enflamme la ligne d’horizon formée par les sommets des Ecrins...
Le soleil sort vers 6h15 et dore le sommet du Grand Ferrand et les sommets alentours. L’instant est magique...
Le temps de remballer les affaires et de se réchauffer un peu, et j’entame la descente peu après 7h00.
Descente par les gradins, les escaliers en éboulis et la cheminée et j’arrive en haut de la gravière que je dévale en ramasse. Je m’arrête sur le petit espace vert au pied du pierrier. J’enlève les couches de vêtement et remet un short, le soleil chauffe rapidement. Une petite pause et c’est reparti, je descends une partie de la crête avant de plonger dans le vallon Froid pour le remonter jusqu’au petit col 2411m.
L’arête nord de la Tête de Vallon Pierra est ni trop fine, ni trop large, mais très esthétique. Je la remonte aisément, juste trois gros blocs en escaliers, facile à monter, me donne accès au sommet où la vue arrière sur le Grand Ferrand est plus que magnifique. Certainement le plus beau point de vue sur ce grand sommet dévoluard...
J’enchaîne la descente de l’arête sud-ouest jusqu’au sommet 2316m où je prends une petite pause. Un randonneur arrive de la Tête du Lauzon, il est parti de Lachaup, et continue vers la Tête de Vallon Pierra.
Puis, j’entame la descente du vallon Pierra, quelques sentes ramène facilement vers le col de Charnier. Je continue ensuite vers le lac du Lauzon. Personne de bon matin ! La pause s’impose !
Je décide de descendre directement sur la cabane du Fleyrard, un accès que je n’ai pas encore emprunté, la pente est raide mais le sentier serpente en lacets ce qui facilite la descente. Je croise plusieurs personnes dont la montée doit être bien rude pour certains !
Je rejoins finalement la cabane du Fleyrard et continue la descente vers le fond du vallon de la Jarjatte. La descente dans les bois, à l’ombre, est bien agréable, le soleil commence a bien cogner !
Retour final vers 13h00 avec de bons souvenirs dans la tête ! Je pense déjà à la prochaine, certainement par les Charances de Ferrand. Il faudra bien que je monte aussi au Petit Ferrand, la crête de l’Etoile me tente bien... Tout comme la vire Olympique et les fameuses arches Interferrantes... Cela me fait un bon motif pour y retourner...
Photos
Auteur : Dyn’s
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