Sortie du 19 juillet 2014 par Ged Aie Pic de Rochebrune (3321m)
Sommet facilement reconnaissable de loin, nous décidons, un ami et moi, de nous attaquer à ce gros morceau. Nous ne le savons pas encore mais l'ascension sera plus compliquée que prévue.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Ciel dégagé au début puis quelques nuages par la suite.
De petites gouttes pour la fin de la randonnée.
Récit de la sortie
C’était pourtant écrit sur le topo. Comment ne pas le voir avant ? Cette ascension fût planifiée bien longtemps à l’avance et pourtant, nous sommes passés à côté d’un détail qui a son importance. Le Tour de France. Nous aurions dû, comme préconisé, nous renseigner davantage sur les dates d’ouverture du col.
Lorsque nous nous en rendons compte, il est encore lundi 14 Juillet. Les routes seront fermées dès le vendredi soir à partir de 20h. Étant tous deux de Marseille, il nous semble impossible de monter au départ de la randonnée pour samedi matin. Nous cherchons un plan B mais l’envie de gravir ce sommet est si grande que nous ne perdons pas espoir.
À plusieurs reprises, j’appelle l’Agence Territoriale de Briançon pour connaître les horaires exacts de fermeture de la route car tous les sites ne semblent pas vouloir s’accorder sur une heure précise.
Je vois qu’il existe une alternative par Cervières -> Le Laus -> Bois des Oules. Je me renseigne pour savoir à quelle heure cette route ferme et surtout, à quel endroit ? Cervières ? Le Laus ? On me confirme que la route est fermée au niveau du village Le Laus à partir de 13h le samedi. Nous pouvons donc partir dans cette direction.
Finalement, nous arrivons tous deux à nous libérer le vendredi après-midi et partons pour le sommet du col d’Izoard par Arvieux. Y arriver est déjà une victoire pour nous.
Nous trouvons difficilement une place pour garer notre toute petite voiture (C1) au milieu de toutes ces caravanes, garées depuis plusieurs jours et installées avec les tables, les chaises, etc. Les gens ne semblent pas comprendre que nous ne sommes pas intéressés par le Tour de France mais par le sommet, invisible pour eux, juste derrière le col Perdu.
Nous trouvons rapidement un emplacement pour planter les tentes et décidons de gravir le col Perdu pour enfin voir le Pic de Rochebrune. Nous montons relativement vite, pressés de voir la bête et de voir si la neige n’est pas encore trop présente. Oufff, malgré quelques névés, nous pourrons monter en haut de Rochebrune. Nous descendons du col pour profiter du coucher de soleil et faire quelques photos de nuit.
6h, le réveil sonne, nous nous dépêchons de plier les affaires pour partir au plus tôt. Mal dormi, en partie grâce à des Italiens un peu trop imbibés et ayant fait profiter l’ensemble du col d’Izoard de leurs talents au karaoké, je sens que la journée va être longue. Nous déposons tentes, duvets, tapis de sol et autres dans la voiture afin de voyager léger.
Il est 7h quand nous partons finalement. Vers 7h15, nous sommes au sommet du col Perdu. Le ciel est clair, nous supportons les polaires, bref, nous partons pour de bon.
Le sentier est bien tracé, nous distançons toujours le soleil qui n’arrive pas à nous rattraper. Nous marchons au frais et c’est tant mieux. Vers 9h30, nous sommes au col de Portes, à 2915 mètres. Nous avons vu sur le côté l’abri creusé dans le grand piton rocheux mais nous décidons de ne pas y aller, le névé devant nous en décourage. Après une courte pause, nous attaquons les derniers 400 mètres, en direction de la brèche. Malgré les quelques barres énergétiques que j’ai mangées, je sens que je ne suis pas en forme. J’avance lentement, ralentissant de même mon ami qui avance tel le chamois qu’il fût surement dans une autre vie.
La multitude de cairns dans toutes les directions rendent l’orientation difficile. Je me rappelle qu’il faut passer à droite d’un grand bloc ainsi que d’une pierre triangulaire plus claire. Nous suivons donc ce conseil et finissons par arriver à la brèche.
C’est à ce moment là que tout commence à "mal tourner" pour nous.
L’itinéraire que nous souhaitions prendre pour atteindre le sommet est inaccessible à cause d’un immense névé. Nous n’avons comme seul choix de prendre le passage par la corde, inexorablement fixée sur la paroi. Nous passons ce passage, avançons un peu puis nous nous retrouvons devant l’ascension finale. La ligne de spits est là, toute proche. Nous sommes à 30 mètres du sommet, si proche. Après une première tentative de mon ami, il décide de ne pas monter plus haut et de stopper là. La faute à un pas d’escalade difficile à passer. Plus à l’aise (ou chanceux), je réussis à passer ce passage délicat et je finis seul l’ascension. La vue d’en haut est magnifique et je prends 5 minutes pour me reposer un peu. Fatigué, je ne me sens pas rassuré à l’idée de redescendre cette paroi. Je le fais cependant, car je ne souhaite pas spécialement dormir en haut du Rochebrune ce soir et je rejoins mon ami, 30 mètres plus bas.
Il est midi, nous avons faim mais nous décidons de redescendre au col de Portes pour manger, une fois que toute la partie technique sera derrière nous. La descente est longue dans ces pierriers où rien n’est stable et où chaque pas demande une grande concentration. Nous arrivons finalement au col de Portes entier et nous pouvons souffler et nous remettre de nos émotions. Malgré tous ces efforts, j’ai du mal à manger et je me sens de plus en plus mal. Je me force à manger un peu et nous terminons la randonnée par l’ascension, une nouvelle fois, du col Perdu. de retour à la voiture, nous apprenons que les coureurs du Tour sont à 15 minutes du col. Nous profitons de l’occasion pour participer à l’événement avant de pouvoir redescendre le col.
Photos
Auteur : Ged Aie
Avis et commentaires
Nous aussi on a utilisé la corde de 3 m mais pas la ligne de spits car à l’époque il n’y avait pas de névé après la corde sur la droite et on a pu facilement rejoindre le système de vires. Nous n’aurions pas pu escalader la ligne de spits car nous n’avions pas emporté de corde ni de dégaines .
En tant normal il n’y a pas de névé à ce niveau mais cette année nous avons eu beaucoup de neige et il en reste encore . Et avec ces temps orageux il arrive qu’il reneige quelque fois à cette altitude.C’est bien d’avoir réussi car effectivement par la ligne de spits c’est plus difficile.
En effet, le but est d’arriver au sommet et content de l’avoir fait :). On a été un peu impressionné par la montée finale (au niveau des spits) qui semble surement facile pour beaucoup de randonneurs/alpinistes chevronnés, mais qui nous a quand même fait douter un moment. C’est en randonnant qu’on devient randonneur ;)
moi, je suis resté dans la randonnée, et c’était super ! pourquoi se compliquer la tâche ? le but, c’est bien de monter au sommet, non ? ben voilà ! tu l’as atteint Ged Aïe - hé hé !
la corde, eh bien on l’a utilisé, d’ailleurs, je n’ai jamais pensé à prendre une autre voie ! c’était TOP !
Oui en effet mais a cause des névés nous n’avons pas pu prendre ce sentier. La corde fut notre seule alternative ;)
Après avoir passé le passage de la corde il y a deux solutions . Soit escalader la ligne de spits située au dessus et là c’est de l’alpinisme,
soit se diriger à l’horizontale vers la droite de quelques mètres afin de rejoindre la paroi rocheuse située juste sous l’antenne. L’escalade devient alors facile( on évite cette ligne de spits) et il n’est pas nécessaire de s’assurer( c’est du 2 avec des grosses prises ) et là on reste dans la randonnée.
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