Sortie du 19 août 2022 par Val Pic de Rochebrune (3321m)

Certaines montagnes se rangent dans la catégorie des "classiques" à faire. Le Rochebrune est un parfait exemple. Il s'adresse aux randonneurs aguerris souhaitant découvrir le milieu haut alpin.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Désastreuses pour gravir un tel sommet, de la neige au niveau 3000 un 19 août, et ce malgré la sécheresse et la canicule de cette triste année 2022. Vent et brume de la partie aussi.

Récit de la sortie

/Entre le 13 et le 21 août, je me suis rendu dans les Hautes-Alpes pour gravir quatre gros 3000.
Le Rochebrune était le 3e sur ma liste, après le pic du glacier d’Arsine 3364m et le Grand Glaiza 3293m./

Départ vendredi à 9h avec mes deux collègues. On sortait de deux jours de pluies.

En arrivant à Briançon, on découvre un Chaberton totalement enneigé sur sa partie sommitale. Très mauvais signe. La limite neige a l’air de se situer à environ 3000m. Le Rochebrune en fait 3321...

En arrivant au col d’Izoard, c’est un vent glacial qui nous accueille. On se pose des questions, les nuages sont bas (Rochebrune était entièrement dedans), il fait vraiment très froid, cela vaut vraiment le coup ?

Après quelques minutes d’hésitations, nous partons dans un premier temps en direction du col Perdu. Et une fois atteint, nous sommes stupéfaits de voir notre objectif caché dans les nuages. C’est épais en plus. Alors nous revoyons immédiatement notre objectif à la baisse : dorénavant, le but est d’atteindre le col des Portes, à environ 2900m. Et on avisera...

Nous avançons tranquillement en espérant que le ciel se dégage. Au bout de 30min, nous croisons un groupe de 5 personnes. Je demande au leader s’ils ont atteint le sommet ; il me répond que non, c’est trop compliqué avec la neige, et il y a beaucoup de chutes de pierres.

On continue vers le col, qui commence à sortir des nuages. Nous croisons d’autres randonneurs, et je leur pose la même question. Un des deux gars me répond que la montagne est malsaine, elle ne veut pas de nous aujourd’hui. Ok !
Beaucoup de chutes de pierres et de la neige bien pourrie.. On y voit rien selon lui. "C’est de la purée".

Notre objectif du jour semble se dessiner : pas de Rochebrune. Un simple col des portes.

Enfin au col, on trouve un gars caché derrière un rocher, à l’abri du vent glacial. Il ne payait pas de mine.
Surpris de nous voir, il nous salue plutôt drôlement. Encore une fois, je me jette sur l’occasion pour lui demander s’il était allé jusqu’en haut.

Alors là, je pense que je me souviendrai longtemps de sa réponse : "Bah ouais !"

Il nous explique que : "c’est jouable, y’a des traces dans la neige qu’il faut suivre. Les chutes de pierres ne sont pas sur le chemin".

C’est après avoir cassé la croûte au col que nous sommes repartis à la conquête du grand roi du Queyras, le Rochebrune. Mais plus nous progressons, plus les chutes de pierres se font entendre. Et le constat est sans appel : la brume est très épaisse, elle ne dégagera pas.

Il fait froid. C’est très humide. Nous avançons le nez dans la caillasse. Nos coups de bâtons s’alourdissent. Tout en gérant notre souffle, nous levons de temps en temps la tête pour observer et discuter de ce phénomène. Nous observons les silhouettes des rochers à travers cette brume épaisse. Les rochers sont d’une couleur si sombre. Seul le son d’un petit air frais nous parle. Je suis en montagne.
C’est une avalanche de rochers qui nous surprend. Cela se déroule à environ 100m-150m de nous. C’est difficile à observer avec cette brume, mais je n’oublierai jamais le son de ce "fracas". Les rochers faisaient facilement la taille d’une voiture, et ça déferlait à une vitesse colossale. La fatigue, le froid, l’humidité ; plus rien ne nous touchait. Cette manifestation de la montagne nous a bloqué un instant.

Quelle anecdote.

Nous avons pris une pause pour rester attentif à ce qui nous entourait. Nous écoutions la montagne dans la plus grande incertitude.
Allez Rochebrune, donne nous un signe. Dis nous si oui ou non nous pouvons continuer ? Peut être que tu ne veux pas de nous ? Etait-ce un avertissement ?

Et ce n’est finalement pas la montagne, mais bien un homme qui nous a répondu. Nous avons croisé un anglais qui redescendait assez rapidement. On lui demande alors si on est loin. A ça il nous répond que non, il reste une trentaine de minutes tout au plus. Et les chutes de pierres ? Ça tombe depuis un moment, mais ça ne concerne pas le sentier d’après lui.

Alors on continue.

La dernière partie jusqu’à la brèche est difficile à gravir. La neige avait commencé à fondre, c’est vraiment casse gueule. Et enfin arrive l’ascension finale, depuis la fameuse corde. Un de mes collègues décide de nous attendre ici, il ne se sent plus. On dépose les bâtons et on démarre le final. C’est très plaisant, les prises sont bonnes mais ça reste humide. On arrive en 15 minutes au sommet.

Malgré la brume, on "ressent" le gros morceau qu’est Rochebrune dans le Queyras. Je veux dire, c’est pas n’importe quelle montagne, et la jonction entre les deux antennes est fabuleuse. C’est aérien !

Malheureusement, rien à signaler niveau panorama. On écrit un mot dans le livre d’or, à tous les vaillants qui sont montés en ce 19 août 2022. Les nuages ont laissé un bref aperçu du ciel bleu qu’ils cachaient si bien.
Puis on ne tarde pas à redescendre, sans encombre !

Une chose est sûre ô Grand Rochebrune, nous reviendrons !

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Randonnée réalisée le 19 août 2022

Dernière modification : 23 juillet 2023

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