Sortie du 23 juillet 2024 par Marcadau Mont Avril (3347m) au départ de Glassier

Départ de Glassier vers 7 heures 45.

La température très douce annonce une journée chaude. J’aurais aimé davantage de fraîcheur pour démarrer... D’autant que le début de la randonnée, bien pentu, ne ménage pas la mécanique....

Après le hameau de Balme de Bal débute un long faux plat, en grande partie sur piste, au milieu des alpages. Le paysage évolue peu durant cette lente montée qui, pourtant, n’a rien de monotone.

Après l’étable de Thoules, où la piste prend fin, la déclivité s’accentue enfin pour atteindre le lac Fenêtre, sous la sombre face ouest du Mont Gelé. Epave de l’hiver, un banc de neige flotte encore sur ses eaux turquoise.

Au col frontalier de Fenêtre Durand, une plaque et un panneau évoquent le souvenir de ceux qui, tel notamment Luigi Enaudi, futur président de la République italienne, le franchirent jadis au péril de leur vie pour fuir l’oppression fasciste et se réfugier en Suisse. J’aime ces lieux où se confondent la mémoire des hommes et le vent des cimes.

Je n’ai pas vu âme qui vive depuis le départ mais, au col, quelques adolescents montés par le versant suisse s’apprêtent à gravir aussi le mont Avril et, en attendant, chambrent gentiment leurs accompagnateurs bien plus essoufflés qu’eux.

J’entame le final de l’ascension. Ils me dépasseront vite... Très, très vite !

Au sommet, où j’arrive sans doute un bon quart d’heure après ces jeunes chamois, l’un d’eux me lance "bravo Monsieur !"... Mouais.... Aimable et sincère, sans doute, mais quand même un rien vexant ! Du genre : "Eh, pas mal, pour un vieux tonneau !". Nous échangeons un sourire.

Le panorama laisse sans voix. Le Grand Combin impose une souveraineté féérique. Je me fige en contemplation.

Descente de sénateur, rien ne presse... Et long farniente dans la plaine enchantée du torrent Fenêtre. Non, rien ne presse, mais c’est le temps qui, parfois, devrait s’arrêter.