Sortie du 1er septembre 2023 par CourtePatte Pic du Béal Traversier (2910m)

De la caillasse, des vues et du ciel : rien de très original dans la recette. Mais la caillasse est variée, les vues sont glorieuses et le ciel immense au sommet de ce Béal Traversier qui, tout de même, se mérite un peu.

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Grand beau. Vent froid en altitude.

Récit de la sortie

Aujourd’hui, rando de reprise après un mois d’inactivité. Il me faut quelque chose qui ne soit pas excessivement ambitieux mais un peu sportif tout de même, si possible pas trop compromis par les récentes chutes de neige. J’avais ce Béal Traversier dans mes tablettes et ça fait un bon moment que je n’ai pas mis les pieds dans le Queyras : va pour le Béal Traversier.

Ce que je n’avais pas anticipé, c’est qu’un incident SNCF, la veille, allait me valoir une nuit atrocement courte : couchée à 3h du matin et réveil à 5h30, ça ne me met pas dans une condition physique éblouissante. Alors que je m’élève lentement au-dessus des Escoyères (mon point de départ), j’ai le souffle court dés qu’il me faut soulever un genou au-dessus de l’autre. Heureusement il fait délicieusement frais et le pays est déjà vaste sous le soleil. C’est si bon de se retrouver en montagne !

Au Pic du Gazon, je comprends pourquoi le topo indique que c’est le "but de nombreux randonneurs" : les vues sont déjà glorieuses. J’y vois des sommets qui ne me sont pas familiers sous cet angle : avouerai-je que je mets un petit moment à reconnaître...le Viso ("Mais enfin, quelle est cette énorme montagne qui dépasse toutes les autres dans cette direction ?") Et Rochebrune, hissant ses puissantes épaules au-dessus de la vallée de Brunissard, paraît soudain monstrueux.
Mais droit devant moi, la masse bosselée du Béal Céveilhan ferme l’horizon. J’ai beau avoir regardé les photos du topo et des sorties, c’est toujours autre chose lorsque le spectacle se dresse soudain devant vos yeux, tangible et mesurable. Et elle fait drôlement envie cette montagne. En route ! on mettra un pied devant l’autre et on devrait bien finir par y arriver. D’ailleurs, j’ai sous les yeux les premières ondulations gazonnées et débonnaires de la crête du Vacivier qui me propose, pour l’instant, une simple promenade.

Débonnaire, elle ne le reste pas très longtemps cette crête. La pelouse cède bientôt le pas à la roche, il faut commencer à choisir ses appuis et surveiller l’itinéraire. J’ai bien étudié le topo, j’en ai imprimé quelques photos, et il y a ce petit balisage jaune généralement judicieusement placé : dans mon état d’abrutissement, rien de tout cela n’est de trop. Et l’itinéraire est plutôt ludique...jusqu’à la petite vire exposée.
Celle-là me sort tout net de ma zone de confort. Parce que, comme signalé par un des commentaires, le rocher y est délité, les prises difficiles à assurer, et le faux pas est à peu près interdit. Je m’y aventure très prudemment au milieu d’un concert de grommellements intérieurs. Bon ! c’est passé.

Il faut dire que nous sommes ici dans un secteur d’affreux calcschistes abrasifs ; d’ailleurs je suis sûre qu’ils en ont après mon fond de pantalon. "Rappelle-toi, me dis-je, l’accroc que tu t’étais fait au Panestrel il y a deux..." Crac ! Nous y voilà : une aspérité que je n’avais pas vue, et voilà ce pantalon baptisé. Bouarf, le trou est minuscule, même ma dignité est intacte.

Voici la montée finale. On traverse à nouveau ces affleurements de calcaire rougeâtre et de "marbres en plaquettes versicolores" (notice BRGM) qui mélangent le lie-de-vin et le vert céladon, et varient agréablement la livrée beige du calcaire local. L’itinéraire reste un peu technique, mais rien d’aussi désagréable que la vire précédente. Même l’accès final à la petite aire sommitale, certes aérien, ne me paraît pas terrifiant.
Je tiens à rassurer l’auteur du topo : si le signal géodésique a toujours une jambe dans les vide, les trois autres m’ont paru encore à peu près solidaires de leur support. Le vent en tire des ronflements de gréement ; je m’offre là-dessous un pique-nique voluptueux entourée de vues extraordinaires, Dieu merci bien mieux décrites par les auteurs précédents que je ne saurais faire. Je ne cesse de me tourner vers les quatre coins de l’horizon pour n’en pas rater une miette.

Mon seul regret sera que cet itinéraire ne permet évidemment pas de profiter du dramatique versant nord du Béal Traversier. Je parviendrai tout juste, moyennant un petit détour sous le sommet du Béal Céveilhan, à mieux apercevoir les deux tours spectaculaires qui flanquent cette face.

Au retour, je mets directement le cap vers les Granges de Furfande dés que le terrain le permet : je vais redescendre dans la vallée du Guil en empruntant le sentier en balcon qui passe par les Chalets de Furfande et retrouve le GR au col de la Lauze. J’y gagnerai de nouvelles vues sur le Pic de Furfande et les sommets de l’autre côté du Guil, dans la lumière qui baisse. Pour une reprise, c’était une chouette reprise !

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Randonnée réalisée le 1er septembre 2023

Dernière modification : 3 septembre 2023

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Avis et commentaires

Ça dépend si tu tiens à ton fond de pantalon 😄

Sérieusement : en ce qui me concerne, le passage de la vire sur la crête du Vacivier est le seul où je me sois dit "Houlà !" Sur la suite du parcours j’étais seulement du mauvais côté de ma zone de confort, mais jamais au point de me faire peur : un ou deux passages aériens mais pas trop étroits ; une sente à flanc de pierrier un peu plus déversante que je ne les aime. Aucun passage de grimpette n’est difficile.

Sur le plan physique, je n’ai pas trouvé cette ascension particulièrement éreintante ; j’étais fatiguée dés le départ mais je n’étais pas épuisée à la fin de la balade.

Après, j’avais vu la comparaison au Grand Ferrand et à l’Obiou mais je serais incapable d’établir un classement. Il me semble que le Béal Traversier est un peu plus technique (on parle bien sûr des VN pour le Ferrand et l’Obiou) ; mais surtout il est moins "domestiqué" que ces VN que j’avais trouvées généreusement (et judicieusement) balisées.

Voilà ce que je peux te dire ! A noter qu’il est tout à fait possible d’éviter la crête du Vacivier si on fait l’aller-retour via les Granges de Furfande.

Trop beau ce sommet !!! Je n’ai pas ose en solo. Ton verdict pour la difficulté ?

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