Sortie du 28 juillet 2023 par Sylvain Pic d’Ardiden (2988m)

Après une soirée enfermé dans mon véhicule sur le parking de la Fruitière pour cause d’un violent orage, je suis content de me réveiller sous un beau ciel étoilé !

La lumière matinale viens éclairer les magnifiques Pics de la Séde et de Labas. J’arrive peu de temps après au charmant refuge Russell, qui est implanté dans une agréable prairie.

Dorénavant la magnifique Pique Longue du Vignemale est bien installée dans le paysage ! Bons souvenirs de deux belles ascensions, dont une datant d’à peine quinze jours.

Je poursuis sans m’arrêter jusqu’aux raides "couloir" herbeux et pierriers donnant accès au Pourtaou des Agudes où un fort vent glacial me fait son accueil. Le panorama s’ouvre un peu plus, avec Cauterets très bas dans la vallée.

Si le cheminement jusqu’ici était déjà raide, la suite s’annonce bien soutenue !

Il n’est maintenant plus question de sentier, mais d’un chaos granitique démesuré, devenant de plus en plus raide à mesure que l’on s’approche du sommet. Je crois bien n’en avoir jamais vu de pareil !

Bien que très redressé et un peu athlétique, ce final n’est jamais difficile, et je m’amuse à rester au plus près du fil de crête juste pour le plaisir !

Il me semble presque incroyable de retrouver cette formidable ambiance montagne avec si peu de difficultés. Que c’est beau !

Encore quelques mètres et c’est le sommet ! Chose assez rare, il n’y a aucun cairn sommital. Juste un petit mat couché avec des drapeaux à prières, je le redresse en essayant de l’ancrer solidement avec les pierres environnantes.

Grâce au fort vent du jour, mantras et prières peuvent dorénavant s’envoler vers les cieux !!

Je me délecte longuement du magnifique panorama, Pic du Midi de Bigorre, Néouvielle, la Munia, le Mont Perdu, les 3000 de Gavarnie, le Vignemale, les Pics d’Enfer...!!

Combien de sommets visibles déjà gravis ? beaucoup ! Mais combien m’en reste t’il encore ? Bien plus...

Mon regard s’arrête longuement sur le Balaïtous gravis quatre jours plus tôt, et plus particulièrement sur son glacier de Las Néous, l’ascension de ce fier sommet par la cheminée homonyme est une hivernale qui me fait rêver ! Peut-être un jour aurais-je la motivation de venir jusqu’ici en hiver...

Après un bon pique-nique j’entame la longue redescente en faisant cette fois-ci une halte au refuge, avant de rejoindre la vallée du Lutour qui est noire de monde. Quel contraste avec la quiétude du sommet !