Sortie du 29 août 2022 par Manon Froment Plateau d’Emparis et ses lacs par le Chazelet

Le plateau d’Emparis. Ce fut notre choix de destination pour le bivouac. Mes parents (surtout mon père) n’avaient cessé d’en parler comme du lieu idéal pour observer les étoiles dans les Alpes. Eux y avaient été, mais pas moi.

Cependant il y avait toujours un petit souci : La route pour y accéder. Incroyablement dangereuse. Elle avait traumatisé mon frère et ma mère. Mais cette fois, avec Idir, on s’est dit Fuck it, on y va. J’ai pris le volant, avec, je dois l’admettre, une légère appréhension. Malgré tout, Je me devais de le faire. La peur, ça se maîtrise.
Et bien je dois dire que quand arrive le début de la route en terre je commence à serrer les fesses, des cailloux, le précipice à côté, la route qui ne cesse de monter. Si je croise quelqu’un en face, on est pas bien. Dans ma petite polo. Avec Idir on décide d’évacuer ce stress en faisant des blagues, en racontant des conneries. Jusqu’à ce qu’arrive un moment où là, plus personne ne parle. La route se rapetisse encore. Un écart et ciao bye bye fin du voyage. Je sers à fond contre la montagne, et ça passe. Montée intense d’adrénaline, concentration maximale.

On l’a fait ! Nous y voilà, Emparis, ce plateau immense perdu au milieu des Alpes se trouve devant nous. Nous garons la voiture et tout excités commençons à faire des photos. Quelques superbes rapaces se mettent en chasse en face de nous. Des montagnes à perte de vue, on est au-dessus de tout. Une beauté qui me coupe presque au sens littéral du terme, le souffle.

Seulement deux jeunes allemandes sont posées là dans leur Kangoo. On pose la tente, on sort le télescope, tout est près pour passer une super soirée sous la voie lactée. Un père et son fils qui ont vu le télescope viennent nous poser quelques questions, eux intéressés par l’astrophotographie nous informe que le ciel devrait bientôt se découvrir. Bonne nouvelle ça ! Et en effet les étoiles commencent à doucement apparaître.

Nous voilà allongés par terre avec une couverture, la voie lactée qui s’étend devant nous. C’est magnifique, une beauté que jamais je ne parviendrai vraiment à décrire par des mots. Avec le télescope on se régale, il y a une étoile partout où l’on pose les yeux. Jupiter la géante, avec ses quatre lunes. Io, Ganymède, Europe et Callisto. Ces quatre petits astres qui tournent autour de cette amie de la terre. Fantastique. Maintenant Saturne la belle, l’unique, toujours entourée. Ce sera sans Titan ce soir, elle nous est invisible.

L’air est froid, le taux d’humidité élevé, on s’habille de couches plus épaisses les unes que les autres. Mais dans la tente rien n’y fait. Impossible de dormir avec un froid pareil. Nous finissons la nuit dans la voiture. Pour le bonheur de mes pieds gelés. L’oubli des sacs de couchages nous à été fatal. Courte nuit donc.

Je décide de me lever vers 10h. Je pars observer les marmottes, il paraît qu’elles sont matinales. En voilà deux qui courent devant moi. J’essaie de les approcher, mais les effraie. Je suis quand même contente, je n’en avais jamais vue auparavant. On galère comme pas possible à plier la tente, au point de demander à de gentils voisins de nous aider.

On va l’explorer ce plateau d’Emparis. On se croirait en Nouvelle Zélande, deux héros de Tolkien qui s’en vont en quête d’espérance, d’aventures. Beaucoup de montées, on travaille le cardio.

Lac Cristallin. Qui aurait cru qu’il aurait si bien porté son nom. Du quartz de partout. Qui dit quartz dit ? Cristaux. Le lac est quasiment à sec, mais j’en profite. Nous cherchons, cassons, Examinons. J’adore ça, ça me rappelle mon enfance passé le nez par terre à chercher des cailloux fantastiques. Et j’en ai trouvé, de superbes cristaux que l’on peut trouver sur les étagères de magasins.

Ici tout est magnifique. Magnifique et immense, partout où tu poses les yeux il y a des montagnes. Nous avons continué la marche jusqu’au lac Noir, superbe lac perdu au milieu des plaines d’altitudes d’Emparis. Avec en face, la géante Meije.
Une superbe marche d’environ 4 heures, l’endroit idéal pour décrasser les poumons avec un air d’une pureté presque salvatrice. Nous n’avons pas pu aller jusqu’au dernier lac par manque d’eau, mais ce n’est que partie remise. Emparis, nous reviendrons. (Avec des sacs de couchage cette fois).

Ce genre d’endroit est toujours dur à quitter. Tu ne sais jamais quand la vie t’accordera l’occasion d’y retourner, ou quand tu pourras revivre une expérience similaire.
Un dernier coup d’œil avant d’embarquer dans la Polo.