Sortie du 20 août 2022 par Mick1018 Tête de Vautisse (3156m) en boucle par la cabane de Tramouillon et le Lac Étoilé, retour par la Crête de Rougnoux (3003m) et le Col de Val Haute

Départ sur la piste à la passerelle 1737m, j’ai perdu patience sur la piste avec ma voiture basse (mais ca passe avec prudence). Je prends le sentier à l’ombre qui longe le torrent et mène rapidement à la cabane de Tramouillon.

Petite visite à la charmante cabane de Clot St-Jean, bien équipée pour ceux qui souhaitent y passer la nuit. Une vague sente peu individualisée me mène aux environs de la cabane de l’Eyssaumaure, elle est occupée par le berger qui à emmené ses bêtes en pâture.

Après la cabane, sur la sente, j’entends les cloches des moutons, je me dis que j’ai le temps... Soudain la sentinelle berger d’Anatolie arrive dans ma direction et je comprends que le troupeau redescend à la bergerie. Je suis en plein dans la ligne de mire.
Par une ascension dangereuse quand on est chargé d’un sac de bivouac, je m’échappe dans les blocs de la Reychasse.

Astucieusement j’arrive à redescendre les barres de la Selapettes et dévale en direction des Terres Noires. Le troupeau est descendu et je vois encore ce fichu molosse qui patrouille tout seul dans le vallon. Je guette et j’attends qu’il descende vers sa bergerie. Malgré la perte de temps, je décide d’aller voir quand même le lac Trouble.

Il est 18h, le soleil passe derrière la Vautisse, le ciel est sombre maintenant. Je rejoins un très beau lac sans nom avant d’arriver au lac Etoilé pour monter mon bivouac vers 19h.

Je me couche vers 21h, il fait déjà froid. Je suis venu un peu sous-équipé pour être plus léger mais je ne grelotterai pas pour autant. Vers 23h15 j’entends 2 ou 3 pas derrière ma tête puis quelque chose où quelqu’un renifle de l’autre côté de ma toile de tente à 20 cm de ma tête. Suis-je encore traqué par le berger d’Anatolie ? Un bouquetin ? Un loup ? Nous sommes à plus de 2700m. Je parle pour signaler ma présence, la chose ne semble pas fuir mais je ne l’entendrai plus vraiment sauf lorsqu’elle marche sur des cailloux dans le secteur. Je ne trouverai pas vraiment le sommeil... Au petit matin, ma toile de tente est gorgée d’eau, la nuit fût humide. Pas la peine d’attendre 2h au soleil un séchage, je remballe tel quel.

Je monte la Tête de Vautisse par sa crête SE à un rythme très lent pour moi. Je souffre. Je n’ai pas l’habitude d’être chargé. Le sommet est atteint en 1h et je file sur l’arête vers le Pic de Rochelaire. Le dos chargé, cette traversée nécessite de la précaution. Me voilà au début de l’arête E du Pic Rochelaire après le col 2978m.

L’arête est parfois étroite, le rocher médiocre donc étant seul dans les parages (sous entendu : pas de voleurs), je décide de laisser ma charrette sur place. Me voilà libre comme l’air, rien mis à part mon appareil photo, plus de sac. Je file à toute allure et me voilà au sommet 2h après mon départ du bivouac. Le Mont Blanc n’a toujours pas bougé, ma pause est rapide, je pense au retour.

La traversée Rochelaire - Vautisse sera bien plus aisée dans ce sens, il me faudra 45’ seulement avec mon barda. Une dernière montée sur la crête de Rougnoux met à mal mes mollets fatigués mais après je me dis que le plus dur est fait.

La descente jusqu’au col de Val Haute puis à la cabane de Tramouillon et jusqu’à la voiture me paraitra longue mais les couleurs orangées des falaises et les pierriers verts mettent un peu de piment à cette très belle et longue sortie.