Pic de Rochelaire (3108m) - Tête de Vautisse (3156m) et Crête de Rougnoux (3003m) en traversée

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1500m
Durée :
10h00

Sauvage randonnée en boucle, hors sentier, dans le Parc National des Ecrins, qui permet de faire l'ascension de l'avant-dernier "plus de 3000" au sud du massif : le Pic de Rochelaire. On complète avec la traversée de la Tête de Vautisse, par une arête facile, mais parfois aérienne, et celle de la Crête de Rougnoux. Trois sommets de 3000, pour une longue randonnée de 10h00. – Auteur :

Accès

  • De Guillestre, remonter la N 94 vers le Nord, jusqu’à la hauteur de Saint-Crépin. Prendre à gauche la D 138 qui traverse la Durance. A une bifurcation, prendre la D 38 vers l’Ouest en direction de Chanteloube. A une nouvelle bifurcation, prendre à gauche la direction de Freissinières. Au Chambon, prendre à gauche, la D 538 en direction des Roberts, du Serre et des Faures. Après ce hameau, la route n’est plus revêtue. Continuer la piste forestière, jusqu’au parking du Lauzet (alt. 2072, grand calvaire), avant que la route ne redescende sur les bergeries du Sellar.
  • De Briançon, descendre la N 94 vers le Sud. On passe devant la gigantesque statue en hommage à Edward Whymper. On traverse l’Argentière-la-Bessée. 6,25 km après le virage en épingle sous la statue, avant le village de la Roche-de-Rame, prendre à droite, la route qui passe sous la voie de chemin de fer et traverse la Durance. Après le pont, on rencontre une bifurcation. Prendre à gauche, vers le Sud, la D 38 en direction de Freissinières. On arrive à Pallon. Ne pas pénétrer dans la Vallée de Freissinières, mais continuer la D 38 vers le Sud. Au hameau du Chambon, prendre à droite la D 538 en direction des Roberts. Suite de la description identique à celle par Guillestre.
  • Cette piste peut, hors juillet/août, être interdite en raison de travaux forestiers.

Précisions sur la difficulté

Grande randonnée sauvage.

  • La remontée des Lauzières d’Aoust se fait entièrement hors sentier. Pas de traces, rares cairns. Le col 2983 s’atteint au prix d’environ 130 mètres de dénivellation dans un pierrier non stabilisé.
  • Le Pic de Rochelaire est facile mais en mauvais rocher. Éviter au maximum les passages rocheux par des vires . Appuyer sur les prises plutôt que "tirer dessus" et bien les remettre en place après usage.
  • Ascension de la Tête de Vautisse sur une arête parfois aérienne et ludique. Les rares passages où il faut "mettre les mains" sont en bon rocher. Cette arête est classique.
  • Traversée de la Crête de Rougnoux et descente sur le col de Val Haute, sur une trace sans difficulté.
  • Descente du col de Val Haute, dans un vallon sauvage sur une bonne sente.

Les infos essentielles

  • Carte  : IGN TOP 25 3437ET
  • Tracé IGN
  • Altitude de départ : 2072m
  • Point bas : 1924m
  • 1er col sans nom : 2983m
  • Pic de Rochelaire : 3108m
  • Tête de Vautisse : 3156m
  • Crête de Rougnoux : 3003m
  • Col de Val Haute : 2517m
  • Distance : 15 km
  • Horaire : 10h00
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Itinéraire

Les "3000" les plus méridionaux du massif des Ecrins

Au sud du Massif des Ecrins, les trois derniers sommets de plus 3000m sont :

  • la Tête de Vautisse (3156m)
  • le Pic de Rochelaire (3108m)
  • la Tête de Couleau (3038m)

Ils sont très proches les uns des autres et accessibles aux randonneurs. Le premier nommé est de loin le plus intéressant, le dernier est en très mauvais rocher.

Du parking au col 2983m

Continuer sur la piste qui descend vers la cabane de la Vallerette. On pénètre en zone centrale du Parc National des Ecrins. On traverse le ravin de Vautisse et on arrive à une bifurcation.

Laisser la piste qui mène aux cabanes du Sellar, pour prendre un chemin à gauche qui longe la rive droite du torrent du Sellar.

A 2030 mètres d’altitude, le chemin s’interrompt. Laisser le torrent du Sellar et remonter en suivant, à gauche, le lit d’un ruisseau à sec.

Remonter ensuite les pentes herbeuses des Lauzières d’Aoust en appuyant un peu sur la gauche.

On arrive sur une crête qui domine de quelques mètres le vallon situé au pied des glaciers rocheux qui sont sous la Tête de Vautisse.

Descendre dans ce vallon et le remonter. Il devient de plus en plus étroit et débouche dans un cirque, sous le Pic de Rochelaire, d’où le col 2983 est bien visible.

Monter au maximum par les névés s’il en reste ou effectuer un mouvement tournant en partant plein sud, pour revenir au sud-est, sous le col.

Remonter au mieux les pentes de fins éboulis croulants ou pierres instables jusqu’au col.

Pic de Rochelaire

Du col, remonter l’arête est du Pic de Rochelaire, le plus souvent légèrement en contrebas, en versant sud. Arête facile, mais en mauvais rocher.

Retour au col par le même itinéraire.

Tête de Vautisse

Du col, remonter l’arête nord-est de la Tête de Vautisse, légèrement en contrebas, en versant nord, sente, cairns.

Quelques petits passages rocheux obligatoires se surmontent facilement.

En approchant du sommet, l’arête devient plus aérienne.

Panorama remarquable sur les versant sud du Massif des Ecrins avec l’alignement formidable Ailefroide, Barre, Pic sans Nom, Pelvoux. Mais aussi le Sirac, l’Olan, les Bans, les Rouies, les Agneaux etc... Tout le Queyras avec notamment la Font Sancte dont le couloir ne garde plus la neige en été, le Pic de Rochebrune, isolé. Encore plus Isolé, le Mont Viso règne sur cette partie des Alpes. Les Alpes maritimes sont visibles, le Mont Ventoux également. Une grande partie de la Vanoise est visible alors que le Mont Blanc, émerge nettement, mais il est si lointain...

De la Tête de Vautisse au col de Val Haute

Descendre par les lacets de l’arête Nord jusqu’à la selle 2905m. Remonter ensuite une bonne trace jusqu’à la Crête de Rougnoux (3003m). Suivre cette crête vers l’est, puis vers le nord-est. Pas de sentier mais c’est une crête bien large, ce n’est pas une arête. A la Crête de Rougnoux, succède la Crête de l’Homme et le large col de Val Haute, alt. 2517m.

  • ne pas être tenté de prendre un raccourci, en descendant de la selle 2905 dans le Vallon Cros, par des éboulis qui semblent débonnaires, mais qui dominent de hautes barres rocheuses, invisibles. La Crête de Rougnoux est un "passage obligatoire".

Du col de Val Haute au parking

Prendre une petite sente qui descend en lacet le versant ouest du col dans le vallon de Font Cailla.

La sente a se perd un peu dans les prairies, mais il faut rester en rive droite du torrent des Sebieres, généralement à sec, puis bientôt alimenté par une source (eau très bonne).

On retrouve un sentier qui s’éloigne du torrent et qui va suivre à peu près les courbes de niveau, avant de remonter un peu au parking du Lauzet.

L’ascension

Après une ballade pas trop difficile (le lac de l’Ascension), une randonnée longue (le Grand Pinier) et une bavante (la Pointe de l’Aiglière), je choisis pour cette quatrième ascension en quatre jour le Pic de Rochelaire.

Au camping, une grande carte marque l’itinéraire en précisant que c’est hors sentier.

Mais avec une telle carte, je pense que l’itinéraire doit être fréquenté et que je trouverai une sente.

De plus, la dénivellation, entre 1924m et 3108m semble raisonnable. J’oublie volontairement la "remontée" du retour entre 1924m et 2072m.

Me voici donc au lever du jour dans le vallon du Sellar. Je parcours rapidement la piste, puis le chemin. Je passe devant les bergeries. C’est assez animé puisque c’est l’heure du départ dan les alpages. Je reçois la visite des patous qui me reniflent et s’en vont.

Je me retrouve au pied des Lauzières d’Aoust. Je cherche une sente, une trace humaine et non ovine. En vain ! Pas même un cairn.

Je remonte dans le lit peu accidenté d’un torrent, puis ce sont les pentes herbeuses qui semblent sans fin. Au-dessus de moi, une vague ligne de crête qui recule à mesure que j’avance.

En tirant un peu à gauche, j’arrive à dominer légèrement le vallon qui se situe au pied de la Tête de Vautisse.

Je descends dans ce vallon et le remonte. Il reste de la neige qui facilite la progression jusque vers 2850 mètres d’altitude.

Ensuite c’est le pierrier. Immonde ! J’avance de 20 cm, je recule de 10. L’exercice est assez pénible. Si je m’arrête pour souffler, je descends avec la pente. Donc pas d’arrêts, mais de petits bonds au moment où cela commence à glisser en arrière.

Enfin, sous le col la pente s’aplatit.

Et là, je vois l’arête de la Tête de Vautisse. Je sais que son parcours est classique, mais il n’était pas dans mes projets. J’ai gravi ce sommet l’an dernier par la cabane de Tramouillon.

Mais cette arête est bien tentante. Je me sens comme un enfant devant une friandise. Je regarde la carte et je calcule rapidement : 173m de D+ pour Vautisse, 98m supplémentaires pour la Crête de Rougnoux et j’évite les 148m de remontée au parking.

C’est décidé : je vais faire l’arête et redescendre par le col de Val Haute. Ce sera plus long, mais il n’y a pas un nuage.

Je pose mon sac, le Pic de Rochelaire vient de passer du rang d’objectif principal au rang d’objectif secondaire. Tant pis pour lui !

Je vais donc faire un rapide aller-retour au sommet avec une pause contemplative limitée.

Sur l’arête, je me rends vite compte de la médiocre qualité du rocher. Il ne faut pas tirer sur les prises. Je vais monter au maximum par les vires un peu en contrebas.

Au sommet, j’ai une vue plongeante sur la vallon du Couleau. Une pente de 1200m de dénivellation. Toute proche, la Tête de Couleau semble être en rocher encore plus médiocre.

De retour au col, je me restaure un peu et j’attaque l’arête de la Tête de Vautisse.

Parcours facile, les quelques passages rocheux sont de qualité. La dernière partie de l’arête présente un magnifique passage assez aérien.

Sommet désert ! Pourtant habituellement, il est très fréquenté : le parking de la cabane de l’Alp se trouve à 2392m.

Il est 12h25, peut-être que les visiteurs sont déjà redescendus. je regarde l’itinéraire de la cabane de l’Alp aux jumelles. Effectivement, je vois du monde. Plusieurs groupes, environ une quinzaine de personnes. Mais toutes montent, aucune ne descend

Décidément, moi et mes départs à l’aube, je me fais l’impression d’être un dinosaure.

Deux randonneuses vont arriver vers 13h15, les autres je vais les croiser pendant ma descente.

La remontée sur la crête de Rougnoux n’est pas trop pénible. S’il fait Soleil, il ne fait pas chaud. A l’est, quelques cumulus se forment au-dessus du Queyras. Le plus étrange se trouve au-dessus du Viso et ressemble au panache d’un volcan en éruption.

Je gagne le col de Val Haute par un itinéraire que je connais déjà. L’heure avance et le Queyras, qui présente son versant ouest, sort de l’ombre. Le Pic de Rochebrune, le Viso, ne sont plus des silhouettes, les détails apparaissent.

Au col de Val Haute, je fais une nouvelle pause. Je n’ai presque plus d’eau. J’observe le vallon de Font Cailla. Le torrent est à sec. Mes jumelles suivent le cours vers l’aval et là je vois de l’eau. Un source sourd sur la gauche.

Je reprends mon sac et je descends par une bonne sente jusque dans le vallon. Je me dirige sur la source. L’eau est abondante, fraîche, excellente.

Ensuite, je reprends ma descente dans ce beau vallon fleuri.

J’arrive au parking 10h00 après l’avoir quitté.

Et moi qui voulait faire une ascension tranquille.

Demain repos !

Mais j’irai peut-être faire la Via Ferrata de Freissinières le matin. Et l’après-midi, je pourrais aller voir le fameux genévrier thurifère géant et vieux de 14 siècles. Ce vieux grigou est avare de sa présence. Il se cache en haut de la montagne.

La journée de demain ne sera peut-être pas forcément reposante.

Autre topo sur la Tête de Vautisse

  • Autre topo, au départ de la cabane de l’Alp ou de la cabane de Tramouillon avec retour par le col de Val Haute, mais descente en versant est.

Avertissements et Droits d'auteur

Dernière modification : 28 juin 2022

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Avis et commentaires

Denis L

Je viens de réaliser cette magnifique boucle en passant par les 3 points à 3000, c’est un panorama grandiose. Pour rejoindre la tête de Vautisse, chemin parfois aérien, alors prudence, mais tout à fait praticable. Randonnée longue, mais c’est pas grave au vue des reliefs.
Merci pour cette idée de randonnée.

lochard olivier

bonjour
vous parliez du col-selle 2905 entre la tete de vautisse et la crête des rougnous..effectivement , certaines personnes sont tentées de descendre par là.. Il est presque miraculeux que je n’ai pas entendu parler d’accident entre ce col et le vallon du cros !
je suis monté hier à ce col par le vallon du cros et ai trouvé un passage abordable pour randonneurs experimentés... mais les dalles sont en dévers , la roche friable et instable .
ce vallon est magnifique , les chamois présents et la partie finale en ambiance haute montagne . cette reconnaissance du trajet final nécessite un bon sens du passage , des trajectoires et de l’itinéraire. du col 2905 , crête des rougnous , suivi des crêtes jusq col de val haute pour rejoidre la croix du lauzet d’où j’étais parti . sentier du val cailla mal signalé , mal balisé et erratique

lochard

bonjour
hier ,je suis allé au col 2983 , entre le rochelaire et la tete de vautisse , depuis le parking du lauzet.. et retour .je pense qu’il vaut mieux passer par la cabane de la mouthe et bifurquer de même niveau à gauche , en privilegiant les zones herbeuses horizontales jusqu’à rejoindre l’alpage herbeux , puis monter à gauche du pierrier en legere diagonale progressive vers la gauche , en suivant le parcours le plus logique , le plus confortable et le moins fatigant . Arrivé au dessus des ressauts apparents , rester dans les prairies à environ 200 m à d du fond du vallon jusqu’au col apparent du fond du vallon. De là , contourner en boucle horizontale sous le rochelaire jusqu’à rejoindre le 1/3 sup de la moraine .La dernière partie dont l’éboulis , m’a paru en trés bon état , le soubassement étant légérement humide et évitant les glissades ( fort enneigement l’hiver dernier , et juin -juillet assez pluvieux ) ; beaucoup de chamois dans le décor des versants rochelaire-vautisse ;c’est le parcours le plus confortable !
A la descente , privilégier la ramasse dans les névés et suivre le fond du vallon ,puis rejoindre l’itinéraire de montée vers la gauche, pour éviter les barres rocheuses.
Le Lauzet est un endroit sublime quand on sort du dédale escarpé des forêts qui y ménent... une vallée cachée sur un plateau !

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