Sortie du 19 novembre 2021 par Paul Aiguille des Saffres (3135m)
Vous avez eu le topo dans des conditions "estivales d'octobre", La sortie d'Agarock en été, celle de Mick en hivernale de printemps, voici maintenant l'hivernale de début d'hiver. Des conditions encore différentes pour cette petite course pleine d'intérêt.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Neige en face nord à 1800m. Le versant de Chalance bien exposé au sud, la neige se trouvait par plaques vers 2200m. Quelques passages glacés et neigeux avant le refuge. Au-dessus de 2500m, trop peu de regel pour être portant sur la nouvelle couche. On enfonçait à chaque pas. Sommet réservant des sensations habituellement 500m plus haut en juin.
Récit de la sortie
L’idée de départ était de faire une dernière sortie dans le Valgaudemar, un massif toujours intéressant en fin de saison. Les conditions de neige étaient déjà trop avancées pour la classique traversée Vallonpierre - Chabournéou. La face ensoleillée de Chalance devait nous permettre une dernière sortie en altitude dans ce secteur.
Arrivés en deux équipes distinctes, Val et moi trouvons le moyen de garer la voiture au Rif du Sap à 1400m. Nous commençons la montée vers 9h00. Jean et Luc se gareront à la cascade du Casset et enverront 240m de dénivelé supplémentaires.
Toute la vallée est dans le brouillard, et le sentier est bien givré. Nous faisons attentions aux cailloux, glissants parfois comme des savonnettes. Mais le soleil n’est pas loin. Après quelques minutes de franche montée, les sommets de l’Est étincellent par moment, puis se recouvrent de brumes. 100 mètres plus haut, nous sommes définitivement dans la lumière, dans un décor digne des plus hauts sommets de la planète. Je ne suis jamais allé au Népal, mais à ce moment j’ai l’impression d’y être invité. le givre du sentier s’efface et la marche devient plus paisible.
La montée à Chalance est plutôt bien cairnée et les quelques passages de neige, au-dessus de 2300m, sont sans difficulté. La traversée du haut est un peu gelée et nous contournons l’éperon pour une petite redescente, avec le refuge qui se précise. Quel bonheur.
Jean et Luc arrivent une heure plus tard, juste avant le défilé des lumières sur les Anapurnas. On peut vraiment y croire, surtout après l’apéro. Cependant, personne ne monte au Lambert cette fois, l’accès est enneigé.
Après une nuit correcte, nous partons vers l’aiguille des Saffres. Le parcours est assez varié avec le franchissement d’une petite barre à sec, puis ça brasse pas mal dans la neige. On se relaye pour la trace.
Nous choisissons un petit couloir à droite pour rejoindre la pente de neige qui tire directement dans le collu à gauche du sommet. Passage un peu plus délicat que pressenti, qui nous pousse à chausser les crampons et à faire un peu attention. La pente qui suit est moins froide mais ça brasse bien. Au collu c’est du mixte, en prenant garde à ne pas trop s’approcher de l’arête. Le sommet est atteint en 3h30 pour 600m de D+. Quand ça brasse comme ça 200m à l’heure c’est déjà beau.
Seul le bimoteur d’un petit avion vient perturber le grand calme et passe par le col de Chalance au-dessous de nous.
Pour la descente, nous rejoignons le collu et tirons à droite pour longer la grande épaule et descendre par une pente de neige.
Le retour au bercail est plus facile en utilisant les traces de montée.
Pour les photos de cette magnifique sortie, voir l’album complet de Jean Cimolai, grand passionné !
photos.app.goo.gl/AMGsZTH...
Photos
Auteur : Paul
Avis et commentaires
Avec plaisir Cyril !
Un endroit dont je ne me lasse pas d’y admirer de nouveaux clichés. Alors merci à toi, et à Jean qui a mis le "paquet" côté photo. Troisième sortie pour votre topo d’origine, qui m’avait vraiment surpris et émerveillé, lorsque je l’avais découvert, puisque je ne connaissais absolument pas l’existence de cette jolie aiguille. Donc, avec ta nouvelle contribution, les randonneurs intéressés par ce sommet n’auront aucune excuse, ils ne pourront pas dire qu’il n’avaient pas été prévenus des conditions liées aux différentes périodes du calendrier, et auront tout loisir de se faire une idée assez précise de cette grande et belle ascension grâce à nos contributions, mais aussi à ALTITUDERANDO. Au plaisir, peut-être, un jour, de te rencontrer, Paul.
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