Sortie du 16 novembre 2021 par Pascal Le Grand Veymont (2341m) du Pas de la Selle à la Côte de Quinquambaye

Un retour dans le Vercors au cours d’une belle journée de fin d’automne où le soleil est à chercher au-dessus d’une mer de stratus compacte emprisonnant les vallées dans une froide grisaille...

Départ de la Bâtie vers 10h du matin, dans une ambiance humide et froide. Mais ce n’est pas grave, on sait que plus haut, l’astre du jour rayonne... Direction la crête de Quinquambaye, pour commencer cette boucle dans le sens où on profite au mieux du soleil tôt en journée en versant est, pour finalement terminer la journée sur les crêtes dans la lumière du couchant avant de pouvoir rapidement redescendre à la nuit tombante.

Malgré le terrain raide, le sentier de Quinquambaye est très bien tracé et agréable à monter. Et rapidement, on atteint la crête où on profite de la vue dans un soleil radieux au-dessus de la mer de nuages...

Il y a bien 200m à redescendre dans le fond du trou à l’ombre avant de pouvoir attaquer en face la montée en direction du pas de la Ville... Une montée sans difficultés dans les alpages roux, dominant Gresse-en-Vercors de plus en plus submergé par les nuées qui, contrairement à l’usage, semblent de plus en plus s’épaissir...

Le pas de la Ville... La vue s’ouvre sur les immenses forêts des hauts-plateaux, qui s’étendent du sud au nord, mais qui vers l’ouest plongent dans la mer de nuages, tel une immense plage... On poursuit la montée dans l’ombre de la petite "face nord" du Grand Veymont, où un peu d’attention est requise pour ne pas glisser sur les plaques de neige gelée couvrant le sentier ici et là...

Retour au soleil alors que les immenses plans inclinés de la crête sommitale se montrent. Et comme d’habitude, on n’est jamais seul ici, des bouquetins en-veux-tu-en-voilà se sont approprié les lieux, les femelles arpentent les crêtes alors que les mâles se reposent tranquillement en groupe dans l’herbe.

La montée se terminera tranquillement, quittant le sentier pour un parcours plus esthétique sur le fil de la crête, même si cela impose parfois quelques descentes pour franchir des brèches... Et le sommet est là, alors que la vue s’ouvre subitement vers le sud sur d’immenses étendues sauvages au rebord d’un océan de nuages dans lequel émerge fièrement le Mont Aiguille...

14h passé, après une longue pause sur le sommet qu’on aura pour une fois eu pour soi tout seul, on attaque la descente vers le sud... Bouquetins encore, bouquetins toujours...

Et voici les débonnaires alpages des Aiguillettes, prenant de plus en plus de couleurs... Direction le pas du Fouillet. Celui-ci est praticable, mais on l’ignore, délaissant son ombre pour poursuivre sur la crête ensoleillée vers le pas des Bachassons. Il est presque 15h30. Descendre, déjà ? Pas envie maintenant, poursuivons encore la balade au soleil, allons explorer la montagne de Peyre Rouge. Et c’est parti hors-sentier le long de la crête...

On aboutit à un point haut, qu’un fil rocheux tourmenté sépare encore du sommet. Cela pourrait valoir le coup d’explorer, sinon aller au sommet demanderait de descendre dans le versant sud pour contourner et remonter. Mais non, plus le temps pour cela étant donné l’heure, il vaut mieux se diriger maintenant vers le pas de la Selle en profitant du soleil tant qu’il est là...

Le creux du pas de la Selle plonge déjà dans l’ombre, mais au-dessus, les pentes herbeuses des Rochers du Parquet resplendissent dans la lumière orange. Est-il possible de monter là-haut avant que le soleil ne se couche dans une vingtaine de minutes ? Ce sera le dernier challenge de jour,

Montée au pas de course vers le Rocher de Chamoux, puis on change d’avis, se dirigeant en fin de compte vers le point culminant des Rochers du Parquet qu’on atteint juste à temps, une petite dizaine de minutes avant que le soleil ne disparaisse, minutes qui seront mises à profit pour faire marcher l’appareil photo... L’immense mer de nuages maintenant dans l’ombre bleue s’étale, entourée par l’horizon en liseré rouge des Écrins et du Dévoluy...

Le soleil s’est couché, il est temps de descendre... Retour sur le sentier du pas de la Selle traversant les immenses pierriers face au magnifique Mont Aiguille, puis à la nuit tombante on plonge dans la forêt et aussi le brouillard... L’ambiance se fait lugubre et froide, il faut sortir la frontale, tenue à la main, seule manière d’y voir quelque chose dans le brouillard. Le sentier se suit pas trop difficilement, excepté sur quelques replats en forêt où le sentier disparaissant sous les feuilles mortes s’apparente à un jeu de piste.

On rejoint enfin les prairies du vallon, où un long chemin horizontal ramène à la Bâtie. Malgré le brouillard, on peut enfin éteindre la frontale, grâce à la clarté apportée par la lune presque pleine au-dessus. Marche tranquille au son des sonnailles de quelques vaches profitant des dernières touffes d’herbe de l’automne... Fin de la balade vers 19h.