Sortie du 16 septembre 2018 par jean331 Tour des Rochers des Fiz

Septembre 2018, sortie du boulot, un vendredi vers midi. J’ai très envie de nature et de montagne. Dans le métro qui me ramène chez moi, je jette un coup d’œil sur les bulletins météo dans les Alpes du Nord. Grand beau annoncé.

Un check rapide des horaires des trains au départ de Paris, et je constate que je pourrais parfaitement être à St-Gervais avant la nuit.
Bon, bon, voilà qui est bien. Mais est-ce vraiment raisonnable de partir ainsi, à brûle pourpoint, et surtout de traverser la moitié de la France pour seulement deux petits jours ? Car ne nous leurrons pas, lundi le boulot m’attendra toujours, bien sûr...

Eh bien, peu importe. La météo est favorable, l’envie est là et rien ne me dit que dans les semaines à venir, j’aurai la liberté de m’échapper ainsi entre les obligations professionnelles et personnelles.

Rien ne me dit non plus que deux ans plus tard, il me faudra en prime l’autorisation du gouvernement pour aller humer l’air des alpages mais ça, c’est une autre histoire.

Alors, après un passage éclair à la maison pour préparer mes affaires, faire quelques courses et prévenir ma compagne qui n’a pas les mêmes souplesses d’emploi du temps que moi dans son métier, c’est avec un énorme plaisir que je me retrouve à la Gare de Lyon, mon sac sur le dos et ma tenue de randonneur qui détonnent au milieu des franciliens fatigués attendant leurs trains de banlieue.

J’ai pris à la hâte deux cartes, celle de Saint-Gervais-les-Bains et celle de Samoëns Haut Giffre et c’est dans le train que je décide finalement de mon itinéraire.
Ce sera une sorte de tour des Rochers des Fiz, au départ de la Gare de Servoz.

Arrivé en soirée, je m’enfonce rapidement dans la forêt afin de gagner les Ayères où j’installerai le bivouac.

Le lendemain, je découvre le paysage dans toute son ampleur. Tandis que Mont Blanc, irréel, flotte entre les nuées, les immenses parois des Rochers des Fiz s’imposent comme une muraille impressionnante, presque intimidante. Pourtant, la montée du Passage du Dérochoir qui permet de les franchir s’avère sans histoire mais pas sans charme avec l’apparition d’un bouquetin qui joue aux ombres chinoises sur les hauteurs qui dominent le chemin. S’ensuivent la visite des Chalets de Sales, charmants, la descente le long du torrent jusqu’au Pas des Sales, et la remontée jusqu’au Collet d’Anterne.

Après avoir visité le magnifique Lac d’Anterne, c’est à proximité du Refuge Alfred Wills que j’aménage le camp pour la nuit.

Le dimanche, le temps sera malheureusement un peu bouché ce qui me privera d’un panorama probablement remarquable alors que je parcours la crête reliant la Tête de Villy à celle de Moëde. Dommage.

Néanmoins, c’est avec délice que je me délecte des rares mais spectaculaires éclaircies sur le lac en contrebas ou les Aiguilles de Chamonix. Le retour vers le Servoz se fera via le refuge de Moëde Anterne et le Lac de la Pormenaz.

Arrivé à la gare, je constate que je suis large question horaire : une petite demi-heure d’avance sur mon train. Facile !
Avec le recul, je me dis que j’aurais dû prendre un peu plus mon temps dans la descente. Histoire de profiter jusqu’au bout de la liberté toute simple de flâner dans les bois.