Sortie du 24 octobre 2020 par Pascal Tête à l’Âne (2804m) par le vallon de Sales
Une petite incursion sur la chaîne des Fiz dans les conditions atypiques d'une journée d'automne entre les nuées.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Nuages bas à diverses altitudes en matinée se dissipant et évoluant l’après-midi en stratocumulus accrochant les montagnes sous 2800m, se dispersant en fin de journée. Quelques voiles d’altitude en soirée accompagnant un redoux.
Récit de la sortie
Une sortie automnale en conditions atypiques après les grosses pluies de la veille, L’objectif étant d’aller découvrir la chaîne des Fiz en version fraîchement reblanchie, alors que la neige hivernale n’a pas encore fermé l’accès au vallon de Sales.
Départ du Lignon vers 11h après avoir traversé les vallées au plus fort des couleurs de l’automne, alors que l’humidité de la veille se manifeste encore en larges bancs de grisaille laissant à peine entrevoir le bleu au-dessus. Peu de monde, on est loin de l’affluence estivale.
Petite galère boueuse au début du chemin à cause de gros travaux de défrichage, semble-t-ils liés à la création d’un nouveau parking. Heureusement, on retrouve rapidement le sentier habituel un peu plus haut.
Montée dans le brouillard masquant la vue sur les cascades qui coulent à flots rugissants à cause des grosses pluies de la veille. De petites cascades dégoulinent de tous les côtés des falaises du vallon, alors que des trouées de lumière se dessinent au-dessus. Si soleil il y a, c’est plus haut. On monte rapidement...
Arrivée au hameau de Sales ayant retrouvé son calme avec la fermeture du refuge, les rares habitants encore sur place profitent des derniers jours de la saison en préparant l’hivernage. On ne s’attarde pas trop, direction le plateau des Salamanes qu’on espère atteindre avant que le soleil ne fasse bouillir l’humidité et gonfler les cumulus qui allaient certainement se former.
Arrivée sur le plateau où on trouve la neige sur laquelle gambade au loin une multitude de chamois. De grands bancs de nuées cachent partiellement la vue mais les crêtes semblent encore au soleil, il faut se dépêcher de monter...
La progression se fait de plus en plus pénible dans la neige molle. Il n’y en a pas trop, mais celle-ci est sans sous-couche et sous le blanc on ne sait pas trop sur quoi on pose les pieds. Avec de la chance sur de l’herbe ou au sommet d’un caillou, sinon on s’enfonce dans les creux entre les rochers, ou, pire, dans les crevasses de lapiaz... Dans ces conditions, on renonce à aller traverser les lapiaz et les chaos rocheux menant à la Pointe d’Anterne, choisissons plutôt de monter plus à gauche vers la crête au sud de la Tête à l’Âne dont les pentes sont dépourvues de lapiaz.
La pénible montée se fait droit dans la pente où les pieds s’enfoncent en général jusqu’aux mollets, mais par endroits dans des congères jusqu’aux genoux, et parfois dans des trous jusqu’aux hanches... Les bâtons font office de sonde, des raquettes n’auraient pas été inutiles. Mais la crête se rapproche petit à petit, on finit par y arriver. Il est presque 16h, direction le point haut 2741m de la crête et son joli promontoire qui sera déclaré objectif du jour.
Hélas, la course contre les cumulus est perdue. Il aurait fallu y arriver au moins une heure plus tôt. On profite juste de quelques trouées dans lesquelles on photographie le paysage comme on peut. Un peu plus loin, le sommet de la Tête à l’Âne semble au soleil au-dessus de la couche, mais on n’a ni le temps ni les conditions d’y aller. Casse-croûte puis patiente attente alors que la couche nuageuse se fait de plus en plus compacte. Il est presque 16h30, tant pis, il va falloir penser à descendre...
Mais voilà que brusquement, la couche perd de l’altitude et commence à se morceler. Le panorama réapparaît soudain entre les lambeaux de nuées, découvrant enfin au loin les aiguilles et les glaciers du massif du Mont Blanc. On ressort l’appareil photo...
17h, bon maintenant il faut vraiment descendre. C’est reparti dans la grande pente de neige, qu’on aimerait dévaler en courant mais qu’on descend avec prudence devant assurer à chaque pas que le pied appuie sur du dur avant d’y mettre son poids. Et si on s’enfonce quand même dans un trou, le mieux reste de s’asseoir en arrière dans la neige.
Retour sur le plateau des Salamanes où on retrouve l’herbe. Le redoux qui a chassé les cumulus a également voilé le ciel, ce qui ôtera le regret de ne pas pouvoir rester pour le coucher de soleil. On poursuit la descente vers le hameau de Sales, puis le long du vallon. La nuit tombe... Fin de la balade vers 19h30, juste assez tôt pour être rentré avant 21h.
Photos
Auteur : Pascal
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