Tête à l’Âne (2804m) par le vallon de Sales
- Randonnée
- Platé - Fiz / Haute-Savoie / Sixt-Fer-à-Cheval
- Difficulté :
- Difficile
- Dénivelé :
- 1750m
- Durée :
- 9h
Le sommet culminant des massifs des Fiz et de Platé... Et aussi un magnifique promontoire panoramique accroché sur une arête bien escarpée. C'est un sommet qui se mérite. On profitera du parcours du verdoyant vallon de Sales, avec ses cascades et ses immenses prairies d'alpage, d'une géologie riche composée de strates de lapiaz surmontés de roches colorées. Au-dessus de cela, on admirera un magnifique panorama dominant le vallon d'Anterne et son lac, prolongé par les Aiguilles Rouges sur fond de glaciers et d'aiguilles acérées formant le massif du Mont Blanc. – Auteur : Pascal
Accès
Samoëns - Sixt - Salvagny, route de la cascade du Rouget, parking au Lignon, terminus de la route, lieu souvent bondé en période estivale.
Précisions sur la difficulté
Il s’agit d’un parcours relativement long au dénivelé conséquent. Si la première partie jusqu’au hameau de Sales se déroule sur un bon sentier très fréquenté, la suite n’est pas du tout balisée. On profite d’une bonne sente pour monter au plateau des Salamanes, puis plus haut le parcours se déroule à vue sur un terrain sauvage.
L’itinéraire est assez évident par bonne visibilité, mais devient très délicat dans le brouillard, notamment à la descente dans la traversée de l’immense plateau des Salamanes pour retrouver la sente permettant de plonger vers le fond du vallon de Sales.
Sur sa partie supérieure, la progression se fait entres pierriers plus ou moins stables ou dalles rocheuses selon les variantes choisies. La principale difficulté technique se trouve dans l’escalade de la cheminée permettant d’atteindre le bastion sommital. Elle se compose d’une courte escalade peu aérienne mais pas évidente pour un novice (5m, II, un pas de III au milieu, bon rocher) suivi d’une remontée d’un étroit couloir assez pierreux composé de petits ressauts (attention aux chutes de pierres, notamment si d’autres personnes se trouvent dans le couloir). Mis à part ce passage, l’itinéraire est globalement peu exposé.
Photos
Les infos essentielles
- Altitude départ : 1180m.
- Altitude sommet : 2804m.
- Horaire : 9h.
- Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre.
Période
Praticable en période estivale, lorsque les raides pentes permettant d’accéder et de grimper le bastion sommital sont libres de neige, en général à partir de juin.
Les raides dévers que le sentier traverse pour franchir le pas de Sales interdisent tout accès hivernal au vallon de Sales depuis Sixt (à skis, on y accède depuis Flaine par les Grandes Platières).
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Itinéraire
Ascension
Du bout de la route au Lignon, prendre le large chemin remontant vers le sud dans le vallon de Sales. Peu après les cascades de la Sauffaz et de la Pleureuse, délaisser le sentier en direction d’Anterne et poursuivre vers le sud dans le vallon.
Après un grand replat, le sentier reprend la montée et franchit le pas de Sales taillé dans la roche (infranchissable l’hiver) dominant la cascade de Sales. On poursuit tranquillement dans le vallon vers les dernières cascades puis la résurgence source du torrent. Une dernière montée tranquille dans le vallon mène au grand replat où se trouvent le refuge et le hameau de Sales.
Au niveau de la fontaine du hameau, prendre à gauche une sente non balisée et peu marquée au début qui s’élève sur le rebord est du vallon. Par quelques lacets, elle s’élève entre les petites barres rocheuses pour finalement atteindre l’immense plateau des Salamanes, et disparaître.
L’objectif se dévoile et la suite du parcours s’effectue à vue, mais l’itinéraire est évident par bonne visibilité. Il s’agit maintenant d’atteindre la ligne de crêtes à droite du sommet. Le plus commode pour éviter la caillasse est de viser la croupe de dalles grises à droite des pierriers bruns ce qui permet une ascension plus agréable, puis de revenir à gauche vers la crête à droite du sommet. On pourra aussi préférer le fil de la crête et la traversée de la Pointe de la Mitraille pour profiter du magnifique panorama sur l’autre versant.
Aborder les raides pentes caillouteuses montant vers le bastion sommital, facilitées par une légère trace. On se dirige vers la petite cheminée entaillant la barre rocheuse défendant le sommet, seule faiblesse pour y monter.
La première partie de cette cheminée est la plus délicate à escalader, avec un petit mur nécessitant un pas de III en son milieu, dans un rocher sain. Plus haut, l’étroit couloir est composé de petits ressauts faciles mais avec pas mal de cailloux, on fera attention aux chutes de pierres, en particulier si d’autres personnes sont engagées dans le couloir.
Sortir du couloir par la gauche pour ensuite franchir un dernier petit ressaut facile, et remonter le pierrier pour rejoindre la crête rocheuse. Le cairn sommital se trouve à l’extrémité ouest, mais l’extrémité est offre la meilleure vue plongeante sur la montagne d’Anterne en contrebas.
Incomparable panorama sur la montagne d’Anterne, le Haut-Giffre, les Aiguilles Rouges, les aiguilles et les glaciers du Mont Blanc...
Descente
Le retour s’effectue par le même itinéraire, avec pour les plus pressés la possibilité de couper droit dans le pierrier au col sous le sommet pour rejoindre le plateau des Salamanes plus rapidement.
Par mauvaise visibilité, traverser l’immense plateau pour retrouver le début de la sente descendant dans le vallon de Sales peut être assez difficile. Il est important d’avoir repéré le lieu où la sente débouche sur le plateau durant la montée. Quelques cairns repèrent le lieu.
La Pointe d’Anterne, sommet à proximité, peut également être visité. Par sa position en proue sur la chaîne des Fiz, elle offre la meilleure vue dominante vers l’est, non seulement sur le versant Anterne mais également celui de Pormenaz. Pour l’atteindre, il faut redescendre la croupe de dalles grises jusqu’à un petit collet permettant de franchir la barre rocheuse formant le rebord de la croupe, pour ensuite remonter la petite combe de caillasses en dessous. Compter 1h30 en plus.
Une belle variante de descente consiste à franchir ce collet pour ensuite effectuer la traversée vers le sud de l’immense lapiaz en direction du Marteau, puis de la brèche du Dérochoir, pour ensuite revenir par le fond du vallon. Il faudra traverser à vue les immenses dalles en évitant les zones tourmentées, notamment sur la fin du parcours. Quelques lignes de cairns peuvent indiquer certains passages faciles. Il faut viser à rejoindre la crête au niveau du Marteau et ne pas se laisser attirer trop bas par la bande herbeuse traversant le lapiaz, qui semble commode vue de loin mais est entrecoupée d’une multitude de crevasses au franchissement pénible. Compter au moins 2h de plus pour cette option, selon la chance qu’on a de trouver le cheminement optimal dans le lapiaz.
Détail de la sortie du 14 août 2019
C’est toujours la même question : Pointe d’Anterne ou Tête à l’Âne ? Si cette dernière est effectivement le point culminant du massif, la première, par sa position en proue sur la chaîne des Fiz, offre une vue imprenable aussi bien sur la montagne d’Anterne que celle de Pormenaz. D’où la préférence pour celle-ci pour toutes mes sorties précédentes.
Il est grand temps de réparer cette omission, et de s’offrir une fois pour toutes le point culminant du massif. Et voici donc une belle journée au cœur de l’été, et un départ vers 13h du Lignon, où l’heure relativement tardive permet déjà de profiter de quelques places de parking qui se libèrent au sommet de la route.
Montée rapide du sentier de Sales dans une ambiance on ne peut plus touristique, où pas mal de novices mettent leurs gamins "à l’épreuve" sur le chemin caillouteux, dans un déluge de photos, pauses casse-croûte, pipi et de pleurs. Les ânes portant d’énormes sacs (il y a quoi dedans ?) se fraient un chemin comme ils peuvent...
On ne s’attarde pas trop aux cascades, montée directe en direction des chalets de Sales, surveillant quelques cumulus ayant tendance à gonfler un peu.
Enfin, on quitte le sentier balisé au hameau de Sales. Cette fois, le calme revient pour de bon. Montée vers le plateau des Salamanes, verdoyant et immense, et on se libère de tout sentier pour naviguer à vue en liberté...
Pas envie de galérer dans la caillasse du pierrier, montons par la croupe rocheuse en bordure de la combe montant à la brèche de la Ratelière. C’est plus long, mais cela offre ensuite un beau parcours sur la ligne de crêtes menant à la Tête à l’Âne, avec panorama garanti dominant le plateau bosselé de la montagne d’Anterne et son lac, sur fond d’Aiguilles Rouges et de Mont Blanc... Et juste en bas, un abominable plongeon du regard dans l’infâme couloir de la Mitraille, qui n’usurpe pas son nom au son des chutes de pierres. Les petits cumulus vont et viennent, croquant la vue par moments.
On aborde enfin la cheminée défendant le sommet. Vue de près, elle n’est finalement pas si terrible que ça. Mais le début est quand même une vraie petite escalade, avec un pas bien délicat qu’on franchit avec précaution, les vieilles "pantoufles" légères du jour n’étant pas du tout l’idéal pour gratonner. Sitôt franchi, on redescend le pas et on le remonte, histoire de bien mémoriser le mouvement et éviter de devoir chercher les prises à la descente.
Les dernières pentes, et enfin le sommet, magnifique comme d’habitude pour tous les sommets du coin. On admire la vue... Si le panorama sur la montagne de Pormenaz est en effet tronqué, il est remplacé par une vue imprenable sur l’immense lapiaz des Fiz. Au nord, l’arête joue avec les nuages. Une traversée vers la Pointe de la Chardonnière ? Cela semble être une grosse course de haut niveau sur une arête déchiquetée et croulante.
19h, attaquons la descente tranquillement. Retour sur la crête... Plutôt que de plonger dans le pierrier, repassons vers le lapiaz pour profiter de sa vue aux couleurs chaudes du soleil descendant. On ne se presse pas...
Retour sur l’herbe, en compagnie de quelques moutons. La chaîne prend des teintes rosées alors que l’ombre croque de plus en plus le vallon... On quitte ce magnifique plateau aux dernières couleurs. Salamanes ô Salamanes, je reviendrai aux Salamanes, toujours cette chanson entêtante qui trotte dans la tête (Dalida ?). On plonge finalement vers le hameau de Sales, retour à la civilisation des vacanciers qui profitent bruyamment de la soirée au refuge. On ne s’attarde pas, la descente est encore longue, et devra se finir à la frontale dès le retour en forêt. Fin de la balade vers 22h.
Auteur : Pascal
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