Sortie du 31 mai 2019 par Mick1018 et Vertige66 Aiguille des Saffres (3135m)

Préambule

Un violent orage de grêle s’abat sur Gap, les arbres si vert sont dépouillés de leurs feuilles... Qu’en est-t-il dans le Valgaudemar ? Quelles sont les nouvelles conditions pour l’ascension de l’Aiguille des Saffres ?

Nous décidons de ne pas reporter l’ascension, une nuit au refuge non gardé de Chalance sera déjà un grand bonheur et le sommet sera secondaire.

Merci à Jean-Luc pour avoir "ouvert" la saison il y a une semaine et m’avoir informé des conditions.

Jour 1

Le lendemain de la tempête dans le gapençais, tout est calme dans la profonde vallée des Écrins ... Nous sommes surpris, il ne semble pas être tombé une goutte d’eau dans ce lieu reculé.

La montée vers le refuge débute sous un ciel qui se charge, nous avalons les lacets à un bon rythme et la température est idéale pour ne pas surchauffer.

Vers 2400m, la traversée vers l’ouest nécessite lecture du terrain pour prendre le minimum de risque avec les névés, ponts de neige sur les torrents etc... Nous nous permettons même une petite escalade avec 2 pas de (III) afin d’éviter une raide et exposée vire de neige qui encombre la sente.

La neige est présente sans discontinuer en versant sud dès 2500m. Nous voyons tout à coup jaillir le "chalet" refuge sur son promontoire quelques dizaines de mètres au-dessus de nous. Nous n’avons pas pris la pluie, c’est déjà une bonne chose.

Après avoir visité les lieux et déchargé nos sacs, nous filons gravir le Lambert. Une belle cime fièrement dressée non loin de notre résidence du soir...

L’averse est finalement arrivée vers 17h et sera de courte durée. Elle déposera du grésil plus haut, rien de bien méchant pour notre objectif du lendemain.

Jour 2

La nuit bien que pauvre en sommeil aura été silencieuse et très confortable. 6h45 nous quittons le refuge crampons aux pieds. Le regel à été très efficace cette nuit.

Afin de rejoindre la rampe sud du sommet, nous devons gravir une pente qui fait surement 40° avec des signes anciens de reptations. Les "crevasses" sont gelées, pleine de glace, ne traînons pas quand même.

Nous voilà au pied de l’Aiguille des Saffres. En serrant à droite lors de l’ascension, nous nous "limitons" à la pente la plus douce qui dépasse déjà les 35°.

Le sommet est visité 1h30 après notre départ, le soleil nous réchauffe et la neige est surement en train d’en prendre un coup.

C’est grandiose là-haut !

Pour descendre nous tentons sans garantie de prendre la langue de neige suspendue au-dessus d’une barre rocheuse vers l’ouest afin de rejoindre les environs sud de la Brèche de la Muande. C’est étonnamment beaucoup moins difficile quand on est dessus que ce que nous imaginions lorsque nous l’avions repérée du refuge.

La brume envahit le secteur, une fois parvenus dans la grande combe sous le sommet où se sont déposés les restes d’une coulée ancienne. Nous cherchons rapidement nos traces de l’aller afin de ne pas nous perdre dans le brouillard.

Le retour au fond de la vallée après 1700m de dénivelé négatif n’aura posé aucun problème. Nous garderons longtemps le souvenir de cette sortie parfaite.