Traversée des Aiguilles de la Saussaz (3361m) et du Bec du Grenier (3298m)
- Alpinisme
- Grandes Rousses / Arves / Hautes-Alpes / La Grave
- Glacier - Lac(s)
- Difficulté :
- Alpinisme F
- Dénivelé :
- 1800m
- Durée :
- 2 jours
Superbe itinéraire, passant par le sauvage vallon de Maurian, aux abords du magnifique lac du Goléon, puis poursuit sa route par une somptueuse course d’arête à caractère très aérienne le long des 3 aiguilles de la Saussaz. Les points de vue depuis les sommets des aiguilles sont tout simplement à couper le souffle, de superbes 360°, d'où on pourra y voir même jusqu'au massif du Mont-Blanc. – Auteur : Lartistepeintre
Accès
De la Grave, prendre la direction des Hières. Après les Hières, poursuivre par une courte route mais non goudronnée vers le hameau de Valfroide, parking Entraigues (1874m).
Précisions sur la difficulté
Praticable en conditions estivales, lorsque la neige a libéré les parties raides de l’itinéraire. Éviter le terrain humide, pour garder la très bonne accroche qu’offre le rocher.
La traversée des aiguilles de la Saussaz qui longe au plus près des crêtes est périlleuse et non réservée à des débutants en randonnée, une grande partie de traversées de pentes assez inclinées voir bien raides par secteurs, itinéraires à chercher quand la crête parait trop exposée. Les redescentes des aiguilles Orientale et Centrale sont pentues et dans un mélange éboulis et grandes pierres assez instables, succession constante de passages où soit on a un bon équilibre soit on met la main pour assurer.
À noter la notion de vide impressionnant qui nous accompagne sur notre droite durant une grande partie de la traversée des aiguilles, notamment très présent sur les arêtes des aiguilles Orientale et Centrale de la Saussaz et du bec du Grenier. Personnes peu à l’aise avec le vide à éviter.
Photos
Les infos essentielles
- Carte IGN : 3435ET - Valloire - Aiguilles d’Arves - Col du Galibier
- Altitude minimum : 1874 m
- Altitude maximum : 3361 m
Randonnée assez longue, raisonnable de faire sur 2 jours. Partir très tôt si volonté de faire en 1 jour, pour ne pas se faire rattraper par la nuit à la redescente finale.
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
Du parking (1874m), remonter le vallon par l’unique sentier jusqu’à un verrou qui donne sur le refuge du Goléon (2450m), puis contourner le lac du même nom en longeant par la gauche en continuant sur un sentier assez plat pour arriver à l’ex refuge Carraud (2480m).
Continuer sur le sentier, qui se redresse petit à petit, l’herbe disparaît pour faire place aux cailloux, monter toujours sur le chemin tracé jusqu’à une bifurcation entre le chemin qui va au col Lombard (vers la droite) et celui qui va en direction du glacier Lombard tout droit.
À cet endroit on se situe alors sur une sorte de zone de replat, à environ 2750m.
Ne prendre aucun des 2 chemins cités au-dessus mais partir hors sentier dans une direction située entre les 2, en traversant le ruisseau (vers la droite) et en visant vers le départ d’une arête que l’on distingue aisément : l’arête SE de la première aiguille de la Saussaz de notre parcours : l’aiguille Orientale de la Saussaz.
Pour info, dans la dernière portion de l’itinéraire que l’on vient de traverser entre 2600 et 2750m se trouvent quelques emplacements de bivouac biens évidents car non loin du sentier, il y en a même 1 ou 2 plus haut (en reprenant direction voie normale du Goléon).
Reprenons l’itinéraire au départ de l’arête SE de l’aiguille Orientale de la Saussaz.
C’est donc à partir de ce point que cette course prend une toute autre tournure, toute la marche d’approche n’était alors qu’une ballade de santé. Maintenant le parcours va devenir très aérien, sur un terrain abrupt, où la pente va se raidir parfois fortement et nécessitera un très bon équilibre et quelques passages où prendre appui avec les mains semblera indispensable, à la montée comme à la descente.
D’une manière générale, suivre au mieux la crête (côté glacier) le long des 3 aiguilles de la Saussaz. En montée, rester au plus proche du fil, le rocher un peu abrasif accroche très bien et offre stabilité dans ce milieu scabreux.
En descente des aiguilles, chercher le meilleur passage en descendant légèrement coté glacier à certains endroits où longer l’arête parait très délicat (présence du vide de l’autre côté), préférer les parties en éboulis plus éloignées de l’arête dans certains cas.
Attention à rester vigilant dans ces cas-là, en quittant le fil de l’arête où le vide est omniprésent sur notre droite, ne pas négliger la pente raide qui figure également sous nos pieds sur notre gauche.
Pendant la montée de la 2e aiguille : Aig Centrale de la Saussaz, une bonne partie centrale de la montée se fait en s’éloignant de l’arête, en redescendant légèrement côté glacier, ce passage se devine par de sortes de grande marches se dressant devant nous.
La 3e aiguille dans le sens de notre parcours, l’aiguille Occidentale de la Saussaz, est la moins compliquée à franchir, mais restons vigilant dans ce bric-à-brac de cailloux.
Après le sommet de l’aiguille Occidentale de la Saussaz, continuer sur la crête direction N vers le Bec du Grenier, ce dernier peut se passer de 2 façons :
- par le haut :
en longeant au mieux la crête, en restant côté glacier, parfois sur la crête, parfois 3 ou 4 m en dessous quand l’arête est trop effilée, à noter qu’il faut quand même mettre beaucoup les mains dans cette partie, cela s’apparente à de l’escalade simple.
Pour redescendre du bec du grenier, il y a un passage évident, au 3/4 de la crête (en allant vers N), une brèche sur la gauche, on désescalade un peu (faut mettre les mains) et on rejoint le col à la cote 3236m par 20/30 m de marche, col 3236m d’où part l’arête NO en direction de l’Aiguille du Goléon.
J’ajoute que une certaine aisance d’escalade / désescalade sera demandée, passages assez simples et évidents mais le rocher est un peu traitre dans ce secteur, et beaucoup de pierres bougent, certaines prises se détachent, donc grande vigilance requise. Autrement dit, randonneur débutant, à éviter.
- passage du bec du grenier par le bas :
passage une dizaine de mètres au-dessus du glacier, en longeant le glacier direction N donc, aucun souci, c’est une sorte de vire au pied du bec du grenier, bien large et très praticable sans grand danger apparent à part les chutes de pierre venant du bec du grenier au-dessus.
Je pense que ce passage est rendu possible de part cette période de fin de saison (septembre) ; pas de neige présente au sol et glacier au plus bas de son état, donc la place pour passer sous bec du grenier.
Ce passage est donc bien sûr à étudier selon l’état du glacier à cette période.
Précision, nous avons effectué les 2 passages (haut et bas) afin de les proposer dans ce topo.
Ensuite du col 3236m, possibilité de retour par une courte traversée du glacier, puis retour par le sentier dans le vallon de Maurian, ou possibilité d’enchaîner avec la voie normale de l’Aiguille du Goléon (arête rocheuse NO) en aller-retour ou en traversée en redescendant par la face S du Goléon. Voir les topos à ce sujet.
Pour info, pendant la traversée des aiguilles, possibilité de rejoindre facilement le glacier Lombard à chaque col entre aiguilles.
Auteur : Lartistepeintre
Avis et commentaires
C’est moi qui suis passé par le bas du Bec du Grenier, entre le Bec du Grenier et le glacier. Ca passe tranquillou, pas de vide ou de difficulté 🙂 Quelle tristesse l’état des glaciers cet été 2022. Déjà que ce glacier lombard était en triste état en 2018. Il faut urgemment arrêter de manger des glaces
Ah par la face Sud, super, je comptais le faire un jour, ça a l’air intéressant comme cheminement !
Ah oui, "suffisamment dans les jambes", je vous comprends, le parking vers 1800 est bien loin ! haha.
Ohlala, triste période pour nos glaciers, en effet.
Bon du coup, du fait que vous m’ayez replongé la dedans, je pense que je vais y retourner avant l’hiver ! dire bonjour au glacier, et pics voisins. 🙂
J’ai fait l’aiguille du Goléon par la face sud et voulais faire l’aiguille occidentale à la descente mais j’en avais suffisamment dans les jambes je suis redescendu directement par le glacier qui est dans un sale état aujourd’hui. Par rapport à vos photos, en dessous de l’aiguille centrale la roche est désormais apparente au milieu de ce qu’il reste en glace... La quantité d’eau sortant du torrent est impressionnante.
Merci en tous les cas pour vos commentaires.
Ah ok, c’est vrai que ce n’est pas forcément évident, mais nous ne sommes pas revenu par le même itinéraire, pour ça que je parle de traversée, et pas de boucle.
Sinon, de mémoire, on peut passer au bas du Bec du Grenier, entre le Bec du Grenier et le glacier, mon amie avait fait ça à l’époque (pendant que moi je passais sur le Bec du Grenier), comme j’ai décrit dans le récit.
Que faites-vous comme parcours ? 🙂
Merci pour votre retour !
Je pensais que vous l’aviez descendu ET remonté.
Pour un autre itinéraire, en venant de l’aiguille du Goléon, je voulais éviter le glacier en passant par là, mais je crois que le plus simple est bel et bien de passer par le glacier par sûreté...
Hello, pas sûr de bien comprendre la question,
vous voulez monter au Bec du Grenier par où j’en suis descendu (brèche + col 3236m) ?
Si c’est ça la question, eh bien si j’ai réussi à descendre en mettant les mains par si par là (comme un tobogan en pierres, pas trop pentu), ça doit se monter oui ! Comme souvent la descente est plus délicate que la montée.
Note : c’était en automne 2018, voir l’état du rocher aujourd’hui ...?
Merci pour ce topo très intéressant !
Comment jugez-vous svp la remontée du bec de Grenier à partir du col sous le Bec ?
La voilà cette fameuse sortie ! Merci pour ce beau partage. Quand je relis d’où la conversation est partie et que je vois ton parcours final, c’est asses rigolo. Bravo et au plaisir !
Den’s content d ’entendre ça !
En fait en cherchant des infos avant de faire cette course je n’ai trouvé que des brèves d’infos à droite ou à gauche, rien de vraiment complet. donc c’était à faire.
C’est vrai que desfois l’aventure c’est bien mais quand on a pas trop le temps de s’aventurer dans l’inconnu c’est bien aussi d’avoir les infos de la ballade 😉
Oui le bivaouc à 3000 au top ! le coucher et lever du soleil était magique
a bientôt
Superbe !
Merci pour ce topo très complet. Cette traversée me taraude depuis longtemps ; avec toutes ces bonnes infos ça va beaucoup simplifier la tâche pour l’an prochain !
Les bivouacs à 3000m, ce n’est que du bonheur 😉
Bienvenue sur le site pour ce 1er et beau topo.
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