Tête Est de Mal Cros (3084m) en boucle par Mal Cros, la Pointe des Moutières (3052m) et la Muande

Préambule

Nous tenons à remercier Degui d’avoir soufflé cet itinéraire dans les commentaires du topo du Pic de Mal Cros en indiquant la possibilité d’accéder à la Tête Est de Mal Cros par le vallon homonyme, permettant ainsi la boucle par celui de la Muande.

Après la rencontre impromptue entre Gilles, fidèle lecteur et défricheur de nos topos communs, et Rabah dans la vallée de Molines, ce dernier lui propose de se joindre à nous pour cette ascension de cette fameuse Tête Est...

Le vallon de Mal Cros

• L’approche est quasiment identique au topo de la Tête Ouest de Mal Cros au départ des Fermonds de Michel, fin connaisseur du secteur. L’itinéraire décrit ci-dessous restera intégralement en rive gauche du torrent de Mal Cros sans passer par la résurgence.

Du parking à l’entrée du hameau des Fermonds, remonter la petite route asphaltée entre les maisons, puis, récupérer le sentier (balisé GR de Pays du Tour du Vieux Chaillol variante) en direction du refuge du Tourond.

Poursuivre en rive gauche du torrent dans le flanc de l’Adroit du Tourond. Sous le refuge, quitter le GR de Pays pour le rejoindre.

• Juste avant le franchissement du torrent de la Combe du Puy, une courte portion du sentier est effondrée dans le ravin. Une déviation à été piochée pour passer en sécurité.

Du refuge, emprunter le sentier qui serpente en lacets entre les murets de pierres passant à côté du deuxième chalet en suivant « Tour de Planure » à la pancarte.

Plus haut, il tire droit en ascendance légère en s’orientant vers l’ouest jusqu’à l’intersection cotée 1990 sur IGN. Laisser alors le sentier du Tour de Planure et tourner à droite sur celui menant à la cabane d’alpage, Jas des Pierres.

La suite du sentier s’efface momentanément au niveau de l’emplacement des parcs à moutons. Se diriger alors au nord-ouest afin de récupérer la bonne sente.
C’est celle-ci qui mène à la résurgence, mais on peut la quitter rapidement et tirer au nord en restant au pied de la crête de l’Arche, et gagner un champ d’énormes blocs de grès.

On trouvera une bonne trace qui file dans une petite combe herbeuse aux pieds des blocs en restant en rive gauche du torrent de Mal Cros. Après un verrou pierreux en longeant les petites cascades, déboucher sur l’étage médian où se situe le petit lac sans nom de la cote 2504.

Le prochain verrou se franchit en tirant sur la droite sous la crête de l’Arche. L’univers se minéralise de plus en plus et le terrain se montre plus raide.
Une fois le dernier palier atteint, la caillasse devient omniprésente. Quelques mamelons cachent encore le lac de Mal Cros.

Serrer sur la droite afin de franchir une espèce de collet. Ainsi se dévoile un lacquet divisé en deux parties. Le longer par la gauche et remonter en face la petite combe pierreuse au moins raide.

Le grand lac de Mal Cros ne tarde pas à se montrer à main gauche. À l’opposé, à main droite, repérer le large passage accédant à l’arête sud de la Tête Est de Mal Cros.

La Tête Est de Mal Cros par l’arête sud et la traversée sur la Pointe des Moutières

Le passage d’accès à l’arête se constitue de gradins rocheux faciles et de pentes d’éboulis peu stables. À mi-hauteur, il faut tirer sur la droite où le terrain se montre le moins raide. Il y a plusieurs possibilités plus ou moins déclives de différentes difficultés. L’escalade demeure néanmoins facile (II max selon les cheminements les plus aisés).

Atteindre l’arête sud que l’on remontera par des ressauts successifs tout en restant sur le fil.

Gagner l’antécime, d’où se révèle enfin le sommet principal et le final de l’arête sud. Celle-ci devient plus aérienne. Un gros ressaut se contourne par la droite à l’aide d’une vire peu exposée.

Gravir les ultimes mètres sur un terrain sombre et délité contrastant avec le bastion de roches plus claires que l’on atteindra sans difficulté notoire.

Descendre en visant l’arête filant vers la Pointe des Moutières.
Rejoindre la section constituée d’argilites de couleur ocre. Entreprendre un plongeon à main droite dans une pente sablonneuse très glissante avec prudence pour contourner un premier rognon sur l’arête.

Regagner le fil de l’arête et buter rapidement devant un second rognon infranchissable. Le contournement se fera à main gauche en versant nord. Descendre d’abord un petit couloir excessivement délité avant de longer la paroi dont la roche est cuivrée de par l’oxydation du fer.

Reprendre pied sur le fil que l’on ne quittera plus jusqu’au sommet de la Pointe des Moutières, avec quelques passages aériens et ressauts plus redressés.

Descente par le vallon de la Muande

Poursuivre en traversée jusqu’au col avec le Pic du Mourre la Mine.

Pour la descente du vallon de la Muande, plusieurs choix s’offrent. On peut viser le lac des Selliers et rejoindre le bas du vallon en longeant la crête de l’Arche.
On peut également viser le Puy des Pourroys en restant en rive gauche du torrent de la Muande. Plus bas, on pourra déambuler sur des pelouses entrecoupées de petites barres rocheuses et partir à la recherche de la magnifique cascade du vallon...

Dans tous les cas, récupérer le bas du vallon entre les points cotés 2362 et 2256 où il est indiqué « l’Arche » sur IGN.
À partir d’ici, fouiner les drailles de moutons qui permettront de longer la crête issue de celle de l’Arche, et de regagner confortablement la cabane de berger.
C’est à cet endroit même que la boucle se termine. La suite du retour se déroulera par le même itinéraire qu’à l’aller.

Ainsi, nous vous laissons avec les belles et nombreuses photos de cette journée inoubliable et forte en émotions... Si ce n’est pas l’ascension la plus technique ou engagée du Champsaur, elle aura sans aucun doute le mérite d’offrir le contraste le plus remarquable de roches et de couleurs du secteur, le tout dans un décor infiniment grandiose, à la fois accueillant avec des pelouses alpines entrecoupées d’une multitude de torrents s’écoulant en cascades, et à la fois austère lorsque le minéral l’emporte sur tout autre chose...
Avec les nuances particulières de l’automne invitant à la contemplation, on peut dire que nous avons touché le merveilleux...