Pointe de la Blonnière (2369m), l’arête à Marion
- Alpinisme
- Bornes - Aravis Haute-Savoie La Clusaz
- Difficulté :
- Alpinisme AD
- Dénivelé :
- 900m
- Durée :
- 1 jour
Très belle course de rocher dans un niveau 4/4c maximum, sur un superbe calcaire au-dessus du col des Aravis. Escalade grand loisir sur une arête très bien équipée face à un formidable panorama sur l'ensemble du massif du Mont Blanc. Amateurs d'abîmes, à vos chaussons d'escalade. – Auteur : patrick73
Accès
Atteindre le col des Aravis 1486m :
Versant Savoie : Alberville => Ugine => Flumet par les gorges de l’Arly (D1212)
De Flumet, prendre à gauche la route de la Giettaz (D909) jusqu’au col des Aravis.
Versant Haute Savoie : Thônes => La Clusaz => Col des Aravis par la D909.
On se gare au col même, face à la combe à Marion que l’on va remonter.
Précisions sur la difficulté
Remarque : ne pas sous estimer la descente, qui sans être difficile s’effectue dans une pente raide, pierriers instable et passage d’une barre rocheuse un poil pénible !
AD, un pas de A0 bien protégé, une longueur en 4c à la sortie.
Photos
Les infos essentielles
- Cartographie : IGNTOP25 3510 OT Megève-Col des Aravis
- Horaire : 8h30 du col des Aravis, 10h30 au pied de la voie, 16h au sommet, 19h retour au col. Une cordée de deux diviserait le temps de l’escalade pratiquement par deux !
Chargement de la carte en cours
Itinéraire
- Matériel : Corde double de 50m (cordée de 3), 6 dégaines, 4 sangles longues à moyenne, chausson d’escalade (la voie se fait aussi en grosse), matériel de sécurité (casque, descendeur....)
- Bibliographie : Escalade Massif des Bornes-Aravis, Roc Altitude.
Approche : 1h30 à 2h00
- Du col des Aravis1486m, remonter la Combe à Marion (direction SSW) à travers un pâturage, plutôt rive gauche où on trouve un sentier dans un éboulis, en suivant une sente irrégulière.
- Repérer rive droite de la combe (dans son dernier tiers) un grand contrefort rocheux triangulaire avec des stries verticales noires. Le rejoindre puis le contourner par la droite. Repérer sur son flanc des dalles inclinées et le départ de la voie (cairn bien visible, 2 spits).
Itinéraire de l’arête à Marion
L1 3b dalle et grosse cannelure
L2 4a partir légèrement sur la droite
L3 4c (ou 4a/A0), cheminée. Passage très court (💗m) et spitté tous les 1m.
L3 bis marche herbe et quelques dalles
- Ici commence l’arête, suivre le fil de l’arête en suivant les spits.
L4 3a
L5 3a
L6 4a partir sur la gauche de l’arête
L7 4a
L8 2c
L9 2c
L10 3a
L11 3b
L12 4a
L13 4c Passage plein gaz, départ légèrement déversant.
Descente
Du sommet partir main droite, descendre droit dans la pente (cairns) NW en direction d’un petit col entre la Dent du Châtelet (2356m) et la Pointe Blonnière (2369m).
Puis s’engager à droite entre deux gros blocs, désescalader une petite gorge d’abord en rive gauche (2 spits, le 1er avec une cordelette) ou poser un petit rappel de 15m, puis en rive droite (2 spits).
Descendre ensuite la combe par le pierrier. On retrouve le départ de la voie et l’itinéraire de la montée.
Remarques
- La montée et la descente à pied dans le pierrier ne sont pas à négliger. Attention à la descente par temps de brouillard !
- Le rocher (calcaire) est globalement plus que correct, très beau sur les 3 premières longueurs, un peu moins bon dans le dernier quart.
- Voie à conseiller en plus de sa beauté pour l’apprentissage de l’assurance dynamique.
- Voie (très ?) fréquentée, à prendre en compte pour l’horaire.
Ascension de l’arête à Marion, le 6 septembre 2009
Les copains d’abord !
L’arrière saison arrive.
L’été 2009 nous a procuré son lot de belles courses, et nous ne sommes pas encore rassasiés.
On avait envie de se faire une de ces belles grandes journées en montagne dans une voie d’escalade et suffisamment longue pour en profiter.
C’est un peu par hasard en "fouillant" sur internet que je suis "tombé" sur cette voie.
Nous ne connaissons pas bien les Aravis, c’est donc l’occasion d’aller au pays du Reblochon !
J’en parle donc à mes compères du jour.
Vu l’enthousiasme de Nico quand je lui ai proposé, banco, on va voir !
Et cela a répondu exactement à tout ce que l’on cherchait.
Donc nous voila encore une fois un sac lors sur le dos en train de remonter un raide alpage.
L’itinéraire est évident, c’est "dré dans l’pentu" dans la combe à Marion.
La montée est plein Est, donc plein soleil.
Rapidement, une fois dégourdi, la chaleur nous envahie, puis commence à nous écraser !
Incroyable comme "il" tape de si bon matin.
La montée est sympa dans cette combe à Marion et se fait par une très bonne sente bien raide.
Le coin est splendide, et tout de suite on s’est dit qu’il faut y revenir à ski !
C’est tout à cette pensée de beaux virages serrés dans une poudre d’enfer que nous tombons nez à nez avec un chamois.
Perché sur un promontoire 100m au-dessus il nous observe, puis détale à une allure folle.
J’aurais le temps de le mettre "dans la boite".
La combe se fait plus serrée, plus austère, nous arrivons à la banquette rocheuse qu’il faut traverser.
Sans être difficile, le pas est délicat. On sent qu’on s’approche de la voie, nous sortons de nos pensées intérieures, on lève le nez pour observer... Les choses sérieuses approchent avec son lot d’interrogations et d’appréhensions.
Nico conduira notre cordée de trois d’une main de maître.
Le rocher est excellent, froid dans la première longueur à l’ombre.
Puis au soleil tout redevient doux.
Le calcaire adhérant, d’un gris métallique, la clarté du ciel, l’ombre de la combe... Tout contribue à nous plonger sans retenue dans notre escalade.
Enchaînement des gestes qui se font naturellement, enchaînement des longueurs, enchaînement des relais...
Les automatismes d’assurances sont là, sec ! Du mou !... Anticipation des mouvements du premier de cordée, s’assurer de monter synchrone avec Jé...
L’esprit est bien occupé. Nous sommes tout entier à notre escalade.
La jouissance du panorama en fait partie, comme le plaisir de se mettre les fesses "plein gaz" versant Savoie de l’arête.
Mais quel gaz !
600 mètres d’à-pic au-dessus duquel nous jouons les funambules sur le faîte de l’arête.
À trois, nous sommes lents. Dans les dernières longueurs nous nous rendons compte que l’après-midi est avancée.
Nous n’avons presque pas pris de pause, il commence "à faire soif, à faire faim".
Sous le ressaut sommital nous nous accordons un repos.
Alors seulement nous échangeons nos impressions.
Sensation amusante et étrange d’être ensemble, mais seul finalement dans notre bulle, tout à l’action et la concentration où nous sommes.
On en profite pour scruter la belle dalle au-dessus et nous regardons les cordées nous précédant passer le pas difficile au début du bastion sommital.
Hum, ça "grince" chaque fois qu’une cordée s’y engage, mais qu’est ce qu’il nous attend ?
Rapidement nous y sommes, c’est à notre tour.
Le pas consiste à s’écarter de l’arête sur la gauche par une fine fissure ascendant qui surplombe au sens littéral une paroi verticale de 500m.
Quelle sensation !
Puis un pas raide, fin, pas si facile, le vide entre les jambes... brrrrr... Je n’ai pas trop aimé !
Chapeau à Nico ! Avec Jé on a ramé un peu "là-dedans", mais c’est un superbe passage.
La seule ombre au tableau, le monde, avec forcement "le" gus qui veut aller plus vite que tout le monde" (il a le droit évidemment) et qui met le cirque en voulant doubler et en plus râle parce qu’on gêne.
À patr ça, génial !
Enfin nous sortons sur le sommet face à un Mont Blanc omniprésent, toile de fond de notre exploit.
Le soleil est déjà bas, malgré cela on se prélasse un long moment au sommet avant d’attaquer les 900m de descente raide dans la caillasse.
C’est avec l’ombre et le froid que nous retrouvons le col des Aravis.
Il n’y a plus personne, la montagne a retrouvé son calme et sa sérénité.
La dégustation de la bière sur la terrasse du seul bistrot encore ouvert n’en sera que plus délicieuse.
Superbe journée de montagne entre copains !
Auteur : patrick73
Avis et commentaires
Très belle course en effet pour débutant désireux de s’initier à une course d’arête.
Parcourue en 2h00 en corde tendu, à ne pas tenter si on est pas habitué, la crête dans les nuages. Sacré ambiance, à refaire sous grand beau.
pour compléter : le pas de la 3e longueur est plutôt 5b que 4c ; sur l’arête des camalots 1 et 2 peuvent être utiles dans une partie "facile" spitée très ; très large, et un 0.5 pour renforcer un spit "symbolique"( rocher brisé)dans la bascule après la dernière dalle
bâtons biens utiles pour la descente
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