Pointe Blanche (2438m), par la face sud

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
830m
Durée :
4h

Un itinéraire totalement méconnu pour monter à la Pointe Blanche, point culminant de la chaîne du Bargy. Assez direct depuis le col de la Colombière, c'est le pendant "de l'autre côté" de l'itinéraire de la crête sud-est. Bien que pas vraiment difficile, on cheminera ici dans un milieu totalement dépourvu de tout signe de passage, si ce n'est celui des bouquetins... – Auteur :

Accès

Cluses ou Bonneville - Le Reposoir ou le Grand Bornand - Col de la Colombière. Grand parking le long de la route au sommet du col, souvent encombré les weekends d’été.

Précisions sur la difficulté

Bien qu’assez logique, l’itinéraire ne suit aucun sentier, sans balisage, cairn ou marquage d’aucune sorte. Un bon sens de l’itinéraire et une habitude des terrains d’aventure est souhaitable pour ce cheminement.

Il n’y a pas de passages de grimpe à proprement parler, cependant il faut être à l’aise pour cheminer dans un mixte rocher-caillasse-terre-herbe pouvant ponctuellement être assez raide, et demandant par endroits un minimum de prudence. Cependant, la difficulté technique est assez comparable à celle des voies d’accès habituelles à ce sommet (rasoir ou crête sud-est).

La rampe est potentiellement exposée aux chutes de pierres. Casque conseillé, attention aux bouquetins pouvant se balader en amont.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1613m.
  • Altitude sommet : 2438m.
  • Horaire : 5h.
  • Carte : IGN TOP25 3430ET La Clusaz - Le Grand Bornand (itinéraire non tracé).

Période

Praticable dès que la neige a totalement libéré l’itinéraire, en général début juin. Préférer un terrain sec à cause des nombreux passages rocheux et pentes herbeuses.

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Itinéraire

Ascension

Depuis le col de la Colombière, prendre le chemin puis rapidement bifurquer sur le sentier balisé "Jallouvre" en direction de la combe du Rasoir. Vers 1850m, le quitter à droite pour rejoindre à vue le bas de la large et raide rampe du versant sud. Viser son centre au sommet d’un léger cône d’éboulis.

Une variante un peu plus esthétique consiste à prendre le sentier montant vers les rochers d’escalade à la base de l’arête sud-est descendant de la Pointe Blanche. On pourra ensuite suivre vers la gauche la vire servant de départ à la plupart des voies de cette falaise, pour déboucher dans la combe du Rasoir en grimpant de belles dalles faciles. On évitera cependant cette option si la falaise est trop encombrée de grimpeurs.

Attaquer l’ascension de la rampe par un petit couloir évident un peu herbeux montant vers la droite. Le couloir se redresse un peu sur le haut, ce qui constitue la partie la plus technique de l’ascension. On pourra préférer les roches herbeuses du rebord droit.

Au dessus du couloir, poursuivre en traversée vers la droite sur des dalles inclinées faciles pour se rapprocher de la falaise. On tombe sur un petit couloir de caillasses qu’on remonte par son fond jusqu’à avoir franchi une partie étroite. On sort alors du couloir par la droite. A partir de cet endroit, plusieurs itinéraires sont possibles.

L’option la plus facile consiste à rejoindre un couloir évident permettant de franchir la falaise pour monter sur la crête principale. Après avoir traversé en descente un pierrier instable, la montée du couloir ne pose aucune difficulté. Sur la crête, la pente herbeuse est barrée par une zone de dalles inclinées. Si les plus hardis pourront remonter ces dalles en adhérence, les autres profiteront d’une faille permettant de les franchir facilement. Au dessus, on tombe rapidement sur la sente de l’itinéraire classique de la crête sud-est. Il n’y a qu’à remonter cette sente jusqu’au sommet.

Une autre option consiste à monter la bande herbeuse le long du pierrier. Après avoir négocié un passage un peu plus raide, le pan herbeux s’élargit et on poursuit la montée en tirant à gauche. A l’approche de la falaise sommitale, on traversera au plus facile vers la droite pour rejoindre la sente de l’itinéraire de la crête sud-est, qu’on remonte jusqu’au sommet.

Sur la sente, attention à ne pas faire partir de pierres roulantes. Les cotés herbeux de la pente sont parfois plus agréables que les graviers roulants de la sente. Il n’y a aucune difficulté particulière jusqu’au sommet.

Descente

La descente par cet itinéraire est déconseillée, à moins de bien connaitre le parcours pour arriver à trouver les bons points de passage pour gagner le bas de la rampe. Les retours se feront en général par l’arête sud-est suivant la sente basculant dans la rampe est, ou éventuellement par le col et la combe du Rasoir.

La descente par l’arête sud-est est la plus directe. Il redescendre la sente dans les pentes de caillasses jusqu’à un léger replat herbeux, et là ne pas oublier de basculer dans le versant est. La descente d’un petit couloir raide de roche terreuse est la partie la plus délicate en raison du terrain peu sûr. Plus bas, la descente d’une rampe ne pose guère de problèmes en préférant les dalles du bord au fond pierreux du couloir. Après un dernier ressaut de caillasses, on prend pied dans la combe, rejoignant les pentes herbeuses longeant la falaise d’escalade, et de là le sentier.

La descente par le col du Rasoir, "voie normale" de la Pointe Blanche, n’est guère plus facile. Par un détour en versant ouest, il faut tout d’abord prendre pied sur la facette inclinée au sud du sommet, puis y cheminer sur une sente gravillonneuse malcommode en veillant à ne surtout pas faire partir de cailloux, car le sentier du col du Rasoir se trouve en contrebas. Un ressaut délicat doit être franchi, tout d’abord par un petit couloir de roche gravillonnée à désescalader, suivi d’une traversée en dévers heureusement pourvue de bonnes prises. Le haut de la sente descendant du col du Rasoir, raide et gravillonnée, est elle aussi malcommode et exposée aux chutes de pierres. Le fond de la combe atteinte, la descente se fait tranquillement, rattrapant un bon sentier sitôt les pentes herbeuses atteintes.

Détail de la sortie du 27 septembre 2018

La chaîne du Bargy n’est pas bien grande, mais sa structure calcaire lui offre une richesse d’itinéraires exceptionnelle. On peut ainsi aller parcourir des itinéraires sauvages totalement ignorés pour atteindre des sommets pourtant connus.

Ainsi cette large rampe au sud de la crête. En tête depuis quelques années, une question : Il est peut-être possible de monter par là ? On consacrera donc ce magnifique après-midi de grand beau automnal sans aucun nuage pour répondre à la question.

Départ à 14h30 du col de la Colombière, qui se calme un peu après la furie touristique estivale. Montée vers les rochers d’escalade pour y parcourir la vire des grimpeurs, juste pour le plaisir de faire un petit détour esthétique. Direction la combe du Rasoir en s’amusant un petit peu sur les belles dalles de lapiaz, excellent rocher joliment sculpté qu’on prend plaisir à parcourir.

Bon, voilà donc cette fameuse rampe sud. De visu, c’est quand même raide, quelques hésitations : Ce lieu n’est pas du tout documenté, pas du tout sûr que ça passe. N’est-il pas encore temps de trouver un plan B, par exemple vers l’arête des Bouquetins du Jallouvre, plutôt que de risquer un but là-dedans ? Mais on est venu pour ça, il faut quand même aller voir de près.

Direction le petit couloir montant vers la droite, seule attaque qui semble raisonnable, on verra la suite plus haut. Le couloir se monte finalement sans difficultés, mais c’est quand même raide et il faut faire un peu attention. Plus haut, hésitations : Traverser les dalles vers la droite ou parcourir la vire herbeuse vers la gauche ? On choisira la première option, qui se révèlera être la bonne : En remontant le petit couloir qui fait suite, on découvre cette magnifique brèche permettant de rejoindre la crête principale, totalement invisible vu d’en bas. Youpi, ça passe, il n’y a plus qu’à monter sur la crête pour rejoindre l’habituel itinéraire de la crête sud-est.

La fin de la balade se fera tranquillement. On se permettra un petit détour à gauche pour aller reconnaitre l’autre option de parcours, celle de poursuivre l’ascension des pentes herbeuses de la rampe pour rejoindre la crête plus haut. Finalement, cette option s’avèrera aussi possible.

Montée au sommet alors que la crête plonge lentement dans l’ombre. Là-bas sur une crête de rochers, un bouquetin semble attendre, totalement immobile. Bouquetin qui se révèlera finalement être en fait un immense oiseau. Le gypaète du coin ?

18h au sommet, le panorama est magnifique, malgré une légère brume de chaleur signe que l’automne ce n’est pas encore tout à fait ça. Pas le moindre nuage, les Aravis et le Mont Blanc resplendissent... On se fera plaisir par une grande pause contemplation au sommet, le temps de voir le paysage se colorer.

Il faut cependant quitter le sommet un peu avant le coucher de soleil pour s’assurer que les passages difficiles de la descente par l’arête sud-est soient franchis alors qu’il fait encore suffisamment clair. Descente rapide, cependant ponctuée d’arrêts photo pour attraper les montagnes à l’horizon se parant d’orange et de rouge... On rejoint les alpages à la tombée de la nuit, fin de la balade vers 20h.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 27 septembre 2018

Dernière modification : 23 février 2021

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Avis et commentaires

Papijef

Un itinéraire original, et assez engagé, pour amateurs de terrains sauvages.

Pour changer, et histoire de, je passe par la vire des grimpeurs. J’ai dû louper la bonne sortie car je n’ai jamais vu la vire comme sur la photo 5. La belle trace devient discrète et se perd. Je dois redescendre vers le sentier Jallouvre au pif. Ce doit être malgré tout un cheminement car je tombe sur deux petits relais sur de gros cailloux. Escapade touristique comme dit Pascal.
Un peu plus haut une belle trace part à droite vers la falaise. Je rejoins finalement la paroi (photo 7).
Là, je ne comprends plus très bien. La photo 8 semble prise totalement de l’autre coté du pierrier. On voit au loin la petite bande herbeuse de la photo 7. Sur la photo 8 la trace jaune part en traversée ascendante.
Je monte en restant plus ou moins près de la paroi et plus ou moins direct, sur un terrain délicat, voir acrobatique, genre photo 11. J’ai beaucoup utilisé les mains et mes semelles ont dû souffrir, le lapiaz étant bien acéré. Finalement, et péniblement, je me trouve à l’endroit de la photo 12. J’arrive à rejoindre le petit pierrier (en fait un dégueuloir) et à prendre pied sur la terre et l’herbe salvatrice. Le petit couloir, très raide, est d’une facilité déconcertante.
Là haut, on retrouve un terrain plus maniable, et, un peu plus haut, la trace et le marquage.

Pour le retour, je prends, moi aussi, au plus facile, la vire Sud Est. Pas toujours si facile à la descente pour tous ceux qui, comme moi, n’aiment pas trop la caillasse instable et roulante.

Merci, bel itinéraire qui me tentait depuis un moment mais je n’avais pas l’estomac de tenter sans savoir si c’était possible. Le topo m’a décidé. Ça monte quand même bien raide au début et il vaut mieux ne pas glisser !!!

Les couchers de soleil... L’automne, c’est la meilleure saison ! Et ça ne fait que commencer.

Les marques rouges, en un quart de siècle elles ont dû délaver ! Aucune marque de passage visible si ce n’est celles des bouquetins. Et effectivement, c’est bizarre que l’itinéraire ne soit pas plus emprunté, car il suffirait qu’une légère sente facilite quelques passages (dans le bas notamment) pour que cela devienne l’itinéraire le plus facile pour monter au sommet.

Le passage Pellier : Non, ça n’a rien à voir. Il permet de rejoindre le sommet de Pointe Blanche depuis le haut de la combe de Balafrasse, et déboucher assez proche du sommet. Les voies d’escalade se situent plutôt dans les falaises au bas de l’arête NE, là où le rocher est excellent.

Superbe !
Je me souviens d’être descendu par cette face. C’était dans les années 90 (au siècle dernier quoi) et il y avait de vieilles marques rouges, t’as rien remarqué ? Par contre ce dont je ne me rappelle plus c’est la partie finale pour rejoindre le Col de la Colombière (mais ça passait).

Question aussi : le passage au-dessus des voies d’escalade c’est ce qu’on appelle le passage Pellier ou rien à voir ?

Encore un coucher de soleil sensationnel !
Merci de nous faire partager ces beaux moments =)

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